• Le patronat s’offre un gros cadeau sur le dos des chômeurs | Le Club
    https://blogs.mediapart.fr/yann-gaudin/blog/151123/le-patronat-soffre-un-gros-cadeau-sur-le-dos-des-chomeurs

    Un texte d’accord syndical va être soumis au gouvernement pour les futures règles d’assurance chômage. Ce texte ne se contente pas de figer pour 4 ans à venir les récentes mesures scélérates : il réduit encore davantage la protection d’un grand nombre de privés d’emploi et offre au patronat un cadeau d’1,5 milliard d’euros.

  • Création d’emplois : juste des ballons de baudruche | Le Club
    https://blogs.mediapart.fr/yann-gaudin/blog/180423/creation-demplois-juste-des-ballons-de-baudruche

    Ne soyez plus dupes (si vous l’étiez encore) : il n’y pas eu de croissance massive du marché de l’emploi ces dernières années, la comptabilité nationale est très claire et très préoccupante en la matière.

    Yann GAUDIN
    Lanceur d’alertes
    Abonné·e de Mediapart

    « Oui, nous avons créé, en six ans, un million sept cent milles emplois pour notre pays. »

    affirmait - crânement - Emmanuel Macron dans son allocution télévisée aux français ce 17 avril 2023. Mais il s’agit là d’une pure entourloupe présidentielle.

    Selon les données officielles de la Dares - Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques - le nombre total d’embauches entre le 4ème trimestre 2016 et le 4ème trimestre 2022 a connu en réalité une augmentation de 924 666 contrats, moitié moins que le chiffre affiché dans l’allocution. Il faut prendre pour référence le 4ème trimestre 2015 pour arriver à l’augmentation d’1,7 millions d’embauches. A ce stade, il semble que le président de la république ait réduit la période de "performance" d’une petite année, peut-être en tenant compte de la crise sanitaire du Covid.

    Mais dans sa rhétorique bravache, Emmanuel Macron a surtout omis un élément de taille : sur la même période de 2015 à 2022, le nombre de fins de contrats de travail, observé chaque trimestre, s’est lui-même accru... d’1,5 millions ! Ainsi la création nette d’emplois salariés n’atteint piteusement qu’un résultat de 190 000 en 7 ans, près de 10 fois moins que le mirage de la propagande macroniste. Le marché de l’emploi n’est donc fait que de ballons qui se gonflent et se dégonflent. Ou pour prendre une autre image, c’est un tonneau des Danaïdes qui se vide à mesure qu’il se remplit.

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    Pire : toujours sur la même période de 7 ans, selon les données de l’INSEE la population active française compte 400 000 individus de plus sur le marché. En solde relatif, on observe donc une contraction d’environ 200 000 emplois depuis l’arrivée d’Emmanuel Macron aux affaires économiques du pays. L’échec est cuisant. D’ailleurs, comme nous le révélions dans cet autre article, le chômage de masse est toujours bel et bien présent dans notre pays.

    L’entourloupe du plein emploi est doublement irresponsable car d’une part il s’agit d’une forme de mensonge d’État, mais surtout ça masque totalement un phénomène très préoccupant : l’instabilité croissante du marché de l’emploi. L’accélération fulgurante du va-et-vient entre embauches et fins de contrats traduit à la fois un mal-être grandissant des salariés dans leur emploi mais également un "consumérisme" de ressources humaines par les entreprises dont les licenciements (hors motif économique) n’ont quasiment pas cessé de s’intensifier chaque trimestre, y compris dans un secteur présumé en tension comme le bâtiment.

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    Ainsi les employeurs jettent de plus en plus souvent de leurs salariés et se plaindraient pourtant de ne pas arriver à recruter.

    Un jeu de dupes, des ballons de baudruche mais ça n’est pas du tout la fête, dans la vraie vie, sur le marché de l’emploi.

    Le marché de l’emploi, en soi, ne serait-il pas un jeu de dupes ?

  • Intermittents du spectacle : l’aubaine de la galère
    https://blogs.mediapart.fr/yann-gaudin/blog/060921/intermittents-du-spectacle-laubaine-de-la-galere

    Dès le printemps 2021 il fallait se rendre à l’évidence : l’absence d’amélioration sur le front sanitaire, le maintien des contraintes sur les salles de cinéma et l’annulation en cascade de nombreux festivals d’été ne pouvaient qu’augurer d’une brutale sortie de piste pour beaucoup d’intermittents du spectacle, à la fin commune du subside de Pôle emploi le 31 août 2021.

