• Le Covid-19, une maladie socialement inégalitaire
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2020/10/09/le-covid-19-une-maladie-socialement-inegalitaire_6055347_3224.html

    L’enquête EpiCov, coordonnée par l’Inserm, dresse le premier portrait à grande échelle des personnes touchées par le virus, dans leur corps ou dans leurs conditions de vie.

    Cette photo était attendue depuis longtemps. Une image tout à la fois large et détaillée de l’impact de la pandémie de Covid-19 en France. Quelle proportion de la population avait été infectée par le virus ? Quelles professions, quels groupes sociaux, issus de quelles origines ? Mais plus largement encore, comment l’épidémie et les règles nouvelles qu’elle nous a imposées avaient-elles pesé sur la vie des Français, dans toute leur diversité ?

    Cette batterie de questions, l’enquête EpiCov, lancée par l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), avec le concours de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), de l’Insee et de l’agence de sécurité sanitaire Santé publique France (SpF), y apporte une série de réponses éclairantes.

    Rendus publics vendredi 9 octobre par l’équipe d’épidémiologistes, de sociologues et de démographes qui y ont participé, les résultats de son premier volet dresse un tableau aussi contrasté que détaillé du pays frappé par le coronavirus.

    En mai, 4,5 % de la population de France métropolitaine avait été touchée par le virus. Les sérologies réalisées sur un échantillon représentatif de la population française de 15 000 personnes ont confirmé les résultats déjà avancés par l’Institut Pasteur pendant l’été. Autant dire que l’on était loin, très loin, d’une quelconque immunité de groupe, évaluée à environ 60 % de la population.

    Importance de la transmission familiale

    Ce chiffre brut cache toutefois des réalités diverses, détaillées dans une publication de la Drees. Sans surprise, la géographie de la séroprévalence suit celle des hospitalisations et des décès observés pendant la première vague. La proportion de personnes positives varie ainsi de 1,5 % en région Bourgogne-Franche-Comté à 6,7 % dans le Grand-Est et 9,2 % en Ile-de-France. Au niveau départemental, le Haut-Rhin reste le plus frappé, avec une prévalence de 10,6 %, suivi par les départements de la petite couronne (9,5 %) et Paris (9 %). En cette fin de printemps, les Bouches-du-Rhône et leurs 3,5 % semblaient relativement épargnés.

    Moins attendus sont les résultats par catégorie d’âge. Lors de cette première vague, le virus a ciblé en premier lieu les 30-49 ans (6,5 %). A l’inverse, seulement 1,3 % des personnes âgées de plus de 65 ans ont été infectées. « Les premiers, au cours de la vie active, ont pu avoir plus de contacts , propose la Drees. A l’inverse, les personnes les plus à risque de développer une forme grave de la maladie, et particulièrement les plus âgées, ont été invitées à moins sortir de chez elles. » Compte tenu du tribut déjà payé par ces dernières, on imagine à quoi elles ont échappé.

    Les autres éléments du portrait-robot du Français le plus touché mélangent des traits attendus et de vraies surprises. Il s’agit plutôt d’une femme (5 % de prévalence contre 3,9 % pour les hommes, alors même que ces derniers développent beaucoup plus de formes graves), travaillant dans une profession essentiellement dans le domaine du soin (11,4 %), diplômée (6,2 % chez les « bac + 3 » et plus), vivant dans une commune très dense (6,4 %), un quartier prioritaire (8,2 %) et surtout dans un logement « surpeuplé » , soit moins de 18 mètres carrés par personne (9,2 %).



    Infographie Le Monde
    Ce Français type partage par ailleurs son foyer avec un autre cas suspect (12,9 %), témoignant de l’importance de la transmission familiale.

    « Le confinement a profité aux plus riches »

    Quant à sa couleur de peau, elle est plutôt foncée, puisque la prévalence est de 9,4 % chez les immigrés d’origine non européenne, de 6,2 % chez leurs enfants, de seulement 4,8 % chez les immigrés européens et de 4,1 % chez ceux dont les parents sont nés en France. Ce résultat rejoint les enquêtes réalisées notamment aux Etats-Unis, qui constatent la surreprésentation des populations noires et hispaniques parmi les malades.

