Emmanuelle Wargon annonce un projet de loi pour « avoir une réponse plus rapide »

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  • Squatteurs : Emmanuelle Wargon annonce un projet de loi pour « avoir une réponse plus rapide »
    https://www.rtl.fr/actu/debats-societe/squatteurs-emmanuel-wargon-annonce-un-projet-de-loi-pour-avoir-une-reponse-plus-

    L’histoire des retraités qui avaient trouvé des squatteurs dans leur résidence des Alpes-Maritimes a ému l’opinion publique et soulevé la difficulté des propriétaires à pouvoir expulser des squatteurs de leurs résidences principale ou secondaire. Pour répondre à cette problématique, Emmanuelle Wargon a annoncé sur RTL qu’un projet de loi accélérant les procédures d’expulsion allait être déposé mercredi 16 septembre à l’Assemblée nationale. 

    « Un amendement va être déposé pour lutter contre les squatteurs. Il permettra des procédures accélérées », a annoncé la ministre déléguée au Logement. « Je soutiens cet amendement », a-t-elle assuré. Il va « permettre d’avoir des solutions très rapides pour toutes les personnes qui sont confrontées à un squatteur », affirme-t-elle. 

    Ainsi, la nouvelle procédure sera simple pour les propriétaires ou locataires légaux. Après constatation du squat, il leur faudra déposer une plainte auprès du préfet en prouvant qu’ils sont les occupants légaux des lieux. Le #préfet devra alors répondre à la demande sous 48 heures. Ensuite, le représentant de l’État informera les squatteurs. 

    « Le préfet donnera 24 heures aux squatteurs pour quitter les lieux, qu’il s’agisse d’une résidence principale ou secondaire », détaille Emmanuel Wargon. Passé ce délai, le préfet pourra demander l’intervention de la force publique. 

    Emmanuelle Wargon indique également que la discussion est ouverte concernant une éventuelle révision des peines encourues par les squatteurs. Éric Ciotti, élu des Alpes-Maritimes, souhaite déposer un amendement afin de fixer la peine à 3 ans de prison.

    #squats #logement #justice

    • Dans ASAP, un amendement autoriserait des expulsions de squats sans jugement, sur simple décision préfectorale
      https://paris-luttes.info/appel-a-mobilisations-le-29-14327

      Le 28 septembre, sera discutée à l’Assemblée Nationale la loi dite ASAP. Cette loi augmente le pouvoir de décisions des préfets.

      Dans celle-ci a été glissé un amendement anti-squat, pur produit médiatique qui surfe sur le dernier fait divers qui a concerné des squatteurs.
      À la fin du mois d’août, un couple de retraités lyonnais apprend que leur résidence secondaire près de Cannes est occupée par une famille.
      Pourquoi ce fait divers devient-il le feuilleton estival, sur lequel tout le monde est sommé de prendre position ? Toujours est-il que les médias se succèdent en témoignages poignants et compatissants avec cette prétendue « mise-à-la-rue » des propriétaires, victimes non seulement des squatteurs, mais surtout de lois jugées trop laxistes et de procédures trop longues. Le buzz est lancé et d’autres quotidiens régionaux apportent leur lot de faits divers en se lançant dans une course aux clics.

      Le gouvernement se saisit du sujet à bras-le-corps. L’occasion était trop belle : il met en scène sa réaction avec populisme en prétendant répondre aux besoins d’une opinion publique façonnée par les médias. L’occasion était facile : il profite d’une loi déjà fourre-tout, pour y glisser un amendement répressif.
      Déjà, en 2015, suite au fait divers dit « Maryvonne » qui concernait un autre squat, une loi avait été spécialement créée pour rendre l’occupation du domicile d’autrui passible d’un an de prison et d’une amende de 15.000€.
      La répression des squats était en marche, mais elle ne concernait que l’occupation de domiciles.

      Le nouvel amendement de la loi prévoit d’étendre cette peine aux résidences secondaires et "occasionnelles", transformant n’importe quel bâtiment vide en possible domicile du propriétaire.
      L’effet de ce nouvel amendement sera de permettre une procédure similaire pour pratiquement tous les cas d’occupation : il n’y aura plus de passage au tribunal pour les occupants, mais uniquement une décision suspendue au bon vouloir du préfet.
      Cette décision naît du mythe que les procédures judiciaires sont longues pour le propriétaire, ce qui est tout à fait faux : en moyenne, les procédures d’expulsion durent « 34,7 jours ». Ce nombre inclut les affaires de loyers impayés, les procédures qui concernent les squats tombent à « 23,5 jours » [1]. On est très loin de procédures qui dureraient des mois ou même des années. Et pour les rares cas d’occupations d’un domicile principal, cela est résolu en une poignée de jours.

      Au nom de ces prétendues procédures trop longues, l’amendement prévoit donc tout simplement de se passer du juge. Plus d’avocat, de défense ou de plaidoyer.
      La justice n’était jamais clémente, mais au moins les squatteurs pouvaient faire entendre leur voix et organiser leur défense.
      Maintenant, une simple décision du préfet rendue en 48 heures maximum autorisera l’expulsion.
      Le nombre de logements vacants atteint les 10% dans le parc immobilier, mais cet amendement veut faciliter la répression et l’expulsion de ces lieux abandonnés que les squatteurs font revivre.

      Le vote semble se dérouler dans un imaginaire bien loin de la réalité. « Ce soir, si vous rentrez chez vous et des squatteurs s’y sont installés vous faites quoi ? » demandait un journaliste à la ministre du Logement. Voilà les squatteurs présentés comme un problème de salubrité. « Ce soir, si vous rentrez chez vous et des cafards s’y sont installés vous faîtes quoi ? », grand ménage ou gazage ?
      L’avis ou les vies des squatteurs n’ont leur place ni dans les articles des médias ni, évidemment, dans les préoccupations du gouvernement. C’est une nuisance, comment la gérer ?
      En s’installant dans les interstices délaissés par les politiques de la ville, les squatteurs sont vus comme des parasites. Qu’ils se fassent discrets, demandent un logement ou revendiquent le fait de vivre dans les marges, les squatteurs restent toujours perçus comme un problème.
      Et puisqu’ils consomment peu et ne votent pas, qui les défendra ?
      Considérés comme des étrangers, des anarchistes ou des vagabonds, ils ne constituent pas un électorat intéressant. Il est donc peu probable que les députés aillent à rebours de cette vague médiatique, et c’est dans le plus grand silence que cet amendement s’apprête à être adopté.

      Pour nous défendre nous-mêmes, nous appelons à des mobilisations le mardi 29 septembre 2020,

      devant l’Assemblée Nationale, les Préfectures départementales ou où bon vous semblera !

      Signé : Un collectif de squatteur.euses amiénois