• La nationalité de l’ombre - RipouxBliquedesCumulardsVentrusGrosQ
    http://slisel.over-blog.com/2020/07/la-nationalite-de-l-ombre-8.html

    « En nationalité, c’est tout comme en géologie, la chaleur est en bas ; aux couches inférieures, elle brûle ». Jules Michelet

    Le temps d’un peu plus d’une semaine a consigné la juxtaposition d’un ministre manqué, bi-nationalisé français et le retour de France d’une mémoire de résistance enfouie dans des crânes entreposés dans l’oubli depuis 170 ans.

    Avait-il eu un chagrin à voir ces probes symboles de dépouilles sans corps venir de si loin, de là où il avait élu statut et domicile ? Certainement, oui. Il doit avoir produit des pleurs intérieurs et silencieux. L’on ne peut d’un revers de signature anéantir ainsi les graines radicales qui ont fait du brin herbacé une tige qui croît joyeusement et croit que tout est permis. L’appel anonyme et incontrôlable vous happe et vous désarme par-devant tous les justificatifs, toutes les parodies et tous les nouveaux rôles. Le « moi », resurgit à chaque instant que l’on y pense.

    Il n’y a pas d’affaire, il y a juste une longue histoire d’antécédents, de légitimité et aussi de casting. Le sieur qui d’ailleurs ne remplit pas l’œil en tous ses angles n’était pas un choix idoine. Il était en face d’un devoir légal. Renoncer à un statut juridique ne disqualifie pas l’attachement intime à la matrice de ce statut. Certes, le patriotisme ne s’exprime pas par un bout de papier. Il ne peut être mis en cause par une quelconque procédure en quête d’un hypothétique bien-être. Le sieur est libre de se positionner dans ce en quoi il est convaincu. S’il cherche l’ombre, il ne peut prévaloir une origine.

    Être ministre c’est avoir une parcelle de souveraineté, c’est faire une partie de l’Etat national, être au parfum des hautes institutions, avoir parfois accès, selon leur classification à des dossiers sensibles. Presque frappés du sceau du secret, quoiqu’en ces temps qui courent tous les secrets finissent par s’éventer. A ce niveau là, on ne na pas à jouer un double jeu. Ou l’on est avec une équipe ou l’on est avec l’autre. Par contre, en dehors de ceci, toute autre attitude est plausible.

    Et puis ce poste ne rime à rien. On la bien essayé avec un certain effacé Sahli. Il correspondait à une lucarne gouvernementale avec vue sur mer. Voire une minuscule succursale sous étreinte restreinte de l’envahissant département des affaires étrangères. Quelques doléances par-ci, quelques couacs consulaires par-là, beaucoup de voyages et de contacts et les grands problèmes de notre émigration sont toujours les mêmes. Ne faudrait-il pas, à ces fins encourager l’instinct associatif, l’esprit du lobbying et la positivité de la diaspora installée ailleurs ? Des associations fortes, comme l’était l’Amicale dans son temps pourrait suppléer à ce besoin de porte-voix d’une frange que l’on n’écoute que lors des rendez-vous électoraux.

    Par principe cardinal l’on ne rentre pas dans la tête d’une république par clandestinité. Le filtre et le scanner se devaient d’agir à priori. La nomination de ce sieur dépasse la simple erreur du formalisme exigible en pareil cas. C’est une question d’enquêtes ou de passer outre. Et puis, y a aucun mal. Il est nommé puis dégommé. Pourvu que l’autre comparse bien introduit dans le règne précédent ne puisse pas donc briguer la lucarne. Pour une grosse « tête » belle ou pas ; c’est dangereux. Elle serait également prise aux filets d’autres trucs, d’autres machiavélismes.

    La confusion que crée ce cas est à écarter de ceux nombreux où l’exclusivité de la nationalité algérienne est de .mise. Il s’agit en fait de certains postes et emplois précis par la loi consécutivement à la constitution. Certains transposent Belmadhi l’entraîneur des verts au cas du Sieur. Quand l’on saura faire la différence entre ce qui est apport technique et ce qui a rapport politique ; la compréhension se facilitera. On avait bien des coachs totalement étrangers, mais jamais de ministres.

    L’anicroche parfois n’est pas dans la couleur d’un passeport ou dans celle de sa dualité le cas échéant, elle réside toutefois dans la symbiose qui doit subsister entre le profil et l’emploi à exercer. Plusieurs de nos compatriotes inscrits à la case de la fuite des cerveaux ont eu de prestigieuses renommées notamment scientifiques en plus des signes de reconnaissances mondiales. S’ils peuvent valablement accomplir une fonction conforme intrinsèquement à leur métier quel que soit leur passeport ce ne sera qu’une une chose salutaire. Leur confier un portefeuille ministériel où la décision n’est que politique et que l’on sait être aussi une administration dévoreuse de compétences, c’est un peu les brûler, voire les émasculer.

