« Une soirée tout ce qu’il y a de plus chouette s’est transformée en tout ce qu’il y a de plus sordide » | Slate.fr
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Je me suis fait violer. Il faut que je quitte cet appartement. Il faut que j’aille chez les flics. Les mots « viol » et « police » clignotaient dans ma tête en énorme. C’était très clair. J’avais lu trop d’articles qui expliquaient noir sur blanc la définition du viol. Une pénétration de quoi que ce soit, non consentie.
J’avais lu trop de témoignages de nanas qui ne vont pas chez les flics dans la foulée, ou qui n’y vont pas tout court, et qui en chient ensuite (celles qui y vont en chient aussi, c’est pas un concours, mais à mon sens c’est quand même soulageant de balancer son histoire avant qu’elle pourrisse en toi). J’avais lu trop d’articles qui expliquaient comme c’est essentiel d’aller chez les flics, le plus vite possible. N’attendez pas, allez-y direct, ne vous douchez pas. Et donc je me suis laissée porter par ce que mon cerveau m’ordonnait de faire. Je suis allée chez les flics. Je leur ai tout raconté.
Ça m’a fait du bien.
Ça m’a fait du bien de vomir cette histoire, ça m’a fait du bien d’avoir des flics à l’écoute à 4 heures du matin, ça m’a fait du bien de me laisser porter du commissariat à l’hosto, ça m’a fait du bien de voir une médecin, ça m’a fait du bien d’être auscultée. Ça m’a fait du bien, grosso modo, de suivre un process et de me laisser guider, ça m’a fait du bien de recevoir un coup de fil le lendemain pour me prévenir que le mec avait été arrêté, ça m’a fait du bien de dire « oui, je porte plainte ».