Une vaste analyse enfonce le clou sur la chloroquine, jugée inefficace, voire dangereuse

/une-vaste-analyse-enfonce-clou-chloroqu

  • Une vaste analyse enfonce le clou sur la chloroquine, jugée inefficace, voire dangereuse - Le Temps
    https://www.letemps.ch/sciences/une-vaste-analyse-enfonce-clou-chloroquine-jugee-inefficace-voire-dangereuse

    S’agissant de la combinaison HCQ/AZI, les auteurs notent qu’elle est associée à une augmentation du risque de décès de 27% par rapport au risque de base de mortalité associé au Covid-19, « possiblement en raison d’effets secondaires sur le système cardiovasculaire », suppose Thibault Fiolet. L’AZI est connue depuis plusieurs années comme étant à l’origine d’arythmies.

    « L’hydroxychloroquine seule est inutile et entraîne une surmortalité lorsqu’elle est combinée à l’azithromycine », résume un autre des auteurs, Matthieu Mulot, spécialiste en statistiques à l’Université de Neuchâtel. Ce dernier se félicite de ne pas avoir mené « une enquête à charge ou aux idées préconçues », mais d’avoir « analysé objectivement si ce traitement permettait de réduire ou non la mortalité, à l’aide des protocoles et des méthodes standards de méta-analyse ».

    « Cet article est pour moi de très bonne qualité au niveau méthodologique et statistique », confirme Caroline Samer, responsable de l’Unité de pharmacogénomique et de thérapies personnalisées aux Hôpitaux universitaires de Genève.

    Fait notable, les auteurs sont en majorité des thésards ou des post-doctorants qui ont effectué ces travaux sans financement, sans directeur de recherche, et sur leur temps libre. De quoi prêter le flanc aux critiques, et pourtant : la revue Clinical Microbiology and Infection est l’un des journaux de référence en la matière. La Société européenne de microbiologie clinique et des maladies infectieuses, à laquelle la revue est officiellement rattachée, a même relayé ces travaux dans un communiqué de presse.

    « Notre équipe s’est formée de manière informelle via les réseaux sociaux, mais avec les accords de nos directeurs respectifs », précise un autre signataire, Mathieu Rebeaud, de l’Université de Lausanne. Ce doctorant biochimiste s’est illustré la semaine dernière en cosignant un fameux canular scientifique dénonçant les revues prédatrices dans lesquelles sont parfois retrouvées des études douteuses.

    Cette fois, ce n’est pas une blague, mais du sérieux, jure-t-il : « Notre étude a été validée dans les règles de l’art par des spécialistes de la méta-analyse de maladies infectieuses, sans doute même avec davantage de prudence que si nous avions un grand ponte parmi nous. Nous ne nous attendions pas à une telle reconnaissance. »