• #Léonore_Moncond’huy, une maire écologiste qui ne fait pas de vagues

    Elue en juin, la jeune édile #EELV de #Poitiers, ancienne scoute, place les idéaux de #concertation, de #bienveillance et d’#exemplarité au cœur de sa #gouvernance.

    Comment faut-il appeler Léonore #Moncond'huy ? Madame le maire, madame la maire, madame la mairesse ? Inévitable question dès lors qu’une femme prend les commandes d’une commune. La première intéressée l’a posée directement aux habitants de Poitiers. C’était une semaine avant le premier tour des municipales, le 8 mars, date de la Journée internationale des droits des femmes. Sondées par son équipe de campagne sur un marché du centre-ville et dans un quartier populaire, 430 personnes ont placé en tête « madame la maire . « C’était aussi ma préférence. Mais, si une autre appellation avait été choisie, je l’aurais tout aussi bien adoptée », confie la nouvelle élue.

    L’anecdote paraîtrait anodine si elle ne témoignait pas de l’importance qu’accorde Léonore Moncond’huy à la démocratie locale, l’un des trois « piliers » de sa campagne victorieuse, avec l’écologie et la justice sociale. En battant le maire sortant Alain Claeys (Parti socialiste, PS), le 28 juin, la tête de liste Europe Ecologie-Les Verts (EELV) du projet Poitiers collectif a défié tous les pronostics, au sein même de sa famille politique. Le PS détenait la ville depuis 1977. Jamais Poitiers (88 000 habitants) n’avait été dirigé par une femme. Et jamais par quelqu’un d’aussi jeune : 30 ans.

    Son score flatteur 42,83 % contre 35,60 % pour Alain Claeys et 21,56 % pour le candidat La République en marche (LRM), Anthony Brottier a jeté une lumière vive sur cette inconnue, simple conseillère régionale de la Nouvelle-Aquitaine. L’une de ses toutes premières mesures n’a fait qu’accentuer la curiosité à son égard : en décidant de baisser d’un tiers son indemnité de maire, ramenée à 3 500 euros net par mois afin de réduire l’écart avec les conseillers municipaux , Léonore Moncond’huy a vu son nom faire le tour du Web.

    « Cela me plaisait d’envoyer un message de sobriété », raconte-t-elle ce matin-là, derrière la façade Second Empire de l’hôtel de ville. Un vitrail représentant Aliénor d’Aquitaine illumine le salon d’honneur, situé au même étage que son bureau. Dans un coin, un éventail de photos personnelles : n’y figurent ni parent, ni enfant, ni même de selfie avec une personnalité politique. Mais uniquement des clichés de l’équipe de campagne.

    « Biberonnée à l’éducation populaire »

    Sacrée campagne, au demeurant. Sa victoire, Léonore Moncond’huy la doit autant à un phénomène de dégagisme, qui a mis fin au règne d’Alain Claeys, en place depuis 2008, qu’à une stratégie électorale innovante, dont la matrice est l’éducation populaire. Scoute depuis l’âge de 11 ans chez les Eclaireuses et Eclaireurs unionistes de France, elle a gravi tous les échelons au sein de cette association protestante centenaire, de « louvette » à membre du conseil d’administration poste dont elle démissionnera d’ailleurs prochainement, tout comme de son mandat régional, afin de se consacrer pleinement à Poitiers.

    « J’ai été biberonnée à l’éducation populaire, qui a davantage nourri mon parcours politique que ne l’a fait mon parcours académique », confie cette multidiplômée deux licences, deux masters qui travaillait jusqu’ici comme coordinatrice de projets dans un bureau d’études oeuvrant dans l’aide au développement. Créé par un petit groupe d’amis non encartés, à l’exception d’elle, Poitiers collectif s’est donné des airs de laboratoire politique, deux ans durant. Son credo : transposer à une campagne électorale des techniques empruntées aux mouvements de jeunesse.

    Ont ainsi été mis en oeuvre toute une gamme d’ « outils d’intelligence partagée » - « gestion par consentement », « élection sans candidat », « communication bienveillante », « cercles de médiation » -, bien connus des responsables de MJC et de centres socioculturels. « L’idée était de casser les codes du passé afin de redonner confiance aux électeurs dans la politique », explique l’ex-directeur de campagne, Charles Reverchon-Billot, salarié d’une association d’éducation populaire et compagnon de Léonore Moncond’huy à la ville.

    Déclinée à travers moult tables rondes, manifs à vélo et autres happenings, la méthode a bousculé les habitudes politiciennes, Poitiers collectif refusant par exemple de dénigrer les listes concurrentes, pour mieux communiquer sur son programme. « On nous a taxés de Bisounours », s’en désole encore Léonore Moncond’huy, elle-même nommée tête de liste à l’issue d’un processus très emblématique de cette nouvelle façon de faire.

