• Vous connaissez Charline Avenel ? Mathieu Billière
    (@mathieubil sur l’oiseau mort)
    https://threadreaderapp.com/thread/1703124612811210937.html

    Vous connaissez Charline Avenel ? Non ? Laissez-moi vous la présenter. Elle a été rectrice de l’Académie de Versailles de 2018 à juillet 2023. C’est donc elle qui a géré les alertes lancées par Samuel Paty 1/7
    C’est elle qui avait déclenché le recrutement par #job_dating et donc balancé dans le grand bain des gens qui n’avaient aucune expérience, et dont près de 70% ont très vite quitté le poste. 2/7
    Et c’est donc elle qui dirigeait les bureaux qui ont envoyé la lettre menaçant les parents d’un élève harcelé de poursuites judiciaires. C’est déjà pas mal non ? Attendez. 3/7

    https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Charline_Avenel

    #éducation_nationale #école #enseignants #recrutement #élèves #harcèlement_scolaire #menaces_de_poursuites_judiciaires #abus_de_pouvoir #enseignement_supérieur_privé #Ionis #népotisme

    • Harcèlement scolaire : l’association La Voix de l’enfant assure avoir reçu « le même type de courrier » que celui envoyé par le rectorat de Versailles à des parents
      https://www.francetvinfo.fr/societe/education/harcelement-a-l-ecole/harcelement-scolaire-l-association-la-voix-de-l-enfant-assure-avoir-rec

      La présidente de l’association La Voix de l’enfant, Martine Brousse, observe que les associations contre le harcèlement scolaire sont « rappelées à l’ordre parce qu’elles font trop de signalement après des interventions en classe ».

    • Éditorial du « Monde » : Harcèlement scolaire : la nécessité d’un sursaut
      https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/06/12/harcelement-scolaire-la-necessite-d-un-sursaut_6177285_3232.html

      cannibalisme à visage humain, de nouvelles avancées :

      Suicide de Nicolas : la révélation d’un courrier menaçant du rectorat met au jour les « manquements » de l’éducation nationale

      Dans ce courrier, révélé par BFM-TV, le rectorat de Versailles dit « réprouver » l’attitude des parents de Nicolas. Ces derniers avaient informé le proviseur, près de deux mois plus tôt, du lancement d’une procédure judiciaire à la suite du harcèlement subi par leur fils.
      Par Violaine Morin

      « Ce courrier est une honte ». Ainsi réagissait Gabriel Attal, samedi 16 septembre, lors d’un point presse organisé dans la foulée des révélations de BFM-TV, qui a diffusé à l’antenne un courrier adressé par le rectorat de Versailles aux parents de Nicolas. Le lycéen de 15 ans, victime de harcèlement scolaire s’est suicidé, le 5 septembre à Poissy (Yvelines).
      Dans ce courrier adressé le 4 mai 2023 par le « pôle Versailles » du service interacadémique des affaires juridiques aux parents de Nicolas, l’administration s’étonne du ton employé par la famille, au sujet du « supposé harcèlement » subi par leur fils, à l’égard du proviseur du lycée Adrienne-Bolland de Poissy, où il était scolarisé en troisième prépa professionnelle.
      « Les propos que vous avez tenus et le comportement que vous avez eu envers des personnels de l’éducation nationale, dont le professionnalisme et l’intégrité n’avaient pas à être remis en cause de la sorte, sont inacceptables. Je les réprouve de la façon la plus vive », peut-on y lire. Le rectorat rappelle ensuite aux parents de Nicolas l’article 226-10 du code pénal, qui réprouve la dénonciation calomnieuse et prévoit, pour ce délit, une peine de cinq ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende. Contacté par Le Monde, le rectorat de Versailles n’a pas souhaité réagir.

      Des enquêtes administrative et judiciaire
      « Mettez-vous à la place des parents de Nicolas qui ont écrit à l’institution – dont le rôle absolu est de protéger les élèves – pour les informer de la détresse vécue par leur enfant, et qui ont reçu ce type de réponse ! », s’indignait M. Attal, samedi devant les journalistes. Le ministre de l’éducation nationale a rappelé qu’il avait lancé, « dès le lendemain du drame », une enquête administrative en plus de l’enquête judiciaire ouverte par le parquet de Versailles en recherche des causes de la mort. Il a précisé qu’il en tirerait « toutes les conclusions, y compris en matière de sanctions ». Le ministre a également indiqué qu’il réunirait « dès lundi » les recteurs, pour lancer un audit dans l’ensemble des rectorats sur toutes les situations de harcèlement signalées en 2022.