    Après avoir diligenté une étude d’expert, le gouvernement a présenté le 11 mai son plan de sécurisation : l’indemnisation des intermittents sera garantie jusqu’au 31 décembre 2021, puis le renouvellement des droits se fera selon 4 niveaux de modalités au regard du volume d’heures travaillées dans les mois précédents :

    1 ► Un renouvellement ordinaire de droits pour 12 mois d’indemnisation s’il y a eu moins 507 heures de contrats dans les 12 derniers mois (réadmission ordinaire) ;

    2 ►► A défaut, un renouvellement pour 12 mois d’indemnisation sur uniquement 507 heures recherchées aussi loin qu’il le faudra (réadmission exceptionnelle) ;

    3 ►►► A défaut, un prolongement provisoire de 6 mois maximum s’il y a eu au moins 338 heures recherchées aussi loin qu’il le faudra (clause de rattrapage exceptionnelle) ;

    4 ►►►► Et enfin, à défaut, un renouvellement provisoire pour maximum 12 mois d’indemnisation sur uniquement 507 heures recherchées aussi loin qu’il le faudra, y compris en réutilisant des heures ayant déjà servi à ouvrir d’anciens droits (Allocation de Professionnalisation et de Solidarité exceptionnelle).

    Le décret entérinant ces mesures est paru le 5 août dernier, 3 mois après les annonces, ce qui laissait largement le temps au gouvernement de s’assurer de la pertinence de ces modalités. Et l’esprit de l’assurance chômage est en principe d’inciter tout le monde à travailler autant que possible pour sécuriser au mieux l’équilibre financier global donc les droits de chacun·e, or il semble y avoir un vice dans ces modalités...

    #Intermittents

  • Le vilain coup fait aux intermittents du spectacle, Yann Gaudin
    https://blogs.mediapart.fr/yann-gaudin/blog/190321/le-vilain-coup-fait-aux-intermittents-du-spectacle

    L’esprit du règlement d’assurance chômage c’est évidemment de faciliter la reprise d’activité en encourageant notamment les allocataires à rechercher et accepter de nouveaux contrats de travail.

    Un intermittent du spectacle a besoin des annexes XIII & X pour sa survie financière, c’est bien pour ça que le principe d’un régime spécifique a été consacré dans le Code du travail.

    Donc pour encourager les intermittents du spectacle à accepter ponctuellement, dans leur parcours, des contrats dans d’autres secteurs mais sans craindre de « basculer » au régime général qui ne leur est pas adapté, le législateur avait institué un principe de choix par le paragraphe 7 de l’article 65 qui disait en substance ceci : si au moment d’un réexamen de ses droits, l’intermittent·e cumule à la fois les conditions pour des droits au régime général et les conditions pour des droits au régime intermittent, il a le choix entre les deux régimes. Peu importe que le dernier contrat était au régime général et peu importe que les heures cumulées au régime général dépassent les heures travaillées dans le spectacle.

    C’est par exemple important pour les techniciens du spectacle qui sont parfois amenés à travailler dans l’évènementiel d’entreprise (congrès, séminaires, salons...) et donc au régime général. Bien évidemment, depuis que la crise sanitaire oblige bon nombre de professionnels du spectacle à attendre patiemment la reprise du secteur, des contrats dans n’importe quel autre secteur que le spectacle permettent de se maintenir actif et d’améliorer ses revenus mensuels. Et puis il y a les artistes et les techniciens qui enseignent leur discipline en CDD et au régime général, en école de musique par exemple.

    La disposition du paragraphe 7 était d’ailleurs en vigueur depuis longtemps dans l’accord d’application n°1 des conventions d’assurance chômage avant 2019.

    Le vilain coup

    Mais voilà que le Gouvernement, dans son décret du 28 décembre 2020, a donc eu la bonne idée... d’abroger purement et simplement le paragraphe 7 !

    Désormais, à compter du 30 décembre 2020, si un·e intermittent·e travaille au moins 1 mois dans un autre secteur, en continu ou sur une période de maximum 3 mois, et qu’au moment du réexamen de ses droits il n’y a pas eu de contrat dans le spectacle depuis, Pôle emploi appliquera les règles du régime général et ce même si la personne a bien cumulé au moins 507 heures d’intermittence depuis sa dernière admission !