    L’acquisition d’une nationalité suppose allégeance et loyauté aux principes fondateurs de l’Etat, de ses éphémérides, de ses référentiels constitutionnels. Il y a là, dans cette relation juridique un engagement solennel pour le respect et l’exécution des obligations civiles prévues par tous les textes en la matière. Une nationalité peut ne pas traduire expressément une identité morale ou ancestrale. Elle ne produit que des effets en termes de droits et devoirs.

    La citoyenneté est ainsi une faculté de pouvoir jouir de tous les avantages qui, toutefois ne seraient pas disponibles dans l’arsenal de la nationalité d’origine. Etre algérien et résider ailleurs sous une autre nationalité c’est éviter les formalités d’un visa d’entrée en Algérie. C’est dire qu’à l’obtention de la nationalité étrangère, l’on ne devient pas étranger dans ses gènes, ses réflexions, ses profondeurs. Y a cette croyance virtuelle, que l’on est dans le club. On a juste un passe-partout. Un masque local. On se moule dans le canevas sociétal, on s’y adapte. Le malheur ce sont ces têtes faites ici, qui d’un tour de spleen vomissent une empreinte matricielle jusqu’aux souvenirs de leur natalité. En dehors d’une religion, d’une idéologie ou d’une politique ; ils tentent de mettre en cause l’existence et la présence sur le globe du sol où ils ont lancé leur premier cri. Ils tirent sur tout ce qui se fait ici. Rien n’arrive à les satisfaire, pourtant s’ils n’ont plus l’Algérie dans le cœur, ils la gardent coincée à l’éternité dans leur tête. Du moins en guise de faire-valoir ; car ils n’ont pas renonce à leur nationalité initiale. Ils en parlent, suivent tout détail, scannent tout mouvement. En fait ils se mettent en permanence en position d’étrangers là où ils se tanguent et algériens aux frontières. Et dire, malgré l’application au point au nouveau prototype citoyen ; ils ne seront jamais dans les pures souches françaises qu’ils désiraient. Les plis acquis, le fond culturel inné, le pesant héritage mémoriel ne peuvent disparaitre, juste en ayant entre ses mains un passeport bleu. Tu peux changer de noms, de lieux et même de peau ; ca ne sera pas pour autant possible de changer de filiation, d’appartenance et de sperma-manufacturiel.

    Il y a l’assimilation à la communauté française comme support axial dans cette immersion. L’accueil dans la citoyenneté française engendre plusieurs protocoles, voire déclaration expresse et officielle et disposition morale et totale adhésion aux conditions du nouveau Club. Il est dit et transcrit quelque part : « L’acquisition de la nationalité française constitue une étape majeure dans le parcours d’intégration d’un étranger à la communauté nationale. Il serait exigé que cet événement soit accentué par une manifestation solennelle et symbolique d’accueil dans la citoyenneté française. Cette manifestation est organisée au niveau de chaque département par le préfet en présence des élus dans les 6 mois qui suivent l’acquisition de la nationalité française. La charte des droits et devoirs du citoyen français est remise à cette occasion à tous les nouveaux Français » n’y aurait-il pas un quiproquo à vouloir entonner kassamen sous le rythme de la marseillaise ? ou de hisser un tricolore dont le bleu ne puisse s’étoiler ? Sauf si tout ceci n’a rien à voir avec tout jurement, contrat, dévouement, patriotisme dans le fond et que ce n’est qu’une comédie humaine de régularisation administrative d’un séjour métropolitain allongé.

    Ainsi cette situation est à clarifier textuellement dans la prochaine constitution. Ne laisser aucune marge pour une éventuelle interprétation. Inclure des dispositions qui sérient, par sensibilité les postes supérieurs conditionnés de la sorte. Oui, je crois de mon avis personnel qu’en fait de hautes fonctions, l’exclusivité de la nationalité unique algérienne est exigible. Il y aussi des avis qui veulent étendre cette « unicité » à la résidence du récipiendaire. La résidence pourrait s’élever en un cas d’empêchement. Il y avait un ministre qui durant tout son âge plus que quinquagénaire, n’a séjourné en Algérie que deux ans de service national et quelques années, période de son office ministériel. Il était déconnecté de la réalité, de la culture du fonctionnement de la société profonde algérienne. Il était partant ; un assidu contribuable du trésor français. Et on ne lui a jamais mis en porte-à-faux son amour pour son pays d’origine. Peu importe le lieu où l’on naisse, l’importance est dans les fibres qui tissent nos souffles. Ceci n’empêche pas que l’apport des binationaux nés ici ou ailleurs est d’une primordialité accrue. Personne ne détient le droit de leur renier l’amour de la patrie à la façon qu’ils conçoivent.

