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  • « Zoé », la nouvelle pièce de Julie Timmerman, met une enfant face à son père bipolaire : explosif
    https://news.dayfr.com/people/3354930.html

    Avec Un démocrate Julie Timmerman a taclé Edward Bernays, théoricien de la propagande, et Bananes épluché les régimes de bananes d’Amérique centrale.

    Avec Zoél’auteure et réalisatrice ne monte pas cette fois sur scène, mais dévoile une partie d’elle-même, évoquant son éducation et son évolution dans une famille dont le père bipolaire introduit l’aliénation dans la maison.

    Fille unique d’un couple de comédiens, Zoé voit se succéder des jours de joie et de colère en fonction du trouble bipolaire qui touche son père. A 8, 10 et 40 ans, avec l’aide de son ami Victor, alors psychologue, Zoé tente de trouver sa place entre un père dérangé, mais qui la nourrit de la culture qu’elle adore, et une mère dépassée par une responsabilité qui elle a du mal à faire face. Jusqu’au jour où Zoé décide qu’elle va sauver son papa.

    Le langage précis, évocateur et poétique de Julie Timmerman est toujours présent dans Zoé. Si on ne l’attendait pas dans ce registre intimiste, son sujet conserve une dimension politique en sensibilisant à une pathologie dont on ne parle que depuis peu. Sans pathos ni didactisme, le drame est là, mais l’auteur maintient son point de vue, insufflant un humour dont l’esprit est une de ses constantes dans chacune des pièces. Le sens du rythme en est un autre, Zoé en passant à une vitesse vertigineuse, on en redemanderait.

    En trois actes, dans une cuisine familiale, Zoé voit une mère et sa fille passer du calme à la tempête, de l’amour à la colère, de la compassion au dégoût, au gré des « balancements » de son père. Plutôt que d’être narratifs, les trois actes se déroulent comme trois tableaux, représentés dans trois époques, trois étapes de la maladie. De cette évolution se traduit la progression narrative que Julie Timmerman sait utiliser, tant dans l’écriture que dans la réalisation.

    Aussi, la pièce prend de l’ampleur comme la crise du père et les paroles sont importantes. Il suffit d’en un pour provoquer une étincelle, puis de se combiner avec un autre, comme deux silex, puis un de plus, pour enflammer le corps et embraser la scène. Comme lorsque son père est tombé sur la table de la cuisine, qui est devenue un abîme dans lequel il est tombé, et qui l’a englouti. Une des idées scéniques dont regorge Julie Timmerman avec ses quatre comédiens dont l’esprit d’équipe enflamme la scène.

    « Zoé »
    Par Julie Timmerman
    Réalisateur : Julie Timmerman
    Avec : Anne Cressent, Mathieu Desfemmes, Alice Le Strat et Jean-Baptiste Verquin
    Du 5 janvier au 29 février, mercredi, jeudi, vendredi et samedi à 21h15
    Théâtre de Belleville
    16 passage Piver, 75011 Paris
    Téléphone : 01 48 06 72 34

    #Julie_Timmerman

  • Avignon OFF 2022 : Petit guide de manipulation de l’opinion en démocratie - Toutelaculture
    https://toutelaculture.com/spectacles/theatre/avignon-off-2022-petit-guide-de-manipulation-de-lopinion-en-democrat

    Ajoutons que cette pièce a fait l’objet d’une édition en livre augmentée d’un dossier sur la propagande.

    25 juillet 2022 | PAR Magali Sautreuil

    Qu’est-ce que la démocratie dans une société où la communication est reine, la vérité relative et notre liberté conditionnée ? En retraçant succinctement la vie d’Edward L. Bernays (1891-1995), le père des relations publiques, Julie Timmerman nous invite, avec Un démocrate, à prendre conscience des mécanismes de fabrique du consentement qui entravent notre libre-arbitre… Une pièce à découvrir à la Condition des Soies, pendant le festival OFF d’Avignon.
    L’art de la propagande

    Un démocrate est né au moment de l’apparition des faits alternatifs, des fake-news, des post-vérités… Ces nouveaux concepts, développés notamment lors de la campagne électorale étasunienne de Donald Trump et de celle du Brexit, traduisent une crise de l’information, de la confiance dans les médias et dans les faits énoncés, ainsi que, plus généralement, une perte de repères.

