Salut à toi le professeur. Salut à toi Samuel Paty.
►https://www.affordance.info/mon_weblog/2020/10/salut-a-toi-le-professeur.html
Les actes de déséquilibrés ou de fanatiques répondant aux injonctions d’appels à la haine préexistaient aux réseaux sociaux. A ce titre là, la responsabilité de ces réseaux est plus corrélative que causale. En revanche et de tous temps, les actes de déséquilibrés ou de fanatiques répondant aux injonctions d’appels à la haine ont à peu près toujours été causés structurellement par des formes de publicitarisation en amont comme en aval de leurs crimes. Ce sont des formes primaires et primales de publicitarisation qui concourent à leur passage à l’acte, et c’est la conviction qu’ils ont que leur crime sera publicitarisé et non pas simplement « rendu public », c’est cette conviction qui est l’un des moteurs essentiels de leur passage à l’acte. Parvenus à la fin de cet article, vous comprendrez, j’espère, pourquoi je ne vous mets pas de liens.
Reste la question des caricatures, de ce que l’on peut en faire et comment, dans un cadre éducatif. La question de la performativité de ces dessins. Qui malgré la bouillie intellectuelle qu’en font les éditorialistes à écharpe et autres exégètes de leur propre vacuité, remplissent un rôle et une fonction parfaitement définie. Et qu’expliquait très bien André Gunthert dans ce thread sur Twitter (je souligne) :
"Il y a un paradoxe étrange à voir les gens se plaindre constamment des réseaux sociaux à cause de la violence des échanges, et prétendre que les caricatures sont les outils ultimes de la liberté. Ce qui définit une caricature, c’est qu’elle produit une violence. En termes linguistiques, on dit qu’il s’agit d’une expression performative, c’est à dire qu’elle a un effet, comme une insulte ou un coup. Parce que la caricature est puissante, l’exercice de cette violence ne peut pas s’effectuer sans règle, ni de façon gratuite, dans l’espace public. La règle qui régit la caricature est simple : elle punit un travers, elle réagit à une action ou un propos coupable. Cette sanction visuelle fait évidemment l’objet d’une surveillance, comme n’importe quelle expression dans l’espace public. Comme n’importe quel jugement journalistique, un dessin peut être inapproprié ou non pertinent, et il existe des instances pour en juger. Il n’existe donc aucune exception particulière à la forme dessinée, qui donnerait droit à une critique essentialiste d’un groupe, d’une opinion ou d’une croyance. La satire n’est légitime que si elle concerne un fait critiquable."
Encore une fois, si l’on veut comprendre la chaîne des responsabilités, il faut s’entendre sur le périmètre et la nature de l’espace public dans lequel elles prétendent s’exercer. Je vous propose de le nommer, cet espace particulier. Les réseaux sociaux sont intrinsèquement, structurellement et architecturalement des espaces « publi-cides », « publi-cidaires ». Des espaces « publi-cidaires » qui ne dévoilent, ne révèlent ou n’autorisent des lieux commus de discours que pour mieux tuer la question de l’espace public de leur résonance.
Parvenus à la fin de cet article, vous avez j’espère compris pourquoi je ne vous ai pas mis certains liens.
Salut à toi le professeur
Salut à toi Samuel Paty
Salut jeunesse du monde entier
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