    Fin 2019, une réunion « houleuse » de cinq heures, passée notamment à remplir des fiches types sur le profil du candidat idéal, était alors arrivée à ses fins : coopter une ou un postulant qui n’avait pas eu le droit de s’autodéclarer préalablement. Une voix s’était levée, dans la nuit, pour proposer le nom de Léonore Moncond’huy, malgré son « double handicap » d’être adhérente à un parti (sacrilège !) et de posséder une expérience d’élue (bis). « Ce qui a plaidé, c’est que je sois jeune et femme, et très impliquée dans le mouvement », se rappelle l’impétrante malgré elle, pas mécontente cependant d’avoir été désignée.

    L’esprit « sociocul » de la campagne plane aujourd’hui sur l’hôtel de ville, comme en témoignent les appellations des nouvelles délégations municipales. Charles Reverchon-Billot est ainsi devenu maire adjoint aux « droits culturels », terme englobant l’ensemble des droits humains universels. Un élu a hérité d’un portefeuille tout aussi abstrait, baptisé « ville accueillante », un autre est assigné au « patrimoine à énergie positive », celui-ci à la « commande publique responsable ...

    Le « zéro déchet », la « bientraitance animale » et l’ « éducation nature » sont aussi, désormais, des délégations en tant que telles. Tout comme l’ « innovation démocratique », attribuée à la première adjointe. Celle-ci porte un projet majeur de la nouvelle équipe, dont la moyenne d’âge tourne autour de 40 ans : créer, d’ici un an, une « assemblée citoyenne » de 150 habitants, qui aura son mot à dire au conseil municipal.

    L’idée fait sourire amèrement l’ancien maire Alain Claeys, 72 ans, initiateur de diverses structures participatives durant sa mandature. « Beaucoup d’horizontalité est nécessaire à la vie démocratique mais il faut aussi de la verticalité, ne serait-ce que pour décider », formule-t-il, façon de dire qu’il doute de la capacité de sa remplaçante à diriger une majorité plurielle mêlant militants de gauche (EELV, Génération Ecologie, PCF, Génération.s, Nouvelle Donne, A nous la démocratie !) et société civile.

    Férue de langues étrangères et de théâtre contemporain, Léonore Moncond’huy le sait : son inexpérience et sa jeunesse lui seront rappelées au moindre faux pas. A ceux qui la trouveraient trop lisse, elle explique être « radicale sur le fond, et non sur la forme », persuadée « que le meilleur moyen d’avancer n’est pas la confrontation, mais de mettre tout le monde autour d’une table . La concertation, la bienveillance, l’exemplarité : autant d’idéaux façonnés au sein des Eclaireurs.

    Une véritable profession de foi, le scoutisme. Des étoiles brillent dans ses yeux pour évoquer la rosée du matin qui scintille devant la tente et les Chamallows qui caramélisent sur le feu de camp : « Je ne connais rien de mieux pour souder un groupe et redonner confiance en l’humanité. » Léonore Moncond’huy ne croirait pas aux vertus de la vie au grand air, jamais elle n’aurait affecté sa première enveloppe de maire (200 000 euros) à l’envoi en vacances, cet été, de 1 500 enfants et adultes n’ayant pas les moyens de partir.

    La même année que ses débuts chez les scouts, la collégienne remporte sa toute première élection en accédant au conseil communal des jeunes (CCJ) de Poitiers, version junior du conseil municipal. Elle poursuivra avec le bureau des jeunes, réservé aux plus de 15 ans. L’organisation de voyages en Europe de l’Est et un sondage auprès des adolescents d’un quartier promis à la réhabilitation figurent parmi ses réalisations. « C’est par la pratique qu’elle a forgé ses convictions », se souvient Karine Trouvat, l’animatrice du CCJ.

    « Elle sait où elle va »

    Sa mère, professeure documentaliste ayant connu un mandat de conseillère municipale (Verts) entre 2004 et 2007, a aussi joué un rôle, en l’emmenant manifester avec elle, enfant, contre la mise en service de la centrale nucléaire de Civaux (Vienne). Son père, professeur de littérature française du XVIIe siècle à l’université de Poitiers, lui a appris « à ne pas compter [ses] heures » et à donner « du sens aux projets . En 2014, la liste Verte de Christiane Fraysse cherche une petite main pour les municipales.La fille d’Elisabeth et de Dominique est embauchée. « Elle a été une secrétaire hors pair, se souvient Robert Rochaud, militant écolo de la première heure, aujourd’hui adjoint aux finances. Je la trouvais alors plus brillante que Cécile Duflot quand elle a pris la tête des Verts à 31 ans. »

    Tout ira ensuite très vite. Elle adhère à EELV dans la foulée des municipales, se fait élire aux régionales de fin 2015 puis est propulsée, deux ans plus tard, à la coprésidence du groupe écologiste du conseil régional, partie prenante de la majorité. Elle s’y distinguera par ses prises de parole musclées, réclamant au président socialiste Alain Rousset de verdir sa politique. « Ce qui frappe, chez elle, c’est une intelligence au cordeau qui lui permet d’allier radicalité et responsabilité. Elle sait où elle va », loue Nicolas Thierry, future tête de liste EELV aux régionales de mars 2021.

