• Répression du mouvement social : entre homme de main et garde-chiourme. Régis de Castelnau - Vu du Droit

    Emmanuel Macron n’avait aucune expérience politique avant qu’il soit propulsé à l’Élysée en 2017 grâce à une opération concoctée par la haute fonction publique d’État, probablement aujourd’hui une des plus corrompues d’Occident. Il ne possède aucune culture démocratique et considère tout désaccord avec ses orientations et ses décisions comme une injure personnelle. Son narcissisme pathologique fait le reste. Comme le dit Frédéric Lordon, concernant la conduite de son projet de réforme des retraites, il a commis toutes les erreurs possibles, en général sous forme de provocations insupportables. Mettant l’énorme majorité du peuple français dans un état de rage dirigée contre sa personne. La seule solution qu’il envisage pour en sortir, est celle qu’il avait mise en œuvre au moment de la crise des gilets jaunes : une répression policière et judiciaire de masse que l’on n’avait pas vue depuis la guerre d’Algérie. Il a bénéficié pour cela de l’appui des forces de police chargée du maintien de l’ordre qui n’eurent aucune hésitation à utiliser une violence débridée, mais aussi de celui de la magistrature. Qui a non seulement condamné à tour de bras, mais refusé méthodiquement de sanctionner les débordements et les violences policières, alors que c’est une de ses missions essentielles.

    Répression policière et judiciaire du mouvement social, deuxième saison.
    Le couple Darmanin/Dupond Moretti a donc remplacé celui qui avait officié pour les gilets jaunes à savoir Castaner/Belloubet. Auquel avait été adjoint le chevènementiste Didier Lallement de sinistre mémoire, officiant comme préfet de police de Paris. On a su très vite l’absence de scrupules de Darmanin pour conduire les répressions voulues par son patron, mais il est clair que la catastrophe du Stade de France nous a montré qu’un homme de main ne faisait difficilement un véritable Ministre de l’intérieur.

    Éric Dupond Moretti, ancien avocat médiatique batteur d’estrade, a été choisi par Emmanuel Macron pour occuper un des postes les plus importants de la République, celui de Garde des Sceaux. Ce représentant de la société du spectacle, et d’ailleurs probablement choisi sur ce critère, nous avait habitué entre deux grossièretés, à la plus grande docilité vis-à-vis du locataire de l’Élysée. Il vient de nous indiquer clairement l’idée qu’il se faisait de sa mission : celle d’un garde-chiourme. En adressant aux parquets de notre pays, une « dépêche » contenant les consignes les plus fermes pour une répression implacable à l’égard de ses couches populaires qui osent user de leur droit constitutionnel de manifestation contre la politique voulue par son patron. Dans cette « dépêche » adressée aux procureurs généraux et aux procureurs de la République, le garde des Sceaux a demandé « une réponse pénale systématique et rapide » à l’encontre des manifestants violents interpellés en marge des rassemblements contre la réforme des retraites pour « troubles graves à l’ordre public, atteintes aux personnes et aux biens et actes d’intimidation et menaces contre les élus » . Inspiré par le précédent de la crise des Gilets jaunes, qui avaient vu la mise en place d’une répression pénale de masse sans précédent depuis la guerre d’Algérie, accompagné de la protection offerte aux débordements de violence policière, Éric Dupond Moretti escompte probablement briser ainsi le mouvement social qui s’oppose à Emmanuel Macron et à ses projets impopulaires.