      Le courrier du rectorat faisait référence à une autre lettre datée de la mi-avril, également révélée par BFM-TV, dans laquelle les parents de Nicolas s’inquiétaient auprès du proviseur du lycée de ne pas voir évoluer la situation de leur fils, après un premier rendez-vous avec la direction de l’établissement à la mi-mars. Ils reprochaient au proviseur de les avoir mal reçus, et de leur avoir signifié qu’ils ne disposaient pas de preuves tangibles du harcèlement subi par leur fils. « Il est incompréhensible que vous puissiez laisser un adolescent subir une telle violence verbale et psychologique dans votre établissement sans réagir d’une quelconque manière », écrivaient-ils. « Aussi allons-nous déposer plainte et vous considérer comme responsable si une catastrophe devait arriver à notre fils. » Une main courante a été déposée au commissariat de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines) le 4 mai, selon Le Parisien.

      Quelques jours plus tard, dans une réponse à cette lettre, le proviseur de l’établissement aurait évoqué les mesures prises pour suivre la situation du lycéen : des entretiens avec les élèves concernés auraient été organisés et la conseillère principale d’éducation ainsi que l’assistante sociale du lycée aurait été missionnée sur le sujet. C’est donc dans un courrier séparé, reçu une quinzaine de jours plus tard par les parents du jeune homme, que le rectorat de Versailles adopte le ton menaçant qui a heurté jusqu’à Matignon. « Il y a eu manifestement défaillance sur le type de réponse adressé à des parents qui étaient extrêmement inquiets », a réagi la première ministre, Elisabeth Borne, interrogée sur ce sujet lors des journées du patrimoine à Matignon, le 16 septembre.

      La mère du jeune homme s’est exprimée, dimanche, dans les colonnes du Jounal du dimanche, pour dénoncer la situation. Elle explique avoir lu la lettre du rectorat en présence de son fils. « Nous passions désormais pour des coupables. A partir de ce moment, Nicolas n’a plus été le même, raconte-t-elle. C’était tellement grossier et surtout injuste. »
      La mère de la victime raconte ensuite la visite de Gabriel Attal et Brigitte Macron, organisée le lendemain du drame à la mairie de Poissy, et salue le soutien des élus et de la première ministre dont une lettre manuscrite lui a été remise « en main propre » par le député de sa circonscription, Karl Olive. Le jour des obsèques de son fils, vendredi 15 septembre, Gabriel Attal lui a dit : « Nous n’avons pas été à la hauteur, il y a eu des manquements. »
      Ces développements surviennent alors qu’un grand plan interministériel de lutte contre le harcèlement scolaire est en préparation, sous l’égide de Matignon. Au cours d’une soirée spéciale consacrée au harcèlement scolaire, le 12 septembre sur M6, M. Attal a donné quelques pistes de mesures qui seront dans ce plan. Il s’agirait notamment de mettre en place un questionnaire d’autoévaluation pour que les élèves eux-mêmes repèrent et signalent les situations de harcèlement. Il a également promis une réaction plus rapide et des sanctions plus claires. Un déplacement ministériel est prévu, à la fin de la semaine du 25 septembre au Danemark, un pays qui a mis en place de « bonnes pratiques » dans l’éducation au « respect de l’autre », indique-t-on rue de Grenelle.

      Une campagne de communication à destination des adultes est également prévue, ainsi que l’élargissement du programme de lutte contre le harcèlement pHARe aux parents d’élèves. « Ce sont les adultes qui, régulièrement, sont défaillants, et ne déploient pas les moyens nécessaires de prise en charge, réagit Hugo Martinez, de l’association de lutte contre le harcèlement Hugo !. On le constate avec les derniers drames connus du grand public où les enfants ont parlé mais les adultes n’ont, à chaque fois, pas pris la pleine mesure de la situation. Demander aux enfants de s’auto-évaluer dans leur situation pour confirmer ou non le harcèlement est un non-sens. Les adultes ne sont-ils pas capables d’évaluer cela, de déployer une prise en charge ? » Le plan interministériel de lutte contre le harcèlement devrait être annoncé fin septembre.