    Pour sa ville, « Léonore du Poitou » - qui a refusé de cumuler avec la présidence de l’agglomération Grand Poitiers, confiée à la maire divers gauche de Migné-Auxances, Florence Jardin voit grand. Et vert. Elle compte planter 200 000 arbres, créer un « centre éducation nature », freiner le développement des zones commerciales, fermer l’aéroport... « La transition écologique ne peut pas être douce et gentille, nous sommes dans l’urgence. J’appartiens à la première génération politique qui va devoir gérer un héritage dont elle n’est pas responsable », martèle celle que rien n’indigne plus, actuellement, que la mode des SUV. Une autre de ses initiatives, sitôt maire, fut de suspendre le permis de construire d’un projet immobilier, jugé insuffisamment vertueux sur le plan environnemental.

    Mais l’euphorie des premiers jours a aussi entraîné une légère cacophonie au sein de sa majorité. Une adjointe s’est ainsi demandé, sur Twitter, s’il n’était pas temps de modifier le terme d’ « école maternelle », trop « genré » - tollé sur les réseaux sociaux. Une autre, dans La Nouvelle République, s’est aventurée à évoquer l’introduction de temps de « non-mixité » dans les équipements sportifs sujet brûlant s’il en est... Et quand Le Monde a rencontré Robert Rochaud, celui-ci a certifié que la ville annulerait la commande d’une oeuvre d’art d’un montant de 200 000 euros, passée par l’équipe précédente. Rétropédalage deux jours plus tard : « Rien n’est encore décidé... »

    Léonore Moncond’huy sait aussi que la communication jouera un rôle primordial tout au long de son mandat. Ne l’a-t-elle pas démontré en promettant, il y a deux mois, de participer à un tournoi de basket si l’un de ses Tweet atteignait plus de 1 000 « like », et un Retweet du joueur NBA et ex-Poitevin Evan Fournier ce qui fut fait en quelques heures ? Le tournoi s’est déroulé début septembre, au Jardin des plantes. Avant d’entrer sur le terrain (et subir deux défaites sans appel), madame la maire s’est plu à citer Kobe Bryant, légende des parquets disparue en janvier dans un accident d’hélicoptère : « On n’abandonne pas, on ne bat pas en retraite, on ne fuit pas. On résiste et on conquiert. » Parole de scout.

    https://www.lemonde.fr/politique/article/2020/09/23/leonore-moncond-huy-une-maire-ecologiste-qui-ne-fait-pas-de-vagues_6053222_8

    #démocratie_locale #écologie #justice_sociale #Verts #salaire #sobriété #éducation_populaire #Poitiers_collectif #droits_culturels #ville_accueillante #patrimoine_à_énergie_positive #commande_publique_responsable #zéro_déchet #bientraitance_animale #éducation_nature #innovation_démocratique #assemblée_citoyenne #horizontalité #verticalité #scoutisme #transition_écologique #responsabilité

  • La crise due au coronavirus a durci le regard porté sur les chômeurs
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2020/09/25/le-regard-porte-sur-les-chomeurs-s-est-durci-depuis-le-debut-de-la-crise-due

    Près de quatre personnes sur dix considèrent que les demandeurs d’emploi sont des « assistés », d’après une enquête réalisée par l’institut Elabe et l’Unédic. Par Bertrand Bissuel

    Depuis le début de la crise sanitaire, le regard de la population sur les demandeurs d’emploi s’est durci. C’est l’un des enseignements – plutôt inattendu – d’une étude réalisée par l’institut Elabe et l’Unédic, l’association paritaire qui gère le régime d’assurance-chômage. Publiée jeudi 24 septembre, cette enquête d’opinion, conduite auprès de quelque 4 500 individus entre le 17 juin et le 6 juillet, révèle une progression du « soupçon » à l’égard des chômeurs. Un sentiment qui demeure, toutefois, minoritaire.

    Pour aboutir à un tel constat, les résultats de ce « baromètre » ont été comparés à ceux d’un premier sondage, mené à la fin de février et au début de mars avec la même batterie de questions. En quatre mois, les avis ont eu tendance à se radicaliser. Ainsi, 38 % des personnes interrogées considèrent que les inscrits à Pôle emploi sont des « assistés » , soit cinq points de plus par rapport aux réponses recueillies peu avant le confinement.

    La thèse selon laquelle les allocations seraient trop élevées est désormais approuvée par 36 % des sondés – un ratio en augmentation de quatre points. Et ils sont 35 % à penser que « la plupart des chômeurs fraude pour toucher une [prestation] », contre 31 % lors de la précédente enquête d’opinion.

    Enfin, une nette majorité (56 %) estime que les individus sans emploi « ont des difficultés à trouver du travail car ils ne font pas assez de concessions lors de leurs recherches d’emploi » – un pourcentage qui est resté quasi inchangé sur la période. L’idée d’une bienveillance accrue vis-à-vis des chômeurs, du fait de la dureté de la crise, n’est donc nullement corroborée, contrairement à ce que l’on pourrait imaginer.

