• Des Marocains bloqués dans l’enclave espagnole de Melilla bientôt rapatriés
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/09/30/des-marocains-bloques-dans-l-enclave-espagnole-de-melilla-bientot-rapatries_

    Des centaines de Marocains bloqués dans l’enclave espagnole de Melilla, depuis la fermeture de la frontière avec le Maroc en raison de la pandémie de Covid-19, vont être rapatriées dans leur pays, ont annoncé mardi 29 septembre les autorités espagnoles. Un premier groupe de 200 personnes doit l’être dès ce mercredi dans le cadre de cet accord signé entre Madrid et Rabat. « Toutes les personnes qui nous ont fourni leurs coordonnées et nous ont communiqué leur désir de retourner au Maroc pourront le faire », a annoncé Sabrina Moh, la préfète de Melilla, dans un message retransmis à la télévision. Afin de freiner la propagation du Covid-19, le Maroc a fermé ses frontières mi-mars, laissant des centaines de ses ressortissants bloqués à Melilla et à Ceuta, deux enclaves espagnoles situées dans le nord de son territoire et qui constituent la seule frontière terrestre européenne avec l’Afrique. En mai, un premier groupe de 500 personnes avait pu retourner au Maroc depuis les deux enclaves.
    Après le premier groupe rapatrié mercredi, deux autres groupes doivent quitter Melilla vendredi puis dimanche. Ce délai de 48 heures doit donner le temps aux autorités marocaines de réaliser des tests de Covid-19 sur ces personnes.La mesure concerne tous les Marocains voulant rentrer dans leur pays, a expliqué à l’AFP un porte-parole de la préfecture de Melilla, sans préciser le nombre exact de personnes qui allaient être rapatriées. En raison de la fermeture des frontières marocaines, l’Espagne ne peut expulser les migrants marocains entrés à Melilla ou Ceuta de manière clandestine. Une cinquantaine de migrants marocains illégaux entrés à Melilla ont récemment reçu des ordres d’expulsion, selon le porte-parole de la préfecture. Cette démarche est habituelle dans ce genre de cas et en pratique : ils ne peuvent être reconduits à la frontière tant qu’elle n’a pas été rouverte par le Maroc.
    Début septembre, le Conseil de l’Europe a demandé à l’Espagne d’améliorer la situation de centaines de migrants regroupés dans des arènes « surpeuplées » de Melilla, où il était difficile de « respecter les mesures » de sécurité sanitaires, selon Dunja Mijatovic, la commissaire pour les droits humains de l’organisation.

    #Covid-19#migrant#migration#maroc#espagne#sante#rapatriement#crisesanitaire#frontiere#droit#test

  • Coronavirus : en Tunisie, une centaine de travailleurs confinés dans une usine de masques
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/09/24/coronavirus-en-tunisie-une-centaine-de-travailleurs-confines-dans-une-usine-

    A leur poste de travail, musique mezoued en fond sonore, des ouvrières assemblent sans relâche les élastiques et la toile bleue des masques jetables que tous les Tunisiens ont déjà pu acheter en pharmacie pour se protéger de l’épidémie de Covid-19. Elles en produisent jusqu’à 100 000 par jour. « Nous avons été réquisitionnés pour fournir l’armée au début de la pandémie. C’est pour ça que nous avons fait le choix du confinement. Il ne fallait prendre aucun risque », explique Mohamed Alouini.A l’origine, les produits phares de Consomed sont plutôt des équipements médicaux tels que les trousses chirurgicales ou les housses à usage unique pour les hôpitaux. Mais le masque s’est rapidement imposé comme une nouvelle priorité. Le frère de Mohamed Alouini, Hamza, se souvient du salon de l’Arab Health Medical Exhibition de Dubaï, en janvier, quand des clients peu communs ont commencé à le démarcher : « Un premier Chinois est venu me demander si je faisais des masques. J’ai cru que c’était une blague, jusqu’à ce que ce que deux, trois, quatre Chinois viennent me demander la même chose. » Hamza Alouini entend finalement parler de ce mystérieux virus apparu à Wuhan, en Chine. Très vite, il réfléchit à une stratégie pour produire davantage de ce produit soudainement très convoité. Reste alors le plus difficile : convaincre les employés, à l’époque tous effrayés par la propagation du coronavirus dans le monde, d’accepter de rester à l’usine pour éviter le risque de fermeture en cas de contamination. Sonia Chaarabi, 32 ans, cheffe de zone originaire de Hajeb El Ayoun, à 60 km de Kairouan, se souvient des premiers jours. Jeune mariée, elle a dû faire des compromis entre sa vie de famille et l’usine. « Nous n’avions aucune relation avec l’extérieur et il fallait beaucoup travailler pour répondre à la demande. C’était un effort collectif », raconte-t-elle.