    Dans une société où nous sommes continuellement abreuvés d’images et de storytelling, il est de plus en plus compliqué de démêler le vrai du faux. Comment exercer notre libre-arbitre dans de telles conditions ? Sommes-nous encore en démocratie ? Si oui, dans quel type de démocratie vivons-nous ?

    Autant de questions soulevées par cette pièce, qui nous emmène sur les traces du neveu du neurologue et psychanalyste Sigmund Freud, Edward L. Bernays (né en 1891 à Vienne – mort en 1995 aux États-Unis), Eddie de son petit nom.

    Fasciné par les théories sur l’inconscient de son oncle, Eddie leur trouve une application pratique en inventant le concept de relations publiques.

    Nous sommes au début du XXe siècle. Eddie est conscient que savoir, c’est pouvoir. Il a l’intuition que les données sont le nouvel or mondial. Grâce à ces dernières, il peut tout savoir sur tout le monde et, par conséquent, souffler des rêves aux gens avant même qu’ils les aient rêvés, agir sur la nature des choses, leur donner des vertus qu’elles n’ont pas et modifier le contexte pour induire certains comportements, selon la demande de ses clients.

    La stratégie d’Eddie répond à un protocole précis, qui ne néglige aucun détail. Affiné au fil de l’eau, il se compose de sondages d’opinion, de mises en scènes, mais aussi de mensonges pour faire croire au consommateur qu’il désire un produit et que c’est, par conséquent, un choix personnel. Pour manipuler les foules, il s’appuie sur trois éléments : leurs désirs qui, contrairement à leurs besoins, sont illimités, leur peur pour mieux paralyser leur raison et leur respect de l’autorité.

    Une pratique anti-démocratique ?

    Cette stratégie des relations publiques ne semble pas vraiment compatible avec la définition habituelle de la démocratie, celle qui serait le fait d’un peuple souverain maître ses choix, capable de faire preuve d’esprit critique et de libre-arbitre.

    Mais Eddie a une autre conception de la démocratie. Il la considère comme un régime permettant à chacun d’influencer les masses, par le biais, notamment, de la communication et des médias. La manipulation consciente et intelligente des opinions et des habitudes organisées des masses joue d’après lui un rôle important dans une société démocratique. Ceux qui manipulent ce mécanisme social imperceptible forment un gouvernement invisible qui dirige véritablement le pays. Pour Eddie, quiconque a suffisamment d’influence peut entraîner à sa suite toute une partie de la population, du moins pour un temps et dans un but précis.

    Les méthodes d’Eddie sont couronnées de succès et ses clients nombreux : des fabricants de savons aux producteurs de bacon, en passant par le cigarettier Lucky Strike, l’United Fruit Company…

    La question éthique et morale

    Si les résultats sont au rendez-vous, l’éthique ne l’est pas forcément. Comment en effet assumer le fait d’avoir promu la cigarette alors que des études démontraient dès les années 1920 que fumer développait le risque de cancer ? Comment justifier le fait que pour satisfaire son client, l’United Fruit Company, et l’aider à continuer l’exploitation de bananeraies au Guatemala, Eddie participe, en 1954, avec l’aide de la CIA, au renversement du régime socialiste démocratiquement élu de Jacobo Arbenz, une tragédie explorée avec panache par Julie Timmerman dans Bananas (and kings), à la Factory, au théâtre de l’Oulle, pendant le festival OFF d’Avignon ? Comment accepter que les livres d’Eddie aient pu servir à Joseph Goebbels pour sa propagande nazie ? Un comble, pour ce citoyen étasunien qui n’a cessé de défendre l’idée que ses pratiques protégeaient la démocratie…

    Si nous pouvons être choqués ou admiratifs de ces pratiques, n’oublions pas qu’Eddie ne vendait pas un guide de bonne conduite, mais proposait des conseils en relations publiques et ne faisait, pour lui, que répondre à la demande de ses clients, sans chercher à savoir si cela était moral ou pas.