    Pour ce qui est de ce député manquant de peu la peau d’un ministre , je ne pense pas qu’en s’abstenant à renoncer à sa bi nationalité , l’on comprendra un retrait aux âmes de Massinissa ou Benboulaid et qu’il puisse subir un attrait affectif envers Vercingétorix ou Clovis beaucoup plus qu’il le ressente pour le loisir des parcs, les grands boulevards, les terrasses de cafés et l’abri assuré en cas de « on ne sait jamais ». Pas plus. Sauf si les sirènes phocéennes ou les cors franciliens claironnent un son autre que celui de sa source génétique. La constitution est sommée de régler cette dualité au seul profit du pays et de faire éviter à certains de se mettre à l’ombre d’une autre nationalité quand le front les appelle à un devoir hautement sacré.
     

    par El Yazid Dib

  • L’inquiétante tendance derrière le déplateformage de Soral et Dieudonné - RipouxBliquedesCumulardsVentrusGrosQ
    http://slisel.over-blog.com/2020/07/l-inquietante-tendance-derriere-le-deplateformage-de-soral-et-dieu

    On peut pouffer du sort de Dieudonné ou de Soral lorsqu’ils se font virer de plateformes grand public. Malheureusement, ceci masque une tendance de fond, le contrôle social à la chinoise.                                                      

    Petites larmes sur les internets interlopes : on apprend par discrète voie de presse qu’Alain Soral vient d’être viré de Youtube sans autre forme de procès.

    Le pauvret, malgré plus de 180 000 abonnés à ses logorrhées vidéastes produites ces dix dernières années, n’a pas échappé à la sanction de Youtube et Google, sa maison mère, qui estiment que l’essayiste a de trop nombreuses fois enfreint les règles en vigueur sur la plateforme : voilà que ses abonnés devront se réfugier sur Daimolytion et autres plateformes qui acceptent encore ses productions pour le moment.

    Du reste, il rejoint en cela Dieudonné qui a fait, il y a une semaine, les frais de l’actuelle vague d’épuration éthique de la part de plusieurs plateformes internet, depuis Twitter jusqu’à Facebook en passant donc par Youtube ou Instagram et autres.

     
    Sans surprise, beaucoup d’associations mensongèrement présentées comme en faveur des droits de l’Homme, comme la LICRA, se sont réjouies du triste sort de ces phares de la pensée moderne :

    Il va de soi qu’en France, personne ne s’étonnera des frétillements de ces associations, massivement subventionnées par le contribuable qu’il soit d’accord ou non avec leurs agendas tortueux et leurs prises de positions délicieusement diaphanes lorsque les victimes ne sont pas de la bonne couleur ou de la bonne religion : pour elles, la lutte pour les droits de l’Homme ne comprend pas celle de la vraie liberté d’expression, qui comprend celle de dire d’immondes âneries.

    Car ces associations ont, elles, compris exactement les limites de cette liberté d’expression qui ne peut s’entendre que largement corsetée par des lois qu’elles aident amplement à écrire, leur subtile sagesse et leur morale d’airain guidant leurs mains expertes et celles des députains qu’elles cornaquent.

    Il va aussi de soi – mais va toujours mieux en le rappelant – que les plateformes en question sont d’autant plus libres de virer ceux qu’elles n’aiment pas que les services d’hébergement qu’elles offrent sont généralement gratuits, que ce sont des entreprises privées et que l’impétrant qui y dépose ses petites vidéos le fait en acquiesçant explicitement aux conditions d’exploitations. Dès lors, à cheval donné, on ne regarde pas les dents et tant pis lorsque le couperet tombe.

    De surcroît, il sera difficile de nier que certains des propos tant de Soral que de Dieudonné, éminemment sulfureux, sont actuellement comme du vitriol sur les nombreuses petites plaies de tout ce que la ouin-ouinosphère compte de guerriers de la justice sociale éparpillés sur les réseaux sociaux et systématiquement en lutte contre les méchants, la haine et ces visions du monde qui heurtent leur sensibilité de fleur frêle : leurs petits cris stridents a fini par atteindre Google qui les aura promptement exaucés.

     

    Malheureusement, tout ceci illustre une tendance fort inquiétante qui culmine ces derniers mois, tendance dans laquelle le mouvement Black Lives Matter n’est que la partie émergée et virulente la plus visible et, paradoxalement, pas la moins difficile à canaliser. La partie immergée, elle, est beaucoup plus grande, pernicieuse et aux conséquences beaucoup plus graves.

    On observe en effet qu’à côté des mouvements violents prétendument antiracistes et qui tournent objectivement au pillage pur et simple, se développent des phénomènes de meutes dans lesquelles l’individu sera gommé au profit d’une pensée unique, extrêmement simpliste et binaire où celui qui émet des réserves, cherche la nuance, sera immédiatement assimilé à l’ennemi : celui qui rappelle qu’un mouvement de défense des Noirs ne doit pas devenir un mouvement d’oppression des Blancs est immédiatement taxé de raciste ; celui qui rappelle que tous les hommes ne sont pas des violeurs sera taxé de machiste ; celui qui rappelle quelques bases évidentes de la biologie sexuelle se voit taxé de transphobe sans nuance ; etc.

