• Liban : de Gouraud à Macron, à la recherche du mandat perdu - Adlène Meddi
    https://www.middleeasteye.net/fr/opinion-fr/liban-france-beyrouth-macron-mandat-decolonisation

    Car s’il veut l’assainissement du système politique et bancaire du pays (cela va de pair au Liban), Paris n’est pas le meilleur donneur de leçon dans le domaine. 

    Cette même France – qui déclare soutenir l’expression des libertés et les revendications de dignité de la révolution libanaise déclenchée en octobre 2019 – n’offre pas plus comme appui que sa diplomatie menée par Jean-Yves Le Drian, l’ami des Sissi-Haftar-MBZ-MBS, l’alliance de la plus brutale des contre-révolutions.  

    Comme le rappelle le quotidien libanais al-Akhbar, le système politique que Macron appelle à changer est « le même qui a été soutenu par la France depuis cent ans, auquel la France a renouvelé l’allégeance dans les années 1990, et qu’elle a conforté depuis les congrès virtuels [« Paris 1 » en 2001 et la suite] en dopant crédits et donations étrangères qui ont détruit le peuple ». 

    « Depuis cent ans » : le rappel est utile et en même temps pathétique car il pose, encore une fois, la question de l’après-décolonisation, relançant le jeu de ping-pong des culpabilités : qui a fauté, le dominé ou le dominant ? Qu’avons-nous fait de nos indépendances ?