    #précarisation #droits_sociaux #chômage #intermittence_du_spectacle

  • Contrôle de la recherche d’emploi : êtes-vous à l’abri ? | Yann Gaudin
    https://blogs.mediapart.fr/yann-gaudin/blog/201020/controle-de-la-recherche-demploi-etes-vous-labri

    Le marché du travail n’est pas revenu à son niveau d’avant-Covid, loin s’en faut : le nombre d’opportunités d’emploi a diminué de 30% tandis que le nombre de chômeurs sans activité a augmenté de 10%. Pour autant, Pôle emploi ne lâche pas la pression : les contrôles ont repris de plus belle depuis la fin du confinement !

    Petit historique : Pôle emploi a mis en oeuvre en 2013 un service dédié au contrôle de la recherche d’emploi avec 215 conseillers https://www.pole-emploi.org/files/live/sites/peorg/files/documents/Statistiques-et-analyses/E%26S/ES_45_le_contrôle_de_la_recherche_d%27emploi%20_l%27impact_sur_le_parco répartis dans chaque région. En 2019, dans un contexte d’amélioration du marché de l’emploi et sous l’impulsion du Gouvernement, https://www.legifrance.gouv.fr/download/pdf?id=sjOmMiK5aL3fwO5xyCPjtx7u73-Lt0-je1OXhDP1pfQ= les effectifs de contrôleurs ont été triplés. Naturellement les contrôles ont été suspendus pendant les quelques semaines de confinement début 2020 mais depuis juin les équipes ont repris du service et, selon une source interne, avec la participation très active des directions d’agences.

    Un contrôle de la recherche d’emploi peut s’étaler jusqu’à 45 jours et peut vous coûter de 1 à 4 mois de radiation avec suppression des allocations correspondant à cette période. Selon Pôle emploi, environ 1 dossier contrôlé sur 8 ferait l’objet d’une sanction pour insuffisance de recherche d’emploi.

    Cependant l’opérateur de service public a décidé d’épargner certains types d’usagers d’un éventuel contrôle, voici lesquels : (...)

    #pôle_emploi #Contrôle_de_la_recherche_d'emploi #chômage #contrôle_des_chômeurs

  • Intermittents du spectacle : le contrat en or ? | Le Club de Mediapart
    https://blogs.mediapart.fr/yann-gaudin/blog/241020/intermittents-du-spectacle-le-contrat-en-or

    Cet article détaille les différentes mesures (année blanche) pour les intermittents du spectacle, néo-arrivants ou en renouvellement et différentes problématiques liées.

    [...] Fin juillet 2020, le Gouvernement a donc décidé de maintenir l’indemnisation des intermittents du spectacle jusqu’à fin août 2021 : c’est la fameuse année blanche.

    Mais cette mesure ne rend pas la situation confortable :

    beaucoup d’intermittent·es doivent actuellement se contenter de leurs seules allocations chômage qui, dès lors, ne sont plus un complément aux revenus d’activité mais quasiment leur unique revenu de subsistance. Sans compter la diminution de ressources liée à la perte d’indemnités de congés spectacles faute de contrats.

    Et cette mesure ne rend pas la situation rassurante :

    l’échéance du 31 août 2021, c’est à ce jour dans 10 mois et la deuxième vague de Covid ne présage pas de reprise des spectacles d’ici là. Or pour bénéficier d’une éventuelle réadmission à partir du 1er septembre 2021, il y a un préalable à ne pas oublier : il faudra nécessairement avoir eu au moins une fin de contrat dans les 12 derniers mois (article 7 du règlement d’assurance chômage en vigueur). Le gouffre de la fin de droits se rapproche donc à grands pas... Et pour celles & ceux qui auront les conditions d’une réadmission au 1er septembre, il y a une autre perspective très inquiétante : l’engorgement inédit lié à un nombre phénoménal de demandes de réexamens début septembre 2021, ce qui pourrait provoquer des retards considérables d’indemnisation si Pôle emploi ne met pas en œuvre un plan d’actions adéquat.

    Heureusement il existe quand même plusieurs dispositions de secours, à la fois dans les règles ordinaires de l’assurance chômage et dans les règles exceptionnelles du décret de l’année blanche. Et elles ne sont pas toutes explicitées par Pôle emploi...

    [...]

