Le CRIF panique et menace

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  • Le CRIF panique et menace
    9 juil. 2020 Par dominique vidal
    https://blogs.mediapart.fr/dominique-vidal/blog/090720/le-crif-panique-et-menace

    (...) De quoi parle Kalifat ? Jour après jour, la newsletter du CRIF dénonce l’avis de la Cour européenne des droits de l’homme qui, le 11 juin, a reconnu le boycott comme un droit citoyen faisant partie de la liberté d’expression garantie par la convention européenne des droits de l’homme et, sur cette base, condamné la France pour avoir réprimé des militants de la campagne Boycott-Desinvestissement-Sanctions (BDS).

    Il est vrai que cette décision constitue une défaite cinglante pour le CRIF et ses amis, après des années de pressions pour imposer la criminalisation du boycott.

    L’avocat Marc Bensimhon, interviewé par la newsletter du CRIF ce jeudi, le reconnaît sans ambages : « C’est un message tout à fait catastrophique qui est donné. Désormais, chacun peut librement faire son appel public au boycott, sans être inquiété ». Certes, prétend-il faussement, « l’appel public au boycott est un délit pénal en France ». Reste que « cet arrêt accorde aussi au BDS une légitimité totale d’action sur le sol français, avec les dégâts sécuritaires que l’on ne connaît que trop bien ».

    L’avocat dit espérer convaincre l’Etat français de faire un recours devant la Grande Chambre de la CEDH pour réformer cet arrêt. Quand bien même il le ferait, comme Kalifat le lui a officiellement demandé, les chances de succès semblent des plus minces, a fortiori s’agissant d’un avis adopté à l‘unanimité des juges.

    Mais le CRIF, comme toujours, a deux visages. Celui, légaliste, de l’avocat Marc Bensimhon. Et celui, violent, du Président du CRIF Midi Méditerranée, Franck Touboul : le préfet ayant refusé de s’en prendre au Collectif Palestine vaincra de Toulouse, celui-ci n’ayant pas troublé l’ordre public, Touboul, interviewé par la même newsletter (voir ci-dessous), lance : « Faut-il attendre que je laisse intervenir des militants de ma communauté pour démonter leur stand et ainsi caractériser le trouble à l’ordre public ? » Et d’ajouter : « Pourquoi nous les juifs on serait toujours les bons élèves ? Par leur attitude les pouvoirs publics donnent une prime à la violence. Aujourd’hui nos membres sont suffisamment remontés pour arrêter de se laisser marcher dessus. »

    Rien de vraiment surprenant. La droite au pouvoir en Israël entraîne le pays dans une inquiétante fascisation du pays, dénoncée comme telle par l’ancien ministre Ehoud Olmert. Et, naturellement, à Paris, la voix de son maître, le CRIF, tolère en son sein des comportements également fascisants, comme cette incitation à la violence. Au nom des juifs ! Si Touboul voulait susciter des réactions antisémites, il ne s’y prendrait pas autrement... (...)