    Cette tendance de cliques, de meutes qui s’abattent sur les individus qui émettent des opinions différentes permet ainsi de mobiliser rapidement des troupes pour faire pression auprès des plateformes et d’éjecter ceux qui ont le malheur de penser de travers.

    La subtilité des opérations consiste à choisir d’abord les cibles les plus évidentes, ceux dont l’écrasante majorité ne pleurera pas la disparition des canaux les plus visibles. On commence donc par sucrer les voix les plus désagréables et personne ne dit rien parce que, soyons clair, tout ce qui était dit était outrancier, choquant, vilain, etc. Dieudonné et Soral rentrent admirablement bien dans cette confortable catégorie.

    Après ces voix infâmes, la vindicte populaire – jamais rassasiée – et les minorités collectivistes – jamais satisfaites – se tournent vers ceux qui ne sont pas infâmes mais suffisamment irritants. Bien évidemment, des protestations seront émises, car, voyez-vous, « le débat est sain »… Même si, à la fin, les irritants seront effectivement tus.

    L’étape suivante est évidente, et les mêmes hordes affamées se jetteront sur les opposants seulement vocaux. Ils n’ont pas besoin d’être vraiment irritants, ils ont juste besoin d’être opposés, d’émettre des avis contraires et qu’ils soient vaguement entendus.

    C’est plus compliqué pour ceux qui restent calmes, qui sont construits dans leurs argumentations, en ce qu’ils sont plus difficiles à faire tomber dans l’injure, l’expression malheureuse ou le mot de trop, mais, petit à petit, les uns après les autres tomberont, eux aussi. En appuyant suffisamment fort sur les bonnes personnes dans les médias, les partis politiques, les réseaux sociaux, on finit toujours par y arriver. Pour rappel, Mila n’a toujours pas retrouvé d’établissement scolaire, et ses harceleurs ne sont toujours pas condamnés…

    Et là, les protestations se font de plus en plus discrètes : beaucoup ont compris, à ce moment, qu’un mot malheureux, mal interprété, peut leur couper l’accès. Lorsque le média ou la plateforme représentent une source importante de revenus, la corde est raide et lorsque les meutes s’acharnent aussi sur les employeurs, il n’y a plus guère de marge de manœuvre. Les protestations disparaissent alors complètement, la peur de chacun de se retrouver subitement sans emploi, poursuivi par des hordes de petits kapos sans nuance, aidant grandement à faire passer le message : « taisez-vous, ou sinon… »

    L’étape d’après est malheureusement connue puisqu’il s’agira non plus de dénoncer, poursuivre puis « déplateformer » voire faire licencier ceux qui s’opposent, vocalement ou non, mais de faire cela à ceux dont on soupçonne seulement qu’ils pourraient penser s’opposer…

    Regardez autour de vous, regardez les lois que nos États passent ou tentent de passer, écoutez les discours tenus par les médias officiels : le doute n’est plus permis et la direction prise fait froid dans le dos.

    Oui, par une schadenfreude un peu facile, on peut pouffer du sort de Dieudonné ou de Soral lorsqu’ils se font ainsi virer de plateformes grand public. Malheureusement, ceci masque la tendance de fond qui, elle, s’installe de plus en plus en Occident actuellement qui, à ce train, rejoindra les pratiques chinoises du pire contrôle social qui soit.

  • Entretien de Julian Assange au journal Der Spiegel 2015 - RipouxBliquedesCumulardsVentrusGrosQ
    http://slisel.over-blog.com/2020/07/entretien-de-julian-assange-au-journal-der-spiegel-2015.html

    Assange : De manière plus générale, les États-Unis me poursuivent toujours ainsi que WikiLeaks si on en croit une requête déposée par le gouvernement américain cette année. Une “cellule de guerre WikiLeaks” a été établie par le Pentagone et dotée d’un personnel de 120 agents des services de renseignement et du FBI. Le centre de cette salle a été transféré du Pentagone au ministère de la Justice, le FBI continuant à fournir “des bottes sur le terrain”. Dans leurs communications avec les diplomates australiens, les responsables américains ont déclaré qu’il s’agissait d’une enquête “d’une ampleur et d’une nature sans précédent” - plus d’une douzaine d’agences américaines différentes, allant du Département d’État américain à la NSA, ont été impliquées.

    SPIEGEL : Quelle affaire considérez-vous comme la plus menaçante ?

