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  • Usbek & Rica - Pourquoi de plus en plus de jeunes Chinois se rendent à leur bureau en pyjama
    https://usbeketrica.com/fr/article/pourquoi-de-plus-en-plus-de-jeunes-chinois-se-rendent-a-leur-bureau-en-

    Candise Lin, une créatrice de contenus spécialisée dans l’analyse des tendances culturelles en Chine, y voit la preuve que les jeunes générations locales ne consentent plus à faire des efforts au-delà du raisonnable, surtout pour « un travail de merde et un salaire misérable ». « Pour beaucoup, c’est une sorte de protestation silencieuse contre leur épuisement et la perdition de leurs âmes au quotidien », analyse-t-elle, témoignages à l’appui. Il faut dire que le marché du travail chinois affiche des difficultés croissantes depuis quelques années, le taux de chômage des 16–24 ans s’établissant actuellement à 14,9 %. « Même pour ceux qui décrochent un emploi, les ennuis ne s’arrêtent pas là : les employeurs chinois sont connus pour exiger un investissement (…) épuisant », souligne Business Insider.

  • Usbek & Rica - Le Problème à trois corps : le roman de Liu Cixin parle-t-il vraiment de la vision chinoise du futur ?
    https://usbeketrica.com/fr/article/le-probleme-a-trois-corps-le-roman-de-liu-cixin-est-il-vraiment-adaptab

    Le Problème à trois corps, best-seller de l’auteur de science-fiction chinois Liu Cixin, a débarqué jeudi 21 mars sur Netflix. Une première saison en huit épisodes, pilotée par les showrunners de Game of Thrones. L’occasion de discuter avec le traducteur français de la trilogie, Gwennaël Gaffric, de SF chinoise.

  • Usbek & Rica - Détournement, droit d’auteur… 5 outils pour embrouiller les IA
    https://usbeketrica.com/fr/article/detournement-droit-d-auteur-5-outils-pour-embrouiller-les-ia

    « ChatGPT n’est qu’une version très poussée et à très grande échelle de tout ce qu’on sait faire depuis longtemps en termes d’apprentissage automatique. » Ainsi l’historien américain Fred Turner, auteur de plusieurs études primées sur l’impact des nouvelles technologies sur la culture américaine, résume-t-il dans nos colonnes son scepticisme face à l’emballement médiatique autour de l’intelligence artificielle.

    Il n’empêche : comme Fred Turner le reconnaît lui-même, l’émergence de ChatGPT, Dall-E et autres MidJourney achève de nous faire basculer dans un monde où cette « très grande échelle » change à peu près tout, notamment du point de vue de la création.

    Articles écrits par des robots, illustrations générées par quelques lignes de code… Derrière ces prouesses apparentes, on retrouve des algorithmes d’apprentissage automatique, bâtis à partir d’immenses bases de données en ligne plutôt banales, pas toujours protégées… et donc potentiellement faillibles. Pour envoyer balader ces systèmes, faire valoir leurs droits ou tout simplement sécuriser leurs données, certains ingénieurs bâtissent depuis quelques mois des outils en tout genre, du site amateur au logiciel professionnel. Nous en avons recensé cinq.

    #Fred_Turner #Intelligence_artificielle

  • Usbek & Rica - « Les riches nous imposent une société de #pornopulence »

    J’aime bien (non) ce nouveau mot dièse.
    https://usbeketrica.com/fr/article/les-riches-nous-imposent-une-societe-de-pornopulence

    Mégayachts, îles artificielles, bitcoin, fusées, soirées arrosées… Les mille visages de la #richesse s’étalent chaque jour en Une de l’actualité, sur les réseaux sociaux et, surtout, dans notre inconscient collectif. Résultat  ? Pour la sociologue et professeure à l’université d’Ottawa, « bernés par les prestidigitations des ultra-riches, nous les regardons, stupéfaits, dilapider les ressources de la planète » tandis que les #inégalités demeurent.

    D’où le titre de son nouvel essai en forme de pamphlet sans concession, à paraître ce 22 août aux éditions Lux : La société de provocation – Essai sur l’#obscénité des riches. Une référence explicite au roman Chien blanc de Romain Gary, dans lequel l’ancien résistant fustige « cet ordre social où l’exhibitionnisme de la richesse érige en vertu la démesure et le luxe ostentatoire tout en privant une part de plus en plus large de la population des moyens de satisfaire ses besoins réels ». De passage à Paris, Dahlia Namian a répondu à nos questions.

