Un peu de géopolitique à l’aune de la stratégie « choc et effroi » (shock and awe). Développement autour du concept de #barbare par Pepe Escobar
La barbarie commence chez soi. Pepe Escobar - El Correo
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La Grèce a inventé le concept de barbaros. La Rome impériale en a hérité sous le nom de barbarie. La signification originelle de barbaros est ancrée dans le langage : une onomatopée signifiant « parole inintelligible » car les gens font « bar bar bar » quand ils parlent.
Homère ne fait pas référence à barbaros, mais à barbarophonos (« à la parole inintelligible »), pour ceux qui ne parlent pas grec ou qui parlent très mal. Le poète comique Aristophane a suggéré que Gorgias était un barbare parce qu’il parlait un dialecte sicilien.
Barbaru signifiait « étranger » en babylonien-sumérien. Ceux d’entre nous qui ont étudié le latin à l’école se souviennent de balbutio (« bégaiement », « balbutiement », babillage »).
C’est donc la parole qui a défini le barbare par rapport au grec. Thucydide pensait qu’Homère n’utilisait pas le terme « barbare » car, à son époque, les Grecs « n’avaient pas encore été divisés et n’avaient donc qu’un seul nom commun pour marquer le contraste ». Le point est clair : le barbare a été défini comme étant en opposition au Grec.
Les Grecs ont inventé le concept de barbare après les invasions perses de Darius Ier et Xerxès Ier en 490 et 480-479 avant J.-C. Après tout, ils devaient se séparer clairement des non-Grecs. Eschyle a mis en scène les Perses en 472 avant J.-C. Ce fut le tournant ; derrière ce « barbare », il y avait tous ceux qui n’étaient pas grecs – Perses, Phéniciens, Phrygiens, Thraces.
A propos de Pepe Escobar : ▻https://fr.wikipedia.org/wiki/Pepe_Escobar
et de la stratégie sus-mentionnée : ►https://fr.wikipedia.org/wiki/Choc_et_effroi