      https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/09/17/suicide-de-nicolas-la-revelation-d-un-courrier-menacant-du-rectorat-met-au-j

      la lettre du rectorat

    • « trop de signalements », 𝑺𝒖𝒓 𝒍𝒂 𝒔𝒐𝒊𝒆 𝒅𝒆𝒔 𝒎𝒆𝒓𝒔 ★𒈝 @Acrimonia1
      https://twitter.com/Acrimonia1/status/1703824359788335537

      « trop de #signalements »... ça m’est arrivé aussi qu’une assistante sociale me reproche d’avoir trop d’élèves en situation de #maltraitance familiale dans mes classes. No comment.
      Citation

      Mediavenir @Mediavenir
      🇫🇷 FLASH - L’association contre le #HarcèlementScolaire « La Voix de l’enfant » affirme avoir été menacée par l’administration scolaire de perdre son agrément pour avoir émis « trop de signalements » pour des faits de harcèlement. (BFMTV)

      UnaDonna @JustUnaDonna
      « ce n’est pas sain, madame, cette façon de prendre si à coeur le fait que S***** ingère des objets en classe, vous devriez vous demander pquoi ça vous atteint autant »

      exactement, et aussi demandez vous pourquoi les élèves se confient à vous et vous racontent comment ils ont passé la nuit à se faire exorciser jusqu’à s’évanouir et entendre que leur famille s’en va et les laisse poru morte (véridique) ou comment ils se font humilier, frapper etc
      et puis vous n’avez pas à être tenue au courant des suites éventuelles une fois que c’est dit, d’ailleurs le plus souvent il n’y en a pas, et ça ne vous regarde pas.

  • Sur la soie des mers sur touiteur
    https://twitter.com/Acrimonia1/status/1352502439627382784

    Hier 17h : la direction présente laborieusement le plan des examens de fin d’année au lycée, ils ont bien bossé la question, tout rentre dans les cases en nous faisant bosser le plus possible, etc.

    Hier 20h : le gvt annonce la suppression des épreuves de spé en terminale.

    C’est la seule consolation de cette période : les gestionnaires subalternes bossent pour rien en permanence... on peut même se dire raisonnablement qu’ils pourraient finir par craquer à force de gérer dans le brouillard, juste pour faire croire à la normalité c’est juste qu’ils ont peur de ce qui pourrait se passer si on savait que le bâton des examens ne tombera pas cette année... et on les comprend, regardez Zéro de conduite , et vous verrez ce qui pourrait se passer !

    Le contrôle continu en démerdentiel, ça va être étrange. Sinon, Monsieur Tout est prêt a également retiré sa candidature en IDF

    #école #lycée #bac #contrôle_continu #covid-19

  • Quand le corona frappe à la porte de mon école, y a t-il un pilote sur le paddle ? - Paris-luttes.info
    https://paris-luttes.info/quand-le-corona-frappe-a-la-porte-14316

    École et gestion de la COVID-19 : témoignage d’un.e professeur.e des écoles sur la (non)gestion de la crise sanitaire par l’institution.

    Lundi 7 septembre

    Ça fait même pas une semaine que nous sommes rentré.es.

    Je remarque qu’il y a pas mal d’élèves absent.es dans les classes. C’est vrai qu’à force d’aérer les classes et de vivre dans les courants d’air on peut finir par choper un rhume puisque les rhumes existent encore.

    Le coronavirus quand je suis avec les élèves j’oublie complètement que ça existe. Parfois j’oublie tellement que je ne fais pas attention et après je flippe car je vis avec deux autres personnes dans un appart plutôt petit et que parmi ces 2 personnes une est fragile. Je ne voudrais donc pas ramener le corona à la maison.

    Mardi 8 septembre

    11h30 Un.e parent d’élèves vient à l’école chercher ses enfants, ille vient d’avoir les résultats aux tests passés la veille et c’est positif... (comme quoi ce mot n’a pas toujours une bonne connotation !)

    Que fait-on ? Notre premier réflexe est évidemment de se dire que nous allons prévenir les familles des élèves qui, parce que dans la même classe, sont cas contacts.

    Mais il paraît qu’on n’a pas le droit !

