/Manifestation-annexion-palestine.jpg

  • Fin de la coopération entre l’Autorité palestinienne et Israël : sur le terrain, les conséquences se font déjà sentir
    Par Clothilde Mraffko – JÉRUSALEM – Mardi 30 juin 2020 | Middle East Eye édition française
    https://www.middleeasteye.net/fr/decryptages/palestine-israel-annexion-fin-cooperation-consequences-humanitaires-e

    Tout a commencé par de petits incidents, presque sans bruit. Fin mai, les forces de sécurité palestiniennes situées en zones B et C de la Cisjordanie occupée, sous contrôle sécuritaire israélien, se sont retirées. Les Palestiniens ont informé la CIA qu’ils stoppaient la coopération sécuritaire avec Israël, des sources israéliennes ont confirmé que les contacts étaient rompus – en tout cas, mis en sourdine, car sur certains sujets, des canaux de communication subsistent.

    Ces petites annonces, impensables il y a encore quelques mois, trahissent la fébrilité de l’Autorité palestinienne – depuis les accords d’Oslo, la coopération sécuritaire, honnie des Palestiniens, n’a été suspendue qu’une seule fois, pendant la seconde Intifada.

    (...)
    Le but ? Qu’Israël « endosse toutes ses responsabilités et obligations en tant que puissance occupante », conformément à la quatrième Convention de Genève (1949), sans l’entremise des Palestiniens pour gérer la Cisjordanie et Gaza, a expliqué le président palestinien dans son discours.

    Les territoires palestiniens occupés reviendraient alors au mode de gouvernance qui existait avant les accords d’Oslo : Israël serait en charge « des services au quotidien, des salaires et du gouvernement de la population palestinienne », décrypte la chercheuse palestinienne Ghada Karmi dans une tribune publiée par Middle East Eye.

    Sauf que depuis la mi-mai, Israël n’a pas pris le relai – le retrait de l’Autorité palestinienne a juste laissé un vide, privant les Palestiniens de certains services, parfois essentiels.

    C’est le cas pour les demandes de permis des malades. Certains traitements ne sont pas accessibles dans les territoires palestiniens et depuis des années, les patients doivent passer par un système d’autorisations pour pouvoir sortir se faire soigner. Jusqu’alors, les autorités palestiniennes à Ramallah transmettaient les demandes, mais depuis plus d’un mois, les malades n’ont plus personne à qui s’adresser.

    En Cisjordanie, certains arrivent à déposer leurs dossiers directement auprès des Israéliens, mais à Gaza, c’est impossible. Quelques ONG et hôpitaux jouent les entremetteurs, mais les demandes ont drastiquement chuté. (...)