Pas touche à Christophe Girard ou l’image violente d’une défense de classe

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  • Pas touche à Christophe Girard ou l’image violente d’une défense de classe - regards.fr
    http://www.regards.fr/politique/article/pas-touche-a-christophe-girard-ou-l-image-violente-d-une-defense-de-classe

    Raphaëlle Rémy-Leleu et Alice Coffin, élues écologistes au Conseil de Paris, ont dénoncé le choix de Christophe Girard au poste d’adjoint à la culture. Celui-ci a démissionné jeudi mais Anne Hidalgo et l’exécutif parisien n’ont pas voulu en rester là…

    • force est de constater qu’il existe un parallèle entre la bronca de l’exécutif parisien qui a suivi démission de Christophe Girard et la défense organisée des activités pédophiles de Gabriel Matzneff : dans les deux cas, c’est la perpétuation de mécanismes de défense de classe qui est au cœur du problème. L’élite culturelle parisienne avait défendu Gabriel Matzneff comme aujourd’hui l’élite politique tout aussi parisienne défend Christophe Girard. Les intérêts de la nation ou de la lutte des classes ne sont plus au centre de la bataille politique, même à gauche : on défend son camp, comme dirait le préfet Didier Lallement. Point barre

    • pas faux, même si j’ai tendance à penser que la culture du viol c’est aussi ça qui se rebiffe devant nous ou plutôt le bon vieux déni derrière lequel se cache la culture du viol (parce que le mec qui se fait dédicacer des livres par matzneff, belle carrière ou pas, engagement pour la culture ou pas, le mec mérite (au moins) quelques soupçons). Et c’est ça, ce déni, qu’on prend dans la gueule, chaque jours tous les jours, à paris comme ailleurs, chez les bourges comme chez les proles, c’est ça, pour moi, qui est à l’oeuvre, plus que la grille de lecture « une classe qui se défend ». Tout le monde chie dans son froc d’affronter vraiment le sheitan qui les habite.

    • Derrière la démission de Christophe Girard, des repas avec Matzneff payés par la Ville, MARINE TURCHI
      https://www.mediapart.fr/journal/france/270720/derriere-la-demission-de-christophe-girard-des-repas-avec-matzneff-payes-p

      Contrairement à ce qu’ont mis en avant Christophe Girard et la mairie de Paris, l’adjoint à la culture n’a pas démissionné seulement à cause de la manifestation, jeudi 23 juillet, de militantes féministes et d’élu·e·s écologistes. Selon nos informations, les services de la Ville de Paris ont découvert, mercredi puis jeudi dernier, trois notes de frais de repas entre l’élu et l’écrivain Gabriel Matzneff, réglés par la Ville.

      L’une datée du 12 février 2019, portant sur un déjeuner au restaurant le Taxi jaune, pour un montant de 85 euros, que Christophe Girard a fait défrayer en tant qu’adjoint à la culture de la Ville de Paris. Les deux autres remontent à 2016 (un dîner) et 2017 (un déjeuner), lorsqu’il était maire du IVe arrondissement de Paris.

      Selon nos informations, Anne Hidalgo a transmis la première de ces notes au parquet de Paris, via son conseiller juridique. Cet élément a été versé à l’enquête préliminaire en cours pour « viols commis sur mineurs » visant Gabriel Matzneff. Christophe Girard avait été entendu comme témoin dans cette procédure, en mars. L’élu a en effet côtoyé l’écrivain dès les années 1980, lorsqu’il était le proche collaborateur du couturier Yves Saint Laurent. C’est par son entremise que les factures de l’hôtel de Gabriel Matzneff avaient été réglées à l’époque par la société Yves-Saint-Laurent (lire notre enquête).

      Gabriel Matzneff, en février 2019, à la librairie « Les Cahiers de Colette » à Paris (IVe), avec à sa gauche Guillaume de Sardes et à sa droite Christophe Girard (Matzneff a en main le roman historique « Perdre la paix. Keynes 1919 » publié en 2015 par Christophe Girard chez l’éditeur suisse Hélice Hélas). © DR
      Gabriel Matzneff, en février 2019, à la librairie « Les Cahiers de Colette » à Paris (IVe), avec à sa gauche Guillaume de Sardes et à sa droite Christophe Girard (Matzneff a en main le roman historique « Perdre la paix. Keynes 1919 » publié en 2015 par Christophe Girard chez l’éditeur suisse Hélice Hélas). © DR
      Le premier repas, celui de 2019, a été justifié par Christophe Girard auprès des services de la Ville comme un déjeuner dans le cadre de la journée écriture-manuscrit, organisée par la Ville trois mois plus tard, le 15 mai 2019. Les deux autres ont été réglés sur son enveloppe de frais de représentation, pour lequel l’élu bénéficie d’une plus grande autonomie, mais qui fait l’objet d’une déclaration annuelle à la mairie centrale.
      Selon nos informations, la maire de Paris a eu connaissance de la première note de frais mercredi soir 22 juillet, après qu’un agent du bureau de l’appui aux élus – chargé de rembourser les frais – a pris l’initiative de faire une recherche, suite à la résurgence médiatique de l’affaire Matzneff et des demandes de démission de Christophe Girard par le groupe écologiste au conseil de Paris. L’exécutif de la mairie n’avait en effet opéré aucune vérification ou enquête administrative.

      Cette note de frais a été transmise au cabinet d’Anne Hidalgo. Puis le directeur de cabinet de la maire, Frédéric Lenica, et le premier adjoint, Emmanuel Grégoire, ont demandé aux services administratifs de la mairie d’effectuer une vérification plus large.

      Il n’a pas été demandé explicitement à Christophe Girard de démissionner. Mais jeudi, en début d’après-midi, Frédéric Lenica puis Emmanuel Grégoire se sont tour à tour entretenus avec l’élu, en lui expliquant qu’il mettait l’exécutif dans une situation intenable, selon nos informations. « Je les ai vus dans mon bureau pour leur lire le communiqué écrit par moi-même, mon conjoint, mes fils aînés et mon avocate », assure de son côté Christophe Girard.

      Puis deux autres notes de frais ont été découvertes, jeudi en fin d’après-midi – celles datées de 2016 et 2017. Vers 18 heures, l’élu a annoncé sa démission à l’Agence France-Presse.