Émoi en Espagne après la mort par déshydratation d’un immigré dans une plantation
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Émoi en Espagne après la mort par déshydratation d’un immigré dans une plantation
L’homme de 42 ans, sans papiers, était originaire du Nicaragua. Maltraité, il est décédé sous le coup de la chaleur et n’a été que très tardivement emmené aux urgences, relate le quotidien El Pais.
En Espagne, les conditions de travail des migrants sont pointées du doigt après la mort d’un migrant, victime de déshydratation. L’homme de 42 ans, venu du Nicaragua, a été transporté dans une camionnette et déposé inconscient devant un centre de santé.
C’est dans le sud de l’Espagne, à Murcie, que Eleazar Benjamín Blandón Herrera travaillait. Sans papiers, il avait vu ses démarches pour devenir demandeurs d’asile et pouvoir être employé légalement, bloquées par l’épidémie de coronavirus. Ce père de quatre enfants et dont la femme était enceinte de cinq mois, était venu en Espagne dans l’espoir d’y trouver une meilleure vie pour lui et sa famille. Dans les plantations, il a découvert l’envers du décor. Conditions de travail inhumaines, humiliations à répétition, maigre rémunération... « Ils me traitent d’âne, ils me crient dessus, ils me disent que je suis lent. Ils jettent la poudre sur votre visage lorsque vous êtes accroupi. Je n’ai pas l’habitude d’être traité comme ça », s’était-il confié en pleurant auprès de sa sœur. Au quotidien El Pais qui relate cette histoire, elle raconte les circonstances de la mort de son frère.
Déposé devant un centre de santé
Ce jour-là, il fait 44 degrés. Eleazar Benjamín Blandón travaille depuis 5 heures du matin, sans eau pour se rafraîchir. Il commence à se sentir mal puis s’évanouit, selon le récit fait par les autres travailleurs. Mais les secours ne sont pas prévenus et il faut attendre que la camionnette qui les a amenés à la plantation revienne. Or même quand elle arrive, les migrants sont sommés de finir leur journée de travail avant que le Nicaraguayen puisse enfin être pris en charge. Aucune ambulance n’est appelée. Il sera finalement déposé, inconscient, devant un centre de santé à Murcie, précise encore ses proches cités par El Pais.
Une enquête a été ouverte par la justice espagnole qui tente de remonter la chaîne de tous les protagonistes impliqués dans cette affaire. Un homme, un Équatorien de 50 ans, a pour l’instant été interpellé mais il n’aurait été que l’entremetteur entre Eleazar Benjamín Blandón et la plantation. Trois ans plus tôt, le père du quadragénaire est mort dans des circonstances similaires, alors qu’il travaillait dans la construction au Texas.