    Le problème est que la « gauche », qui était restée un bon moment à distance des Gilets jaunes, soutient cette fois-ci ce mouvement. Et grâce aux réseaux sociaux, où les vidéos de brutalités en tout genre font florès, la violente répression voulue par le couple Darmanin / Dupond Moretti se donne à voir. Cahin-caha, les médias nationaux sont obligés de suivre. La presse internationale, quant à elle, ne va pas par quatre chemins et dénonce la violence d’un État qualifié de brutal et sans complexe. https://frontpopulaire.fr/politique/contents/retraites-lautoritarisme-d-emmanuel-macron-vu-dailleurs_tco_20707919

    On parle de rafles illégales couvertes par les parquets, qui nassent les manifestants pour les mettre sans raison en garde à vue et les empêcher de manifester. Infractions commises par des agents publics qui sont autant de séquestrations arbitraires réprimées par le code pénal. On parle de groupes de policiers à la violence débridée, chargeant et gazant également à tort et à travers en se livrant sous l’œil des caméras à des brutalités sidérantes sur des manifestants pacifiques, quand il ne s’agit pas de simples passants. On parle de l’épisode effarant du groupe de policiers-nervis proférant à des personnes interpellées, des menaces de mort, comme le démontre l’enregistrement récupéré par le média Loopsider https://twitter.com/Mediavenir/status/1639308428853264384 . Les observateurs objectifs savent à quoi s’en tenir. Encouragée par le pouvoir à utiliser une violence débridée, protégée par une justice refusant de la contrôler et de la sanctionner, une partie de la police française s’est transformée en une milice qui par la violence et l’intimidation porte gravement atteinte à la liberté constitutionnelle de manifestation.

    La reconnaissance du bout des lèvres, à la fois par le pouvoir et les médias qui le servent, de l’existence de cette violence nous offre à nouveau le spectacle de la soumission de certains journalistes qui ne sont finalement que des militants du macronisme. Plusieurs sortes d’arguments ont été avancés. Tout d’abord que très « rares (!) » , ces violences policières n’étaient que la réponse aux « effroyables » violences des manifestants, et ensuite que la police n’utilisait à cette occasion que la « violence légitime » dont l’État est dépositaire. C’est tout simplement une manipulation : les  « violences des manifestants » abondamment et systématiquement filmées et photographiées par la presse du pouvoir ont été celles de groupuscules provocateurs parfaitement identifiés et utilisés pour justifier la « riposte » policière. Ensuite, on nous a servi la rengaine de la l_ égitimité juridique  de la violence policière, les forces de l’ordre usant d’un « droit républicain » _ de frapper, d’amputer, d’éborgner et de détenir. Il ne s’agit ni plus ni moins que d’un dévoiement complet du principe de légitimité dans toutes ses définitions.

    Le « monopole de la violence légitime », qu’est-ce que c’est ?
    Comment, dans ces conditions, comprendre l’utilisation par les amis du pouvoir du concept de « violence légitime » dont disposerait la police, pour répondre à l’émotion de l’opinion publique devant les exactions policières qui se déroulent et dont l’évidence a fini par s’imposer ? C’est tout simplement un abus de langage avançant l’idée d’une « autorisation juridique » donnée aux forces de l’ordre de violenter les corps dans l’intérêt de l’État. Il y a d’abord une impropriété des termes puisqu’il s’agit en fait de ce que Max Weber appelait « le monopole de la violence » que seul l’État sur un territoire donné est autorisé à utiliser. Cette violence qui se caractérise par le « pouvoir sur les corps » est déléguée à la police, à l’armée et à ce qui est essentiel, à la Justice. Pour deux raisons : d’abord, c’est celle-ci qui punit les délinquants et qui si nécessaire les prive de leur liberté et enferme leur corps entre quatre murs (et auparavant pouvait le couper en deux). Mais elle doit aussi, et c’est absolument essentiel, exercer son contrôle sur l’utilisation de la violence par les agents armés de l’État.