    Connaissance « erronée » du régime d’indemnisation

    Les critiques contre ceux qui n’ont plus d’activité reposent sur une connaissance « erronée » ou « partielle » du régime d’indemnisation, d’après l’étude diffusée jeudi. Un exemple : « A peine plus d’un tiers » des personnes questionnées évaluent « correctement » le montant moyen mensuel des allocations chômage, alors que 29 % le sous-estiment et 36 % le surestiment.

    Les auteurs de l’enquête insistent cependant sur le fait que les représentations sur les demandeurs d’emploi restent globalement stables. « La perception d’un chômeur “victime” d’une situation subie » continue de prévaloir chez une majorité des sondés.

    Sans surprise, la récession en cours amplifie les craintes pour l’emploi. Pour 73 % des individus interrogés, le marché du travail se dégrade, soit 27 points en plus en l’espace de quatre mois. La quasi-totalité de la population (93 %) pense que le chômage peut frapper tout le monde – mais ce sentiment-là se situait déjà à un tel niveau, avant le confinement.

    #sondage #chômeurs #assistés

    • lien vers l’étude :
      https://www.unedic.org/sites/default/files/2020-09/Baromètre%20-%202eme%20volet_VF.pdf

      et sa synthèse

      Une amplification des craintes des Français sur l’emploi
      La crise sanitaire1 a confirmé la place centrale du travail dans la vie des Français (83%, +4 points) et tous ont la conviction que le chômage peut toucher tout le monde (93%). La très forte augmentation du sentiment de dégradation de la situation de l’emploi (+27 points) traduit de véritables craintes.

      Pour autant, l’activité partielle n’a pas d’effet sur l’opinion
      Les Français dissocient nettement l’activité partielle (« chômage partiel ») du « chômage ». Bien qu’un Français sur deux déclare avoir été concerné de près ou de loin par l’activité partielle, cette période, jugée comme transitoire et globalement bien vécue par les bénéficiaires, n’a pas eu d’impact sur leur perception du chômage et des demandeurs d’emploi.

      Des Français encore plus attachés à la fonction protectrice de l’Assurance chômage...
      Face à la crise, la perception des allocations chômage en tant que droit utile et bouclier protecteur se confirme. Elles sont considérées comme un droit (88%) qui permet aux chômeurs de vivre dignement (87%) et de lutter contre la pauvreté (79%, +4 points). Dans le même temps, l’attachement à l’Assurance chômage se renforce (65%), notamment parce qu’elle a été jugée « à la hauteur » pendant la crise (61%).

      ... mais portant un regard toujours intransigeant à l’égard des « chômeurs »
      Si le chômage est toujours perçu par les Français comme une situation subie et non choisie (78%), les représentations des « chômeurs » sont toujours très ancrées. Elles se sont même fortement polarisées, entre bienveillance teintée de misérabilisme et un soupçon croissant quant à la volonté des demandeurs d’emploi de retrouver une activité. On note que l’écart se creuse encore entre le vécu du chômage et la perception. Les intéressés s’estimant persévérants (87%), dynamiques (87%), courageux (82%) et sociables (74%). Comme en avril dernier, les Français les perçoivent comme des individus fragiles, qui se sentent dépendants de la société (78%) et malchanceux (74%).

      Une présomption erronée de « bienveillance » accrue en période de crise
      Tandis que 4 demandeurs d’emploi sur 10 sont convaincus que les Français leur portent un regard critique, l’opinion négative qu’ils prêtent aux Français sur les « chômeurs » recule très fortement sur 4 mois (-12 points). Cela traduit le sentiment d’une bienveillance renforcée face à la dureté de la crise. Or, le regard des Français s’est au contraire durci dans la période : 38% considèrent que les demandeurs d’emploi sont des personnes assistées (+5 points), qui perçoivent des allocations chômage trop élevées (36%, +4 points), et qu’une partie d’entre eux fraude (35%, +4 points).

      Une cartographie de la France fracturée
      Sous l’effet d’une polarisation accrue des perceptions du chômage, quatre groupes structurent l’opinion. La seule ligne de convergence qui efface les clivages, notamment politiques, est le sentiment de vulnérabilité au « risque chômage », unanime et qui s’amplifie au sortir du confinement.

      À noter
      Afin de mesurer l’évolution de l’opinion sur le chômage et les demandeurs d’emploi tout au long de la crise Covid-19 et quant à ses conséquences économiques, une 3ème vague du baromètre sera conduite en 2021. Elle pourra être partagée lors d’une réunion du Bureau au 1er semestre 2021. Comme précédemment, plusieurs publications thématiques seront produites à partir du baromètre, au fil des mois à venir : focus thématique, focus sur certains publics (femmes, catégorie DEFM, etc).

      noter également que l’effectif de 4500 sondés (3000 dans le « grand public » - panel France métro, 1500 demandeurs d’emploi - fichier des allocataires, France métro et Outremers (sauf Mayotte)) signifie que la précision des estimations est environ deux fois plus forte que dans les sondages politiques de 1000 individus.