    #Covid-19#migrant#migration#tunisie#sante#economie#dubai#chine#circulationthérapeutique#masque

  • Avec le coronavirus, « tout s’est arrêté d’un coup » : l’Afrique pleure ses touristes disparus
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/09/25/avec-le-coronavirus-tout-s-est-arrete-d-un-coup-l-afrique-pleure-ses-tourist

    Les vols internationaux ont beau avoir repris mi-juillet au Sénégal, les touristes continuent de se tenir à distance, échaudés par l’évolution imprévisible de la pandémie de Covid-19 à travers la planète. Le pays connaît les mêmes déboires que ses pairs africains. Du Maroc à l’Afrique du Sud, du Cap-Vert à l’Ethiopie, le tourisme a connu un coup d’arrêt brutal et prolongé sur l’ensemble du continent. Selon le Conseil mondial du voyage et du tourisme (WTTC), la crise du secteur pourrait entraîner la destruction de 7 à 17 millions d’emplois, sur l’année 2020, dans une région du monde déjà frappée par un chômage très élevé.
    Au premier semestre, les arrivées de voyageurs internationaux en Afrique ont chuté de 57 %, selon l’Organisation mondiale du tourisme (OMT). Et la débâcle est loin d’être terminée : début septembre, la moitié des destinations africaines n’avaient toujours pas rouvert leurs frontières. « L’industrie a été décimée », s’afflige Naledi Khabo, la directrice de l’Association du tourisme africain, une agence de promotion du continent basée aux Etats-Unis : « La banqueroute menace de nombreuses PME qui constituent l’essentiel des acteurs du secteur. Elles n’ont pas les fonds pour faire face et doivent souvent se débrouiller sans aides publiques. » Le constat est d’autant plus amer que l’Afrique était, avant la pandémie, de plus en plus demandée par les touristes internationaux. Les arrivées étaient en forte hausse (+ 6 % en 2019). Le secteur représente aujourd’hui 10 % des recettes d’exportation du continent (contre à peine 5 % dans les années 1980) et plus d’un emploi sur cinq dans certains pays comme le Cap-Vert ou l’île Maurice.« La dynamique était excellente et tout s’est arrêté d’un coup », résume Sisa Ntshona, le patron de la Fédération du tourisme en Afrique du Sud : « C’est particulièrement regrettable pour une économie comme la nôtre, qui essaie de se diversifier dans les services pour moins dépendre des matières premières. » Le professionnel garde un souvenir traumatisant du premier coup de semonce : l’annulation en janvier d’un congrès international sur l’ophtalmologie censé se tenir en juin au Cap. L’événement, en préparation depuis cinq ans, devait accueillir 15 000 participants venus du monde entier. Soit 15 000 billets d’avions, 15 000 chambres d’hôtel et tous les à-côtés, dont il a fallu se passer.
    L’Afrique du Sud, qui rouvrira ses frontières le 1er octobre après avoir été durement touchée par le coronavirus, pleure ce tourisme de conférence dont elle était l’un des piliers continentaux. Elle s’interroge aussi sur l’avenir des safaris proposés aux amoureux de la faune sauvage dans les réserves du pays telles que le célèbre parc Kruger. « Rien ne permet de penser que les clients types – des Occidentaux fortunés et en général un peu âgés – vont se précipiter pour revenir tant que la situation sanitaire ne sera pas complètement sous contrôle », indique M. Ntshona.

    #covid-19#migrant#migration#afrique#tourisme#sante#economie

  • Coronavirus : l’Afrique du Sud annonce la réouverture partielle de ses frontières
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/09/17/coronavirus-l-afrique-du-sud-annonce-la-reouverture-partielle-de-ses-frontie

    Les frontières de l’Afrique du Sud vont rouvrir le 1er octobre, avec des restrictions pour « certains pays » dont les taux d’infection au coronavirus demeurent « élevés », a annoncé, mercredi 16 septembre au soir, le président Cyril Ramaphosa. Une liste précise de ces pays sera publiée plus tard, a-t-il ajouté lors de cette déclaration télévisée, et sera établie « en fonction des dernières informations scientifiques » disponibles.« Nous allons alléger, progressivement et avec précaution, les restrictions pour les voyages internationaux », a annoncé M. Ramaphosa depuis Pretoria, après avoir rappelé que les chiffres de nouvelles contaminations avaient sérieusement baissé ces dernières semaines dans le pays le plus touché du continent par la pandémie. « Il y a deux mois, au plus fort de la tempête, nous enregistrions quelque 12 000 nouvelles infections par jour. Aujourd’hui nous sommes en moyenne à moins de 2 000 », a-t-il précisé, alors que le pays s’est lancé tôt dans une campagne de tests très étendue, qui va se poursuivre. Les voyageurs, qui ne pourront arriver que dans trois aéroports (Johannesburg, Durban et Le Cap), devront présenter un test au Covid-19 négatif datant de moins de soixante-douze heures. S’ils ne l’ont pas fait, ils devront se mettre en isolement « à leurs frais », a détaillé le président, sans préciser de durée exacte. Tout comme ceux qui seraient repérés à leur arrivée comme présentant des symptômes suspects, en attendant la conclusion d’un deuxième test. « Nous sommes prêts à rouvrir nos portes au monde […] pour qu’il goûte à nos montagnes, nos plages, nos villes animées et nos réserves animalières », a déclaré le chef de l’Etat, insistant sur l’importance du tourisme dans l’économie sud-africaine.