  • Usbek & Rica - Twitter est mort, réinventons-le !
    https://usbeketrica.com/fr/article/twitter-est-mort-reinventons-le

    Par Dominique Boullier

    Sans que personne ne l’ait décidé, puisqu’aucune autorité réelle ne gouverne l’espace numérique, ces plateformes privées sont en effet devenues en quinze ans les architectures clés de notre vie publique grâce au laisser-faire des Etats : ils les ont traitées comme des hébergeurs (selon la section 230 du Decency Act américain de 1996) alors qu’elles ont une politique éditoriale. Ils les ont laissé exploiter les données personnelles des utilisateurs jusqu’à la mise en œuvre du RGPD. Et ils ont accepté leur modèle économique de prédation puisque la publicité (dont l’efficacité n’est jamais montrée au point de devenir une bulle (Hwang, 2020, Boullier, 2020)) est facturée par des enchères opaques et engendre des revenus colossaux qui échappent largement à l’impôt.

    Musk remet tout à plat au point de détruire toutes les qualités de l’application Twitter, dans un geste de disruption sadique que l’on retrouve dans toute la culture libertarienne californienne, exportée partout depuis : dans ces passages à l’acte, on jouit de la souffrance et de la désorientation des tenants des avantages acquis et des rentes, sans se préoccuper des conséquences de ces attaques ni de leur valeur juridique, comme l’a si bien fait Travis Kalanick, le PDG d’Uber, reçu complaisamment en France. De plus, tous les réseaux sociaux vivent un moment de révision stratégique pour prendre une position dominante en se copiant les uns les autres (par exemple, Meta avec le métavers et Threads). Les autorités de régulation doivent donc en profiter pour rebattre les cartes, dans la lignée des menaces, certes très ciblées, du commissaire européen Thierry Breton.

    Mais après tout, diront d’autres, c’est la conséquence d’une propriété privée de moyens d’information, pourtant utiles à la vie publique, sans aucun contre-pouvoir. La viralité et l’engagement qui sont au cœur de Twitter (grâce aux messages courts, aux hashtags et au bouton Retweet) favorisent tous les contenus qui font réagir au détriment des contributions plus complexes ou nuancées. Et ce « réchauffement médiatique », comme je l’ai appelé dans mon ouvrage Comment sortir de l’emprise des réseaux sociaux (Le Passeur, 2020) a intoxiqué tout notre système d’informations et notre espace public, au point d’accentuer la polarisation et de favoriser les fake news.

    Bifurcation générale  ?

    Le moment est propice car tout un public va chercher où se reconnecter. L’heure de la bifurcation a sonné : soit vers une application spéculative à monétisation totale, soit vers une application de débat public, vivable, modérée, coopérative. Les pouvoirs publics peuvent aussi jouer leur rôle pour préserver les conditions du pluralisme et ne pas laisser Meta et X formater malgré nous notre espace public.

    Comment  ? Avec des régulations plus strictes, qui exigent des plateformes les mêmes responsabilités que les média. En démantelant les énormes oligopoles de ce secteur. En retirant tous les comptes publics présents sur Twitter/X, y compris ceux de tous les élus. Enfin et surtout, en soutenant les initiatives ouvertes alternatives, qui préserveraient, du point de vue libéral même, la sacro-sainte concurrence.

    Car ce sont les communautés d’intérêt des utilisateurs et des citoyens qui doivent faire le reste. Le cahier des charges d’un « Twitter social » réinventé est assez simple : open source, absence totale de publicité, abonnements payants très peu coûteux (et aide si nécessaire à l’abonnement), certifications des identités via des méthodes analogues à celle de Tim Berners-Lee met en place à travers son projet Solid garantissant l’anonymat, suppression de tous les vanity metrics (tous les calculs de scores de like ou et de retweet qui engendrent excitation et formatage standard), limitation du nombre quotidien de tweets, et de retweets (pour obliger l’utilisateur à sélectionner et à hiérarchiser l’information et pour ralentir les propagations), fil chronologique, accès aux données pour les chercheurs avec obligation de publications ouvertes, etc.

    #Médias_sociaux #Reinvention

  • Usbek & Rica - Pourquoi les jeunes se détournent de l’alcool
    https://usbeketrica.com/fr/article/pourquoi-les-jeunes-se-detournent-de-l-alcool


    Pour une fois qu’on tient une (presque) bonne nouvelle.

