Pour dénoncer « la baisse de leur rémunération », et de manière globale « la dégradation de leurs conditions de travail », des livreurs bordelais Deliveroo, Uber eat ou Stuart ont appelé les « clients livrés » à cesser leurs commandes sur les plateformes numériques, ce vendredi 30 octobre.
Symbole supplémentaire dans leur action, près d’une centaine d’entre-eux se sont rassemblés en centre-ville, devant l’enseigne McDonald’s, sur la place de la Victoire, hier, aux alentours de 18 heures.
« Pourquoi ici ? Car les temps d’attente y sont hallucinants. Sachant que nous sommes payés à la tâche et en fonction de notre temps de livraison, ce mastodonte représente tout ce qui nous précarise », a commenté un petit groupe de livreurs réunis autour d’un mégaphone.
Près à être – sans doute – fortement mobilisés pendant le reconfinement, les manifestants pointent également du doigt le recrutement massif de livreurs. « On a jamais été aussi nombreux. Avant on arrivait à vivre avec une plateforme. Aujourd’hui, on doit les cumuler et jongler entre différents systèmes. C’est beaucoup moins rentable », déplore Arthur, livreur depuis trois ans à Bordeaux.
« L’objectif pour eux est de nous mettre en concurrence afin de faire baisser les prix, alors que, payés à la tâche, nous gagnons déjà pour la plupart moins que le Smic. Sans compter les comptes suspendus du jour au lendemain, via un simple mail pour nous rappeler que nous sommes tous interchangeables », abonde Jeremy.