• Le Colvert du peuple ne couvrira pas la Coupe du Monde du Qatar mais… - Renversé
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    Mais à un peu plus d’un mois du lancement de cette coupe du monde, aucun vouvouzela ne peut couvrir les contestations de plus en plus fortes qui s’élèvent contre cette compétition, paroxysme d’un capitalisme décomplexé et sans scrupule pour la vie humaine. Et nous voulons en être, apporter notre pierre à l’édifice. Ce de manière indignée mais joyeuse. C’est pourquoi nous vous invitons à un tournoi populaire et militant le premier jour de cette grande mascarade, soit le dimanche 20 novembre (même si dans les faits, le désastre a commencé il y a plus de 10 ans). Nous voulons jouer un foot débarrassé des mauvais gestes et comportements, solidaire, non compétitif, autogéré et exempt de toutes formes de discrimination et oppression. Nous ne voulons pas nous arrêter aux boycotts individuels, reclu.e.s dans nos appartements à fermer les yeux sur cette horreur. Nous voulons nous unir, faire corps, pouvoir crier d’une seule voix que cette fête du football n’est pour nous, ni une fête, ni du football. Nous voulons opposer à cette coupe du monde désastreuse un rassemblement joyeux et militant, un espace bienveillant dans lequel nous pouvons collectivement vomir ce que le capitalisme a fait du sport. Bien sûr, l’un n’empêche pas l’autre. Et dimanche soir, après avoir rangé nos baskets dans nos placards, point de Qatar-Equateur sur nos écrans. Simplement la satisfaction, sur nos visages lumineux, d’avoir placé le football hors de ce système marchand, le temps d’une journée.

    #foot #qatar #sport #coupedumonde

  • « Le skunk » : le canon à eau chimique, une arme israélienne de punition collective - Renversé
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    En arabe, on l’appelle jarara - littéralement « les chiottes », en raison de son odeur putride. De l’anglais, skunk water, en raison de l’odeur ostensiblement putride qu’il dégage, il est également surnommé « la mouffette ». L’eau qu’il dégage a été développée comme une « arme de contrôle des foules » par une société israélienne appelée Odortec.

    Il s’agit d’un composé liquide d’une odeur horrible décrite par ceux qui l’ont expérimenté comme une odeur d’égout mélangée à des cadavres en décomposition. Il s’agit en fait d’un mélange de produits chimiques qui provoque de fortes nausées, empêche de respirer normalement et provoque de violents vomissements. Le rapport de sécurité de l’entreprise qui le fabrique indique également qu’il peut provoquer une irritation de la peau, des douleurs oculaires et abdominales. Des Palestinien-ne-s ont également signalé qu’il provoquait une perte des cheveux.

    Les forces répressives qui utilisent « le skunk » affirment qu’elle est non létale et non toxique. Toutefois, à fortes doses, elle peut avoir un effet mortel. Tirée d’un canon à eau et pulvérisée à une pression extrêmement élevée, elle peut provoquer des blessures graves. Un petit jet laisse une odeur nauséabonde sur la peau pendant des jours. Sur les vêtements et les bâtiments, la puanteur peut persister encore plus longtemps. Les forces israéliennes, bien sûr, ne l’utilisent pas seulement pour réprimer les protestations, mais aussi comme punition collective. Des camions chargés de ce liquide traversent les quartiers palestiniens en pulvérisant les bâtiments en représailles contre les habitant-e-s qui protestent contre l’occupation et l’apartheid israéliens.

    #israël #palestine #répression #armes #police #armée

  • Crise sanitaire, Brochure du Silure pour le 1er mai 2021 - Renversé
    https://renverse.co/infos-locales/article/brochure-du-silure-pour-le-1er-mai-2021-3052

    Dans cette brochure distribuée dans le cortège du 1er mai à Genève, le Silure explique pourquoi il ne faut pas perdre son sens critique en temps de crise sanitaire. On revient ensuite sur quelques expériences de luttes en Suisse romande et quels enseignements on peut en tirer pour l’avenir.

    And either way you turn
    I’ll be there

    Radiohead, Climbing up the walls

    Comme dans la chanson de Radiohead, le Covid-19 est incontournable et nous obsède à la manière de la maladie psychique dont parle le groupe dans son morceau. La mort rôde au tournant et la situation est pleine d’ambivalences. Pour ce 1er mai 2021, le centre de luttes autonomes Silure souhaite revenir sur la situation pandémique et avancer quelques propositions pour la phase actuelle.

