Pour mieux faire passer leur loi renforçant les outils de gestion de la crise sanitaire, il a fallu admettre à l’Assemblée Nationale que ce n’est pas une vague mais un « raz de marée » qui va impacter système hospitalier.
En raison de cette flambée des contaminations, « probablement plus d’un million de Français sont positifs actuellement au coronavirus » et « 10 % de la population française est cas contact », a estimé le ministre.
S’appuyant sur le cas de la situation en Angleterre, où l’évolution de la vague épidémique est en avance de huit à dix jours sur la France, M. Véran a dit estimer, suite à un échange informel avec d’autres ministres de la santé, qu’« il y aurait une baisse de 50 % à 70 % des hospitalisations avec le variant Omicron ». « Mais si vous avez six ou sept fois plus de cas, l’impact sanitaire, de toute façon, se fait ressentir », a-t-il immédiatement précisé, en constatant que le variant Omicron est, au 29 décembre, encore peu présent chez les malades hospitalisés en France.
Le ministre de la santé a ensuite répété la stratégie du gouvernement, axée sur une vaccination massive, pour freiner la hausse du nombre de contaminations. « Le vaccin est efficace après trois doses : quand on est à jour de son rappel, plus de 90 % de réduction des formes graves, y compris face à Omicron », a déclaré Olivier Véran, rappelant que « dans les hôpitaux parisiens de l’AP-HP, 70 % des patients qui sont en réanimation ne sont pas vaccinés ». Le ministre s’est ensuite adressé aux 5,4 millions de personnes non vaccinées en France – notamment les « indifférents », selon M. Véran, « souvent des jeunes » se disant « j’ai pas le temps, je vis ma vie » – et a averti : « Je le dis aux personnes qui ne sont pas vaccinées, il y a vraiment peu de chance que vous puissiez passer, cette fois-ci, entre les gouttes. »
Multiplication des clusters en prison
Cette flambée épidémique provoque également la multiplication des foyers de contamination dans les prisons françaises, selon des statistiques communiquées mercredi par le ministère de la justice. Au niveau national, 370 contaminations ont été détectées parmi les quelque 70 000 détenus, 448 parmi le personnel (sur environ 40 000), récapitule ce bilan du ministère établi au 27 décembre.
Un important foyer a notamment été identifié dans la prison de Perpignan, où 84 détenus et 15 membres du personnel ont été diagnostiqués positifs au Covid-19. La contrôleuse générale des lieux de privation de liberté, Dominique Simonnot, a pour sa part fait état, mercredi sur Franceinfo, d’autres foyers de contamination à « Rennes, à Béziers, à Argentan [et] un autre dans le Lot ».
« Et c’est normal : avez-vous entendu un mot des prisons dans les allocutions du premier ministre ou du ministre de la santé [le 27 décembre] ? Moi non », a commenté Mme Simonnot. « Une mesure spéciale serait salutaire. On condamne quelqu’un à de la prison, pas à attraper le Covid », a-t-elle ajouté.
Plusieurs syndicats de personnels pénitentiaires attendent des mesures renforcées, notamment la distribution de masques FFP2. « Si on n’agit pas très vite, le risque de dysfonctionnement est important. Avec la hausse de la population carcérale, la potentialité de contamination est beaucoup plus importante qu’en 2020 », a estimé Wilfried Fonck, secrétaire national de l’Union française des agents pénitentiaires-Union nationale des syndicats autonomes (UFAP-UNSA) Justice.
C’est le même enjeu dans les centres de rétention.
Ces matons sont à l’avant garde ^^ Va-t-on -enfin !- voir les premiers concernés exiger la fourniture de FFP2 par les employeurs, pour eux, et mieux encore pour les usagers et clients (école, transports en commun).