    • le graphique de l’analyse factorielle (ACM + CAH) est intéressant, l’interprétation des axes (non explicitée dans le document…) est assez évidente :
      • abscisses : droite-gauche
      • ordonnées : "proximité" au chômage (jamais pour soi ou un proche, proche actuellement au chômage, ayant connu précédemment, demandeur d’emploi)

      sans surprise l’axe politique décrit fort bien l’opposition entre assistanat et bouclier

    • Je me disais que ce serait intéressant de refaire ce sondage l’année prochaine, une fois qu’on sera bien enfoncé dans la crise qui nous tombe dessus et puis j’ai repensé à mon père, qui a été au chômage pendant fort longtemps et, quelque temps plus tard, après avoir retrouvé du travail, était capable de tenir un discours anti-chômeurs sans sourciller. Les bourgeois sont très forts pour foutre dans la tête des pauvres des idées de salopards.

    • cf. le à noter ci-dessus. Il figurait ailleurs, mais je l’ai mis à la suite de la synthèse …

      À noter
      Afin de mesurer l’évolution de l’opinion sur le chômage et les demandeurs d’emploi tout au long de la crise Covid-19 et quant à ses conséquences économiques, une 3ème vague du baromètre sera conduite en 2021. Elle pourra être partagée lors d’une réunion du Bureau au 1er semestre 2021.

  • Covid-19 : face au risque de rejet, Macron refuse d’imposer des mesures trop contraignantes
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2020/09/16/covid-19-face-au-risque-de-rejet-macron-refuse-d-imposer-des-mesures-trop-co

    En face de lui, le ministre de la santé, Olivier Véran, et le directeur général de la santé, Jérôme Salomon, venaient de plaider en faveur d’une fermeture des bars et des restaurants à Bordeaux et à Marseille, où l’évolution des contaminations est jugée « préoccupante ». Une proposition rejetée par le locataire de l’Elysée, soucieux de l’acceptabilité sociale de ces mesures, mais aussi d’en partager la responsabilité avec les élus locaux.

    « Macron est convaincu qu’il faut laisser les gens vivre, tout en protégeant les personnes fragiles. Il a viré sa cuti », décrypte un familier de la Macronie. « La cohérence de la politique gouvernementale, elle est simple : elle s’appelle vivre avec le virus », a affirmé, pour sa part, le premier ministre, Jean Castex, lors des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale, mardi 15 septembre.

    Laisser les gens vivre, tout en protégeant les plus fragiles ? Hum. On repart sur cette histoire d’immunité du troupeau ?

  • Commission d’enquête sur la gestion du Covid-19 : « Les défauts observés lors de la première vague perdurent »
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2020/09/15/commission-d-enquete-sur-la-gestion-du-covid-19-les-defauts-observes-lors-de

    On constate qu’un certain nombre de personnes auditionnées veulent redessiner a posteriori la cohérence de leurs décisions. Il y a clairement chez certains la volonté de ne pas dire, de ne pas être franc, de tenter d’échapper à ce devoir de loyauté dû au peuple.

    On ne peut pas avoir vécu une telle crise sanitaire, avec des modes de gestion n’ayant pas été satisfaisants, et avoir des responsables publics, aux niveaux les plus élevés qui n’assument pas leurs responsabilités et se renvoient la balle. C’est intolérable. Notre commission d’enquête n’est pas un tribunal mais chacun doit dire la vérité des faits.

    ça c’est pour #in_retrospect

    et pour le présent :

    il n’y a pas eu de concertation, ou alors réduite, et pas de débat, notamment avec les parents d’élèves. Comme toujours, on préfère imposer. Mais l’autoritarisme, en santé publique, ça ne marche pas.

  • A l’Elysée, la mue « républicaine » du macronisme [avec de l’ethos de droite, du Zemmour, du Valeurs actuelles, ndc]
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2020/09/14/a-l-elysee-la-mue-republicaine-du-macronisme_6052101_823448.html

    La ligne dite « régalienne » prend de plus en plus de poids à la présidence de la République. Avec un objectif : mettre Emmanuel Macron en position de reconquérir les classes populaires pour 2022.