    Il est important de rappeler que pour que cette violence dont l’État a le monopole soit « légitime » deux conditions indispensables doivent être réunies : d’abord, que son usage en soit défini et réglementé par la Loi. En nature, en intensité, et en proportionnalité, pour que ceux qui vont en disposer sachent les limites de leurs pouvoirs et les risques de sanctions qu’ils encourent. Il faut qu’ensuite, le caractère légal et régulier de cet usage soit contrôlé par le juge. La première condition est réalisée : user de la violence physique dite « légitime » par les forces de l’ordre est strictement encadré et le Code pénal prévoit une répression spécifique pour les agents publics titulaires par délégation de l’État du pouvoir sur les corps. Si l’auteur d’une violence illégale (parce qu’excessive et non proportionnelle) commise à l’égard de ses concitoyens est un agent public, c’est une circonstance aggravante et elle devra être plus sévèrement punie que celle commise par un simple citoyen. Citons à ce titre l’exemple des violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique prévues et réprimées par les articles 222-7 et suivants du code pénal https://www.legifrance.gouv.fr/codes/id/LEGISCTA000006181751 . Une lecture, même rapide, montre bien que les violences volontaires, comme le fait d’éborgner en visant la tête avec un LBD ou un lance-grenade, sont des crimes relevant de la cour d’assises !

    Cette situation juridique et institutionnelle est fondamentale dans la mesure où l’État doit pouvoir conserver la totale maîtrise de l’usage qui est fait de ses pouvoirs par son personnel armé.

    Sans le contrôle de la Justice, toute violence d’État est illégitime
    L’absence de la deuxième condition, celle du contrôle juridictionnel, prive le « monopole de la violence » dont dispose l’État de sa légitimité juridique et démocratique. Car force est de constater que si la loi a bien créé les outils légaux d’encadrement, la défaillance quasi totale de la justice française dans l’accomplissement de cette mission de contrôle a complètement déréglé le dispositif républicain et démocratique. Pour une raison très simple : ceux dont c’est la mission de contrôler l’utilisation par les forces de police de la violence légitime de l’État, ce sont les magistrats du service public de la justice. Ce sont eux qui sont chargés de notre protection face à ces débordements. Or, ils ne l’assurent pas.

    La responsabilité du pouvoir exécutif et surtout d’Emmanuel Macron est évidemment lourdement engagée, puisqu’il a laissé faire, quand il n’a pas directement organisé ce scandale, mais celle de la Justice est première.

    L’utilisation par Emmanuel Macron de l’expression de « forces de sécurité intérieure » pour désigner policiers et gendarmes caractérise un glissement sémantique à la fois troublant et inquiétant. Les « forces de sécurité extérieures et intérieures » , ce sont les forces armées. Gendarmes et policiers sont des forces de l’ordre. Doit malheureusement constater qu’aujourd’hui, les conditions institutionnelles et juridiques indispensables à l’usage du « monopole de l’État sur la violence » ne sont plus réunies. Ce qui veut dire que de ce point de vue,  notre pays a basculé dans une forme d’arbitraire , tout simplement. Un pouvoir minoritaire a décidé de ne plus respecter les libertés démocratiques fondamentales pour traiter un mouvement social profond. Il a pour cela donné carte blanche à une police dont une partie est dévoyée. Et demander à sa justice de la laisser opérer. (J’ai décrit tout ceci dans mon ouvrage « Une justice politique », j’y renvoie encore une fois).
    Lorsque le quotidien anglais  Financial Times  du 25 mars écrit : « la France a le régime qui, dans les pays développés, s’approche le plus d’une dictature autocratique » , il a raison.
    Et c’est grave.

    Régis de Castelnau
    Source ; https://www.vududroit.com/2023/03/repression-du-mouvement-social-entre-homme-de-main-et-garde-chiourme

    #bourgeoisie #émmanuel_macron #violences #démocratie #répression #police #magistrature #darmanin #dupond_moretti #didier_lallement #garde-chiourme #gj #gilets_jaunes #rafles #médias #mouvement_social #gendarmerie #police

    • En effet, c’est de la propagande russe.