    À plus long terme, le bilan est encore plus net : entre 1960 et 2018, la consommation de boissons alcoolisées a été divisée par plus de deux en France, selon l’INSEE (Institut national de la statistique et des études économiques). Un Français buvait en moyenne 200 litres d’alcool par an il y a soixante ans, il n’en boit plus que 80 litres aujourd’hui. Et malgré un affaissement particulièrement marqué entre les années 1960 et la fin des années 1990, la tendance perdure encore de nos jours : entre 2010 et 2018, la consommation annuelle de boissons alcoolisées a une nouvelle fois diminué de 4 litres par personne.

    Comment expliquer cette tendance de fond  ? Chez les plus jeunes, le contexte de crise sanitaire des années 2020 aurait surtout prolongé un glissement déjà à l’œuvre depuis plusieurs années. Explications de l’épidémiologiste Maria Melchior, directrice de recherche à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) : « Chez les ados, l’alcool reste une consommation festive, de groupe. La pandémie a mis un frein à ces activités mais, plus globalement, le temps passé devant les écrans augmente depuis les années 2010, ce qui bouleverse les modes de sociabilité. » Les rencontres, qu’elles soient amicales ou amoureuses, ne se feraient ainsi « plus seulement autour d’un verre, mais aussi en ligne, sur les réseaux sociaux, ce qui n’est pas propice à la consommation », selon la scientifique.

    • Une limite ici, c’est que l’article indique clairement que c’est une tendance longue depuis les années 60, mais ne semble s’intéresser qu’aux causes chez les adolescents d’aujourd’hui, avec une place possiblement disproportionnée de phénomènes ultra récents (metoo, écrans…).

      Or je crois par exemple me souvenir qu’on avait déjà constaté, genre dans les années 90 ou début 2000, que la seule tranche d’âge qui consommait de l’alcool tous les jours pendant les repas, c’étaient les retraités. Déjà dans notre génération (qui n’avait ni metoo, ni de socialisation sur le Web, ni de confinements, ni d’image de soi sur instagram…), c’était déjà un usage qui avait totalement disparu.

    • Est-ce qu’il ne faut pas aussi mettre en rapport les courbes de consommation d’autres drogues, y compris souvent sociale : cannabis, cocaïne en soirée, ainsi que l’augmentation des antidépresseurs pour la conso tout seul en mode tristesse (au lieu de se bourrer la gueule chez soi), et aussi de la codaïne les trucs opiacés, qui se consomme seul et en social aussi (mélangé à moins d’alcool en quantité et ça pète quand même, ou à des trucs genre redbull).

      Je ne sais pas ce que ça donnera comme résultat, mais faut quand même les mettre en regard, et pas voir la consommation d’alcool seule, comme si ça pouvait pas être déporté sur d’autres choses.

  • Usbek & Rica - YouTube n’est-il vraiment qu’une machine à clics ?
    https://usbeketrica.com/fr/article/youtube-n-est-il-vraiment-qu-une-machine-a-clics

    Entre héritage de la télévision et agrégation de « formes nouvelles », les universitaires Yvette Assilaméhou-Kunz et Franck Rebillard consacrent un ouvrage dense et éclairant à YouTube et à ses contradictions.

    les universitaires Yvette Assilaméhou-Kunz et Franck Rebillard ont publié au début de l’année un ouvrage dense et éclairant qu’on ne saurait trop vous recommander : La Machine YouTube - Contradictions d’une plateforme d’expression (C&F éditions).

    Dans un premier chapitre accessible, Franck Rebillard détaille notamment la variété de formats aujourd’hui à l’œuvre sur la plateforme. Loin de l’image figée des facecams d’antan, le professeur en sciences de l’information et de la communication pointe une relative diversité dans l’offre proposée, des clips de musique aux tutoriels amateurs en passant par ce qu’il convient désormais d’appeler des contenus professionnels, eux-mêmes divisés en plusieurs catégories (d’un côté des chaînes traditionnelles ayant réussi leur mue, à l’image d’Arte  ; de l’autre des vidéastes devenus chefs d’entreprise, comme Squeezie ou HugoDécrypte côté français).

    Diversité que viennent cependant mettre à mal les algorithmes de la plateforme, dirigés vers une « maximisation des revenus publicitaires » et une « logique de capitalisation des données », l’onglet « Tendances » étant l’incarnation idéale-typique de ces deux principes.

    Suivent ensuite une série de chapitres consacrés aux « dynamiques d’expression », dont celui consacré à la « réception du travail des vidéastes engagés » s’avère sans doute le plus intéressant. À travers une série d’entretiens avec des abonnés du vidéaste marxiste Usul, le doctorant Raphaël Lupovici démontre ainsi que l’apport de connaissances théoriques via YouTube permet à certains (jeunes) citoyens de « comprendre pourquoi les médias traditionnels ne sont pas à la hauteur de leurs attentes ».

