• Gauthier Roussilhe | Explications sur l’empreinte environnementale du secteur numérique
    https://gauthierroussilhe.com/post/explication-empreinte.html

    Par Gauthier Roussilhe

    L’empreinte environnementale du secteur numérique fait toujours l’objet de nombreux débats en France et en Europe. Du fait du manque de connaissances en sciences environnementales appliquées au secteur numérique, de nombreuses choses sont publiées et répétées sans être confrontées aux recherches récentes et vérifiées. À ce titre, j’ai regroupé les questions courantes qui parcourent le débat public pour y répondre de façon courte. Pour chaque question je propose aussi une réponse longue, argumentée et basée sur les connaissances scientifiques vérifiées les plus récentes.

    #Numérique #Empreinte_carbone #Ecologie_numerique

    • Comme pour beaucoup de documents de ce genre, la majeure partie est consacrée à la consommation d’énergie et aux GES (pour une fois en insistant plus qu’ailleurs sur la partie fabrication). Alors que le numérique c’est plein d’autres pollutions, l’industrie minière, l’accaparement de terres, d’eau, des pollutions chimiques aussi bien en amont, qu’en aval pour la fin de vie (dont il s’accorde à dire qu’il y a très peu d’études là dessus, c’est pratique) avec les cimetières de machines et composants dans d’autres pays lointains, et d’énormes problèmes sociaux et de (non) droits humains.

      L’environnement c’est aussi les êtres humains qui y vivent.

      Selon l’adage NIMBY (pas chez oim), si on faisait chez nous ne serait-ce que le quart de ce qu’on s’approprie ailleurs pour fabriquer (et jeter ensuite) les internets, les mobiles, etc, la population péterait un câble et refuserait ou bien il faudrait se transformer en pays encore plus autoritaire pour l’obliger, et on détruirait irrémédiablement tous les différents territoires et paysages (ce qui est déjà le cas deci delà, cf les enquêtes de PMO et d’autres sur la french silicon valley grenobloise).

      Sur la #5G sinon aussi :
      https://gauthierroussilhe.com/pdf/5G-Juillet2020.pdf

    • Très intéressant car il s’attaque à une notion souvent
      mise en avant par les technophiles, celle comme quoi le numérique
      permettrait de diminuer l’empreinte écologique d’autres
      activités. L’article explique bien les pièges et les limites de ce
      discours. J’ai bien aimé l’exemple des télécoms qui s’attribuent 100 %
      de l’économie environnementale (supposée…) du numérique, alor que les fabricants de matériels pourraient en dire autant. Et il parle
      beaucoup des usages, en notant par exemple que le télé-enseignement, ce n’est pas la même chose que l’enseignement en présentiel et qu’il ne faut donc pas seulement regarder l’économie environnementale (supposée…) mais voir si on a vraiment le même service.

  • « Ce rapport retrace l’ensemble des problématiques économiques, énergétiques, foncières, sanitaires, d’usages et géopolitiques autour de la 5G. » Bon, en pratique, c’est unilatéral, côté anti-5G mais c’est plutôt raisonnable (par exemple au chapitre de la santé, il ne mentionne pas les maladies imaginaires comme l’électrosensibilité) et c’est plein de faits et de références donc ça sera utile à tout le monde.

    https://gauthierroussilhe.com/fr/projects/controverse-de-la-5g

    Parmi les principales faiblesses, je vois surtout, au chapitre sur l’usage, la vision très étroite comme quoi on doit décider ou pas de déployer une technologie d’infrastructure en fonction des usages prévus. Mais ce n’est pas comme cela que marche l’innovation. C’est une fois que l’infrastructure est disponible que les utilisateurs trouvent les usages. Avec son raisonnement, on n’aurait jamais déployé Internet, dont le principal usage prévu était seulement de se « loguer » sur des ordinateurs distants.

    Comme beaucoup d’anti-5G, il annexe parfois sous l’étiquette 5G des techniques qui ne sont pas réellement dépendantes de la 5G. La vidéosurveillance, par exemple, existe depuis longtemps, et n’a pas besoin de la 5G (tout comme les objets connectés).

    • Ce n’est pas parce qu’une technologie n’a pas obligatoirement besoin d’une autre, qu’après cette deuxième en place ça ne va pas augmenter drastiquement l’utilisation de la première (parce que plus disponible, plus modulaire, plus de débit, plus de ceci ou de cela). Donc ce serait aussi un peu fallacieux de dire inversement que ce n’est pas lié.