• En France, il n’y pas de séparatisme musulman, ce sont les élites qui ont déjà fait sécession
    Hassina Mechaï - Lundi 3 août 2020 - 07:31 | Middle East Eye édition française
    L’accusation de « séparatisme » qui vise les musulmans de France est-elle en passe de remplacer celle de « communautarisme » ? Et si le vrai sécessionnisme concernait surtout les classes favorisées ?
    https://www.middleeasteye.net/fr/fr/opinion-fr/france-separatisme-islam-communautarisme-coronavirus-islamophobie

    (...) Tant Emmanuel Macron que Jean Castex se sont exprimés en capillarité sémantique implicite mais dans un agencement de mots suffisamment clairs pour que s’impose à l’esprit l’identité des personnes ainsi visées. Sans que jamais des individus précis soient toutefois désignés.

    Car enfin, quels sont les groupes tentés par ce « séparatisme » ? En quoi se séparent-ils concrètement des lois de la République ? Quelles sont ces lois alternatives qui viendraient concurrencer la loi commune et générale ? Rien n’en est dit clairement. Des allusions « allusives » seulement…

    Puis y a-t-il réellement séparatisme social là où il faudrait plutôt interroger le ségrégationnisme social qui s’étend en France au-delà des quartiers populaires, entre territoires abandonnés et zones en abandon ? Le séparatisme peut être subi : des personnes se retrouvent malgré elles dans des territoires de relégation sociale et d’abandon par l’État.Pourtant, si l’on suit du regard les catégories de la population ainsi accusées, ne sont-elles pas celles qui ont payé le plus lourd tribut face à l’épidémie de coronavirus ? Ne sont-ce pas ces mêmes derniers de cordée, souvent les dits racisé-e-s, qui ont tenu le tissu de la société française pendant que le reste de la France était confinée ? (...)