    #YouTube #Machine_YouTube #Franck_Rebillard #Yvette_Assilaméhou-Kunz

  • Usbek & Rica - « Face à l’urgence climatique, il va être de plus en plus difficile de créer des méchants “éco-terroristes” »
    https://usbeketrica.com/fr/article/dans-la-pop-culture-les-soi-disant-eco-terroristes-sont-des-heros

    Et si les méchants avaient raison  ? Entretien avec le youtubeur Benjamin Patinaud, alias Bolchegeek, dont le premier livre Le syndrome Magneto (éditions Au Diable Vauvert) s’intéresse aux ambiguïtés des plus célèbres antagonistes de la culture populaire.

    #Cinéma #Personnage

  • Usbek & Rica - « La Constitution française est maltraitée par le Conseil constitutionnel »
    https://usbeketrica.com/fr/article/la-constitution-reste-un-texte-sous-investi-par-les-intellectuels

    Le Conseil constitutionnel est chargé de vérifier que les lois adoptées par le Parlement, le plus souvent à l’initiative et sous la direction du gouvernement, sont conformes à la Constitution. Pour rappel, celle-ci est composée d’un texte constitutionnel adopté en 1958, mais aussi d’autres textes très importants, comme la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 et le préambule de la Constitution de 1946 issu du Programme national de la résistance. L’ensemble de ces textes forment ce qu’on appelle le bloc de constitutionnalité. Si le Conseil juge la loi non-conforme à ce bloc, celle-ci ne peut plus prospérer dans le droit français. Son rôle apparaît donc, en principe, comme un véritable contre-pouvoir.

    Sauf que ce contre-pouvoir n’est réel que s’il remplit certaines conditions. Il doit être avant tout indépendant des pouvoirs qu’il contrôle, ce qui n’est pas le cas. Par sa composition, d’abord : les membres du Conseil, au nombre de neuf, sont presque tous issus du gouvernement ou du Parlement, parfois même des deux. Par son fonctionnement ensuite : il fait la part belle aux explications données par le gouvernement, qu’il prend pour argent comptant sans les contrôler. Par ailleurs, le Conseil est sujet à des influences externes constitutionnelles (comme le Conseil d’État) ou économiques (comme les grands groupes qui lui envoient des contributions écrites). Ces influences sont d’autant plus importantes que les moyens du Conseil sont relativement faibles comparé à ceux des cours constitutionnelles ou suprêmes étrangères. Cette situation semble ignorée, voire déniée, par le Conseil constitutionnel lui-même, qui porte donc une responsabilité forte dans le fait qu’il n’est pas un véritable contre-pouvoir. En résumé, on ne peut pas compter sur le Conseil constitutionnel pour améliorer le niveau de protection de nos droits et libertés.

  • Usbek & Rica - Avant les années Facebook, la folie Skyblog
    https://usbeketrica.com/fr/article/avant-les-annees-facebook-l4-f0li3-skyblog

    Le succès des skyblogs, au début des années 2000, fut aussi fulgurant que sa chute. Dans le cadre de notre série sur les grands fails de la préhistoire numérique, retour sur l’histoire de ce réseau social précurseur, né avant Facebook, qui fut un temps la plus belle comète du numérique français, au point que le géant Yahoo ! fut à deux doigts de racheter l’entreprise.

    #SNT #NSI #Histoire #Skyblog #Internet

  • Usbek & Rica - « La Silicon Valley ne résoudra jamais les problèmes concrets en matière de #mobilité »
    https://usbeketrica.com/fr/article/la-silicon-valley-ne-resoudra-jamais-les-problemes-concrets-en-matiere-


    #transport #séparatisme

    Cette vision est essentiellement séparatiste  ; elle repose sur les désirs individuels d’une élite plutôt que sur une réflexion collective basée sur l’intérêt général. Prenons le cas des « voitures volantes », il ne s’agit pas d’une solution à un problème identifié mais plutôt d’un fantasme destiné à des ultra-riches qui cherchent à se retirer de la société et à échapper aux lois qui régissent le réel. La mobilité de demain doit être une mobilité équitable pour toutes et tous, pas seulement un terrain d’expérimentation pour préparer le futur des plus privilégiés.