    #intermittent #annee_blanche #pole_emploi

    • Pôle emploi : le droit de savoir
      À propos du blog
      https://blogs.mediapart.fr/yann-gaudin/blog

      Il est possible que vous ayez de l’argent - peut-être même beaucoup d’argent ! - à récupérer auprès de Pôle emploi après avoir pris connaissance des articles de cet espace d’informations. Pour prendre
      connaissance de l’intégralité des articles : https://blogs.mediapart.fr/yann-gaudin/blog Vous pouvez m’écrire à cette adresse : yann.gaudin@free.fr

    • Pour le patron, il faut avant toute chose défendre la caisse face aux demandeurs de revenu. C’est le cas face à des mouvements revendicatifs, à des luttes, à des comportements diffus, quitte à devoir répondre positivement par une nouvelle disposition légale qui traduit la demande en des termes autorisant une maîtrise de celle-ci (exemplaire est l’instauration du RMI par toute la classe politique en 1988, y compris dans son échec auquel il aura fallu répondre par des mesures répétées, durcissements variés du contrôle, jusqu’à l’instauration du RSA, ou/et concessions : le fonds d’urgence sociale de Jospin en 1998, la prime d’activité, demain du RUA, dont il ne suffit pas de dire qu’il nous tomberait dessus comme un acte de maîtrise étatique sans reste : là encore se demander à quelle adversité, à quel travail du négatif, à quelles libertés abusivement prises par les précaires, répond une telle mesure)

      Et c’est aussi le cas face à tout acte isolé qui pourrait faire office de germe d’une déstabilisation : commencer par tenter l’éradication. Un subordonné d’une de ces caisses qui oeuvre pour l’accès au droit et aux droits doit être sanctionné parce qu’il n’est pas question que la culture du collectif (du service public avait-il été dit) dont il subissait des restes à l’ANPE et que la création de Pôle emploi visait à détruire au plus profond (plus de chômeurs ! des "candidats"http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=5925) produisent aujourd’hui de tardifs surgeons.
      Une pratique qui peut offrir boussole à qui dépend de ce maquis kafkaien (du « droit », des règles, des usages, du « guichet », toujours plus dématérialisé) dont la bureaucratie ne cesse de modifier les repères par une permanente restructuration contrevient à l’organisation que se donne le commandement capitaliste pour la mise au travail et le contrôle. Tout ce qui érode l’ opacité défensive qui protège les caisses des institutions sociales doit a priori être traité comme un acte de guérilla à éteindre ou contenir, quelques soient les déclarations de bonnes intentions démocratiques qui prétendent se fonder sur la loi pour en faire un usage que l’on sait objectivement hostile.

      "On n’est pas là pour faire des devis" Un salariés Assedic en réponse à une question sur le calcul de l’alloc (années 90).

      « On est pas là pour vous accabler d’informations inutiles ou nuisibles pour votre recherche d’emploi, cher candidat » (à défaut d’institution imaginaire :) l’imaginaire de l’institution) :

      On le sait, il faut défendre la société d’abandon. Par tous les moyens nécessaires.

      Cet épisode a une portée critique. Il va permettre de prendre la température d’agents du Pôle qui font désormais fonction de Marcheurs Blancs du back office de la glaciation capitaliste. Vont-ils trouver l’espace d’un renversement aussi ténu soit-il ?

      Hors Pôle, une scandalisation de cette initiative patronale a-t-elle ses chances ?
      à suivre...

      Sur cet enjeu de pouvoir qu’est l’indemnisation du chômage, sur son évolution depuis 1979, une vue récente (IRES), avec des indicateurs inédits qui percutent l’opacité défensive de l’institution du chômage :
      https://seenthis.net/messages/862039

      #demandeurs_de_revenu #pôle_emploi #droits_sociaux #ayants_droit #chômeurs #chômage #accès_au_droit

    • #rennes Yann Gaudin, conseiller pôle emploi accueilli en héros par les intermittents bretons, lors de sa convocation avec sa hiérarchie. Il est considéré comme lanceur d’alerte pr avoir dénoncé des « anomalies sur des droits non alloués à des demandeurs d’emploi. »

      https://video.twimg.com/ext_tw_video/1275398674277978112/pu/vid/640x360/mJA84V8B4HbDO9ED.mp4?tag=10

      https://twitter.com/Narjisse_E/status/1275399731682906115

      A Pôle emploi Bretagne, l’énigme Yann Gaudin

      Lanceur d’alerte pour les uns, collègue ingérable pour les autres… Yann Gaudin, le conseiller Pôle emploi soutenu par les intermittents du spectacle, était convoqué ce mardi 23 juin pour un entretien disciplinaire. Sans qu’on comprenne vraiment ce qui lui est reproché…

      https://france3-regions.francetvinfo.fr/bretagne/ille-et-vilaine/rennes/pole-emploi-bretagne-enigme-yann-gaudin-1845382.html

      https://soundcloud.com/francetrois-bretagne/yann-gaudin-je-suis-juste-un-conseiller-pole-emploi-qui-fait-son-travail