• Usbek & Rica - « Le premier des bullshit jobs, c’est d’être au chômage ! »
    https://usbeketrica.com/fr/le-premier-des-bullshit-jobs-c-est-d-etre-au-chomage

    Usbek & Rica : Dans votre livre, on découvre une théorie aussi contestable que celle du « ruissellement » (Trickle down) mais beaucoup moins connue : le NAIRU, acronyme de « Non accelerating inflation rate of unemployement ». Des décideurs économiques pensent-ils sincèrement qu’un peu de chômage est bon pour lutter contre l’inflation et s’interdisent, pour cette même raison, d’oser vraiment le plein emploi  ?

    Pavlina Tcherneva : Cette théorie fumeuse est peu portée par les décideurs politiques durant les campagnes électorales, mais elle est très prégnante dans les milieux économiques, y compris les administrations fédérales, où l’on pense réellement qu’il y a un chômage positif. Leur postulat est si flou que le chiffre varie souvent – parfois c’est 3 %, à d’autres moments 5 % – mais l’idée est toujours que si le chômage descend en dessous de cette barre, l’inflation s’envole et la situation devient catastrophique. Cette barrière bouge beaucoup en fonction des contextes locaux. Le NAIRU existe aussi en Europe, où il est plutôt à 10 %, c’est de la folie  !

    En réalité, en créant des emplois décents en masse, on peut tout à fait lutter contre l’inflation. Ensuite, les personnes qui mesurent le chômage aux États-Unis et se permettent de parler de plein emploi quand nous avons 3 millions de chômeurs se trompent lourdement. En réalité, depuis la crise de 2008, nombre de personnes sont tellement éloignées de l’emploi qu’elles ne font même plus les démarches d’inscription. Ce très grand nombre de personnes sans emploi permet à des employeurs de proposer des jobs indignes, soit très mal payés à l’heure, soit avec un nombre d’heures insuffisant pour pouvoir bénéficier d’un revenu décent. Le NAIRU est une absurdité qui permet de maintenir beaucoup de travailleurs précaires sous tension pour survivre.

  • Usbek & Rica - La pollution de l’air favoriserait la transmission (et les formes graves) du Covid-19
    https://usbeketrica.com/fr/article/la-pollution-de-l-air-favoriserait-la-transmission-et-les-formes-graves

    Quelques mois plus tard, certaines études permettent d’établir un lien encore plus direct, quoique de nature sensiblement différente, entre pollution de l’air et coronavirus. Selon leurs auteurs, les épisodes de pollution de l’air constituent, au moment même où ils interviennent, un facteur de risque favorisant aussi bien la transmission que les formes graves du Covid-19.

    En novembre 2020, l’épidémiologiste Antoine Flahault signait par exemple, avec ses collègues de l’université de Genève, un article dans la revue Earth Systems and Environment mettant en évidence une nette corrélation entre la survenue de plusieurs pics de pollution et des poussées de contaminations au SARS-CoV-2.

  • « Mélanger les filles et les garçons a facilité l’accès aux toilettes »
    https://usbeketrica.com/fr/melanger-les-filles-et-les-garcons-a-facilite-l-acces-aux-toilettes

    Angoisses, humiliations, dégradations… La non-mixité ne semble pas être bénéfique, voire aggrave certaines problématiques. Au contraire, le mélange des genres permet « d’être vu et de voir », c’est-à-dire de rendre visible ce qu’il se passe aux toilettes, qui ne sont alors plus des zones de non-droit. « Pourquoi continuer à les séparer si cela ne règle aucun des problèmes évoqués par les enfants  ?, interroge Edith Maruéjouls-Benoit. La mixité permettrait notamment de déconfidentialiser certains sujets féminins qui sont aujourd’hui tabou, par exemple les règles. La mixité est une manière de s’auto-éduquer. On construit son égalité au contact de l’autre. Je pense qu’il faut apprendre aux enfants à vivre ensemble, même aux #toilettes. »

    #WC #chiottes

    • Inversement d’autres femmes indiquent que c’est un des rares lieux où elles peuvent s’asseoir et prendre soin de leur corps sans risque (en tout cas beaucoup moins de risque) d’avoir une personne mâle proche

      Autre problème aussi : l’attention à l’hygiène. Est-ce qu’il y a eu un « audit » de la propreté différenciée (ou pas, c’est un questionnement) entre les toilettes des filles et des garçons ?
      Car si jamais il y a une différence importante : alors ça veut dire que les filles vont pâtir de la dégueulasserie des garçons. Notamment parce qu’ils pissent à 99,9% debout en mettant des gouttes partout, alors qu’elles s’assoient et salissent mécaniquement moins. Donc est-ce que ça ne va pas produire du encore plus sale pour les filles et encore plus galère d’y aller ?

      Tout ça sont des questionnements, c’est bien sûr des tests à faire et il faut y répondre sérieusement, je ne préjuge de rien, et je fais plutôt confiance à Edith Maruéjouls-Benoit qui a produit plusieurs études sur le genre dans la ville et en particulier dans l’école.

      Mais je me pose ces questions quand même. :)

  • Usbek & Rica - « Les #migrations sont une transformation structurelle de nos sociétés, et il faut l’accepter »
    https://usbeketrica.com/fr/article/il-faut-accepter-le-fait-que-les-migrations-sont-une-transformation-str

    Les migrations ont toujours fait partie de l’#histoire du monde. Les nations qu’on connaît à l’heure actuelle ont été façonnées par des migrations qui ont toujours existé et qui, jadis, étaient perçues positivement. Mais on ne s’est jamais résolu à penser politiquement la question des migrations, à les accepter comme une transformation structurelle de nos sociétés devant être pensée et organisée. À la place, on a considéré ce phénomène comme une sorte de crise, de problème conjoncturel à gérer, une sorte d’anomalie politique. On reste prisonniers de l’idée que dans un monde idéal, chacun resterait chez soi et personne ne migrerait. On propose par conséquent des solutions différentes pour éviter les migrations ou les juguler : certains suggèrent de dresser des murs et de fermer les frontières, d’autres d’installer la paix dans le monde et le développement partout pour éviter que les gens partent.

    Or je pense que nous devons absolument entamer une sorte de révolution culturelle sur le sujet des migrations et de l’asile : il faut accepter le fait que les migrations sont une transformation structurelle de nos sociétés, avec beaucoup de bénéfices mais également un certain nombre de risques et de difficultés. Et voir, ensuite, comment nous pouvons organiser au mieux cette transformation plutôt que de toujours vouloir l’éviter. Vouloir l’éviter est une entreprise par nature vouée à l’échec, qui risque de créer toute une série de drames humains et de tragédies.