  • Usbek & Rica - « Les films Pixar suivent toujours les mêmes archétypes dramaturgiques »
    https://usbeketrica.com/fr/article/les-films-pixar-suivent-toujours-les-memes-archetypes-dramaturgiques

    "Une grenouille géante volubile, un attaché commercial sans ambition, un comptable schizophrène… Voilà quelques-uns des personnages qui peuplent le film d’animation Saules aveugles, femme endormie, signé Pierre Földes et déjà auréolé de la Mention du Jury au Festival d’Annecy 2022 ainsi que du Prix Spécial de la Fondation Gan 2021. Dans cette œuvre à la fois poétique, innovante et à contre-courant des codes de la narration traditionnelle (quoique directement inspirée de six nouvelles de l’écrivain Haruki Murakami), des personnages ordinaires cherchent ainsi à redonner un sens à leurs vies, quelques heures après l’irruption des tristement célèbres tremblement de terre et tsunami qui ont touché le Japon en 2011"

    On entend tout le temps dire que les films d’animation doivent suivre une structure unique, mais c’est faux. Les films Pixar sont très représentatifs de cela, par exemple : ils suivent toujours les mêmes méthodes pour faire pleurer et rire les spectateurs à tel ou tel moment, en suivant telle ou telle structure. Et c’est efficace, y compris sur moi  ! Mais je voulais essayer autre chose avec ce film. Quelque chose d’audacieux, quelque chose de nouveau. C’est pourquoi la narration du film est très particulière. Il faut accepter de s’immerger dedans et de se laisser aller, sans s’attendre à être confronté à une construction classique. Au départ, je pensais raconter les nouvelles les unes après les autres de façon chronologique mais, très rapidement, je me suis rendu compte que des liens pouvaient exister entre elles. J’ai donc tenté de les enchevêtrer tout en en les chapitrant, un peu à la manière d’un recueil de nouvelles. Si on prend la peine de la chercher, on se rend compte qu’il y a bien une histoire globale, cohérente, qui relie toutes ces histoires. Mais je ne voulais pas qu’elle soit trop évidente.

    #Cinéma #Animation #Film

  • Usbek & Rica - Google, bientôt roi sans rival d’Internet ?
    https://usbeketrica.com/fr/article/google-bientot-roi-sans-rival-d-internet

    Google répond à toutes les questions du monde sauf à une : comment fait-il pour y répondre  ? Grand paradoxe. Son algorithme, qui trie parmi les 130 000 milliards de pages indexées en 2020, fait partie de ces secrets industriels les mieux gardés au monde. Sauf que Google ne vend pas du soda ou des burgers, il donne des réponses. Sous prétexte de secret industriel au même titre que la recette de Coca-Cola, Google défie la démarche scientifique qui veut que le savoir soit issu d’une méthodologie précise basée sur l’expérimentation et sur la preuve, et il nous apporte des réponses comme par magie, nous faisant ainsi sortir du paradigme cartésien. Et cela ne semble pas nous poser un problème.

    Google roi du contenu

    Google punit les sites qui ne sont pas mobile friendly ou UX, Google punit les contenus qui ne sont pas enrichis par des images ou des vidéos, le trop de caractères sans répétition incessante de la requête principale, le pas assez… Le SEO, vous en avez entendu parler  ? Le Search Engine Optimization ou l’optimisation pour les moteurs de recherche, enfin, pour le moteur de recherche roi, Google. Un acronyme bien connu dans le monde de la communication qui a donné lieu à un métier à temps plein : le métier de référenceur web. Ce dernier n’est ni un journaliste, ni un rédacteur, il n’est pas un communicant non plus, mais un spécialiste de Google qui cherche sans cesse à en décrypter l’algorithme.

    #Google #EMI #MoteurdeRecherche #Numérique #Internet

  • Usbek & Rica - Le cinéma, la littérature et la musique doivent-ils résister à l’injonction des formats courts ?
    https://usbeketrica.com/fr/article/le-cinema-la-litterature-et-la-musique-doivent-ils-resister-a-l-injonct

    Qu’on le veuille ou non, les nouveaux modes de narration propres aux réseaux sociaux transforment déjà notre rapport au cinéma, à la lecture ou à la musique. Les formats qui s’écrivent en ligne impriment leur nouvelle temporalité ultra-ramassée à nos esprits sur-connectés. La phénoménologie de l’expérience esthétique est en pleine mutation.