    Assange : Nous avons une douzaine d’affaires judiciaires différentes en cours. D’un point de vue du journalisme c’est la plus grande charge d’espionnage à l’international de l’histoire lancée contre un éditeur. C’est une affaire très sexy, contre laquelle les médias ont raison de protester chaque jour. Mais il y a une chose qui reste toujours plus sexy qu’un procès pour espionnage, c’est une affaire de sexe, peu importe si elle est bidon ou pas. Il y a une autre enquête en cours, qui concerne le rôle de WikiLeaks dans l’asile d’Edward Snowden. Et il y a la loi anti-terreur en Grande-Bretagne, qui est la raison pour laquelle Sarah Harrison, notre rédactrice en chef des enquêtes, doit rester demeurée basée à Berlin. L’Australie, mon pays d’origine, a également annoncé cette semaine une enquête criminelle contre nous pour avoir révélé un ordonnance de non-publication utilisée pour couvrir une importante affaire internationale de corruption impliquant des chefs d’État.

  • « Qui sont ces ténors autoproclamés du Hirak ? » L’enquête-vérité d’Ahmed Bensaada - RipouxBliquedesCumulardsVentrusGrosQ
    http://slisel.over-blog.com/2020/07/qui-sont-ces-tenors-autoproclames-du-hirak-l-enquete-verite-d-ahme

    Le mythe de la « main de l’étranger » a-t-il été consciencieusement rangé au dépotoir d’insortables outils du régime, dont le FLN des années de plomb a fait un imparable usage ? Souvent, pour prévenir et museler toute révolte en rase campagne. Une jacquerie de paysans dans les terres de Slim, vite jugulée par une escouade de la maréchaussée ? Une vanne qui a sauté dans une usine de Souk Tleta ? Le comité des travailleurs mobilisé, à l’initiative de la cellule du parti, désignait et dénonçait la « main de l’étranger ». Immanquablement, le vénérable « El Moudjahid » signalait le délictueux événement qui enflammait ses éditoriaux. On s’en esclaffait dans les gargotes d’Alger et dans les salons de sidis, partout dans le pays. La folklorisation de la locution ne pouvait qu’ajouter à son étrangeté. Quelle époque !

    Le temps est passé. L’Histoire a-t-elle resservi les plats ? La lente démocratisation du pays, entamée après les journées mouvementées et les morts d’Octobre 1988, eut-elle éveillé et nourri des impatiences, ici et là ? L’Algérie a été exposée, dans les années 1990, à une crise à la fois sociale, économique, politique et militaire, suscitée par un islamisme foudroyant et sanglant : il en reste le bilan de deux cents mille morts et d’un pays profondément déstructuré. Le choc sociologique et psychologique de cette tragédie se prolonge et se répète aujourd’hui encore, près de trois décennies après cette tumultueuse page de notre histoire dans des deuils, des ruptures familiales, des déplacements de populations. Triste tableau d’hécatombes. Qui a financé l’islamisme meurtrier et destructeur ? Des émirs et des monarchies d’Orient. La main de l’étranger existe, elle n’a jamais été aussi frappante. L’Algérie et son peuple n’en ont pas épuisé le traumatisme.

    Cette « main de l’étranger » n’est pas dans son essence visible, ce qui fait douter de sa véracité. Pour la première fois dans l’histoire mouvementée de notre société un travail de recherche d’universitaire, appuyée par une incontestable documentation, lui donne une réalité, des acteurs – connus – et des agendas.

    L’INTÉRÊT ET L’ORIGINALITÉ D’UNE ENQUÊTE

    Cette « main de l’étranger », si terrible et mortelle, peut-elle, toujours, prêter à plaisanterie et goguenardise pour quelques vifs et dédaigneux esprits dans les salons d’Alger ? Était-il compréhensible, qu’à l’orée des années 2010, se répandent dans plusieurs pays du Maghreb et du Moyen Orient des révoltes populaires parfaitement synchronisées avec leurs états-majors et leurs soldats. De la manière la plus visible et la plus cruelle à Tunis, au Caire, et, durablement, à Tripoli, Sanaâ et à Damas, ouvertes à la confrontation militaire de puissances étrangères. Tout changement dans l’ordre de l’histoire des peuples et des nations produit son vocabulaire : on a parlé de « printemps ». Et il était évident de lui ajouter l’épithète « arabe ».

    Cette histoire politique contemporaine, aux impénétrables soubassements, ne s’enseigne pas, nécessairement, dans les instituts de science politique. Ahmed Bensaada s’y est attelé avec l’exceptionnelle patience du chercheur, du déchiffreur. Physicien, diplômé de l’Université de Montréal (Canada), éminent didacticien des sciences physiques, Bensaada est un pugnace publiciste, un fomentateur d’idées attaché à la marche du monde. Pour avoir partagé ses nombreux combats algériens, notamment dans la sphère culturelle, je peux témoigner de la probité intellectuelle et de la rigueur de ses questionnements. L’homme, le chercheur, le passeur d’idées est d’une signalée humilité : il n’impose jamais de réponse. 