    Une image léchée, impeccable. Entre les hauts murs du Panthéon, Emmanuel Macron écoute le chœur de l’armée française chanter La Marseillaise. Le chef de l’Etat vient de présider une cérémonie de naturalisation, prétexte à vanter la République comme un « bloc », fustiger « séparatisme » et repentance. Devenir français, c’est « aimer nos paysages, notre histoire, notre culture », clame-t-il ce 4 septembre, sa voix résonnant comme dans une église. « Le sacre de Reims et la Fête de la Fédération. On ne choisit jamais une part de France, on choisit la France. » D’un bloc, toujours. Quatre jours plus tard, à l’Elysée, deux conseillers se croisent dans les couloirs du palais. « Tu as vu, lance le premier au second, le discours a plu à Eric Zemmour, il a demandé sur CNews qui en était l’auteur ! »

    En coulisses, ce discours commémoratif – également salué par Jean-Pierre Chevènement ou l’ex-plume de Nicolas Sarkozy Camille Pascal – a été l’objet d’un jeu d’influences qui en dit long sur l’évolution du quinquennat depuis trois ans. Inspirée par le conseiller mémoire, Bruno Roger-Petit, et mise en musique par la plume du président, Jonathan Guémas, tous deux tenants d’une ligne dite « régalienne » à l’Elysée, cette harangue aux accents patriotes tranche singulièrement avec l’esprit de 2017, quand le candidat d’En marche !, qui affichait optimisme et modernité, reprochait à Manuel Valls sa rigidité. Mais, à deux ans de la présidentielle, il n’est plus temps de vanter la diversité ou de prôner une vision ouverte de la société. Plutôt d’opérer la mue « républicaine » du macronisme, en lançant une offensive sur la laïcité, le communautarisme ou la sécurité.

    Une fois n’est pas coutume, le discours du Panthéon n’a pas été relu par le conseiller spécial, Philippe Grangeon. Le fait est suffisamment rare pour être noté tant ce social-démocrate, qui fut l’un des principaux artisans de l’aventure En marche !, occupe un rôle central dans le dispositif présidentiel. Mais l’ancien dirigeant de la CFDT, 63 ans, a décidé de prendre sa retraite ; il quitte le palais le 15 septembre. Celui que ses adversaires dépeignent en « libéral », représentant de la « gauche américaine », prétendument éloigné d’une vision assimilationniste de la République, aurait-il contribué à changer la tonalité du texte s’il l’avait visé ? L’éminence grise, pour qui le social est la base de tout, aura en tout cas répété jusqu’au bout qu’à ses yeux le macronisme reconnaît et respecte les diversités du pays.

    Incarnation et verticalité

    Appartenant à la même mouvance sociale-démocrate, deux anciens stratèges du quinquennat précédent, l’ancien conseiller en communication de François Hollande, Gaspard Gantzer, et l’ex-plume de Manuel Valls, Benjamin Djiane, ont bien tenté, de leur côté, de peser sur ce discours de rentrée. Dans une note envoyée à l’Elysée, trois jours avant, ils ont plaidé pour une République ouverte et capable de reconnaître ses « erreurs lourdes » dans l’histoire. Mais c’est la ligne dure qui l’a emportée. D’aucuns pointent le doigt vers Bruno Roger-Petit pour désigner l’homme se cachant derrière cette orientation.

    Cet ancien journaliste, nommé porte-parole de l’Elysée en 2017, avait été écarté de son poste un an plus tard après une conférence de presse ratée pendant l’affaire Benalla, et nommé conseiller mémoire. Ses adversaires le pensaient mis au placard. Rival de l’ancienne plume Sylvain Fort, « BRP » a entretenu des relations tendues avec les « mormons », ces jeunes conseillers ayant accompagné Emmanuel Macron dans sa conquête du pouvoir, comme Ismaël Emelien ou Sibeth Ndiaye. Imprégnés des démocrates américains, ces derniers sont d’ardents défenseurs de l’horizontalité, du progressisme et de la « start-up nation », sur fond de dépolitisation.

    A l’inverse, Bruno Roger-Petit plaide pour l’enracinement dans l’histoire, l’incarnation et la verticalité, défendant une ligne « gaullo-mitterrandienne ». Pourfendeur de « l’identité heureuse » d’Alain Juppé, inspirateur de la formule « l’art d’être français », prononcée par le chef de l’Etat après l’incendie de Notre-Dame de Paris, l’ex-journaliste aime se référer à l’entretien accordé par M. Macron en 2015 à l’hebdomadaire Le 1, dans lequel il évoquait la figure du roi, dont « l’absence » continue de hanter la démocratie française. Le président se vante de maîtriser les codes de la droite culturelle (« J’ai un ethos de droite », confie-t-il à ses proches) afin de mieux la trianguler ; « BRP » se plaît à vouloir mettre en musique cette ambition, censée contribuer à désamorcer la menace populiste.

    Le conseiller – issu de la gauche et qui se défend d’avoir viré à droite – est ainsi l’officier traitant au palais des nouveaux hussards de la droite conservatrice, qui portent selon lui « une part de l’esprit français ». En mai, il s’est ainsi félicité qu’Emmanuel Macron appelle Eric Zemmour pour réconforter le polémiste, pris à partie par un homme dans la rue. Le conseiller mémoire aime également débattre et tester ses formules avec Geoffroy Lejeune, patron de la rédaction de l’hebdomadaire droitier Valeurs actuelles. « Un journal de punks », sourit-il.