    Dans ce contexte, les films ont-ils tous vocation à devenir des courts-métrages, les romans des nouvelles et les albums de musique des compilations d’extraits sonores de vingt secondes  ? La plupart d’entre nous visionnons déjà des films en version accélérée, oubliant la nécessité que peuvent avoir les blancs, les silences et même les « longueurs » (terme qui n’aura probablement jamais été aussi péjoratif qu’en 2022) dans l’architecture d’une œuvre. Autre option : faire l’effort collectif de rééduquer nos sens au temps long pour continuer d’apprécier notre patrimoine artistique, sans pour autant se priver de la possibilité d’être agréablement surpris par ceux qui font le pont entre ces mondes et imaginent des formats encore à naître et que l’on ne soupçonne pas encore…

    #RéseauxSociaux #Format #Temps #Cinéma #Musique #Littérature

    • C’est marrant, parce que moi au contraire je trouve que les films ne savent plus être concis : la moindre connerie de Marvel, il faut deux films de 2h30 à 3 heures pour réussir à raconter un truc un peu neuneu. Je me dis que c’est le format « série » qui fait que les réalisateur·ices ne savent plus raconter une histoire rapidement, camper un personnage en deux regards, ramener un dialogue à l’essentiel… Ou bien que le public il aime qu’on lui explicite bien les motivations du personnage grâce à des dialogues bien chiants et bien explicatifs.

      Les séries, bon sang ça traîne de plus en plus. Je me fais « Andor » en ce moment : il y a des épisodes entier de 45 minutes dans lesquels, franchement, il ne se passe rigoureusement rien : ça cause, ça cause, et à la fin je me dis qu’entre les épisodes 2 et 3 (il ne se pas vraiment rien de rien), quelqu’un d’un peu doué aurait raconté un film complet. Et ça c’est une série généralement considérée comme plus « adulte » que les autres séries Star Wars.

      C’est ce qui m’a sauté aux yeux en revoyant Les sentiers de la gloire avec ma grande : ça va très vite (88 minutes), en deux regards ou attitudes on te campe un personnage et quand on le retrouve plus tard, on a l’impression d’avoir déjà tout compris de ses motivations. Avengers Infinity Wars c’est 149 minutes, et il faut se fader Endgame (181 minutes) pour savoir la fin. Denis Villeneuve en 155 minutes il ne raconte que la moitié de Dune et on devra repayer et se refader 3 heures supplémentaires pour avoir la fin.

      (Oui bon, d’accord, Barry Lindon ça dure trois heures. Laurence d’Arabie plus de 3 heures et demi. Et Cléopatre c’est carrément 4 heures. Mais j’ai raison quand même.)

  • Usbek & Rica - Fréquentation, âge du public... 5 infographies pour comprendre la crise du cinéma
    https://usbeketrica.com/fr/article/frequentation-age-du-public-cinq-infographies-pour-comprendre-la-crise-

    Afin de mieux comprendre la nature de la crise inédite qui touche le secteur du cinéma (voir notre long format et notre interview avec la productrice Judith Lou Lévy), nous avons passé au crible plusieurs données clés, comme l’évolution de la fréquentation des salles, celle des tranches d’âge du public et, plus largement, la place du cinéma dans le « temps libre quotidien » des Français. Décryptage.

    #Cinéma #Infographie #Loisirs

  • Usbek & Rica - Quand la science-fiction repousse toutes les limites
    https://usbeketrica.com/fr/article/quand-la-science-fiction-repousse-toutes-les-limites

    S’intéresser à l’habitabilité de sa planète pour une espèce expansive comme l’espèce humaine, c’est faire rentrer dans les réflexions la question des seuils et des limites. Depuis, la notion de « limites planétaires » exprime le fait que le système Terre ne peut pas indéfiniment absorber les pressions anthropiques sans compromettre les conditions de vie à la surface de notre planète. La confrontation de l’humanité avec des limites de toute nature est désormais au cœur de la science-fiction.

  • 20 Nations at High Risk From Global Warming Might Halt Debt Payments - The New York Times
    https://www.nytimes.com/2022/10/14/climate/climate-disasters-poor-nations-iimf.html

    Usbek & Rica - Les nations les plus vulnérables au réchauffement climatique pourraient cesser de rembourser leurs dettes
    https://usbeketrica.com/fr/article/les-nations-les-plus-vulnerables-au-rechauffement-climatique-pourraient

    À quelques semaines de la COP27 qui se tient en Égypte, le groupe V20, composé des pays les plus vulnérables au réchauffement climatique, envisage d’annuler sa dette collective de 686 milliards de dollars afin d’investir dans des projets environnementaux. Explications.

  • Usbek & Rica - « Il n’est pas sûr que, dans quelques décennies, nous soyons encore capables de lire des classiques »
    https://usbeketrica.com/fr/article/il-n-est-pas-sur-que-dans-quelques-decennies-nous-soyons-encore-capable

    Vous écrivez : « Pourra-t-on encore lire de la littérature dans 50 ans  ? La question semble d’emblée comme une provocation voir un non-sens ». En quoi ne le serait-t-elle pas  ?