    C’est bien cette démarche d’universitaire consciencieux qui a guidé ses enquêtes inaugurales sur les « printemps arabes » dont il a donné les clés dans ses ouvrages : « Arabesque américaine. Le rôle des États-Unis dans les révoltes de la rue arabe » (Montréal-Alger, 2011-2012), « Arabesque$. Enquête sur le rôle des États-Unis dans les révolutions arabes » (Bruxelles-Alger, 2015-2016), et dans un ouvrage collectif « La face cachée des révolutions arabes » (Paris, 2012). C’est avec le même élan de pédagogue qu’il se penche, aujourd’hui, sur le « hirak » algérien dans un précieux essai « Qui sont ces ténors autoproclamés du hirak algérien ? » (Alger, Apic éditions, 2020), introduit par Majed Nehmé, un rare continuateur du journalisme tiers-mondiste promu autrefois par Simon Malley et accompagné d’une postface du journaliste Richard Labévière, éminent spécialiste du Monde arabe et des questions de défense, amis sincères de l’Algérie, en parfaite résonance avec l’objet de l’ouvrage.

    Quelques ouvrages ont été publiés ces derniers mois sur le hirak dans une perspective plus propagandiste qu’analytique, dont les auteurs se sont davantage souciés de glorifier le mouvement que d’en expliquer la genèse. Certes, la distance critique et la documentation manqueront à toute écriture concise de l’histoire du mouvement des marcheurs algériens. Cependant, il y a des faits et une certitude observés : peu de jours, avant le 22 février 2019, date de lancement du hirak, le premier ministre Ahmed Ouyahia pouvait sereinement déclarer à la presse que son gouvernement avait les moyens de « maîtriser la rue ». 

    Le gouvernement était probablement informé de ce qui se tramait. C’était, déjà, le cas lors du « printemps algérien » avorté de 2011. Sans aucun ressort, cette fois-ci, sur d’ombreuses manipulations. Beaucoup de commentateurs ont pressenti que le hirak a été rendu possible par une crise au sommet du système, encouragé et maintenu, par le haut commandement de l’armée, notamment le général major Gaïd Salah, chef d’Etat-major de l’ANP et vice-ministre de la défense, menacé par le clan des frères Bouteflika. La fraternisation des foules avec l’armée (« khawa-khawa ») en témoignait. La rupture d’avec l’armée et de son commandement sera consommée plus tard lorsque les marcheurs scanderont « Houkouma madania machi askaria » pour réclamer la sortie définitive de l’armée du jeu politique.

    Ces évolutions dans le hirak ne sont pas considérées dans le travail d’Ahmed Bensaada puisque la reprise du mouvement reste potentielle et sa fin imprévisible. L’intérêt et l’originalité de son enquête est de livrer une connaissance extrêmement fouillée des chefs autoproclamés du hirak, en fait de ses acteurs portés par la presse privée (dite « indépendante »), qui en gardent, jusqu’à nos jours, le magistère.

    DERRIÈRE LE HIRAK, DES ACTIVISTES EN MARCHE

    À Constantine, la marche du 22 février 2019 s’est ébranlée de la Mosquée El Istiqlal après la Grande prière du vendredi. D’où les hypothèses nombreuses sur ses commanditaires, les islamistes au premier plan. Au gré de la marche, la cohorte était augmentée de jeunes des quartiers. Les slogans étaient, à l’unisson, les mêmes que ceux d’Alger, Oran et Annaba. Il y avait-là un remarquable processus de rationalisation qui échappait aux marcheurs. Les mots d’ordre et les attentes de la marche étaient pensés ailleurs. Seul le regroupement de foules était spontané. Cette béance du mouvement, qui n’épousait pas les formes d’une direction démocratique, était-elle voulue ? Ahmed Bensaada en propose une sûre compréhension. Il cite la position, elle sera au fil du temps déterminante, du sociologue lyonnais Lahouari Addi qui déclare au « Quotidien d’Algérie » (publication en ligne), le 19 novembre 2019, que « le hirak n’a pas vocation à être structuré » (p. 22). Il est vrai qu’une structuration du mouvement, révélant d’une ville à l’autre du pays de nouvelles figures d’activistes politiques, échappant à toute tutelle, précisément extérieure, n’était pas souhaitée. 

