la Turquie remet en cause l’impartialité de la mission européenne

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  • Ankara salue l’"impartialité" de Rome en Libye
    https://fr.news.yahoo.com/ankara-salue-l-impartialit%C3%A9-rome-144404253.html

    La Turquie a annoncé vendredi qu’elle continuerait de coopérer avec l’Italie pour parvenir à une paix durable et un processus politique fructueux en Libye, saluant l’"impartialité" de Rome dans ce dossier « contrairement à d’autres pays européens ».

    « Ensemble avec l’Italie, nous allons poursuivre nos efforts pour une paix durable et un processus politique fructueux en Libye », a déclaré le chef de la diplomatie turque Mevlut Cavusoglu lors d’une conférence de presse à Ankara aux côtés de son homologue italien Luigi Di Maio.

    « Nous sommes conscients du rôle essentiel que joue l’Italie dans ce dossier et nous la remercions pour cela », a-t-il ajouté. Les Italiens ont eu « une attitude impartiale. L’Italie n’a pas soutenu le putschiste Haftar, contrairement à certains autres pays de l’UE, l’Italie a fait des efforts sincères pour le cessez-le-feu et le processus politique. »

    Le chef de la diplomatie turque n’a pas précisé le nom des pays de l’Union européenne auxquels il faisait allusion mais ses propos surviennent après des crispations diplomatiques entre la France, accusée de soutenir le maréchal Haftar - ce que Paris dément-, et la Turquie.

    Cette dernière intervient militairement en Libye en soutien au gouvernement d’entente nationale (GEN), reconnu par la communauté internationale, face à l’offensive du maréchal Haftar, l’homme fort de l’Est libyen.

    Ce soutien turc, qui s’ajoute à l’appui de Moscou à Khalifa Haftar, fait grincer des dents et suscite l’inquiétude de l’Onu et des pays engagés ces dernières années dans la médiation visant à sortir le pays du chaos et à aboutir à un cessez-le-feu durable entre les deux camps rivaux.

    Mercredi, un responsable du ministère français des Affaires étrangères a estimé que l’Otan ne pouvait pas s’en tenir à une « politique de l’autruche » face aux agissements de la Turquie notamment en Libye.

    • Embargo sur les armes contre la Libye : la Turquie remet en cause l’impartialité de la mission européenne
      https://www.france24.com/fr/20200619-libye-embargo-armes-turquie-critique-mission-europeennne-irini

      La Turquie a estimé vendredi que la mission européenne Irini sur le contrôle de l’embargo sur les armes à destination de la Libye était « partiale » en favorisant l’homme fort de l’Est, le général Khalifa Haftar.

      Le chef de la diplomatie turque a critiqué, vendredi 19 juin, la mission européenne Irini chargée de contrôler l’embargo sur les armes contre la Libye, après l’ouverture d’une enquête de l’Otan à la suite d’un incident dénoncé par la France et impliquant des navires turcs.

      Lors d’une conférence de presse à Ankara avec son homologue italien Luigi Di Maio, le ministre turc, Mevlut Cavusoglu, a estimé que l’opération Irini était « partiale », et « n’a pas tenu compte des demandes et des préoccupations du GNA », le gouvernement de Tripoli soutenu par Ankara.

      Il a reproché à cette mission de chercher à empêcher les livraisons d’armes par voie maritime destinées au GNA tout en passant sous silence celles fournies à l’homme fort de l’Est, Khalifa Haftar par ses alliés par voies aérienne et terrestre.

      « Est-ce qu’elle dit quoi que ce soit au sujet des avions (russes) qui arrivent en Libye en provenance de la Syrie ? S’intéresse-t-elle aux armes fournies pour Abou Dhabi ? A-t-elle dressé des rapports sur les fournitures d’armes à Haftar par la France ? », s’est interrogé le ministre. « La mission Irini n’est pas objective et ne contribue pas à un règlement du problème libyen ou au respect de l’embargo », a-t-il ajouté.

      « Nous croyons que cette mission pourra contribuer, même si ce n’est pas la panacée, mais elle peut contribuer à ralentir l’entrée (des armes) et au respect de l’embargo des Nations unies », a pour sa par déclaré Luigi Di Maio.

      Un comportement jugé « extrêmement agressif »
      La France a dénoncé cette semaine le comportement « extrêmement agressif » de la Turquie, membre de l’Otan, contre une frégate française engagée dans la mission Irini en Méditerranée lors d’une tentative de contrôle d’un cargo suspecté de transporter des armes vers la Libye. L’Otan a annoncé jeudi l’ouverture d’une enquête sur cet incident.

      Le soutien armé d’Ankara au GNA, avec notamment le déploiement de conseillers militaires et de drones, a permis à celui-ci d’inverser le rapport de force et de multiplier les succès militaires ces dernières semaines contre les forces du maréchal Haftar.

      Quant à l’Italie, elle se considère comme un acteur important face à la situation en Libye en raison de ses liens historiques avec ce pays en tant qu’ancienne puissance coloniale.