« J’ai toujours préféré "fille réussie" à "garçon manqué" »
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Un de mes premiers matchs en tant qu’arbitre a été très marquant car tout le monde voulait s’entretuer et me tuer ! Je me suis fait insulter de tous les noms d’oiseaux réservés aux arbitres. Quelques joueurs ont aussi vociféré des insultes telles que « salope », « t’es qu’une grosse pute », « t’as rien à faire sur la glace » ou « retourne faire la vaisselle et du tricot ». À chaud, les remarques sexistes m’avaient semblé secondaires, je débutais et je voulais juste être performante. Mais très vite j’ai pris conscience de la difficulté de la tâche, du handicap d’être une femme et du pouvoir que j’avais avec mon sifflet. Il fallait simplement être meilleure pour appréhender et encaisser ce genre de situations.
Au fil de ma carrière, j’ai rencontré trois profils de joueurs : ceux indifférents à mon genre, d’autres sexistes bienveillants, et enfin des sexistes hostiles. Plus je m’affirmais, moins j’avais d’état d’âme pour une sanction. Et puis il y a eu ce match au cours duquel un joueur m’a mis une main aux fesses, il cherchait mes parties intimes. C’est bien sûr pénalisable de la plus haute punition mais le collègue qui avait le pouvoir de sanctionner ne trouvait pas ça méchant et plutôt « rigolo », il fallait « que je me détende ». Alors j’ai dû aller me plaindre auprès du coach de l’équipe, un Canadien. Et lui, il a tout de suite sanctionné son joueur.