Un procès devait avoir lieu ce vendredi matin. Celui de plusieurs instagrammeuses qui ont diffusé sur les réseaux sociaux le nom d’un photographe de mode qu’elles accusent de pressions pour obtenir des photos partiellement dénudées d’adolescentes et jeunes femmes.
Le tribunal de Saint-Denis a annulé la citation à comparaître de plusieurs jeunes femmes qui avaient dénoncé sur Instagram des comportements inappropriées d’un photographe auprès de jeunes femmes et d’adolescentes.
Elles étaient appelées à se présenter pour répondre à leur tour d’accusations. Concrètement, elles ont été accusées par le photographe ciblé de harcèlement sur les réseaux sociaux et Internet. À noter que les plaintes déposées à l’encontre du professionnel n’ont pas encore mené à un procès.
« Aujourd’hui, je suis traité comme un paria. J’ai été obligé de clôturer mon exercice. J’espère pouvoir rebondir parce que je suis innocent », assure le photographe.
« Ces personnes-là ont une forte communauté. Cela a un impact sur nous », affirme un de ses proches. « Ce n’est pas la première fois. Elles continuent et c’est répétitif, de plus en plus », ajoute un autre de ses soutiens.
Des vices de procédure a vu les juges rejeter en bloc la requête du plaignant. Le procès a donc été annulé. L’avocat de la partie civile déclare qu’une nouvelle procédure sera lancée : « En aucun cas le tribunal a dit qu’il n’y avait pas de cyberharcèlement. Bis repetita, on va relancer une citation », assure Sulliman Omarjee.
Parler du fond de l’affaire
L’avocat des instagrammeuses est lui serein après cette audience. « À partir du moment où l’on ne franchit pas l’appel à la violence, la ligne de l’appel au sang. On peut dire : ’Moi, je n’aime pas les photographes pervers’ », déclare Maître Jean-Jacques Morel.
L’une des personnes citées à comparaître, Sarah, déclare : « On est quand même soulagé d’être relaxé. Mais on est à la fois un peu déçu parce qu’on aurait voulu en parler. Les faits sont là. »
Une des jeunes femmes qui avait pris la parole pour dénoncer les agissements du photographe déclare : « Il m’a dit que pour ses techniques de retouches, je devais me mettre topless, donc seins nus. Ce n’était pas du tout convenu. J’ai dit non, il a longuement insisté et j’ai fini par céder. »
Une de celles qui faisaient partie des premières à s’exprimer à ce sujet a réagi sur Instagram et demande à ce que « l’on aborde le fond du sujet, qu’on détermine qui sont les victimes et qui est le coupable, mais ça se fera ultérieurement. »