Quand Rajsfus défendait le groupe de rap La Rumeur

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  • Un article que j’avais raté sur Rajsfus :

    Quand Rajsfus défendait le groupe de rap La Rumeur
    Juliette Gramaglia, Arrêt sur Images, le 16 juin 2020
    https://www.arretsurimages.net/articles/quand-rajsfus-defendait-le-groupe-de-rap-la-rumeur

    En 2007, la journaliste Stéphanie Binet, qui faisait le portrait du groupe, racontait :" "Lors de la première audience qui a lieu à l’automne 2004, Hamé refuse la « petite » stratégie de défense de sa maison de disques de l’époque, EMI, qui invoque la liberté d’expression. Lui veut assumer la dimension politique de l’affaire, prouver que ses écrits sont fondés"". Et c’est là que Rajsfus, aux côtés d’autres intellectuels, entre en jeu.

    La plainte vise en réalité trois extraits précis du texte : ""Les rapports du ministre de l’Intérieur ne feront jamais état des centaines de nos frères abattus par les forces de police sans qu’aucun des assassins n’ait été inquiété"" ; ""La justice pour les jeunes assassinés par la police disparaît sous le colosse slogan médiatique « Touche pas à mon pote »"" (une citation de bas de page tronquée, ndlr) ; et :" "La réalité est que vivre aujourd’hui dans nos quartiers, c’est avoir plus de chance de vivre des situations d’abandon économique, de fragilisation psychologique, de discrimination à l’embauche, de précarité du logement, d’humiliations policières régulières"."

    Jean-Pierre Garnier, sociologue et urbaniste, a lui aussi été appelé à la barre de ce procès, pour l’appel de 2008, pendant lequel Rajsfus témoigne également (le dernier avant le jugement final de la Cour de cassation en 2010). """"Un moment fort est resté dans ma mémoire," raconte-t-il aujourd’hui. "Celui où le juge qui présidait le tribunal, pourtant assez bienveillant vis-à-vis de nos arguments pour défendre Hamé, a interdit à Maurice Rajsfus d’user du mot « rafle » pour qualifier certaines pratiques répressives de nos « forces de l’ordre » sur les territoires de banlieue : « Ce terme est excessif et inadapté, il ne peut être appliqué à l’action de notre police républicaine », s’était écrié le magistrat. Ce à quoi M. Rajsfus avait répliqué : « Peut-être, Mr. Le Président, suis-je plus qualifié que vous pour juger de la pertinence du mot rafle », tout en sortant calmement l’étoile jaune qu’il avait été obligé de porter, comme ses ""parents (exterminés à Auschwitz), durant l’Occupation"". Au téléphone, il raconte : ""D’un coup, il y a eu un silence de plomb dans la salle, remplie aux deux tiers de flics et un tiers de jeunes.""

    #Maurice_Rajsfus #La_Rumeur #violences_policières #liberté_d'expression #Musique_et_politique #Musique #Rap