• Donald Trump bloque le financement de la poste pour affaiblir le vote par correspondance
    https://www.lemonde.fr/international/article/2020/08/15/donald-trump-bloque-le-financement-de-la-poste-pour-affaiblir-le-vote-par-co

    Le président américain considère le vote par courrier comme la « plus grande fraude électorale de l’histoire » et craint que cela lui coûte sa réélection.

    Pour les démocrates, les remarques de Donald Trump sont l’aveu clair qu’il tente de restreindre le droit de vote. Dans une interview donnée sur Fox Business Network, jeudi 13 août, le président des Etats-Unis a expliqué pourquoi il s’opposait à un plan de soutien – défendu par les démocrates – prévu pour gérer la crise du coronavirus, d’un montant de 25 milliards de dollars (21 milliards d’euros) dont une partie des fonds serait allouée à la poste américaine (USPS, pour United States Postal Service).

    « Ils veulent 3,5 milliards de dollars pour quelque chose qui s’avérera frauduleux. C’est essentiellement de l’argent pour les élections », a déclaré Donald Trump. Sans cet argent supplémentaire, a-t-il déclaré, le service postal n’aura pas les ressources pour gérer le flot de bulletins d’électeurs qui veulent éviter les bureaux de vote pendant la pandémie de Covid-19.

    « Si nous ne concluons pas d’accord, cela signifie qu’ils ne reçoivent pas l’argent », a expliqué le président américain. « Cela signifie qu’ils ne peuvent pas avoir de vote universel par correspondance », a-t-il ajouté. Pour Joe Biden, son concurrent à l’élection de novembre, c’est « du pur Trump. Il ne veut pas d’élections. »

    La crainte d’une forte participation
    Les déclarations de Donald Trump confirment son opposition farouche au vote par correspondance qu’il voit comme la « plus grande fraude électorale de l’histoire ». En mars dernier, le président américain avait déjà déclaré sur Fox News qu’il craignait ainsi un risque de participation tel que « vous ne feriez plus jamais élire un républicain dans ce pays ».

    Et les tentatives se multiplient pour étouffer le vote à distance dans des Etats qui pourraient s’avérer décisifs dans le résultat de l’élection. Dans l’Iowa – que le candidat républicain a remporté facilement en 2016 mais qui est plus disputé cette année –, un procès a été intenté, mercredi, contre deux comtés à tendance démocrate, dans le but d’invalider des dizaines de milliers de demandes de vote par correspondance. Cela fait suite à des manœuvres juridiques en Pennsylvanie, où le camp républicain espère changer la façon dont l’Etat collecte et compte les bulletins de vote par courrier. Et au Nevada, Trump conteste une loi qui permet d’envoyer des bulletins de vote à tous les électeurs.

    Ces démarches ne sont pas toujours couronnées de succès. La Cour suprême des Etats-Unis a rejeté, jeudi, les demandes des républicains qui avaient contesté un accord dans le Rhode Island autorisant les résidents à voter par courrier sans obtenir la signature de deux témoins ou d’un notaire.

    Un directeur partisan de Trump
    Le directeur des services postaux américains, Louis DeJoy, a déclaré que l’agence était dans une situation financière intenable, mais il assure qu’elle peut gérer le flux de courrier électoral de cette année.
    « Bien qu’il y ait probablement une augmentation sans précédent du volume de courrier électoral en raison de la pandémie, le service postal a largement la capacité de livrer tout le courrier électoral en toute sécurité et à temps, conformément à nos normes de livraison, et nous le ferons », a-t-il dit récemment au conseil d’administration de l’USPS.

    Mais M. DeJoy, qui a été installé à ce poste par Donald Trump dont il est un partisan et donateur, a mis en œuvre une réorganisation de l’USPS et une réduction des coûts qui, selon les démocrates, auraient pour effet de ralentir la distribution du courrier.

    Ils lui demandent régulièrement de revenir sur ses décisions, arguant qu’elles poussaient les responsables électoraux des Etats à opter pour un affranchissement de première classe plus coûteux, pour que les bulletins de vote par correspondance soient prioritaires.

    Selon le New York Times, 76 % des Américains pourront voter par correspondance en novembre prochain lors d’une élection où près de 80 millions de bulletins pourraient être envoyés par courrier.

