• Les trous noirs (et leurs nombreux mystères) expliqués à vos enfants
    https://www.20minutes.fr/sciences/2884135-20201016-trous-noirs-nombreux-mysteres-expliques-enfants

    Découvrez, chaque jour, une analyse de notre partenaire The Conversation. Aujourd’hui, une astronome explique aux jeunes lecteurs ce que sont les trous noirs, ces objets célestes encore mal connus

    Par contre expliquer aux gamins le port du masque et l’aérosolisation, faut pas trop en demander...

    • Les premiers médecins à qui on a appris à se laver les mains en passant de la morgue à la salle d’opération, ça leur a fait le même effet qu’à toi.

      En fait, les gamins de 4 ans, tu leurs dis de mettre un masque, ils mettent un masque et ils ne tentent pas de mal te citer Orwell pendant des plombes.

    • Et... le gamin, tu lui apprends à pas jouer avec son caca, à se laver les mains avant le repas, à traverser la rue avec prudence. C’est pour sa survie que tu lui apprends tout ça. C’est mal d’apprendre à survivre ?
      Un truc drôle, ce sont les gamins qui veulent manger de la terre (celle des pots de fleurs). Ça arrive. Et en fait, parfois, c’est qu’ils en ont réellement besoin et ça ne leur fera pas de mal... bref... Faut arrêter avec nos angoisses d’adultes à croire qu’on va les traumatiser. Nos angoisses vont les traumatiser, ça c’est certain, ils les ressentent, et ne savent pas quoi en faire. Mais leur apprendre à se protéger contre les vrais dangers, ça ne fait que les... protéger.

    • Mon neveux qui a 5 ans etait très anxieux. Il avait peur que « le méchant président lui interdise de venir voire sa tata dans deux semaines » - même si illes manquent de réferents pour ces nouvelles règles il y a quand meme du stress pour elleux je trouve

    • J’avais un échange avec des gens englués dans ce que j’ai envie d’appeler le syndrome Qanon. On pourrait aussi sans doute l’appeler syndrome Trump... Ces gens, cultivés, informaticiens à qui on ne la fait pas, m’expliquaient que mes propos étaient inutilement alarmistes. Ils admettaient à demi mot que tout ça, ça les stressait, et qu’à leurs yeux c’était exagéré, vue la faiblesse de la menace. Je ressentais comme un déni de l’existence du virus. Comme s’il n’existait pas. D’un coup, ces gens se révélaient incapables de comprendre la signification d’une évolution exponentielle... notion mathématique sans doute peu accessible, mais quand même... ce n’est que l’application d’une multiplication... et ce sont des informaticiens prétentieux la plupart du temps...

      Note que j’ai moi aussi un stress latent à ce sujet. Evidemment.

      Mais j’ai terminé la discussion avec eux en expliquant que je vivais nettement mieux depuis que j’avais cessé de vivre dans ce déni. Le virus existe. Il suffit de mettre un masque pour s’en protéger la plupart du temps. Et c’est tout. (faut aussi se laver les mains, ne pas faire la bise, ne pas serrer les mains, ok...)

      Et pour les enfants. Pour ce sujet. Ils souffrent de nos manques de logiques et des angoisses que celles-ci créent. De nos contradictions entre adultes. Les enfants souhaitent comme nous constater que l’on avance tous dans une direction claire et intelligible. Et dans le bordel ambiant, alimenté par les champions du monde qui nous gouvernent, je ne vois pas comment il serait possible d’être serein, même et surtout quand on est un enfant.

    • aha, ’ffectivement.

      Une amie instit’ était hyper-angoissée au moment de la reprise en juin, par la lourdeur du protocole. Elle était persuadée que les enfants allaient être réticents, stressés, apeurés... Elle n’en est pourtant pas à sa première rentrée, de loin. Et quelle surprise de sa part quand au bout de la première journée, elle s’aperçoit que tout fonctionne sans difficulté majeure autre que la lourdeur intrinsèque des instructions débiles. Les gamins ont suivi, et c’est tout. Je parle de maternelle.
      Anecdote reportée ici sur ST, ils ont tellement bien suivi que certains se sont retrouvés avec des brulures, à force de se laver les mains et les avant-bras avec de l’alcool mal dosé. En fait, les gamins, c’est horrible, mais ils font ce qu’on leur dit. Ils ont aveuglément confiance en l’adulte. Ce qui parfois, vous le savez aussi bien que moi, se termine fort mal.

    • Il faut vraiment arrêter de prendre les gosses pour des demeurés  : ils comprennent généralement parfaitement ce qui se passe. Ce qui est très angoissant pour eux, c’est les non-dits, les euphémisations, les choses qui leur font penser que ce doit être très très moche si les adultes de confiance font le choix de cacher ou de mentir.

      J’ai croisé quelques témoignages de gosses en CM qui ont réussi + ou - à comprendre ce qui se passe malgré le manque d’infos à leur destination  : ils sont terrorisés à l’idée de ramener le virus à la maison et de tuer leurs parents. Il y a une gamine qui bouffe dans sa chambre depuis la rentrée. Les parents ne comprenaient pas pourquoi elle leur faisait la gueule  : en fait, elle se sentait responsable de leur santé et refusait de prendre des risques. Ce n’est pas une bonne situation.

