5 services savaient qu’Hermant vendait des armes, pourquoi ne l’ont-ils pas arrêté avant les attentats ?

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    • Surtout avec l’absence de son rôle d’indic pour la gendarmerie.
      « C’est en effet la justice lilloise et non la justice anti-terroriste qui neutralise le 20 janvier 2015 Claude Hermant.
      Le 10 avril 2015, les juges demandent à Bernard Cazeneuve de lever le secret sur les éléments détenus par les gendarmes. Le ministre saisit la Commission consultative du secret de la défense nationale (CCSDN) le 1er juin, qui rend sa réponse le 18 juin : les documents ne peuvent pas être déclassifiés… Le ministre suit l’avis de la commission et décide de bloquer, de fait, l’enquête des juges lillois.
      Mediapart a par ailleurs la bonne idée de fournir quelques renseignements sur ceux qui ont aidé Coulibaly à faire son attentat.

      On notera en particulier un proche du PKK, Metin Karasular, garagiste à Charleroi, qui a racheté, en novembre 2014, l’Austin Mini de la femme de Coulibaly, Hayat Boumedienne (l’intéressée, au chômage, aurait bénéficié d’un prêt bancaire pour acheter quelques semaines auparavant cette voiture à 27.200 euros). Perquisitionné dès le 12 janvier, l’intéressé est connu pour ses activités de trafic d’armes. Il aurait pu approvisionner les Coulibaly en échange de cette voiture. La police retrouve d’ailleurs chez lui des listes d’armes, dont une correspondrait à l’arsenal de Coulibaly. Mais la justice n’a pas suivi cette piste, et le bonhomme a retrouvé sa liberté.

      Un autre intermédiaire pourrait être Patrick Hallveht, toujours selon Mediapart. »

    • du nouveau :
      Armes de Coulibaly : « Il y a eu un énorme loupé » - Page 3 | Mediapart
      https://www.mediapart.fr/journal/france/021020/armes-de-coulibaly-il-y-eu-un-enorme-loupe?page_article=3

      « À l’époque, je suis amené à rencontrer Hermant qui est responsable de la maison flamande, et Christophe Dubroeucq qui est son factotum, rapporte le policier. Ma présence ici est due aux échanges que j’ai eus avec eux sur le trafic d’armes. […] Dubroeucq m’explique que des armes reviennent de Tchéquie, sont remilitarisées, et qu’elles sont stockées sous la friterie [le commerce de Claude Hermant – ndlr], et que chaque semaine des acheteurs viennent chercher des armes. »

      Patisson est en poste à Tournai, mais il informe aussitôt le patron de la PJ de Lille des confidences de Dubroeucq. « Mon collègue m’apprend qu’il y a déjà une enquête, poursuit-il. Je fais remonter l’information. Dubroeucq ne m’a pas donné l’information pour me faire plaisir mais pour neutraliser Hermant, et prendre sa place dans le trafic d’armes. C’est sa volonté de récupérer à son profit le trafic d’armes. »

      La suite des investigations, il n’avait « pas à en connaître », fait-il remarquer. Les gendarmes n’ont-ils pas été défaillants par rapport à leur source ?

      « Je suis policier, je n’ai pas à m’exprimer sur le sujet de l’organisation de l’enquête chez les gendarmes », tranche le commissaire.

      L’enquête de police n’a pas abouti à grand-chose. C’est pourtant elle qui aurait pu in fine empêcher l’approvisionnement en armes de Coulibaly. Un ancien de la PJ de Lille, Olivier Merai, le reconnaîtra à son tour à l’audience : c’est un échec. « Très peu de choses sortent des interceptions. » « On n’a pas de preuves matérielles, on est sec, on n’a rien du tout », résumera le policier, qui explique aussi que l’interception douanière du 19 janvier 2015 qui permet la saisie d’armes commandées par Internet par la société de Hermant relève « du hasard ».

      « C’était très difficile de travailler avec M. Dubroeucq, ça partait dans tous les sens », résume-t-il. D’autant plus difficile, probablement, qu’il était lui-même impliqué dans le trafic… tout en étant la source enregistrée des policiers.

      Comme la cour l’a signalé, Christophe Dubroeucq est arrivé au tribunal dans la même voiture que Claude Hermant dans les embouteillages de la matinée.

      et un lien raté entre temps :
      https://lundi.am/Comprendre-la-montee-en-puissance-de-l-extreme-droite-non-institutionnelle-en

    • GÉNÉALOGIE D’UNE MOUVANCE IDENTITAIRE LILLOISE [2/2]
      https://lundi.am/Comprendre-la-montee-en-puissance-de-l-extreme-droite-non-institutionnelle-en

      « Comprendre la montée en puissance de l’extrême droite non institutionnelle en France et en Europe »

      Comprendre la montée en puissance de l’extrême droite non institutionnelle en France et en Europe, rendre palpable les débats internes qui agitent la constellation de ces groupes, ses contradictions idéologiques, ses liens d’armes, affinitaires, idéologiques, sa porosité avec l’État et avec certains services de la police, et ses liens avec l’extrême droite institutionnelle, nous semble primordial pour ne pas rejouer le scénario de l’antifascisme républicain. Rendre intelligible ses liens avec les institutions politiques et policières permet de ne pas les envisager seulement comme les héritiers du fascisme ou du nazisme mais comme des nouveaux outils de l’État pour faire face aux enjeux politiques contemporains. En même temps, les considérer seulement comme des instruments du pouvoir nous semblerait aussi passer à côté de la complexité de la situation. C’est dans ce cadre de travail que nous avons voulu dresser un portrait d’un groupe formalisé nationalement, le Bastion Social. Pour, dans un second temps, réduire la focale sur la situation lilloise et livrer une généalogie des différentes mouvances qui s’y sont implantées.

      merci @ant1

      #police #extrême_droite