un arrêté interdit aux associations de distribuer de la nourriture aux migrants, les…

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  • Calais : sur instruction de Gérald Darmanin, le préfet interdit la distribution de repas aux migrants par les associations non-mandatées
    https://www.lavoixdunord.fr/863431/article/2020-09-10/migrants-le-ministre-interdit-la-distribution-des-repas-par-les-associa

    Ce jeudi en fin de journée, la maire de Calais Natacha Bouchart était reçue par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, place Beauvau, à Paris. Parmi les annonces du ministre, celle de ne plus autoriser les distributions de repas par les associations.

    Éric Dauchart | 10/09/2020

    • Après une heure et quart d’entretien avec le ministre nordiste, la maire a obtenu plusieurs avancées. Parmi elles la rédaction d’un arrêté préfectoral qui interdit la distribution de repas sauvages par les associations. Seules resteront autorisées celles de la Vie Active, financées par l’État. « Cela concerne un périmètre assez large qui va de la Mi-Voix (NDLR : centre commercial Carrefour) au Fort-Nieulay, en passant par le quai de la Moselle, la gare, le Minck… Le ministre s’est engagé à ce que l’on conserve une bonne tenue du centre-ville », note Natacha Bouchart.

      Par bonne tenue du centre-ville de Calais, le p’tit facho de l’intérieur veut dire qu’il faut avoir le bon dress code (avec un masque) pour faire son shopping.

    • comment oser ce terme de « repas sauvages » aux relents militaires racistes, ne pas énoncer plutôt « repas libres et ouverts » ou « repas solidaires », dire « repas sauvages » comme si il y avait à l’opposé des « repas civilisés ». Et c’est corroboré par le « bonne tenue du centre-ville » qui suit.
      Interdire à des personnes de recevoir un repas ce n’est pas être civilisé, c’est de la #barbarie.

      #journalisme_de_prefecture

    • Et faire croire que c’est pour des raisons sanitaires est mensonger :

      À Calais, Gérald Darmanin interdit la distribution de nourriture aux migrants
      https://www.ladepeche.fr/2020/09/12/a-calais-gerald-darmanin-interdit-la-distribution-de-nourriture-aux-migran

      Une décision fustigée par les associations

      Quatre distributions quotidiennes de repas seront toujours assurées par l’association La Vie Active selon la préfecture. L’État aurait par ailleurs mis à disposition 38 robinets d’eau dont 22 accessibles 7 jours sur 7. “L’ensemble des prestations assurées permet d’apporter aux personnes migrantes des prestations humanitaires suffisantes au regard des besoins de cette population notamment alimentaires” a estimé la préfecture.

      Des prestations jugées insuffisantes par beaucoup d’associations qui ont critiqué la décision des autorités : "Il y a un prétexte sanitaire mais aux distributions de La Vie Active (l’association mandatée par l’Etat), c’est pareil, les gens sont les uns sur les autres", a fustigé François Guennoc, vice-président de l’Auberge des migrants interrogé par l’AFP. L’Auberge des migrants dit assurer la distribution de 200 à 300 repas chaque jour en centre-ville et plusieurs centaines dans d’autres points de la ville. "Si l’Etat veut entasser les gens autour de l’hôpital (site de distribution de La Vie Active) où il y a déjà 700 personnes, il prend ses responsabilités, mais on va arriver à une situation pire que précédemment", a déclaré François Guennoc.

    • https://seenthis.net/messages/875983

      [...« Les arguments avancés sont totalement exagérés, on ne va pas laisser passer ça ! Quand on laisse des gens vivrent dans la rue, il est évident que les distanciations sociales ne peuvent être respectées », ajoute Antoine Nehr. Pour François Guennoc, cette mesure est contre-productive. « Des milliers de migrants vont s’entasser aux distributions de la Vie active, donc les mesures de distanciation ne pourront pas être appliquées », pense le militant. Selon les associations, environ 1 400 migrants sont actuellement présents à Calais...]

    • Un arrêté préfectoral indigne contre les actions de solidarité à Calais

      Communiqué LDH - 14.09.2020
      https://www.ldh-france.org/un-arrete-prefectoral-indigne-contre-les-actions-de-solidarite-a-calais

      Le ministre de l’Intérieur, pour la deuxième fois en visite à Calais depuis sa nomination, vient d’autoriser le préfet à prendre un arrêté restreignant les distributions alimentaires au centre de Calais à une seule association agréée par l’Etat, en dépit des besoins importants insatisfaits.

      Il cède ainsi aux pressions de la maire, Nathalie Bouchart, dans son travail de sape des actions humanitaires des associations et qui vise à réduire les droits fondamentaux des exilés qui cherchent désespérément à rejoindre le plus souvent famille et proches outre-manche.