    Pour Donald Trump, le combat électoral se joue donc autant dans les urnes que dans les boîtes aux lettres. Paradoxalement, le président américain – qui déclare son lieu de résidence légale dans la station balnéaire de Mar-a-Lago –, a demandé un bulletin de vote par correspondance pour des élections locales de Floride, prévues mardi. Sa femme et lui-même ont déjà voté à distance lors de la primaire républicaine de Floride, en mars.

  • L’ONU rejette la résolution américaine visant à prolonger l’embargo sur les armes en Iran
    https://www.lemonde.fr/international/article/2020/08/15/l-onu-rejette-la-resolution-americaine-visant-a-prolonger-l-embargo-sur-les-

    Les Etats-Unis, qui font pression pour isoler l’Iran, ont dénoncé un vote « inexcusable ». De son côté, Téhéran a salué ce vote, estimant que Washington n’a « jamais été si isolé ».

    Washington ne se faisait pas d’illusion mais espérait paraître moins seul dans sa stratégie de lutte contre le nucléaire iranien. Ça n’a pas marché. Le Conseil de sécurité des Nations unies (ONU) a rejeté, vendredi 14 août, une résolution américaine visant à prolonger l’embargo sur les ventes d’armes à l’Iran qui expire en octobre, suscitant la colère des Etats-Unis qui ont dénoncé un vote « inexcusable ».

    Le projet de Washington n’a été approuvé que par deux pays, a annoncé l’Indonésie, qui préside actuellement cette instance. Deux autres, la Russie et la Chine, ont voté contre et les onze membres restants du Conseil se sont abstenus, parmi lesquels la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne, alliés européens des Etats-Unis.

    Seul soutien : la République Dominicaine
    Abstentions : France, Royaume-Uni, Afrique du Sud, Allemagne, Belgique, Estonie, Indonésie, Niger, Saint-Vincent et les Grenadines, Tunisie, Vietnam

    • UN Security Council rejects US proposal to extend Iran arms embargo - CNNPolitics
      https://www.cnn.com/2020/08/14/politics/us-un-proposal-iran-conventional-weapons-rejected/index.html

      US Ambassador to the UN Kelly Craft said in a statement Friday the US “has every right to initiate snapback of provisions of previous Security Council resolutions” and “in the coming days, the United States will follow through on that promise to stop at nothing to extend the arms embargo.

      The US only drew support for the proposal from the Dominican Republic. Russia and China were opposed while Germany, France, the United Kingdom and eight others abstained.

      The United Nations Security Council is charged with the responsibility of maintaining international peace and security. It failed today to uphold its fundamental mission set,” US Secretary of State Mike Pompeo said in a statement Friday.

      Under the terms of the 2015 Joint Comprehensive Plan of Action (JCPOA), the conventional weapons ban on Iran is legally set to expire in mid-October. For months, the Trump administration has sought to extend the embargo despite having exited the deal — a campaign that was predicted to fail.

      ’Inexcusable’
      This week, the US tabled a resolution in the UN Security Council that would rollover the existing embargo indefinitely. US Special Representative for Iran Brian Hook argued it was a “a compromise text.

      We listened to the Security Council members and created a new text that is both reasonable and necessary,” he told reporters Thursday.
      […]
      Trump administration officials have argued that the US has the legal authority to re-impose sanctions on Iran under UN Security Council Resolution 2231.

      Resolution 2231 establishes a fixed term, ’JCPOA participants,’” Hook told reporters Thursday. “That expressly includes the United States in its definition. Resolution 2231 places no other conditions on the eligibility of states that are among the named JCPOA participants. Developments beyond the four corners of Resolution 2231 did not and could not change the United States’ right to initiate snapback.
      Hook said the US circulated a six-page legal memo on the matter to UN Security Council members Thursday.

      The US position had raised eyebrows and scorn among diplomats.
      European allies agreed that the potential of weapons flowing in and out of Iran poses a threat, but were furious that the US withdrew from the nuclear agreement but still claimed to be a participant and have the ability to snapback sanctions.

      You can’t have your cake and eat it too,” said one Security Council diplomat.

      en termes diplomatiques (mais anonyme, quand même) :
      Les É.-U. voudraient avoir #le_beurre_et_l'argent_du_beurre