    Les adversaires de « BRP » assurent que le conseiller n’appartient pas au dispositif stratégique du chef de l’Etat, et qu’il ne faudrait pas voir en lui un nouveau Patrick Buisson, l’omniprésent « mauvais génie » de Nicolas Sarkozy. Mais ses amis, qui le décrivent comme « truculent et cultivé », croient voir sa main derrière certains arbitrages présidentiels.

    « Je m’en fous des bourgeois »

    Au palais, la ligne « régalienne » compte d’autres soutiens, qui partagent avec M. Macron l’analyse d’une cassure entre les Français et leurs élites. Comme la plume du président Jonathan Guémas, ex-collaborateur de Gérard Collomb à Lyon, marqué par son passage place Beauvau, où il a été brutalement confronté aux questions d’insécurité et de communautarisme. Avec « BRP », le jeune normalien partage parfois la table du questeur de l’Assemblée nationale Florian Bachelier, qui convie les députés par fournées à venir écouter la bonne parole de ces deux émissaires de l’Elysée. L’ex-conseiller intérieur, Laurent Hottiaux, participait de la même mouvance avant sa nomination comme préfet des Hauts-de-Seine en août. Il a été remplacé à son poste par Frédéric Rose, un expert de la lutte contre l’islamisme. Enfin, le directeur du cabinet du chef de l’Etat, Patrick Strzoda, défend lui aussi une stratégie de reconquête des classes populaires à travers ces sujets. « Je m’en fous des bourgeois, ils voteront toujours pour nous ! », a-t-il un jour glissé à un visiteur.

    Hantés par le souvenir de Lionel Jospin, qui a trébuché sur la sécurité en 2002, ces stratèges regrettent que les questions d’identité et de sécurité restent un « impensé de la deuxième gauche ». « Le pays a besoin d’ordre et de justice », explique l’un d’eux. A leurs yeux, le costume présidentiel du « prince » habité par l’histoire colle davantage aux aspirations des Français que celui du « manageur » de la start-up nation, prétexte aux procès en « déracinement ». « La demande de retour de France s’est accentuée », assure « BRP » en privé, persuadé que les questions identitaires ont pris le pas sur l’économique et le social.
    La nomination de l’ancien conseiller de Sarkozy Jean Castex, « notre Pompidou cassoulet », sourit-on à l’Elysée, ainsi que celle de figures populaires, comme Roselyne Bachelot ou Eric Dupond-Moretti, à la place de ministres experts n’ayant jamais « imprimé », ont réjoui ces conseillers. Cette nouvelle équipe, pensent-ils, saura mieux parler au cœur de la droite que le juppéiste Edouard Philippe, méfiant face aux envolées identitaires. « C’est le gouvernement de la cause du peuple », jure l’un d’eux en paraphrasant le titre d’un livre de Patrick Buisson.
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    La lutte d’influence sur les sujets régaliens s’est manifestée début juillet, à l’occasion du remaniement. Le président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand, issu du Parti socialiste, s’est ainsi récrié face à la nomination attendue de Jean-Michel Blanquer au ministère de l’intérieur en raison de ses positions intransigeantes sur l’islam. L’affaire semblait pourtant scellée, M. Macron ayant proposé de vive voix au ministre de l’éducation ce transfert place Beauvau. Nommé à la place, le transfuge de la droite Gérald Darmanin, très écouté au palais, contribue depuis à modeler tout autant le visage du macronisme, au sortir d’un été où le ministre de l’intérieur a pourfendu l’« ensauvagement » de la société.
    Beaucoup, dans l’entourage de M. Macron, se disent persuadés que la prochaine présidentielle se jouera sur les questions régaliennes. Son ancien conseiller Sylvain Fort juge ainsi qu’il n’est plus temps de s’attacher à la question de l’émancipation, centrale lors de la campagne de 2017. « La France est anxieuse de l’insécurité, de son identité », estime l’ex-plume, qui craint une République en pleine « défaisance ». « “BRP” et d’autres veulent que Macron soit le candidat de la droite populaire, comme Sarkozy l’a été », analyse un familier de l’Elysée.

    Maintenir un équilibre

    L’influence grandissante de cette ligne se lit également en miroir des départs : la quasi-totalité des « historiques », promoteurs du progressisme, ont quitté l’Elysée. Après Philippe Grangeon, mi-septembre, la secrétaire générale adjointe, Anne de Bayser, qui porte une sensibilité sociale, devrait partir elle aussi ces prochains mois, dans le sillage de l’ex-communicant Joseph Zimet, nommé en août préfet de Haute-Marne. Ce dernier, proche de Philippe Grangeon, s’affrontait durement avec Bruno Roger-Petit sur les enjeux mémoriels.
    Soucieux de maintenir un équilibre entre des conseillers « venus de tous les horizons », M. Macron a nommé fin août un nouveau communicant, Clément Leonarduzzi, formé par l’ex-conseillère de Lionel Jospin Marie-France Lavarini, avant de faire la communication des Gracques, un think tank social-démocrate. Selon nos informations, le conseiller social de l’Elysée, Pierre-André Imbert, lui aussi issu de la gauche, devrait remplacer Anne de Bayser comme secrétaire général adjoint afin de rééquilibrer la balance.

