Il y a du positif… et beaucoup de négatif. La Cour des comptes, qui s’est penchée sur la gestion de Pôle emploi entre 2012 et 2018, a rendu son rapport, hier.
Pour le bon point, la Cour note le développement numérique, source "de productivité" ayant permis un redéploiement des effectifs (près de 53 400 en 2018) pour s’adapter au nombre croissant de demandeurs d’emploi : de 4,2 millions fin 2011, il est passé à 5,6 millions début 2019. En revanche, "les résultats de l’action de Pôle emploi en faveur des chômeurs de longue durée restent incertains" . Or, l’établissement public doit se préparer à la destruction, d’après l’Unédic, de 900 000 emplois d’ici à la fin de l’année.
Mais c’est surtout côté ressources humaines que le tableau se noircit, selon la Cour des comptes. L’absentéisme, en hausse, se chiffre en moyenne à vingt-deux jours par an et par salarié. La direction l’explique par une dureté accrue du travail, mais aussi le "vieillissement du personnel" . Autre hic : "Le temps de travail des salariés est inférieur de 2,5 % à la durée légale »," en raison de jours de congé supplémentaires.
Le traitement des "cadres dirigeants" est aussi jugé anormal "dans le contexte d’économies imposées à l’ensemble du secteur public" : affectation systématique d’une voiture de fonction, salaire trop élevé (en moyenne 9 846 € brut par mois, soit environ 8 000 € net), montant de prime mobilité "excessif" (plus de 19 000 €). La Cour demande à limiter les "ruptures conventionnelles en toute fin de carrière" , citant trois cas qui ont coûté respectivement 348 000 €, 432 000 € et 531 000 € (brut).