    Inès Sol Salas – En effet, on ne sait pas si, dans quelques décennies, nous serons encore capables cognitivement de lire des ouvrages littéraires exigeants dont font partie les classiques. L’universitaire et professeure de littérature américaine Katherine Hayles constatait déjà il y a quinze ans que 50 % de ses étudiants avaient des difficultés à lire les classiques, à cause de la numérisation de nos environnements. Les jeunes lecteurs peinent à porter une attention soutenue à du « non ludique », sans dopamine pour les stimuler. Ils sont dans ce qu’elle nomme l’« hyper attention » (capacité à se concentrer sur plusieurs objets en même temps, sur un temps court) et non plus dans une « attention profonde » nécessaire à la lecture. Pour Hayles, cela doit nous amener à modifier la manière dont on transmet la littérature aux jeunes en la ludifiant, avec des badges numériques, des récompenses, ou des moyens détournés… L’Éducation nationale en France essaie d’aller dans cette direction. Le philosophe Bernard Stiegler a été très critique avec la proposition de Hayles : pour lui, il faut revenir au contraire à une maîtrise attentionnelle pour redevenir producteur de savoir et de sens, et non consommateur passif de contenus. Il s’agit de résister à cette numérisation consumériste de l’attention… Sans résistance, nous risquons petit à petit d’aller vers une « littérature sans lecteurs ».

    Pour ne pas finir sur ce genre de note, quels chemins de résistance s’offrent à nous  ?

    Il nous faudrait, dans un premier temps, sans doute revenir à une véritable démocratisation culturelle, où l’accès à une offre exigeante et à son appropriation vaut pour toutes et tous. Favoriser également chez les jeunes cette maîtrise attentionnelle dont parle Stiegler, un temps à soi entier, qui ne soit pas morcelé par mille notifications et messages. Des établissements scolaires avaient par exemple proposé des temps de lecture silencieuse obligatoires toutes les semaines.

    #Lecture #CDI #Littérature #Culture #Livre

  • Usbek & Rica - Bunkers de luxe, refuges blindés… Comment les ultra-riches se préparent à l’effondrement
    https://usbeketrica.com/fr/article/bunkers-de-luxe-refuges-blindes-comment-les-ultra-riches-se-preparent-a

    Bunkers, hôtels privés, refuges luxueux : dans son nouveau livre pas encore traduit en français, Survival of the richest, l’auteur américain Douglas Rushkoff montre comment les ultra-riches font sécession pour se préparer à survivre aux crises sociales et environnementales du futur.

    https://seenthis.net/messages/715011
    https://oppidum.ch
    https://rushkoff.com

    We always knew but now we know. The tech elite mean to leave us all behind.

    In Survival of the Richest, Rushkoff traces the origins of The Mindset in science and technology through its current expression in missions to Mars, island bunkers, and the Metaverse.

    “Survival of the Richest is more than a primer on a soulless worldview pervading all aspects of life. Defying fantasies of escape—from each other, from earthliness, from Earth—Rushkoff offers something at once more realistic and more imaginative: mutual regard, responsibility, and flourishing. In so doing, he mounts an impassioned defense of everything and everyone marked expendable in the fanatical pursuit of a blank slate.” – Jenny Odell

    #Douglas_Rushkoff #survivalisme

    • Tout commence par une invitation. La plus généreuse que l’écrivain américain Douglas Rushkoff a jamais reçu, « et de loin ». Spécialiste des enjeux technologiques et de la culture cyberpunk, cet essayiste multi-récompensé croit d’abord se rendre à l’une de ces luxueuses conférences organisées par des fonds d’investissement ou des grandes banques. Le genre d’endroit où il est – de son propre aveu – rémunéré pour « donner son avis sur les derniers mots à la mode comme s’il s’agissait de symboles boursiers : IA, VR, CRISPR ». À ceci près que, cette fois, l’événement en question a lieu en plein désert, dans un complexe hôtelier encerclé par de somptueux bâtiments en pierre et en verre. Encore plus déstabilisant, le matin même de son intervention, Rushkoff est escorté dans une salle de réunion où il ne trouve, en guise de public, que cinq personnes. Cinq hommes, dont au moins deux milliardaires, que l’auteur décrit comme « des membres de l’échelon supérieur du monde de l’investissement technologique et des fonds spéculatifs ».

