• Covid-19 : les chercheurs français peu partageurs des séquences génétiques
    https://www.lemonde.fr/sciences/article/2020/08/31/covid-19-les-chercheurs-francais-peu-partageurs-des-sequences-genetiques_605

    Il n’y a de pire aveugle que celui qui ne veut pas voir. En matière de Covid-19, le dicton s’appliquerait-il à la France ? Notre pays semble en effet peu enclin à utiliser un outil de pointe qui permettrait de répondre à des questions importantes sur l’épidémie, comme de déterminer l’origine géographique des nouvelles contaminations à Marseille ou même dans le pays. Ou de savoir si le virus mute sur notre territoire. Ou d’évaluer un paramètre-clé, toujours mal connu, comme le temps entre la date d’apparition des symptômes chez l’infectant et la date d’apparition des symptômes chez l’infecté…Cet outil, qui n’a rien de novateur, est le séquençage du génome du nouveau coronavirus, c’est-à-dire l’établissement de la liste exacte des quelque 30 000 lettres qui composent les gènes viraux. Depuis mars, le Royaume-Uni a séquencé 35 965 génomes. La France… 559 (dont trois de virus de chats), selon les chiffres de la plus grande base de données mondiale de génomes, Gisaid, au 26 août.Avec ces informations, nos voisins enchaînent les « révélations ». Ainsi, selon leurs analyses, plus de 1 000 introductions du virus en Grande-Bretagne expliquent la pandémie ; une souche devenue dominante du coronavirus n’est pas plus virulente que les autres, les syndromes de Kawasaki touchant des enfants ne seraient pas liés à une souche particulière du coronavirus ; etc.Pendant ce temps-là, en France, une équipe de Pasteur décrivait l’origine de l’épidémie en France… sans données du Grand-Est, alors qu’un foyer alsacien est soupçonné d’avoir contribué fortement à la diffusion du virus. Une autre équipe, aux hospices civils de Lyon, parvenait à quantifier, grâce à 5 198 génomes mondiaux, l’effet des diverses mesures de confinement sur la transmissibilité du virus. « Le faire pour la France seule aurait été intéressant mais nous avons trop peu de séquences », précise l’une des coauteurs, Laurence Josset, responsable du séquençage pour la partie sud du pays, aux hospices de Lyon.

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