      Dans tous les cas, la vérité est toujours la meilleure option. Pas la peine d’enjoliver (ça, c’est angoissant pour les gosses) ou de noircir le tableau. Voilà ce qui se passe, voilà ce que nous allons faire, qu’est-ce que tu en penses  ? Les gosses posent souvent des questions monstrueusement pertinentes et s’adaptent à peu près à tout. Mais ils ont besoin de confiance. En eux et en nous. On ne les protège jamais en leur cachant des trucs, jamais.

      Les gosses comprennent les consignes et ils le font d’autant mieux qu’on prend la peine de leur expliquer les tenants et aboutissants et de répondre à leurs doutes et interrogations légitimes.
      Bien sûr, c’est compliqué pour ceux qui confondent éducation et dressage et qui pratiquent juste l’autoritarisme  : « On fait comme ça parce que je l’ai décidé et fin de discussion  !  ».

      Ce genre d’attitude me rendait folle quand j’étais gosse. Ça n’a pas changé.

    • Oui, il y a de quoi être soufflé d’admiration chaque fois que l’on constate que les mômes font (à l’occasion) figure d’intellos de haut niveau (pertinence, absence de préjugés, précision, concision, cohérence, questions critiques). Même si ça se complique et peut s’éteindre au moins en apparence avec la socialisation (école, groupes de pairs avec ses normes, hiérarchies, valeurs).

    • concrétement j’ai essayé hier soir de mettre un masque alors que je veillais ma fille et j’ai pas tenu. Elle a eut l’air de s’en foutre. Mais ce matin quand elle est venue se recoucher avec moi, j’ai filé dans le salon en lui disant que je ne voulais pas attraper son truc. Je lui ai dit calmement, et après qu’elle m’ait rappelé, je suis revenu auprès d’elle, mais elle s’est pelotonné dans un coin du lit en me disant qu’elle faisait gaffe (de ne pas me le refiler) et ça m’a fendu le coeur (avec l’accent). J’ai essayer de lui expliquer que c’est pas elle, mais le virus que j’essaye de repousser, mais je ne sais pas si le message est clair et ça :

      ils sont terrorisés à l’idée de ramener le virus à la maison et de tuer leurs parents.

      y a pas moyen.

      Donc euh bah, elle a mis un masque quand elle a eut envie, elle tousse dans son coude quand elle peut (4 ans bordel, je vais effectivement pas la dresser), moi je me lave les mains après lui avoir fait le nez, j’aére la pièce au max en chauffant en même temps, pas trop de câlins, et so far, plus de fièvre donc voilà quoi... Moi je vais juste me désocialiser un peu dans les jours à venir... L’impression que quand ton gosse te ramène un truc à la maison, c’est juste mort... j’ai pas les capacités d’un instructeur de survie :

      https://seenthis.net/sites/7282461336007576028

    • L’autre soir, mon gosse (14) qui dit avoir mal à la gorge. On range le lave vaisselle ensemble, il soupire à proximité de moi. Je me suis énervé. J’ai râlé. Et me suis plus ou moins excusé plus tard. Entre l’absence d’envie de porter le masque à la maison, et ce doute qui traine du fait que l’on est contagieux pendant plusieurs jours avant d’avoir les premiers symptômes, forcément, ça crée des tensions et des doutes.
      J’ai expliqué plusieurs fois à mon gamin ce que signifiait être hypocondriaque (on l’est tous). On l’a fait plusieurs fois en famille. Et finalement, je trouve que ça a permis à tous les membres de la famille de gagner en sérénité. Ce que je dis va dans le même sens que ce que dit Agnès : dire les choses, les enfants ne comprendront pas forcément tout, mais au moins on leur aura donné l’occasion, et ils sauront en faire bon usage.

    • en fait elle a franchement pigé la différence entre elle et un virus haha. Donc la phrase : « c’est pas contre toi mais contre le microbe » est plutôt effective. Ce qui me tue c’est son air responsable et sérieuse, genre je vous protège tkt. J’aime pas ça. En même temps elle est a peu près persuadée d’être capable de tuer un éléphant à mains nues, donc bon.

      Soit-dit en passant, elle a complétement capté ce qu’est un microbe grâce à ça :
      https://www.youtube.com/watch?v=UzJclM_KmRg

      vu en début de confinement...

      Bon bref, en vrai j’ai un peu flippé hein, là on sert les fesses pour que ce ne soit qu’une maladie de saisons et voilà... merci pour vos partages...

    • Au magasin bio, la copine vendeuse va prendre l’air pour qu’on discute dehors, mais un client s’inscruste et veut nous persuader que nous devons nous habituer à la mort. Comme pour la canicule et la grippe, il y a eu aussi beaucoup de morts et on en a pas fait tout un fromage, donc tout ça est normal, puisque les vieux doivent mourir et que nous mourrons tous un jour. J’essaye de garder mon calme et lui rappelle qu’il y a des jeunes en mauvais état et que pour ce qui est de protéger les blonds aux yeux bleus des gros·es, moches, vieux ou handicapé·es qui devraient leur laisser la place, ça me rappelle comme un truc.
      Revenue déprimée. Tombée dans un trou noir de cervelle d’adulte.

    • c’est marrant comme tout le monde semble penser que la vie brève à la Achille est une chose... je ne sais pas, « noble », « courageuse », alors que pour les grecs (anciens) Achille c’est l’erreur incarnée.