      Avec les fameux « dégâts collatéraux » de la propagande symétrique :

      la doctrine russe a dû s’adapter à une nouvelle réalité : limiter les pertes au sein de la population ukrainienne

      l’armée ukrainienne n’applique quant à elle aucune limite de ce type à l’égard de sa propre population

      Et donc la victoire vertueuse et implacable des gentils plus forts malgré le soutien futile et déjà neutralisé aux méchants chétifs :

      sanctions diplomatiques et économiques […] déjà été prises […] La majorité des armes livrées par l’OTAN n’arrivent pas […] en raison des destructions directes opérées par les missiles russes ou par la neutralisation du réseau ferré

      l’armée russe peut donc déployer son impressionnante puissance de feu

      la rupture du front est probablement proche. C’est seulement à ce moment-là que les forces russes commenceront l’exploitation, spectaculaire, dans la profondeur

      Il en sait peut-être infiniment plus que vous et moi, mais probablement pas plus que ceux qui tiennent leurs infos de l’autre bord, brodent sur le « narratif » inverse et envisagent plutôt la neutralisation de l’armée russe.

      Et viva la muerte. Cet épandage de consultants kaki fout la gerbe.

      Au passage, pour qui ne connaîtrait pas les personnages :

      https://frontpopulaire.fr/o/Content/co9306773/moi-communiste-patriote-je-voterai-marine-le-pen

      https://www.causeur.fr/charlottesville-sudistes-raisons-memoire-amerique-146137

    • Tout ce texte est une vaste blague.

      Quand au proprio du blog :

      WP - Régis de Castelnau

      En 2019, il se rapproche de Djordje Kuzmanović, un souverainiste qui a quitté La France insoumise et créé le parti République souveraine. Djordje Kuzmanović s’est entouré de divers experts dont Régis de Castelnau pour le sujet de la justice28.

      Le 15 avril 2022, dans l’optique du second tour de l’élection présidentielle française, il signe un billet d’opinion intitulé « Moi, communiste patriote, je voterai Marine Le Pen »29.

    • « Bernard Henry de la Béchamel reçoit enfin un prix pour l’ensemble de son œuvre. »
      Villepin qui remet en place #BHL !

      https://video.twimg.com/ext_tw_video/1496949685738684418/pu/vid/874x466/RcMJ_VcE_R3PoVHM.mp4?tag=12

      🗣 « Les interventions militaires ne donnent jamais les résultats espérés. L’histoire nous l’a appris en Libye, en Irak et au Sahel. »

      👤 #Villepin, ancien Premier ministre, réagit à l’invasion russe en Ukraine #SpécialeUkraineFrance2

    • La position de Bernie Sanders

      Le sénateur Bernie Sanders, jeudi 10 février 2022 appelait à des efforts diplomatiques pour désamorcer la crise sur l’Ukraine :

      Monsieur le Président, je me lève pour parler de la crise imminente en Ukraine.

      Au moment où je parle aujourd’hui, l’Europe, pour la première fois depuis près de 80 ans, est confrontée à la menace d’une invasion majeure. Une grande nation menace un voisin plus petit et moins puissant, l’entourant sur trois côtés avec des dizaines de milliers de soldats, de chars et d’artillerie.

      Nous ne devons jamais oublier les horreurs qu’entraînerait une guerre dans la région et nous devons travailler dur pour parvenir à une solution réaliste et mutuellement acceptable - une solution qui soit acceptable pour l’Ukraine, la Russie, les États-Unis et nos alliés européens - et qui empêche ce qui pourrait être la pire guerre européenne en plus de 75 ans.

      Mes amis, comme nous l’avons douloureusement appris, les guerres ont des conséquences imprévues. Ils se déroulent rarement comme les planificateurs et les experts nous le disent. Demandez simplement aux responsables qui ont fourni des scénarios optimistes pour les guerres au Vietnam, en Afghanistan et en Irak, pour se révéler horriblement faux. Demandez aux mères des soldats qui ont été tués ou blessés au combat pendant ces guerres. Demandez simplement aux millions de civils qui sont devenus des "dommages collatéraux".

      La guerre du Vietnam nous a coûté 59 000 morts américains et bien d’autres qui sont rentrés blessés au corps et à l’esprit. En fait, toute une génération a été dévastée par cette guerre. Les pertes au Vietnam, au Laos et au Cambodge sont presque incalculables.