    La pièce

    L’intérêt de la pièce de Julie Timmerman est justement d’interroger les méthodes d’Edward L. Bernays, de rendre compte d’un système encore en vigueur de nos jours et de comprendre comment d’une simple idée, nous avons petit à petit basculé vers une machine impitoyable et grisante qui n’a aucune limite.

    La vie d’Eddie, simplifiée pour des questions de pédagogie, paraît ainsi digne d’une épopée haute en couleurs et s’inscrit parfaitement dans les techniques de storytelling. Les ambiances théâtralisées, l’emballement et l’engouement des personnages traduisent le sentiment d’euphorie qui aveugle celles et ceux qui, dans l’ombre, manipulent les foules.

    Sur scène, tous les personnages sont incarnés par seulement deux acteurs. Leurs rôles sont sans cesse inversés, mais les accessoires, leurs intonations de voix et leur gestuelle nous permettent d’identifier qui est qui sans difficulté. Par cet exercice, la metteuse en scène nous démontre la force d’un récit qui, lorsqu’il est bien conçu, permet d’altérer la réalité jusqu’alors connue.

    Tous ces personnages évoluent dans un décor fort simple, constitué d’une grand table rectangulaire, d’un micro et d’un portrait d’Edward L. Bernays… Un décor fort simple, mais qui réussit à convoquer plusieurs imaginaires. Nous sommes tantôt en réunion, tantôt à une table en train de boire des coups et de refaire le monde, tantôt à la radio, tantôt à une conférence de presse…

    Enfin, pour montrer que le système Bernays est encore à l’oeuvre de nos jours, des allers-retours permanents sont effectués entre l’époque d’Eddie et la nôtre. Comme dans un laboratoire, un panel de consommateurs est soumis à différentes suggestions, basées sur la collecte de leurs données personnelles. Comme ces derniers vivent en appartement, ils ont l’illusion d’être libres. Mais le doute commence à s’emparer de certaines personnes, qui cherchent à se forger leur propre pensée.

    Mais suffit-il de mettre à jour les mécanismes de contrôle de l’opinion publique pour s’en libérer ?

    Un démocrate, une pièce écrite et mise en scène par Julie Timmerman, recréée pour deux acteurs et interprétée par Mathieu Desfemmes en alternance avec Jean-Baptiste Verquin et Anne Crescent en alternance avec Julie Timmerman, du 7 au 30 juillet 2022, à 11 h 25, à la Condition des Soies, salle Juliette Drouet, dans le cadre du festival OFF d’Avignon 2022. Relâche les 11, 18 et 25 juillet 2022. Durée : 1h.

    Retrouvez l’actualité de l’Idiomécanic Théâtre sur son site Internet (ici) et sur sa page Facebook (ici).

    Découvrez la programmation de la Condition des Soies dans le cadre du festival OFF d’Avignon 2022 sur son site Internet (ici).
    Retrouvez, ici, tous les articles de la Rédaction de Toute la Culture dans un dossier spécial festival d’Avignon.

    Visuels : Affiche de Dominique Hamot et photos de Philippe Rocher et Nathalie Aguettant.

    #Julie_Timmerman

  • Cambrai : « Bananas And Kings », un siècle de bananes pour une intox édifiante
    https://www.lavoixdunord.fr/1111950/article/2021-12-10/cambrai-bananas-and-kings-un-siecle-de-bananes-pour-une-intox-edifiante

    Dans le deuxième volet de son diptyque sur la manipulation en démocratie, l’autrice, metteuse en scène et comédienne Julie Timmerman met le spectateur en position de témoin face à l’un des plus grands scandales de l’exploitation alimentaire industrielle.

    Si vous avez l’occasion, il faut vraiment aller voir les deux pièces de Julie Timmerman sur la propagande. Des trucs de mise en scène par sa compagnie Idiomecanic Theâtre.
    Sinon, il y a toujours le livre "Un démocrate" qui réunit autour de sa pièce sur Edward bernays un dossier sur la propagande et des illustrations des étudiant.es de l’Ecole Estienne
    https://cfeditions.com/bernays

    #Julie_Timmerman #Un_démocrates #Bananas

  • « Un Démocrate » de Julie Timmerman - Trailer - theatre-contemporain.net
    https://www.theatre-contemporain.net/video/Un-Democrate-trailer

    Eddie vend du savon.
    Eddie vend des pianos.
    Eddie vend du bacon.
    Non, Eddie ne VEND pas : il fait en sorte que les gens ACHÈTENT.