    Après-midi Nous recevons un mail hallucinant. Il provient de l’inspection :

    Là j’avoue que ce qui me fait paniquer ce ne sont pas les cas positifs mais des formules hallucinantes telles que « il s’avère que des cas "positifs" ne le sont finalement pas ! ». C’est limite complotiste. Mais surtout ce qui me fait partir en vrille c’est qu’on nous demande de ne pas prévenir des familles et donc de ne pas laisser le choix aux parents de nos élèves (parmi lesquels il y a peut-être des personnes à risque) de prendre des mesures d’autoprotection. Je tente de contester, mais je me fais copieusement envoyer chier.

    Bon, heureusement que dans l’école nous ne sommes pas très obéissant.es et l’ordre ne sera pas respecté à la lettre ! Mais quand même il le sera en partie. Certain.es ont peur que si illes en parlent cela fasse fermer leur classe et ne veulent pas revivre le confinement. Irrationnel car la décision de fermer sera d’évidence indépendante de la communication, mais le confinement du printemps dernier a laissé des traces indélébiles. En tous cas cette nuit là nous avons été plusieurs à mal dormir.

    Mercredi 9 septembre

    On attend des news de l’ARS puisque c’est ce qui nous permettra de pouvoir officiellement en parler aux familles. Pour les collègues qui ont les cas positifs dans leur classe c’est long. Plusieurs vivent mal le fait de ne pas avoir le droit de dire aux parents que sans doute la classe va fermer, que leur enfant est cas contact. On est plusieurs à remplir le registre santé et sécurité au travail pour alerter sur le fait que l’ordre donné hier de ne pas dire la vérité nous plonge dans l’angoisse ainsi que pour signaler qu’on a des masques pourris (c’est même l’ARS qui le dit) et que les infos sur des élèves malades que nous avons eu en classe ne nous sont parfois pas transmises ce qui nous empêche de mettre en place des mesures de protection dans notre vie personnelle.

    L’après-midi est passé à l’école à préparer des enveloppes pour les familles à mettre tout en place pour assurer la fameuse continuité pédagogique dont Blanquer se gargarise sur notre dos.

    18h00 La décision de l’ARS tombe : les classes ferment et les cas contacts doivent être testé.es dans les 7 jours. Ça en fait beaucoup des cas contacts en fait ! Les collègues appellent chaque famille en se sentant mal de ne le faire que si tard alors que depuis la veille on était quasi sûr.es que ça allait fermer.

    Jeudi 10 septembre

    Des collègues cas contact des élèves positif.ves ont été oublié.es ! Il y en a deux qui passent la matinée enfermé.es dans leur petite salle en attendant les consignes d’en haut et l’un.e est averti.e par nous qu’ille est en fait cas contact et qu’ille doit rester chez lui.

    On nous donne une lettre à distribuer aux élèves de l’école qui ne sont pas cas contact pour informer leurs familles. C’est une lettre de l’ARS, un peu compliquée si on ne maîtrise pas le français. Nous la traduisons en anglais car plusieurs familles de notre école maîtrisent cette langue. Mauvaise initiative nous dit on de là-haut : seule l’ARS peut traduire sa lettre, nous avons interdiction de donner la traduction faite par nous même aux parents allophones. Vu que des informations importantes sont données dans la lettre, je trouve ça bien embêtant mais bon comme je passe déjà pour quelqu’un.e super pénible et que ce n’est pas toujours confortable, pour cette fois je n’insiste pas plus que ça. J’ai honte de le dire mais je passe même dans des classes décoller dans des cahiers les mots en anglais que j’avais distribués.

    • C’est parti ! - Question de classe(s), 17/09/2020
      https://www.questionsdeclasses.org/?C-est-parti

      L’année scolaire avait superbement commencé. Je ne sais plus si je peux parler de « rentrée joyeuse », cette formule tôt capturée cette année par Blanquer...
      Mes élèves, vingt CM2 de cette école au Nord de Paris, étaient tout enthousiastes, mettaient du cœur à l’ouvrage, s’engouffraient dans l’installation de cette nouvelle classe coopérative et... tout à coup, patatras !

      Semaine 3.
      Lundi, 9h. La directrice fait irruption au beau milieu du « Quoi de Neuf ? », m’isole dans le couloir : la petite Iliana manque à l’appel car son père a reçu un résultat de test positif au COVID dans le week-end, sa mère est malade et toute la famille se fait tester.