    L’enquêteur explique cet aggiornamento du mouvement. Le 14 mars 2019, à la veille du quatrième vendredi du hirak, Lahouari Addi donne une déclaration solennelle au journal en ligne « Le Matin d’Algérie » dans laquelle il invite les décideurs – ce qu’il en reste dans un régime chaviré – d’installer en remplacement du président Bouteflika, défaillant, un triumvirat composé des avocats algérois Youcef Bouchachi et Zoubida Assoul et de l’homme politique Karim Tabbou. Il avait, dans le même temps, délimité le cahier de charge de ce groupe présidentiel qui devait « exercer les prérogatives d’une présidence collégiale qui nommera un gouvernement provisoire qui gérera les affaires courantes et préparera les élections présidentielles et législatives dans un délai de six à douze mois » (p. 23). Tout est clairement énoncé et dans ce dispositif l’armée « doit aider à la réalisation de ce scénario », en termes plus pesés rentrer dans ses casernes.

    Lahouari Addi a donc évoqué un scénario, c’est-à-dire un récit parfaitement charpenté, pour conduire une révolution et un changement de régime en Algérie. Et ce scénario, qui vient de loin, de très loin, Bensaada en décortique les différentes phases et, surtout, rend visibles ces acteurs politiques, promus à la tête du hirak. Qui sont, finalement, ces maîtres du mouvement populaire des marcheurs adoubés par Lahouari Addi. Et qui est Lahouari Addi ? Au nom de quelle instance caverneuse s’exprime-t-il ? Tout Algérien croit connaitre un peu, voire même beaucoup, Addi, Bouchachi, Assoul et, en partie, Tabbou dont l’auteur diffère, par probité intellectuelle, son cas tant qu’il est en prison. Il est vrai que ce sont des personnages hyper-médiatisés, dont le moindre mot d’esprit, les papotages, les objurgations, sont répandus dans les diners de têtes de la capitale et les journaux privés, à l’affût, en raffolent littéralement. Ahmed Bensaada les campe sous la lumière crue de leurs intelligences avec des organismes étrangers en vue de changer le cours de l’histoire de l’Algérie avec des méthodes puissamment codifiées, qui ont été testées et attestées dans les pays de l’ancien bloc soviétique, dans ce qu’on a appelé les « révolutions colorées ».

    Cette révélation de l’activisme d’acteurs connus du champ politique algériens, souvent révérés, ne manque pas de troubler. En lisant « Qui sont ces ténors autoproclamés du hirak algérien ? », chaque Algérien saura proprement « qui est qui ». Preuves à l’appui. Tout y est : les organismes qui tirent les ficelles, les financements, les bénéficiaires, les missions et les stages à l’étranger, les participations aux colloques, les collusions avec des acteurs régionaux et mondiaux. Et Bensaada apporte des preuves qui en imposent, dans un patient et méticuleux travail de recoupement des informations inédit dans nos traditions universitaires et journalistiques. Il ne s’agit pas, ici, dans cette courte recension de dévoiler les liens de ceux qui dirigent encore le hirak avec les officines américaines, principalement, de déstabilisation du monde arabe et, dans ce cas particulier, de l’Algérie. Mais, revenons à une indispensable clarification.

    « CHANGE REGIME »

    Dans le cadre du programme du Grand Moyen Orient, l’administration gouvernementale américaine et des organismes non-gouvernementaux (ONG), dépendants des partis républicain et démocrate, en alternance au pouvoir, ont mené différentes opérations de « démocratisation » des républiques arabes, à l’exclusion des monarchies amies préservées. Pour situer nettement le fondement de la démarche américaine, Ahmed Bensaada rapporte le propos éclairant d’Allen Weinstein, un des fondateurs de la « National Endowment for Democracy » (NED), une des instituions primordiales du changement de régimes dans le monde : « Beaucoup de ce que nous [NED] faisons aujourd’hui se faisait secrètement il y a 25 ans par la CIA… » (p. 24). Il n’y a pas d’ambiguïté sur les intentions assignées. 

    Ceux qui ont lu les travaux de Bensaada sur « le rôle des États-Unis dans les révoltes de la rue arabe » sont familiarisés avec quelques acronymes d’organismes promouvant la démocratie dans le monde, particulièrement arabe, aussi nombreux qu’inquiétants : Rand Corporation, POMED (Project on Middle East Democracy, qui a attribué un prix, au mois d’octobre 2019, au chef de parti politique Sofiane Djilali, créateur et chef du parti Jil Jadid), Open Society (du milliardaire George Soros, l’IRI (International Republicain Institute), NDI (National Democratic Institute), USAID, Freedom House, WMD (World Movement for Democracy), MEPI (Middle East Partnership Initiative) ; AFL-CIO, etc. Tous ces organismes américains d’exportation de la démocratie possèdent de fieffés superviseurs (ainsi, des universitaires réputés, comme Francis Fukuyama, théoricien de « la fin de l’histoire ») et des budgets colossaux.

