L’État français cherche-t-il à s’affranchir de l’accord de Nouméa (...)

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  • La Kanaky toujours malade du colonialisme | Benoît Godin
    http://cqfd-journal.org/La-Kanaky-toujours-malade-du

    La Nouvelle-Calédonie a été plutôt épargnée par la pandémie de coronavirus. Son économie en sort fragilisée, mais la métropole (et son argent) est là pour l’aider à affronter la crise. C’est en tout cas le scénario que défendent représentants de l’État et ténors de la droite locale anti-indépendantiste, enchantés de pouvoir vanter une France sauveuse providentielle à quelques mois du second référendum d’autodétermination. L’épisode a en réalité été pénible, remettant les Kanak face à leur histoire douloureuse. Il a montré une fois encore que l’État français agit toujours, par atavisme ou par stratégie politique, en puissance coloniale. Source : (...)

    • Au cœur de ces « aides » en effet, un prêt exceptionnel de 28,5 milliards de francs CFP (240 millions d’euros), accordé par l’Agence française de développement (AFD, une institution financière publique), garanti par l’État et accepté triomphalement par le président (Les Républicains) du gouvernement local. Le taux d’intérêt est pourtant désavantageux : 1,48 %, alors que les collectivités locales de métropole empruntaient en 2018 à un taux moyen de 1,10 %. Quelque 75 millions d’euros d’intérêts reviendront ainsi à la France (via l’AFD), ce qui fait dire à Daniel Goa que, sous couvert de « solidarité nationale », « l’État fait aussi de bonnes affaires ».

      Qui plus est, les conditions accompagnant ce prêt sont tellement scandaleuses que les deux députés de Nouvelle-Calédonie, bien que loyalistes eux aussi [6], ont dénoncé de concert une « mise sous tutelle » de l’archipel : gel des créations de poste dans la fonction publique, durcissement de l’accès aux aides sociales, baisse des subventions, nouvelles taxes, etc.