    Surprise en revanche, les niveaux de vie les plus touchés sont aux deux extrêmes du spectre, les 10 % les plus pauvres (5,7 %) et les 10 % les plus riches (6 %), contre environ 3 % pour les quatre déciles médians. Un phénomène vraisemblablement lié à la nature des interactions sociales dans ces deux groupes, que pourrait expliquer une autre enquête de l’Inserm, en cours de publication. Baptisée Sapris, celle-ci a suivi 66 000 personnes avant et pendant le confinement. En mars, ce sont les classes favorisées qui déclaraient le plus de symptômes ; en mai, c’était l’inverse. « Le confinement a été efficace, c’est indéniable, mais il a surtout profité aux plus riches , commente Nathalie Bajos, de l’Inserm, coordinatrice de Sapris et d’EpiCov. Socialement, il a même creusé les inégalités. »

    Ce constat dressé sur le statut sérologique, l’enquête EpiCov le prolonge cette fois au niveau des conditions de vie. Dans ce second volet, publié dans la revue Questions de santé publique, les chercheurs ont interrogé en mai un échantillon aléatoire de 135 000 personnes, redressé par l’Insee pour obtenir une estimation représentative de la population. De quoi analyser tout à la fois « l’effet des conditions de vie sur l’exposition au virus et, réciproquement, ceux de l’épidémie sur les conditions de vie » , indique l’article.

    Les immigrés en première ligne

    Le paysage social dans lequel intervient le confinement se révèle particulièrement contrasté. Ainsi le surpeuplement dans le logement, facteur de risque établi : il touche 23 % des ouvriers qualifiés contre 11 % des cadres. En zoomant encore, on constate que 21 % des personnels de nettoyage, 18 % des aides à domicile, 20 % des ouvriers du bâtiment vivent dans cette promiscuité. La proportion passe à 29 % chez les 10 % des personnes aux revenus les plus faibles, et à 41 % chez les immigrés non européens de première génération (30 % pour la seconde). De plus, ces derniers sont 71 % à habiter dans une commune « très dense » , autre critère favorable à la contamination, contre 31 % pour les non-immigrés. Des contrastes dont l’ampleur a surpris les auteurs, qui sont pourtant habitués aux études sur les inégalités.

    D’autant que ces inégalités ont été renforcées par le confinement, constate l’enquête. Pas celles de genre : assez étonnamment, là où les crises frappent souvent d’abord les femmes, les deux sexes semblent avoir été cette fois pareillement affectés, du moins pour ce qui est du travail et des revenus ici observés. On trouve ainsi une même proportion d’hommes et de femmes (31 %) ayant dû continuer à travailler continûment à l’extérieur pendant le confinement.

    A l’inverse, les distinctions sociales, professionnelles ou d’origine apparaissent criantes. Ainsi 50 % des cadres ont pu télétravailler, contre 1 % des ouvriers. Là encore les immigrés sont en première ligne : ils sont les moins nombreux à avoir travaillé à distance (15,4 %) et les plus nombreux à n’avoir pas pu travailler du tout (18,4 %).
    Les chercheurs constatent toutefois que les dispositifs d’aide mis en place par l’Etat, et notamment le chômage technique ou partiel, ont bien rempli leur office, en protégeant les plus faibles : 42 % des plus pauvres ont pu en profiter contre 24 % des plus riches, 23 % des ouvriers (contre 7,8 % des cadres supérieurs) mais encore 45 % des immigrés non européens et plus de 50 % des ouvriers.

    « Un effet cumulatif des inégalités sociales »

    Les personnes exerçant une profession considérée comme essentielle présentent un profil évidemment particulier : 70 % d’entre elles ont ainsi travaillé à temps plein sur le lieu de travail. « Sans l’intervention des autorités en faveur du maintien de l’activité économique, ces inégalités se seraient sans doute aggravées davantage » , insiste les chercheurs.



    Infographie Le Monde

    Une façon de souligner que, malgré ces dispositifs, elles se sont déjà aggravées. En effet, si une personne sur quatre déclare avoir vu sa situation financière se dégrader, elles sont 38 % à le penser chez les plus pauvres (20 % chez les plus aisés), 32 % chez les titulaires de BEP ou de CAP (22 % chez les « bac + 5 ») et 38 % chez les immigrés non européens (27 % chez les Français nés de parents français).