      Ce club ultra-resserré dégaine alors une première salve de questions, d’ordre plutôt général, autour des dernières tendances tech du moment, auxquelles Rushkoff s’efforce de répondre poliment. Très vite, l’intéressé sent pourtant le cours de la discussion virer vers des préoccupations nettement moins banales. Le ton devient plus agité, les questions moins technophiles, presque existentielles. « Entre la Nouvelle-Zélande et l’Alaska, quelle zone sera la moins impactée par la crise climatique  ? », lui demande l’un d’entre eux. « Quelle sera la plus grande menace : le changement climatique ou la guerre biologique  ? », renchérit son voisin. Et la litanie d’empirer : « Combien de temps conseillez-vous de prévoir pour pouvoir survivre sans aucune aide extérieure  ? », « Un abri souterrain doit-il être équipé d’un système d’aération  ? », « Quelle est la probabilité de contamination des eaux souterraines  ? » Précisant « être sur le point de terminer la confection de [son] bunker », le PDG d’une société de courtage va jusqu’à demander : « Selon vous, comment pourrais-je être en mesure de conserver mon autorité sur mes forces de sécurité après ‘L’événement’  ? »

      (...) engagé dans un business model clairement effondriste [l’ancien président de la Chambre de commerce américaine en Lettonie, J. C. Cole, aujourd’hui fer de lance d’une entreprise de « fermes refuges » autonomes secrètes dans la région de New York.] n’a ainsi « réussi à convaincre personne d’investir dans ses fermes » pour l’instant, tout simplement parce que « les projets qui attirent le plus d’attention et d’argent [dans ce secteur] sont ceux qui n’ont aucun élément coopératif et qui consistent, au contraire, à faire cavalier seul »


      Capture d’écran du site Oppidum © https://oppidum.ch

      « (...) Ils ont succombé à un état d’esprit où ‘gagner’ signifie gagner suffisamment d’argent pour se protéger des dommages qu’ils créent… en gagnant de l’argent de cette façon », analyse avec une pointe d’ironie Rushkoff. Et d’en conclure : « Le bunker du milliardaire correspond moins à une stratégie durable qu’à une métaphore de leur approche complètement déconnectée de la vie. Le style de vie qu’il implique ressemble plus à celui d’une forteresse assiégée qu’à celui d’une oasis accueillante. »

      le règne de la séparation ne finira pas

      #collapsologie #preppers #effondrement #survivalisme #milliardaires #société_d'abandon

  • Usbek & Rica - « Parcoursup entérine les écarts d’apprentissage entre les enfants d’ouvriers et de cadres »
    https://usbeketrica.com/fr/article/parcoursup-enterine-les-ecarts-d-apprentissage-entre-les-enfants-d-ouvr

    Sociologue et chercheur au CNRS, Cédric Hugrée est le co-auteur, avec Tristan Poullaouec, sociologue et maître de conférences à l’Université de Nantes, de L’Université qui vient (Raisons d’agir, juillet 2022). Proposant un contre-récit chiffré sur l’Université, les deux chercheurs nous rappellent qu’elle souffre d’un manque historique de moyens et que s’y déploie actuellement un nouveau régime de sélection scolaire où les échecs demeurent importants, bien que sans commune mesure avec les chiffres régulièrement avancés par nos ministres.

    • Mais le salariat étudiant n’est pas la cause principale de l’échec à l’université, c’est le niveau des élèves qui est en cause. Dans les faits, ces deux fragilités (scolaire et économique) vont de pair et elles empêchent les étudiants de tenir dans le temps. Si vous avez un ou deux échecs à l’université et que vous vivez dans des conditions économiques précaires, il y a des chances que vous amorciez une rupture. Les cas d’étudiants en réussite à l’université et qui abandonnent pour de seules raisons économiques sont plus rares. A contrario et ça a été pour nous une surprise de recherche, il y a des moments où le salariat aide les étudiants scolairement. Sans doute cela s’explique-t-il parce que leur travail est lié à leurs études et aide à l’acquisition de savoirs théoriques et à la mobilisation scolaire.

      […]

      Il n’existe aucune corrélation entre le coût et la qualité d’une scolarité. Ensuite, cela ne favorise pas la diplomation, mais va simplement pousser à plus d’endettement privé. Le Président Biden a récemment décider d’apurer une partie de la dette étudiante américaine car cela devient un problème économique conséquent. Enfin, il faut renverser la question : au nom de quoi les universités auraient-elles à accepter structurellement d’être moins dotées par l’État que les classes prépas ou les BTS  ? Aller en classe préparatoire ne coûte pas grand-chose aux familles et vous y recevez une formation de qualité, payée par l’État. Je propose plutôt de nous caler sur ce standard  !