      En Afghanistan, ce qui a commencé comme une réponse à ceux qui nous ont attaqués le 11 septembre 2001, est finalement devenu une guerre de 2 000 milliards de dollars qui a duré vingt ans et au cours de laquelle plus de 3 500 Américains ont été tués ainsi que des dizaines de milliers de civils afghans. George W. Bush a affirmé en 2003 que les États-Unis avaient « mis les talibans à la faillite pour toujours ». Malheureusement, comme nous le savons tous, les talibans sont actuellement au pouvoir.

      La guerre en Irak - qui a été vendue au peuple américain en attisant la peur d’un "nuage de champignons" provenant des armes de destruction massive inexistantes de l’Irak - a entraîné la mort de quelque 4 500 soldats américains et les blessures - physiques et émotionnelles - de des dizaines de milliers d’autres. Elle a entraîné la mort de centaines de milliers d’Irakiens, le déplacement de plus de 5 millions de personnes et une déstabilisation régionale dont le monde continue de se débattre aujourd’hui.

      L’intervention militaire au Vietnam a commencé lentement, les guerres en Afghanistan et en Irak ont commencé beaucoup plus rapidement, mais ce qu’elles partagent toutes, c’est que l’establishment de la politique étrangère a insisté sur le fait qu’elles étaient nécessaires. Qu’il n’y avait pas d’alternative à l’escalade et à la guerre.

      Eh bien, il s’avère qu’ils se sont trompés. Et des millions d’innocents en ont payé le prix.

      C’est pourquoi nous devons faire tout notre possible pour trouver une solution diplomatique afin d’empêcher ce qui serait une guerre extrêmement destructrice en Ukraine.

      Personne ne sait exactement quel serait le coût humain d’une telle guerre. On estime cependant qu’il pourrait y avoir plus de 50 000 victimes civiles en Ukraine et des millions de réfugiés inondant les pays voisins alors qu’ils fuient ce qui pourrait être le pire conflit européen depuis la Seconde Guerre mondiale.

      De plus, bien sûr, il y aurait plusieurs milliers de morts au sein des armées ukrainienne et russe. Il y a aussi la possibilité que cette guerre « régionale » puisse s’étendre à d’autres parties de l’Europe. Ce qui pourrait arriver alors est encore plus horrible.

      Mais ce n’est pas tout. Les sanctions contre la Russie qui seraient imposées à la suite de ses actions, et la menace de réponse de la Russie à ces sanctions, pourraient entraîner un bouleversement économique massif - avec des impacts sur l’énergie, les banques, l’alimentation et les besoins quotidiens des gens ordinaires à travers le monde. le monde entier. Il est probable que les Russes ne seront pas les seuls à souffrir des sanctions. Ils se feraient sentir en Europe. Ils se feraient sentir ici aux États-Unis et dans le monde entier.

      Et, soit dit en passant, tout espoir de coopération internationale pour faire face à la menace existentielle du changement climatique mondial et des futures pandémies subirait un revers majeur.

      Monsieur le Président, nous devons être absolument clairs sur le principal responsable de cette crise imminente : le président russe Vladimir Poutine. S’étant déjà emparé de certaines parties de l’Ukraine en 2014, Poutine menace désormais de prendre le contrôle de tout le pays et de détruire la démocratie ukrainienne. Il ne devrait y avoir aucun désaccord sur le fait que cela est inacceptable. À mon avis, nous devons soutenir sans équivoque la souveraineté de l’Ukraine et indiquer clairement que la communauté internationale imposera de graves conséquences à Poutine et à ses collègues oligarques s’il ne change pas de cap.

      Cela dit, Monsieur le Président, je suis extrêmement préoccupé lorsque j’entends les battements de tambour familiers à Washington, la rhétorique belliqueuse qui s’amplifie avant chaque guerre, exigeant que nous devions « montrer notre force », « endurcir » et ne pas nous engager dans « l’apaisement ». .” Un refus simpliste de reconnaître les racines complexes des tensions dans la région sape la capacité des négociateurs à parvenir à une résolution pacifique.

      Je sais qu’il n’est pas très populaire à Washington de considérer les perspectives de nos adversaires, mais je pense que c’est important pour formuler une bonne politique.