    En réalité, c’est à « un effet cumulatif des inégalités sociales » que conclut ce premier volet de l’enquête. Ainsi, « les groupes sociaux les plus concernés par le risque d’exposition, qui adoptent tout autant les gestes barrières, sont aussi ceux qui ont été les plus contaminés par le virus » , insiste l’enquête dans sa conclusion. Ce sont eux qui enregistrent, par ailleurs, le plus de pathologies associées, « au risque de développer des formes graves de la maladie » . Eux enfin qui ont « connu une dégradation particulièrement marquée de leur situation financière » pendant le confinement.

    Pauvres, urbains, mal-logés, immigrés… Seront-ils aussi les plus affectés dans la durée ? Réponse dans quelques mois, après la seconde vague de réponses, prévue plus tard cet automne.

    Premiers résultats des enquêtes de santé publique de l’Inserm sur la Covid-19 : facteurs de risque individuels et sociaux
    https://presse.inserm.fr/premiers-resultats-des-enquetes-de-sante-publique-de-linserm-sur-la-covid-19-facteurs-de-risque-individuels-et-sociaux/41032

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    • Covid-19 : « Cette enquête déconstruit certains discours sur la surexposition des immigrés »
      https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/10/09/covid-19-cette-enquete-deconstruit-certains-discours-sur-la-surexposition-de

      La sociologue Nathalie Bajos et l’anthropologue et démographe François Héran commentent une vaste enquête épidémiologique sur les inégalités sociales face au coronavirus.
      Propos recueillis par Nathaniel Herzberg

      Directrice de recherche à l’Inserm, la sociologue Nathalie Bajos a coordonné l’enquête « Epidémiologie et conditions de vie » (EpiCov) sur la France à l’heure du Covid-19. Démographe et anthropologue, professeur au Collège de France, François Héran en a coprésidé le conseil scientifique.

      Qu’est-ce qui fait l’originalité de cette étude dans le paysage du Covid-19 ?

      Nathalie Bajos : C’est une des très rares enquêtes qui aborde simultanément les enjeux sociaux et épidémiologiques et c’est toute sa richesse. Cela permet de comprendre avec les analyses sociologiques la réalité des données de séroprévalence de l’épidémie. Sur le Covid, je pense que c’est unique. C’est ce qui permet de déconstruire certains discours établis, par exemple sur les raisons de la surexposition des immigrés. L’autre richesse, c’est le dispositif mis en place grâce à l’Insee, qui a permis d’obtenir un échantillon très conséquent de 135 000 personnes parfaitement représentatif de la diversité de la population française.

      François Héran : C’est l’une des plus grosses enquêtes jamais réalisée en France, hors recensement, conduite qui plus est en un temps record. Avoir réussi à faire de notre belle statistique administrative habituée à son propre rythme un outil d’urgence qui puisse aider à la décision, c’est exceptionnel.

      Comment cela a-t-il été possible ?

      N.B. : Par une réactivité de toutes les instances, qu’elles soient statistiques ou épidémiologiques. Ce qui prend des mois a été fait en quelques jours. Tous les acteurs ont joué le jeu. La CNIL [Commission nationale de l’informatique et des libertés], par exemple, a répondu en vingt-quatre heures. Et l’équipe de chercheurs a travaillé nuit et jour pour être dans les temps du confinement. Sortir en octobre des données de mai, ça peut sembler long ; mais pour la recherche, c’est du jamais-vu. Et l’Inserm nous a permis de recruter quelqu’un, là encore en vingt-quatre heures. Impensable en temps normal.

      F.H. : C’est donc possible ! Je connais la lourdeur des dispositifs et, franchement, je n’y croyais pas.

      Pourquoi ne pas être passé par les grandes cohortes épidémiologiques existantes ?

      N.B. : Nous y avons pensé car elles fonctionnent déjà, avec des personnes prêtes à répondre. De plus, elles disposent déjà de données de santé et de données sociales préexistantes à l’épidémie. Nous l’avons fait avec l’enquête Sapris. Mais une cohorte, ce n’est pas représentatif de la population : ce sont des volontaires, motivés, avec un rapport à la santé sans doute particulier. Josiane Warszawski, coresponsable de l’enquête, a eu l’idée de lancer cette enquête en population générale.

      Ce croisement des approches, qu’a-t-il apporté ?

