Ah enfin quelqu’un qui dit qu’ils sont pas débiles au pouvoir, et que c’est vraiment une idéologie. Les diverses interventions très pédagogiques de Michael Zemmour m’embêtent sur ce point, où on a l’impression que c’est trop gentil et que les dirigeants « font le mauvais choix », qu’ils « oublient des possibilités ». Bah non, ils savent parfaitement ce qu’ils font.
On entend parler de Macron psychopathe. Je ne veux pas donner de leçon... mais juste remarquer que cette personnalisation (psychophobe) masque la rationalité idéologique et économique de leur violence. Macron de ce point de vue n’est qu’un pion, qui trace et accomplit sa mission.
C’est pour ça que cette bataille est décisive, très au-delà de l’enjeu majeur des retraites. Sans exagération il me semble, c’est une bataille de titans. Est-ce que la violence du capital va nous écraser et pour longtemps ? Comme les mineurs et la classe ouvrière sous Thatcher.
Ça fait peser sur notre lutte une énorme responsabilité. Historique en fait... Et c’est là que les journées d’action, de grève et de manifestations, dispersées, saute-moutons, hop mardi, hop jeudi dans dix jours, sont une stratégie d’autant plus problématique et grave.
Comme tout le monde je sais combien c’est très difficile de mener une grève longue, reconduite chaque jour, ultra déterminée. Socialement et économiquement, les conditions de 1968 ou même de 1995 ne sont plus du tout réunies. Dans aucun secteur.
Mais si une coalition syndicale, politique, incluant les innombrables collectifs de lutte, et nous dans nos assemblées, nos discussions, nous nous disions que la grève générale, bloquante, concentrée est le seul moyen, sans coûter vraiment plus que toutes ces journées dispersées
Ça nous donnerait une force incroyable. On a déjà le sentiment que l’histoire se fait en ce moment et que nous la faisons. Mais là ça serait gigantesque. À la hauteur de leur incroyable mais très logique violence.