      Je pense qu’il est utile de considérer ceci : l’un des facteurs déclencheurs de cette crise, du moins du point de vue de la Russie, est la perspective d’une relation de sécurité renforcée entre l’Ukraine et les États-Unis et l’Europe occidentale, y compris ce que la Russie considère comme la menace de L’Ukraine rejoint l’Alliance du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN), une alliance militaire créée à l’origine en 1949 pour affronter l’Union soviétique.

      Il est bon de connaître un peu d’histoire. Lorsque l’Ukraine est devenue indépendante après l’effondrement de l’Union soviétique en 1991, les dirigeants russes ont clairement exprimé leurs inquiétudes quant à la perspective que d’anciens États soviétiques rejoignent l’OTAN et positionnent des forces militaires hostiles le long de la frontière russe. Les responsables américains ont reconnu ces préoccupations comme légitimes à l’époque.

      L’un de ces responsables était William Perry, qui a été secrétaire à la Défense sous le président Bill Clinton. Dans une interview en 2017, Perry a déclaré et je cite : « Au cours des dernières années, la plupart des reproches peuvent être attribués aux actions entreprises par Poutine. Mais dans les premières années, je dois dire que les États-Unis méritent une grande partie de la blâmer… "Notre première action qui nous a vraiment mis dans une mauvaise direction a été lorsque l’OTAN a commencé à s’étendre, amenant des nations d’Europe de l’Est, dont certaines bordent la Russie."

      Un autre responsable américain qui a reconnu ces préoccupations est l’ancien diplomate américain Bill Burns, qui est maintenant à la tête de la CIA dans l’administration Biden. Dans ses mémoires, Burns cite une note qu’il a écrite alors qu’il était conseiller pour les affaires politiques à l’ambassade des États-Unis à Moscou en 1995, et je cite : « L’hostilité à l’expansion précoce de l’OTAN est presque universellement ressentie à travers le spectre politique intérieur ici.

      Plus de dix ans plus tard, en 2008, Burns a écrit dans une note à la secrétaire d’État Condoleezza Rice, et je cite : « L’entrée de l’Ukraine dans l’OTAN est la plus brillante de toutes les lignes rouges pour l’élite russe (pas seulement Poutine)… En plus de deux ans et un six mois de conversations avec des acteurs russes clés… Je n’ai encore trouvé personne qui considère l’Ukraine dans l’OTAN comme autre chose qu’un défi direct aux intérêts russes.

      Encore une fois : ces préoccupations n’ont pas été inventées à partir de rien par Poutine.

      De toute évidence, l’invasion par la Russie n’est pas une réponse ; l’intransigeance de l’OTAN non plus. Il est important de reconnaître, par exemple, que la Finlande, l’un des pays les plus développés et les plus démocratiques du monde, borde la Russie et a choisi de ne pas être membre de l’OTAN. La Suède et l’Autriche sont d’autres exemples de pays extrêmement prospères et démocratiques qui ont fait le même choix.

      Monsieur le Président, Vladimir Poutine est peut-être un menteur et un démagogue, mais il est hypocrite de la part des États-Unis d’insister sur le fait que nous n’acceptons pas le principe des « sphères d’influence ». Au cours des 200 dernières années, notre pays a opéré selon la doctrine Monroe, en partant du principe qu’en tant que puissance dominante dans l’hémisphère occidental, les États-Unis ont le droit d’intervenir contre tout pays qui pourrait menacer nos prétendus intérêts. Sous cette doctrine, nous avons sapé et renversé au moins une douzaine de gouvernements. En 1962, nous sommes arrivés au bord de la guerre nucléaire avec l’Union soviétique en réponse au placement de missiles soviétiques à Cuba, à 90 miles de nos côtes, que l’administration Kennedy considérait comme une menace inacceptable pour notre sécurité nationale.

