Perspective d’une féministe lesbienne – Le blog de Christine Delphy

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  • SHEILA JEFFREYS : L’analyse féministe du transsexualisme – par exemple, celle de Janice Raymond – y voit un phénomène profondément conservateur dans lequel les mutilations chirurgicales servent à maintenir les configurations genrées de la domination masculine et de la soumission féminine. Le transsexualisme prend un virage dans les années 90 et devient le « transgenrisme », utilisé par les théories queer et postmodernes afin de rendre le transsexualisme progressiste.

    Le présent texte soutient que le « transgenrisme » est aussi profondément problématique d’un point de vue féministe et que le transsexualisme devrait être vu comme une violation des droits humains.
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    Il est important que les théoriciennes et activistes lesbiennes puissent analyser de manière critique les choix politiques de l’activisme transgenre (ou « transgenrisme »). Les années 1980 et 1990 ont été témoins de ce qui a été décrit par ses partisans comme un mouvement de libération transgenre (1). Cela comporte des implications significatives pour les lesbiennes qui ont entrepris des traitements hormonaux ou des filières chirurgicales – peut-être en plus grand nombre qu’avant. Il en va de même pour les féministes lesbiennes à qui on met la pression pour qu’elles acceptent des « lesbiennes » h-vers-f-construites (male-to-constructed-female « lesbians ») dans l’espace et les événements lesbiens. Ça l’est enfin pour une politique féministe lesbienne qui est engagée dans la destruction du genre, plutôt que dans le projet de « s’en amuser ».

    Le transgenrisme est un enjeu politique, qui ne devrait pas être relégué à des explications et solutions individualistes comme peuvent en proposer des thérapeutes et des médecins. Je souhaite ici considérer les implications du transgenrisme pour les orientations politiques lesbiennes et gays, selon une approche basée sur les droits humains. (...)
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