      Sidération.
      Je suis dans le couloir, les élèves m’attendent, seuls, dans la salle de classe. « Pour le moment, on ne fait rien, on ne prévient personne, on attend. Mais, toi, si j’ai un conseil, pense à toi et protège-toi. » (paroles de directrice)
      Ce jour-là, je resterai à l’école, auprès des élèves et de nos projets encore si fragiles mais tellement plein d’espoirs et de vie, la journée entière, comme si de rien n’était pour les enfants.

      Cogitations.
      Si le résultat du papa est arrivé ce week-end, c’est qu’il a été passé la semaine dernière. Le virus a pu circuler dans la classe, tout au long de cette deuxième semaine. Et dans la cour ? Et dans la salle des maitre.sse.s ? Et quand nous sommes allés à la piscine mercredi avec les autres CM2 ? Et à la cantine où les élèves sont à touche-touche au libre service ? Et quand je corrige la pile complète des cahiers de la classe ? Le papier ne se désinfecte pas... Ce soir-là, par « chance », j’ai mon rendez-vous de contrôle. Écoutant mon récit de la situation, l’oncologue grimpe aux rideaux ; je ressors de là avec un arrêt de travail d’une semaine pour commencer, au cas où. Et pourtant, j’ai résisté à cette idée...

      Au cas où la mise en quatorzaine immédiate de la classe ne serait pas ordonnée.
      Au cas où je n’obtiendrais pas de suite une autorisation spéciale d’absence.
      Au cas où les résultats de mon test tardaient à arriver.
      RER, tempête sous mon crâne...
      Demain, je ne vais pas à l’école. Et pourtant j’ai des cahiers d’élèves avec moi ; à corriger. Demain, les collectes de notre sortie libre nous attendront sur le tableau. Demain, les élèves seront orphelins de mes promesses d’émancipation.
      Colère, désarroi, déception.
      En rentrant, au téléphone, je demande à la directrice de l’école de renvoyer au maximum mes élèves chez eux le lendemain matin. Il est 21 heures. J’insiste : ne faut-il pas prévenir les familles ? On va créer un cluster. Pour la première fois de ma vie d’instite, parfois malade, parfois maman, je croise les doigts pour qu’aucun.e remplaçant.e ne soit disponible pour la classe le lendemain. J’écris à l’IEN ; mon inquiétude. Je ne dors pas beaucoup. La nuit me taraude. Symptômes ? Pas symptômes ? Je ne sais plus, mon corps ne sait plus. En juillet, j’étais sur la liste des personnes vulnérables. Juste avant septembre, nous sommes très nombreux à en être sortis. C’est quoi les symptômes, déjà ? Un traitement me donne régulièrement des bouffées de chaleur...
      Et si là c’était la fièvre ? Je suis sujette aux angines, surtout quand le désarroi me gagne... Et si là c’était LE symptôme ?

      Mardi, 6h15. C’est l’heure. Je me lève quand même, même si je ne vais pas à l’école.
      Je trouve un mail réponse de l’IEN : en attendant le retour du test de l’élève, RAS ; des masques de type ffp2 sont disponibles dans son bureau, il faut venir les chercher munie d’un certificat médical ; elle me redonne la liste des personnes vulnérables, que je connais tristement par cœur...

      Allez travailler !
      Je m’en fiche, je ne vais pas à l’école ; moi, je vais me faire tester. Durant les trois heures passées à attendre devant la mairie pour me faire tester, j’agite tout : la cellule médicale du rectorat (poil dans la main), l’ARS (c’est la directrice qui doit prévenir et pas moi), la directrice (elle ne sait plus où donner de la tête). On finit par apprendre que le test de l’élève de ma classe est positif. La directrice met immédiatement en branle le protocole mais... on nous dit qu’on doit attendre la décision de l’ARS validée par le rectorat pour décider ou non de confiner la classe... plusieurs jours...
      Quant à moi, je finis par passer le test et déclarer que j’ai des symptômes pour tenter d’accélérer l’arrivée du résultat (délai prévu : sept jours !!).
      A côté, une petite fille d’une autre école du quartier pleure de douleur devant le test. Les élèves sont nombreux ce matin-là. Les enseignants de cette école sont venus aussi. Une longue file d’attente ne désemplit jamais. Trois cents à quatre cents personnes attendent, en permanence, à longueur de journée.

      #école #covid-19