      Et la Doctrine Monroe n’est pas de l’histoire ancienne. Pas plus tard qu’en 2018, le secrétaire d’État de Donald Trump, Rex Tillerson, a qualifié la doctrine Monroe de « aussi pertinente aujourd’hui qu’elle l’était le jour où elle a été écrite ». En 2019, l’ancien conseiller à la sécurité nationale de Trump, John Bolton, a déclaré que "la doctrine Monroe est bel et bien vivante".

      Pour le dire simplement, même si la Russie n’était pas dirigée par un dirigeant autoritaire corrompu comme Vladimir Poutine, la Russie, comme les États-Unis, aurait toujours un intérêt dans les politiques de sécurité de ses voisins. Croit-on vraiment que les États-Unis n’auraient rien à dire si, par exemple, le Mexique devait former une alliance militaire avec un adversaire américain ?

      Les pays devraient être libres de faire leurs propres choix en matière de politique étrangère, mais faire ces choix avec sagesse nécessite un examen sérieux des coûts et des avantages. Le fait est que les États-Unis et l’Ukraine qui entrent dans une relation de sécurité plus profonde auront probablement des coûts très importants pour les deux pays.

      Monsieur le Président, Je crois que nous devons soutenir vigoureusement les efforts diplomatiques en cours pour désamorcer cette crise. Je crois que nous devons réaffirmer l’indépendance et la souveraineté de l’Ukraine. Et nous devons faire comprendre à Poutine et à sa bande d’oligarques qu’ils feront face à des conséquences majeures s’il continue sur la voie actuelle.

      Mes amis, nous ne devons jamais oublier les horreurs qu’entraînerait une guerre dans la région et nous devons travailler dur pour parvenir à une solution réaliste et mutuellement acceptable - qui soit acceptable pour l’Ukraine, la Russie, les États-Unis et nos alliés européens - et qui empêche ce qui pourrait être la pire guerre européenne en plus de 75 ans.

      Ce n’est pas de la faiblesse. Ce n’est pas de l’apaisement. Rassembler les gens pour résoudre les conflits de manière non violente est une force, et c’est la bonne chose à faire .

      https://www.commondreams.org/views/2022/02/10/avoiding-war-russia-over-ukraine-not-weakness-it-right-thing-do

  • « Allo #franceinfo, je suis à chaque fois un peu plus sidéré de voir à quel point vous êtes devenu à présent la première radio à relayer une forme de propagande d’Etat. Mielleux avec le Régime, fielleux avec ses opposants. »


    https://www.francetvinfo.fr/societe/harcelement-sexuel/presidentielle-2022-pourquoi-les-derniers-chiffres-de-la-delinquance-ne

    Depuis leur parution, fin janvier, ces données du ministère de l’Intérieur sont analysées à l’envi au sein de la classe politique. Pourtant, ils ne permettent pas réellement d’évaluer la politique sécuritaire du gouvernement.

    Ils échauffent les esprits. En pleine campagne présidentielle, les chiffres de la délinquance publiés fin janvier donnent lieu à des passes d’armes régulières entre la majorité et l’opposition. Ils ont même valu au ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, un dérapage jugé « sexiste » avec la journaliste Apolline de Malherbe, qui lui demandait sur BFMTV si le gouvernement ne s’était pas « réveillé un peu tard » sur les enjeux de sécurité.

    • « Proche d’Emmanuel #Macron, le journaliste #Cyril-Graziani prend la tête du service politique du groupe #FranceTélévisions. Une nomination contestée, et qui pourrait bien nuire à l’indépendance de la rédaction... »

      Il textote avec Macron et finit à France Télévisions : Cyril Graziani nommé chef du service politique

      La direction de France Télévisions a annoncé vendredi plusieurs nominations. La plus notable : celle de Cyril Graziani, connu pour sa proximité avec Emmanuel Macron, à la tête du service politique du groupe. À près d’un an des élections présidentielles, des salariés s’inquiètent de l’indépendance de la rédaction…

      C’est une information qui a fait grincer des dents au sein de la rédaction de France Télévisions. Les salariés ont appris, au détour de rumeurs, puis officiellement ce vendredi 12 mars, que la rédactrice en chef du service politique Muriel Pleynet allait être remplacée par Cyril Graziani. Problème : ce dernier, ex-journaliste chez France Inter, aurait ses entrées auprès d’Emmanuel Macron.

