JAIME SEMPRUN : […] Depuis la fortune récente, parmi les intellectuels et les médiatiques, du terme de barbarie, on range pêle-mêle sous ce vocable tous les faits et comportements qui démentent manifestement l’idéal de pacification sociale de la démocratie marchande. Mais cet idéal, où le voit-on, ne disons pas réalisé, mais seulement maintenu, ne serait-ce qu’en tant qu’idéal ? Ou plutôt : où n’est-il pas constamment ridiculisé ? Déjà la version locale qu’on nous en propose, la pauvre « Union européenne », doit surtout s’affairer à tenter de contrôler les flux de toxiques qui la parcourent (il paraîtrait qu’on retrouve le prion des vaches jusque dans les biscuits pour enfants). Parler de barbarie suppose qu’il y ait une civilisation à défendre, et pour établir l’existence de celle-ci, rien ne vaut bien sûr la présence d’une barbarie à combattre. (...)
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