Le sommet européen soutient la politique d’immunité collective et les sanctions contre la Biélorussie

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    L’UE est cependant un bloc réactionnaire dirigé par les grandes puissances européennes, qui affirme ses intérêts impérialistes à l’étranger et finance ses profits et ses guerres extérieures aux dépens des travailleurs. La classe dirigeante européenne poursuit en particulier, comme les États-Unis, une politique délibérée d’immunité collective face au COVID-19. Suite à la levée prématurée des mesures de confinement imposées au début de l’année, la campagne de réouverture des écoles et des lieux de travail des gouvernements européens a déjà ouvert la voie à une résurgence du virus qui menace la vie de millions de personnes.

    En Europe, on comptait vendredi 2.384.762 cas actifs, leur nombre explosant sur tout le continent. Ce jour, la France a fait état de 12.148 cas nouveaux et de 136 décès. La situation est tout aussi catastrophique en Espagne avec 11.325 infections et 113 décès et en Grande-Bretagne (6968 et 66). Les chiffres en Europe de l’Est explosent également avec des records quotidiens d’infections et de décès en Pologne (2.292 et 27), en République tchèque (1.762 et 21), en Roumanie (2.343 et 53), en Ukraine (4.633 et 68) et en Russie (9.412 et 186). En Allemagne, on a signalé 2.832 cas, soit le taux le plus élevé depuis avril.

    Le sommet de l’UE a montré une fois de plus que les classes dirigeantes européennes n’entreprendront aucun effort sérieux ou coordonné pour contenir la maladie. Au contraire : dans son communiqué de presse à la fin du sommet, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a indiqué clairement que la campagne meurtrière de retour au travail était un élément clé de la stratégie de l’UE pour se positionner comme puissance industrielle et de politique étrangère et poursuivre ses intérêts impérialistes contre ses rivaux internationaux.

    « En ce qui concerne l’industrie », a-t-elle expliqué, « la priorité est d’unir nos forces dans des domaines stratégiques clés et de faire en sorte que notre industrie puisse être compétitive à l’échelle mondiale. Comme vous le savez, nous avons présenté notre nouvelle stratégie industrielle en mars dernier, afin de garantir que l’industrie puisse mener la double transition verte et numérique ».

    L’Europe devait clairement « améliorer son jeu », a souligné von der Leyen, en définissant une stratégie de guerre commerciale pour surpasser ses concurrents. « Nous travaillons à plein régime sur les propositions législatives concernant les subventions étrangères de pays tiers. Nous savons que ces subventions étrangères des pays tiers peuvent fausser considérablement le fonctionnement de notre marché unique et désavantager les opérateurs sur le marché de l’UE ».

    Le WSWS a qualifié la pandémie d’« événement déclencheur » qui a accéléré les crises sociales, économiques et géopolitiques déjà bien avancées du capitalisme mondial.

    Dans ses remarques, von der Leyen éliminé tout doute quant au fait que l’offensive de l’UE en matière de politique industrielle et étrangère serait accompagnée d’une nouvelle série de mesures d’austérité. Ces dernières ne feront qu’intensifier la dévastation sociale et l’appauvrissement des travailleurs sur tout le continent. « Tout d’abord, nous procédons à un réexamen complet de la manière d’adapter les règles de concurrence de l’UE. Nous devons les adapter à la mondialisation et au monde numérique », a-t-elle insisté.

    Ce que cela signifie est clair : les billions d’euros remis aux banques et aux grandes entreprises doivent à nouveau être soustraits à la classe ouvrière.