      Plus précisément, il serait en contact « direct » avec lui. Un salarié du groupe déclare ainsi qu’« il se vante lui-même de commenter “The Voice” avec le président, le samedi soir, par texto ». Ayant longtemps gravité dans les sphères du pouvoir, son accès au cercle rapproché du président remonte déjà au quinquennat de François Hollande, autour duquel il a écrit un livre : Le premier secrétaire de la République où il raconte les coulisses du mandat. Connu pour son expérience de « journaliste de terrain », il serait apprécié de l’exécutif. Il a notamment relaté l’expérience de Macron lors des manifestations des gilets jaunes dans Le peuple et le Président et compte bien souvent parmi les premiers informés, grâce à ses sources proches de l’Élysée.

      Pour certains salariés de France TV, cette nomination met à mal l’indépendance du groupe télévisuel. Il est vrai que recevoir des informations directement du président ne facilite pas la prise de recul et l’objectivité que l’on attend d’un journaliste. Mais, plus grave encore, le problème vient du fait que le service politique va s’avérer extrêmement important à un peu plus d’un an des élections présidentielles. Faut-il donc y voir un parachutage téléguidé depuis l’Élysée ?

      C’est probable. Il est de notoriété publique que l’Élysée pèse beaucoup dans la présidence de France Télévisions. En effet, si c’est au CSA qu’il incombe de désigner, c’est, pour Renaud Revel, rédacteur en chef de l’Express, « bien le Président de la République qui tranche et donne l’imprimatur ». Ainsi, Delphine Ernotte, actuelle présidente du groupe connue pour ses fréquents biais idéologiques, a été nommée « avec François Hollande qui fut consulté par l’ancien président du CSA Olivier Schrameck ».

      Ici, la nomination, décidée par Delphine Ernotte et son bras-droit Stéphane Sitbon-Gomez, a été proposée par Laurent Guimier, directeur de l’information, et Diego Buñuel, directeur des programmes du groupe. Laurent Guimier est ainsi décrit comme quelqu’un qui « a la cote à l’Élysée » par Challenges – il avait d’ailleurs obtenu la première interview d’Emmanuel Macron après son élection. Diego Buñuel est quant à lui la caution « modernité » de France TV, et ce depuis juin 2020. Franco-américain de 45 ans, hors-sol, il a fait des documentaires pour Canal + ou, plus récemment, pour Netflix. Détail frappant : après l’élection d’Emmanuel Macron, il s’est fendu d’un tweet qui ne laisse pas place à l’interprétation : « Une nouvelle ère s’ouvre pour la France, formidable, à 39 ans. Bravo aux Français pays des droits de l’Homme ».

      On l’aura compris, celui qui remplace Muriel Pleynet à la tête du service politique n’est pas très loin de l’idéologie macroniste. Cette dernière n’est certes pas complètement éjectée puisqu’elle a été désignée pour reprendre la rédaction en chef de l’émission politique de France 2 « Vous avez la parole ». Pourquoi, alors, a-t-elle été évincée de sa place ? Elle n’a pourtant « pas démérité » pendant son mandat selon des salariés. Le siège de chef du service politique est-il trop important pour la #macronie ?

      Peut-être que l’Elysée voyait d’un mauvais un œil ses positions parfois critiques envers le président. Elle relayait en effet en janvier 2019 un article de Slate intitulé « Emmanuel Macron, le journalisme de cour et le contrôle des médias », ou encore un édito du Point nommé « Macron ou la tentation de la "Pravda" ». Curieusement prémonitoire.

      Difficile, dès lors, de croire sur parole le directeur de l’information Laurent Guimier qui déclarait samedi au JDD que « France Télés est plus indépendant que jamais » et qu’il veut « renforcer le pluralisme ».

      Source : frontpopulaire.fr