      F.H. : Il a permis de mettre en perspective les différents indicateurs, en sortant qui plus est des catégories habituelles. Savoir par exemple que 21 % des agents de nettoyage vivent en logement surpeuplé, on n’en avait aucune idée précise. On comprend alors tout de suite que ces personnes cumulent deux risques de contamination.

      N.B. : C’est aussi grâce à ce croisement que l’on a pu mettre en évidence le caractère cumulatif des facteurs de vulnérabilité. On comprend alors la place de la question des origines dans ce paysage. Les données épidémiologiques constatent un gradient spectaculaire entre les immigrés de première génération non européenne, leurs enfants, puis les immigrés européens et leurs enfants. C’est très frappant. Le risque, c’est d’essentialiser ces résultats. Mais, si l’on tient compte de la structure professionnelle, des revenus, des conditions de logement, qui sont ici documentés, il n’y a plus d’effet immigré. D’autant que l’enquête a montré qu’ils respectent autant que les autres les gestes barrières (masque, gel, distanciation physique), comme globalement les catégories populaires, d’ailleurs…

      F.H. : On sait depuis longtemps que les immigrés qui arrivent en France ont en réalité été sélectionnés : ce sont ceux qui sont en meilleure santé. Mais, au cours de leurs premières années ici, leur situation se dégrade et leur état de santé devient nettement inférieur à celui de la population d’accueil. Dans cette enquête aussi, ce sont ces conditions de vie qui expliquent les écarts, pas l’ Homo arabicus , l’ Homo ottomanius , ou que sais-je… Toute chose égale par ailleurs, le Covid ne fait pas la différence. Mais pour démontrer que l’origine ne joue pas, encore faut-il disposer de la variable de l’origine.

      La statistique publique le permet-elle ?

      F.H. : Oui, sous le régime de la dérogation. Normalement, on ne peut traiter aucune donnée personnelle qui permette d’identifier toute sorte d’appartenance : les origines, l’apparence ethno-raciale mais aussi l’orientation sexuelle, l’état de santé, les positions politiques. Mais nous travaillons tous sous le régime de la dérogation, et la CNIL les accorde en fonction de la finalité de l’enquête, de l’anonymat, de la taille de l’échantillon, des conditions de protection des données, du consentement des personnes…
      Les questions des origines migratoires ont longtemps été difficiles à faire accepter, mais comme tous les autres pays européens le faisaient, la CNIL a entendu l’argument de la comparabilité internationale. On a même pu faire exceptionnellement accepter, dans le cadre d’une enquête sur l’excision, que soit précisée l’ethnie d’origine des femmes. Et depuis 2003, dans toutes les grandes enquêtes de l’Insee, on relève le pays de naissance et la première nationalité des personnes interrogées et de leurs parents.

      Dans cette enquête, disposer de telles données a-t-il posé des difficultés ?

      N.B. : Oui. La Drees [direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques du ministère de la santé] considérait que ces données n’étaient pas prioritaires, qu’il fallait aller vite et qu’on intégrerait ces questions dans un second temps. Pour nous, c’était au contraire fondamental. Cela a été arbitré… en haut lieu.

      F.H. : Ensuite, nous avons eu une discussion sur les catégories. Nous voulions distinguer immigration visible et non visible. Eux ont voulu en rester à la séparation entre Européens et non-Européens. Les personnes nées aux Etats-Unis ou en Australie se retrouvent donc avec celles originaires du Sénégal ou du Maroc. Nous avons cédé pour que les choses avancent. Mais cela traduit la frilosité d’une partie de la statistique publique. Eviter les difficultés, les sujets qui fâchent.
      Et puis c’est l’éternel problème du modèle républicain que l’on peut voir de deux manières : soit par la répétition inlassable de cet idéal qui doit s’imposer à tous, soit par la mesure de l’écart entre l’idéal et la réalité. Pour moi, la statistique est un bien public, qui doit obliger l’Etat à rendre des comptes. L’Etat doit être comptable dans les deux sens du terme : capable de compter et capable de rendre des comptes. Sur ce second terrain, il reste du chemin à faire.

      Dans ses résultats, l’enquête vous a-t-elle réservé des surprises ?