    Excellente pièce qui vient de connaître un nouveau succès en Avignon.

    N’oubliez pas le livre compagnon
    https://cfeditions.com/bernays

    #Un_Démocrate #Julie_Timmerman #Edward_Bernays

  • « Un démocrate ? » Publication de la pièce de théâtre de Julie Timmerman sur Edward Bernays
    https://cfeditions.com/bernays

    C’est le rôle des livres que de préparer un monde nouveau et de construire les idées de la révolution à venir, celle qui sera adaptée au monde actuel, pour qu’après ne soit pas comme avant.

    Modestement, à notre place, qui est principalement celle de la culture numérique, C&F éditions veut apporter quelques pierres à ce travail intellectuel nécessaire. Mais le monde est vaste, global et globalisé, et les sujets ne manquent pas dans tous les domaines.

    C’est aussi pour cela que nous avons décidé d’élargir notre focale, d’ouvrir nos collections à de nouveaux thèmes, à de nouvelles idées et formes. Entre nos livres qui vont continuer à décrypter le monde numérique, nous allons intercaler des livres différents, des fictions, des thèmes nouveaux.

    Et pour commencer aujourd’hui, du théâtre.

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    Un démocrate
    Une pièce de Julie Timmerman
    suivie d’un dossier :
    Edward Bernays, petit prince de la propagande
    un livre (abondamment) illustré
    ISBN : 978-2-37662-000-6
    240 p. - 18 €
    https://cfeditions.com/bernays
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    La pièce de Julie Timmerman et de sa compagnie Idiomécanic interroge le personnage d’Edward Bernays, que l’on désigne comme "l’inventeur des relations publiques". Avec cynisme et suivant la seule logique de l’intérêt de ses riches clients et de la défense des pouvoirs en place, Bernays va inventer les formes de la propagande du XXe siècle. Il ne s’agit plus d’imposer un message par la répétition, mais de susciter le désir envers un produit ou une idée. Le mensonge, la manipulation, l’hubris sont au cœur de son travail : réussir à faire fumer les femmes pour doubler le marché des multinationales du tabac en prétendant que les cigarettes sont pour elles "les torches de la liberté" ; provoquer un coup d’État au Guatemala au service des bananes Chiquita ; inventer de toute pièce le petit déjeuner avec œufs et bacon pour son client, l’industrie charcutière... et prétendre que c’est depuis toujours le petit déjeuner typique des Américains ; le culot d’Edward Bernays est sans limite...

    Celles et ceux qui ont eu la chance de voir la pièce sur scène ont apprécié l’humour et les trouvailles de mise en scène pour montrer de cela sur un rythme haletant et capter les spectateurs. Dans un livre, nous devions aller au delà de la découverte du personnage par le théâtre et proposer un dossier sur la propagande et le rôle spécifique d’Edward Bernays. Coordonné par Stéphane Resche de l’université de Créteil, ce dossier comporte des articles de Mathis Buis, Karine Chambefort-Kay, Florence Jamet-Pinkiewicz, Stéphane Resche, Nicolas Taffin et Julie Timmerman.

    Le livre a été édité et réalisé par les étudiantes du Master édition de l’Université de Caen, sous la direction de Marie-Astrid Bailly-Maitre. Les étudiants graphistes de l’École supérieure Estienne, pilotés par Florence Jamet-Pinkiewicz, ont planché sur le thème du livre pour nous offrir des représentations actuelles des théories et actions d’Edward Bernays.

    Après avoir lu ce livre, on mesure également combien les tactiques malsaines de Bernays restent d’actualité dans de nombreux domaines. Les outrances de Donald Trump sont par exemple le reflet de l’appel à l’outrance par les puissants qu’Edward Bernays a développé tout au long de sa carrière.

    Bonne lecture,

    Hervé Le Crosnier

    #Julie_Timmerman #Edward_Bernays #C&F_éditions