      Aujourd’hui, alors que la situation reste dramatique, ces associations de terrain sont accusées de « créer des nuisances », d’organiser « des distributions de repas de façon totalement anarchique » « caractérisées par le non-respect des mesures de distanciation sociale dans le cadre de la lutte contre la Covid-19 ». (...)

    • Pour faire disparaître les migrant·es... il suffit de les affamer.
      https://www.gisti.org/spip.php?article6472
      « Il est interdit toute distribution gratuite de boissons et denrées alimentaires dans les rues listées ci-dessous [du centre-ville de Calais] pour mettre fin aux troubles à l’ordre public et limiter les risques sanitaires liés à des rassemblements non déclarés », a décidé le préfet du Pas-de-Calais par un arrêté longuement motivé publié le 10 septembre [1].
      https://www.gisti.org/IMG/pdf/arrete_2020-09-11.pdf

      Pour favoriser une meilleure compréhension de cet arrêté, nos associations en ont réalisé une réécriture, débarrassée des faux-semblants du langage bureaucratique.

      CABINET DU PRÉFET

      DIRECTION DES SÉCURITÉS - BUREAU DE LA RÉGLEMENTATION DE SÉCURITÉ

      Considérant que l’Europe et ses États membres mènent une politique visant à maintenir à distance respectable de leurs frontières les personnes qui tentent de fuir les guerres, persécutions et autres calamités provoquées par les élites politiques, économiques et financières ;

      Considérant que la présence persistante dans le centre ville de Calais de personnes que leur aspect désigne comme étrangères et totalement démunies met en évidence l’inhumanité de cette politique et constitue en conséquence une nuisance insupportable ;

      Considérant que la présence de ces exilé·es à proximité de la frontière franco-britannique accroît d’autant cette nuisance que, selon des sources bien informées, confronté aux pressions du Royaume-Uni en faveur d’un accord visant à renvoyer tous les migrant-es en provenance de France, le ministère de l’intérieur fait valoir que "si on accepte ça, on deviendra la poubelle des Anglais » [2] ;

      Considérant que les actions déterminées menées jusqu’à ce jour pour soustraire ces personnes aux regards de la population et les dissuader se rassembler sur le territoire de la commune et, si possible, du département, voire du territoire national, n’ont pas encore parfaitement atteint leur but ;

      Considérant notamment que si les destructions quotidiennes de campements, tentes et cabanes de même que les opérations policières de harcèlement et de dispersion ont largement contribué à réduire significativement leur visibilité, nombre d’entre elles s’obstinent pourtant à apparaître à la vue de tou·tes et ce, à toutes heures du jour ;

      Considérant que doit en conséquence être empêchée toute réunion de personnes paraissant étrangères et démunies ainsi que toute action favorisant ces réunions, notamment les points de fixation créés pour assurer la satisfaction de leurs besoins élémentaires ;

      Considérant que des associations subversives persévèrent à distribuer quotidiennement la nourriture dont ces personnes manquent et que, révélant les carences de la commune et de l’État, elles discréditent ainsi leur action ;

      Considérant que par une ordonnance du 22 mars 2017, le tribunal administratif de Lille avait certes sanctionné les décisions précédemment prises par la maire de Calais visant à interdire ces distributions en violation de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’Homme ;

      Mais considérant qu’après concertation entre la maire de Calais et le ministre de l’intérieur, il est apparu nécessaire, pour assurer l’éradication définitive des points de fixation, de passer outre cette décision de justice et, la police étant étatisée sur la commune de Calais, que soit pris un arrêté, préfectoral cette fois, réitérant les décisions interdisant la distribution de nourriture aux personnes étrangères qui en ont besoin ;

      Considérant que la pandémie de Covid 19 constitue dès lors l’occasion inespérée de fonder un tel arrêté sur les risques de propagation du virus, peu important que ces risques ne puissent être majorés par la réunion de personnes déjà en situation de proximité permanente et au demeurant parfaitement informées des mesures de distanciation à prendre ;

      Considérant en conséquence que cet arrêté doit être pris et ainsi motivé, quand bien même cette motivation apparaîtra pour ce qu’elle est : un prétexte ;

      Arrête

      Article 1er : Il est interdit aux personnes étrangères exilées et migrantes de se nourrir et, par voie de conséquence, à toute personne ou association de leur procurer de la nourriture ;

      Dans le prolongement de cet exercice de réécriture, nos associations appellent chacun·e à œuvrer pour que, sans délais, soient mises en œuvre des politiques tournant définitivement le dos à ces dérives nauséabondes et fondées sur le principe de la liberté de circulation et d’installation.
      Le 17 septembre 2020

      #gisti

      https://seenthis.net/messages/876342