    Outre Addi, Bouchachi, Assoul (dont on apprend qu’elle a été longuement absente d’Algérie, activiste auprès d’organismes financés par les Américains dans les pays du Moyen Orient entre 2000 et 2012, pp. 46 et infra), dont les parcours auprès de ces officines américaines sont largement documentés, les responsables successifs du RAJ, Hakim Addad et Abdelouahab Fersaoui, en sont aussi des clients assidus. Ainsi que la Ligue algérienne de défense des droits de l’homme et certaines associations de personnes disparues. Et, c’est avéré, de grands directeurs de journaux privés dits « indépendants », parfois couronnés par ces officines, notamment Ali Djerri, ancien directeur du quotidien arabophone « El Khabar » (p. 37). 

    L’intérêt de l’enquête de Bensaada est de rendre lisible des carrières politiques algériennes aux compromissions peu avouables et d’expliquer une des ultimes évolutions du hirak, la jonction contre-nature de « démocrates » et d’islamistes. Addi n’est-il pas le meilleur des amis de l’assassin islamiste Mourad Dhina et de son odieux acolyte Mohamed-Larbi Zitout, activiste du Net, résidant en Suisse et en Angleterre ? Bouchachi est célébré comme l’avocat – pendant trente ans ! – du FIS et de ses satellites terroristes. Zoubida Assoul n’a jamais eu que des mots aimables envers ses amis de la chaîne islamiste « Al Magharibia », créée à Londres puis transférée à Paris par Oussama Abbassi, fils du défunt leader islamiste, dont elle ne rate aucun raout parisien (pp. 46-54).

    Zoubida Assoul est réputée en Algérie pour avoir créé avec Sofiane Djilali (qui fait, désormais, de l’entrisme au sein du pouvoir) le mouvement « Mouwatana », formé aux méthodes dures d’« agit-prop » des officines américaines d’exportation de la démocratie. Il est piquant de noter, pour la petite histoire, que ce mouvement qui avait choisi de passer son épreuve du feu à Constantine, avait été confronté dans la Cité Aérienne aux camions de la voierie municipale, qui ont précipité sa déroute nationale. Que peuvent les consignes les plus ardues de l’« agit-prop » contre un camion de poubelle ?

    L’ALGÉRIE AUX ENCHÈRES 

    L’ouvrage de Bensaada dérange, il est même censuré dans plusieurs titres de presse privée. L’auteur a subi, et continue de subir, des volées de bois vert. Et de ramasser des flots de haine. De politiciens, d’universitaires, de journalistes, d’activistes de toutes engeances, qui l’attaquent sans l’avoir lu. Et, même, le sombre commanditaire du sanglant terrorisme islamiste Mourad Dhina peut, depuis le canton de Genève, appeler sur lui les feux de la géhenne. Comme il l’a fait, autrefois, contre son frère Hocine Bensaada (1973-1992) assassiné par ses sbires. Et, aussi, l’inénarrable Lahouari Addi, compagnon de route de l’intégrisme armé, promoteur de l’inepte « régression féconde », l’autre nom de la « paix des cimetières » et des holocaustes islamistes, qui le menace de la potence de la justice du futur État hirakien. 

    Arrêtons-nous à Lahouari Addi, pour conclure (provisoirement). En vérité, la « mission » du sociologue lyonnais sur le hirak est (presque) réussie. L’avocat Bouchachi, chef de l’instance collégiale qu’il a envisagée, ne vient-il pas de se prononcer dans la presse algérienne, en tant que chef du hirak, pour reculer la date de son retour ? L’accomplissement de son œuvre d’activiste stipendié aux Américains serait de faire marcher « démocrates » et islamistes, la main dans la main. Mais, sur cet aspect-là, il n’y a rien d’assuré.

    Des activistes, à la solde d’agences américaines, ne peuvent prendre en otage la sécurité du pays au nom d’une improbable « démocratisation », menée de l’extérieur, ou du chaos. Ahmed Bensaada le martèle, en conclusion de son enquête-vérité : « Le Hirak, qui a été un événement unique et grandiose dans l’histoire de l’Algérie, se doit d’être intrinsèquement algéro-algérien et de ne permettre aucune collusion avec des intérêts étrangers » (p. 66). Il faudra pourtant en finir. Chaque Algérien sensé, de la plus haute autorité de l’État au simple marcheur, devrait lire le travail d’Ahmed Bensaada pour avoir tous les éléments d’appréciation sur les chefs désignés du hirak, qui mettent l’Algérie aux enchères, et sur leurs visées « révolutionnaires ».

    La « main de l’étranger » n’est plus une fable : elle prend des contours et une consistance inattendus. L’avenir et la sécurité de l’Algérie et des Algériens devraient-ils être soumis aux indicibles expérimentations de laboratoires américains et occidentaux de la « démocratisation » agis par des politiciens algériens qui attendent de prendre le pouvoir par la rue ?

    Abdellali Merdaci

    Photo en vedette : auteur de la photo prise à Béjaïa : Akechii. Source : Wikipédia

    La source originale de cet article est Mondialisation.ca
    Copyright © Abdellali Merdaci, Mondialisation.ca, 2020