    SOMMAIRE

    Un an de pandémie et un bilan social dégradé
    Conflit social et pandémie
    Dimension de classe et mouvements sociaux
    Renouveau antiraciste
    La Cité Léopard sort les griffes
    Une colline d’expérience
    Sale époque et opportunité

    UN AN DE PANDÉMIE ET UN BILAN SOCIAL DÉGRADÉ

    Le Covid a gravement touché Genève durant l’automne dernier, en particulier au mois de novembre où les chiffres des contaminations ont atteint des sommets inégalés en Europe. Des centaines de personnes sont décédées alors qu’elles auraient pu vivre encore plusieurs années, mais apparemment, on n’y pouvait rien. On nous dit qu’elles seraient mortes de toute façon, car lorsque l’on est « faible », d’une certaine manière, on est toujours suspecté d’être un poids pour la société. Ainsi, des personnes exploitées toute leur vie par le capital se sont fait bouffer leur retraite par le virus. Après avoir perdu sa vie à la gagner, on la perd avec une pandémie. Il y a du progrès ! En réalité, depuis la fin du premier semi-confinement, la politique choisie par les autorités suisses a été de laisser courir le virus afin de ne pas péjorer la place du pays dans les relations capitalistes mondiales. Le patronat craignait d’avoir trop d’employéExs en quarantaine et voulait éviter de potentielles hausses d’impôts s’il y avait trop de boîtes à indemniser. Le virus a donc été considéré comme un « risque systémique » de plus au même titre que les intempéries ou les pannes informatiques. Fin novembre, un conseiller fédéral UDC a dit très clairement que le laisser-faire s’expliquait par une « pesée d’intérêts » économiques. Cette situation est terrible mais en même temps elle a le mérite de clarifier les fronts. Elle montre la force du conservatisme dans ce pays autant à gauche qu’à droite, tant il est parfois difficile ou futile de les distinguer vu leur alignement commun sur les intérêts patronaux. Il faut le dire avec force, les véritables corona-relativistes ne sont ni les gens qui défilent contre le port du masque et la « dictature sanitaire », mais les pouvoirs en place et le PS en premier chef, en tant que gestionnaire des questions de santé au sein du Conseil fédéral.

    CONFLIT SOCIAL ET PANDÉMIE

    A Genève, la situation n’est toujours pas bonne avec un taux d’incidence qui n’est pas descendu en dessous de 100 cas pour 100’000 habitantExs depuis le mois de septembre 2020. Certains disent qu’on ne peut rien faire contre cela, que les pandémies ont toujours existé dans l’histoire de l’humanité. On répondra sans doute à ces personnes qui dépolitisent la question du virus d’aller bosser quelques jours en réanimation ! D’une certaine manière, la situation pandémique n’est qu’un chapitre supplémentaire de la guerre sociale qui se menait déjà avant l’arrivée du Covid. Le passe-droit dont a bénéficié le patron du groupe de luxe Richemont pour se faire vacciner avant tout le monde au mois de janvier en Thurgovie a fait grand bruit, et il y aurait aussi beaucoup à dire sur le rôle des Big Pharma dans la stagnation vaccinale. D’une façon générale, il paraît clair que l’exposition au virus est directement liée à la position dans les rapports de production. Les professions qui ne peuvent pas télé-travailler sont souvent celles qui passent du temps dans des locaux exigus et subissent de grands regroupements de personnes pour rentabiliser le « capital humain ». On préfère ainsi disserter sur les jeunes fêtards plutôt que sur les foyers de circulation du virus sur les chantiers. Ou alors, on préfère ne plus en parler du tout. Pourtant, ce n’est pas en espérant pieu- sement un « retour à la normale » que la situation va s’améliorer. D’ailleurs la normalité n’est pas un critère pertinent pour nous, étant donné que les luttes auxquelles notre groupe participe depuis plusieurs années dans ce canton ont précisément pour but de subvertir et d’interroger la fausse normalité d’une société dominée par l’Etat et le capital. Même si le contexte n’est pas favorable, il est nécessaire de critiquer la situation actuelle : l’absence de plans de protection pour que les gens n’attrapent pas le Covid au travail, la faiblesse de la prévention ou l’absence totale de communication sur la diffusion du Covid par aérosol.

  • Le tourisme, stade ultime du colonialisme - Renversé
    https://renverse.co/analyses/article/le-tourisme-stade-ultime-du-colonialisme-2697

    En 1829, Victor Hugo estime que « tout le continent penche à l’orient ». Il y voit une inflexion politique et une source d’inspiration valable « pour les empires comme pour les littératures ». Prolongeant ou relayant le « Grand Tour », le Levant attire, aimante, séduit. Par dizaines, les artistes et créateurs de toute l’Europe voguent vers la Méditerranée du Sud comme ceux du XVIIIe siècle se rendaient en Italie et, pour certains, en Grèce. Le harem, l’odalisque et l’almée envahissent les ateliers des peintres, il n’est de tabac que de Turquie, de café que du Yémen et, à Londres, les amateurs de thé rêvent des grands clippers ramenant leurs cargaisons de Chine et de Ceylan.

    Tous ces horizons sont parcourus par de richissimes voyageurs, curieux du monde mais n’entendant sacrifier ni à leur confort ni à leur statut. Par leur éducation, ils savent peindre ou dessiner, se servir d’instruments de mesure géographique ; certains ont même appris à mouler des sculptures ou relever des inscriptions, et beaucoup s’intéressent à une invention récente, la photographie. Gérard de Nerval partant pour l’Orient mentionne ainsi dans une lettre à son père en 1843 que, dès le départ, leurs « lits de voyage et le daguerréotype sont cause [qu’ils ont] un excédent de bagage très coûteux ».

    #tourisme #colonialisme