      N.B. : On n’a pas l’habitude d’observer des résultats aussi nets. Pour beaucoup d’indicateurs, en particulier pour les facteurs d’exposition au virus, on observe des gradients sociaux dont on rêverait pour faire des cours de sociologie. En revanche, et cela a été pour moi une vraie surprise, on n’a pas constaté de différence hommes-femmes. Pas dans les conditions de vie ni dans l’obligation de travailler à l’extérieur. Bien sûr il y a les caissières, les aides-soignantes, les aides à domicile, mais de l’autre côté, il y a les livreurs et les magasiniers, les conducteurs de bus, les agents de sécurité.
      Finalement, les professions essentielles reflètent la partition genrée du monde professionnel mais il y en a des deux côtés. Sur la séroprévalence, en revanche, il y a une petite surexposition des femmes, que nos données sociologiques n’expliquent pas.

      D’autant que les cas graves et les décès touchent d’abord les hommes…

      N.B. : C’est vrai. Pour les comprendre, on a des explications médicales, comme les facteurs de comorbidité ou des hypothèses hormonales. Mais il faudrait aussi analyser toutes les étapes d’accès au système de perception des symptômes, au système de dépistage, au système de soin… Encore un long travail à entreprendre.

    • Covid-19 : une enquête pour suivre l’évolution des comportements et de la santé mentale pendant l’épidémie
      https://www.santepubliquefrance.fr/etudes-et-enquetes/covid-19-une-enquete-pour-suivre-l-evolution-des-comportements-e

      Les résultats de l’enquête CoviPrev couvrent les thématiques suivantes : santé mentale, adoption des mesures de prévention, addictions, alimentation et activité sportive.

      Prévalences et évolutions des indicateurs de santé mentale et des problèmes de sommeil (% pondérés), Enquête CoviPrev, France métropolitaine, 2020

      Prévalences et évolutions de l’adoption systématique des mesures de protection (% pondérés), Enquête CoviPrev, France métropolitaine, 2020

      #santé_mentale #prévention #enquête_CoviPrev #CoviPrev

    • Enquête Epicov :

      Lors de cette première vague, le virus a ciblé en premier lieu les 30-49 ans (6,5 %). A l’inverse, seulement 1,3 % des personnes âgées de plus de 65 ans ont été infectées.

      Un mode vie moins exposé (moins mondain, plus isolé), et sans doute davantage de précautions prises. Sans cette disproportion quel aurait été le nombre de morts ?

      Le port du masque est pratiqué à 74%, en tête de l’ensemble des gestes barrières (CoviPrev).
      Je ne me souviens pas avoir vu évalué l’ampleur de la diminution des symptômes que le port du masque permet, mais le plus spectaculaire (nombre de lits de réa occupés) et le plus violent (décès) devrait être assez différent de ce qui s’est passé au printemps dernier pour la vague en cours. Même si ça va être aggravé par le manque de soignants.

    • Les auteurs de l’étude en profitent pour tordre le cou à une « idée en vogue depuis le début de l’épidémie mais non moins fausse » , à leurs yeux. « La ville dense n’est pas mortifère en soi, elle n’est pas facteur direct de contagiosité » , affirme Guy Burgel. Preuve en est, « la Seine-Saint-Denis a une densité deux fois moindre mais est beaucoup plus affectée que la ville de Paris » . Pierre-Régis Burgel insiste : « On ne peut pas dire qu’on a plus de risque de mourir du Covid à Paris qu’en Creuse ! Le risque de la grande ville existe pour les précaires. Il n’existe pas pour ceux qui ont les moyens de respecter la distanciation sociale. »

      Si la population est plus jeune dans les zones les plus touchées, ce sont majoritairement les personnes les plus âgées qui sont décédées. Les plus de 65 ans représentent entre 75 % et 90 % des décès, avec un indice moyen de surmortalité de 134. L’épidémie « ne paraît pas avoir entraîné une mortalité particulière chez les “premiers de corvée” (logistique, services banals, personnels soignants, etc.) » qui ont pourtant maintenu leur activité « dans des conditions de transports collectifs et de travail souvent difficiles » , note les chercheurs.


      Extrait d’un article du Monde Dans le Grand Paris, les personnes âgées défavorisées premières victimes du Covid-19 disponible là
      http://www.pierremansat.com/2020/11/sur-le-monde.fr-dans-le-grand-paris-les-personnes-agees-defavorisees-p
      comme le signale @marclaime https://seenthis.net/messages/884579