    #Covid-19#migrant#migration#afriquedusud#sante#frontiere#isolement#test#economie#tourisme

  • En Tunisie, l’étrange été de la diaspora
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/09/04/en-tunisie-l-etrange-ete-de-la-diaspora_6050973_3212.html

    A cause de l’épidémie mondiale de coronavirus, Ali, psychologue à Bourg-en-Bresse (Ain), a cru qu’il n’allait pas revoir de sitôt sa terre natale, ses parents et ses huit frères et sœurs. Finalement, le gouvernement tunisien a ouvert les frontières le 27 juin, après plus de deux mois de confinement. Quand Ali s’est envolé pour Chenini en juillet, la France était classée zone verte et aucune mesure sanitaire ne lui a été imposée à son arrivée sur le territoire tunisien. Ce qui était une aubaine s’est finalement révélé un problème. Pour la première fois de sa vie, lui, « l’immigré », a eu la sensation d’être perçu comme un « étranger » dans son pays d’origine.
    De Tunis à Djerba et sur les réseaux sociaux, des Tunisiens ont exprimé leur crainte de voir les touristes et la diaspora apporter avec eux « le corona » et contaminer une partie de la population qui, jusque-là, a plutôt été épargnée par le virus. Fin juin, ce pays de 12 millions d’habitants recensait officiellement 1 172 personnes contaminées et 50 décès. Des chiffres bien moins alarmants que ceux de la France (près de 30 000 décès à la même période) et qui ont alimenté l’idée que « l’immigré est porteur du virus », comme le souligne Ali Abed

    #Covid-19#migrant#migration#tunisie#virus#sante#stigmatisation#diaspora#etranger

  • Comment le coronavirus a poussé des centaines de Subsahariens à quitter l’Algérie pour la Tunisie
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/09/03/comment-le-coronavirus-a-pousse-des-centaines-de-subsahariens-a-quitter-l-al

    A l’instar de plusieurs centaines de Subsahariens, principalement de nationalité nigériane, ivoirienne ou malienne, Souleymane et ses camarades ont quitté l’Algérie pour fuir la crise économique et sanitaire. Une poussée migratoire moins remarquée que celle qui a entraîné des milliers de jeunes Tunisiens vers les côtes européennes cet été, mais qui a donné du souci aux villes sinistrées de l’ouest du pays. A Kasserine notamment, l’arrivée de ces exilés de la crise a fait craindre un emballement de l’épidémie. Souleymane et ses camarades, parce qu’ils ont été parmi les premiers à passer la frontière, ont été immédiatement pris en charge par la police, placés en quatorzaine et soumis à des tests PCR pour dépister d’éventuelles contaminations au coronavirus. Mais « nous avons été très vite saturés au niveau des centres de quarantaine », se souvient le directeur régional de la santé, Abdelghani Chaabani. « Au pic des arrivées, renchérit Dalèle Mhamdi, médecin et chargée de la cellule de crise locale, nous avions 80 personnes à confiner pour seulement 40 lits de disponibles et beaucoup de personnes étaient testées positives. » Les malades ont dû être réunis dans un centre éloigné de la ville, non loin de la zone militaire du mont Chaâmbi, tristement connu depuis plusieurs années pour être le théâtre d’affrontements entre militaires et djihadistes.
    « A “l’abattoir” »

    Le confinement a payé : à Kasserine, on dénombrait cinq cas importés de Djerba en mars, et seulement 34 à la fin août, dont 9 locaux. Mais, si l’épidémie semble sous contrôle, l’état des infrastructures inquiète dans cette ville sinistrée. « Tout le monde sait ici que l’hôpital n’a pas les moyens, confie Shady Rehbi, un Kasserinois chargé de protection de l’enfance à l’Unicef et ex-conseiller municipal. Certains le surnomment même “l’abattoir” tellement il est synonyme d’une mauvaise prise en charge. » Un nouveau service des urgences est en cours de construction mais, en attendant, la plupart des cas sévères de Covid-19 sont transférés dans les hôpitaux des régions côtières comme Sousse et Monastir. Dans le hall de celui de Kasserine, une sorte de sas fabriqué par les étudiants d’une école d’ingénieurs pour filtrer les patients et prendre leur température est déjà cassé et laissé à l’abandon.Si Souleymane a été, de son propre aveu, « bien traité », tous les migrants n’ont pas bénéficié du même accueil. « Il y avait dix à vingt personnes qui arrivaient chaque jour, raconte Hatem Labbaoui, président du comité local du Croissant-Rouge à Kasserine Nord. Au début, nous avons tout fait pour leur assurer le minimum mais, très vite, nous avons été débordés. Pour les demandeurs d’asile, certaines ONG internationales nous ont fourni des tentes. Mais comment voulez-vous forcer à confiner quelqu’un sous une tente par une telle chaleur ? Sans compter les trajets à faire vers Chaâmbi, en dehors de la ville, où l’eau a été coupée plusieurs fois. »

    #Covid-19#migrant#migration#tunisie#afrique#sante#systemesante#immigration