    Sur le fond, le chef de l’Etat entend assortir son offensive sécuritaire d’annonces en matière d’égalité des chances. Mais dès le 11 novembre, le président devrait être de retour au Panthéon pour célébrer « ceux de 14 » à travers la figure de l’écrivain Maurice Genevoix, qui a porté dans ses livres la mémoire des combattants français de la première guerre mondiale. Une occasion de plus de se mettre en scène au milieu des hérauts de la République.

  • Christophe Castaner nouveau président du groupe LRM à l’Assemblée
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2020/09/10/christophe-castaner-nouveau-president-du-groupe-lrm-a-l-assemblee_6051674_82

    Christophe Castaner est le nouveau président du groupe La République en marche (LRM) à l’Assemblée nationale. L’ancien ministre de l’intérieur a recueilli 145 votes (54,72 %) contre 120 votes (45,28 %) pour sa rivale Aurore Bergé, députée des Yvelines, sur 273 suffrages exprimés, soit un taux de participation de 98,55 %, selon les chiffres communiqués par LRM à l’issue du second tour qui s’est déroulé à Amiens, lieu des journées parlementaires du groupe, jeudi 10 septembre.

    Si tu as le choix, pour diriger ton groupe parlementaire, entre Christophe Castaner et Aurore Bergé, franchement je te plains…

  • Le Monde annonçait dès ce matin son article hagiographique du jour, devenu depuis le sublime : Au Panthéon, Emmanuel Macron précise sa vision de la République
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2020/09/04/emmanuel-macron-celebre-la-republique-au-pantheon-pour-en-devoiler-sa-concep

    Et donc, le bulletin érémiste (je veux dire : de la REM) se fend d’un paragraphe d’introduction digne de Jaurès :

    Emmanuel Macron devait apporter, vendredi 4 septembre, une nouvelle touche à son tableau impressionniste. Celui d’un chef de l’Etat sans histoire politique qui esquisse depuis trois ans sa vision de la République, de la citoyenneté, de la laïcité, reprenant son travail par endroits, laissant des blancs à d’autres, quand certains (rares) pans de la fresque apparaissent, eux, figés pour de bon.

    Oui, sans déconner : « une nouvelle touche à son tableau impressionniste ». (Mon dieu mon dieu mon dieu…)

    Alors en fait, en guise de « tableau impressionniste » et de « vision de la République », tout ça pue le frelaté :
    https://www.lefigaro.fr/actualite-france/la-republique-n-admet-aucune-aventure-separatiste-declare-emmanuel-macron-2

    Le président a toutefois mis en garde : la République est « précaire » et est « toujours à protéger ». Il a pointé du doigt « ceux qui, souvent au nom d’un dieu, parfois avec l’aide de puissances étrangères, entendent imposer la loi d’un groupe ». « La République, parce qu’elle est indivisible, n’admet aucune aventure séparatiste », a affirmé Emmanuel Macron, rappelant qu’un projet de loi serait débattu à l’automne sur le sujet.

    Ah tiens donc, « un dieu », une « aventure séparatiste » ? Mais de quelle religion parle-t-il de manière aussi mystérieuse ? Quelle religion menace ainsi sa « vision de la République », sur les marches du Panthéon ?

    Le chef de l’État a notamment salué « les policiers, les gendarmes, les magistrats, les maires, toutes celles et ceux qui luttent contre la violence, contre le racisme et l’antisémitisme » et qui « jouent un rôle déterminant » dans la République. « Ceux qui s’en prennent à eux, doivent être lourdement condamnés », a réclamé le président alors que les violences se sont multipliées au cours de ces derniers mois.

    Oui, « les violences se sont multipliées », mais quand on parle des policiers, j’ai comme qui dirait l’impression que c’est avec une vue un peu borgne de la question…

    Enfin, sur le déboulonnement des statues, réclamé par plusieurs mouvances de l’antiracisme, Emmanuel Macron a répliqué que « La République ne déboulonne pas de statues ». « On choisit la France, on ne choisit pas une part de son histoire », a demandé le chef de l’État.

    Et aïe donc. Outre exiger que l’on remette en place les statues de Pétain, j’aimerais bien savoir ce que c’est que cette histoire de « on choisit la France »… C’est quoi, c’est genre « la France, on l’aime ou on la quitte ? » Parce que ceux qui gueulent contre les statuts de négriers sont forcément d’origine pas-de-chez-nous ? (Moi j’ai choisi que dalle, je suis né là, et je peux te dire que la critique des statues d’entrecouillistes racistes, je comprends très bien.)

    Bon, bref, le Monde t’annonce une grandiose vision de la République, du chéfissime qui t’affine l’idéal républicain, et au final on a une parodie des Mégret gèrent la ville : les narabes, les narabes, les narabes !