• « Des femmes qui n’aiment pas les hommes » : les propos chocs de Maïwenn sur les féministes dans Paris Match - midilibre.fr
    https://www.midilibre.fr/2020/10/23/des-femmes-qui-naiment-pas-les-hommes-les-propos-chocs-de-maiwenn-sur-les-

    Elle est notamment revenue sur les événements survenus lors de la cérémonie des Césars 2020 avec la remise de récompense pour le film de Roman Polanski et le départ houleux de la salle de la réalisatrice Adèle Haenel. Elle estime que « Polanski a reçu un prix pour un film formidable, où est le problème ? On ne lui a pas non plus décerné un prix Nobel ! »

    « Adèle Haenel doit avoir un gros bobo quelque part, pour être partie comme elle l’a fait » a-t-elle admis. Une opinion qui a fait beaucoup parlé, comme le reste de ses paroles, sur les réseaux sociaux.

    • Les femmes de droite ont examiné le monde ; elles trouvent que c’est un endroit dangereux. Elles voient que le travail les expose à davantage de danger de la part de plus d’hommes ; il accroît le risque d’exploitation sexuelle. Elles voient ridiculisées la créativité et l’originalité de leurs semblables ; elles voient des femmes expulsées du cercle de la civilisation masculine parce qu’elles ont des idées, des plans, des visions, des ambitions. Elles voient que le mariage traditionnel signifie se vendre à un homme, plutôt qu’à des centaines : c’est le marché le plus avantageux. Elles voient que les trottoirs sont glacials et que les femmes qui s’y retrouvent sont fatiguées, malades et meurtries. Elles voient que l’argent qu’elles-mêmes peuvent gagner au travail ne les rendra pas indépendantes des hommes, qu’elles devront encore jouer les jeux sexuels de leurs semblables : au foyer et aussi au travail. Elles ne voient pas comment elles pourraient faire pour que leur corps soit véritablement le leur et pour survivre dans le monde des hommes. Elles savent également que la gauche n’a rien de mieux à offrir : les hommes de gauche veulent eux aussi des épouses et des putains ; les hommes de gauche estiment trop les putains et pas assez les épouses. Les femmes de droite n’ont pas tort. Elles craignent que la gauche, qui élève le sexe impersonnel et la promiscuité au rang de valeurs, les rendra plus vulnérables à l’agression sexuelle masculine, et qu’elles seront méprisées de ne pas aimer ça. Elles n’ont pas tort. Les femmes de droite voient que, dans le système où elles vivent, si elles ne peuvent s’approprier leur corps, elles peuvent consentir à devenir une propriété masculine privatisée : s’en tenir à un contre un, en quelque sorte. Elles savent qu’elles sont valorisées pour leur sexe – leurs organes sexuels et leur capacité de procréation – alors elles tentent de rehausser leur valeur : par la coopération, la manipulation, la conformité ; par des expressions d’affection ou des tentatives d’amitiés ; par la soumission et l’obéissance ; et surtout par l’emploi d’euphémismes comme « féminité » « femme totale », « bonne », « instinct maternel », « amour maternel ». Leur détresse se fait discrète ; elles cachent les meurtrissures de leur corps, de leur cœur ; elles s’habillent soigneusement et ont de bonnes manières ; elles souffrent, elles aiment Dieu, elles se conforment aux règles. Elles voient que l’intelligence affichée chez une femme est un défaut, que l’intelligence réalisée chez une femme est un crime. Elles voient le monde où elles vivent et elles n’ont pas tort. Elles utilisent le sexe et les bébés pour préserver leur valeur parce qu’elles ont besoin d’un toit, de nourriture, de vêtements. Elles utilisent l’intelligence traditionnelle de la femelle – animale, pas humaine ; elles font ce qu’elles doivent faire pour survivre.

      Les femmes de droite, Andrea Dworkin

    • Dans ce livre-ci, Dworkin dresse le tableau d’une domination absolue, d’une volonté masculine implacable d’éliminer les femmes de la catégorie des personnes non seulement dans la vie sociale en général, mais aussi dans la propre tête des dominées, si bien que certaines femmes ne tentent même pas de lutter et de plus considèrent celles qui le font comme leurs ennemies. Ce sont les « femmes de droite ».

      […]

      Le drame, c’est que des femmes si déterminées à survivre n’arrivent pas à voir qu’elles commettent un suicide. Le danger, c’est que des femmes qui se sacrifient ainsi deviennent de parfaits petits fantassins qui obéissent aux ordres, si criminels soient-ils. L’espoir, c’est que ces femmes, ébranlées par des contradictions internes que ne peuvent apaiser des manipulations, aiguillonnées par la tension et la lucidité que produisent les affrontements et le débat public, devront mettre des mots sur les réalités de leur vécu en tant que femmes assujetties à la volonté des hommes. Ce faisant, la colère nécessairement liée à une véritable perception de leur avilissement pourrait les mener au-delà de la peur qui les paralyse vers une révolte contre les hommes qui les dénigrent, les méprisent et les terrorisent. Voilà la lutte commune de toutes les femmes, quels que soient leurs camps idéologiques définis par les hommes ; et seule
      cette lutte a le pouvoir de transformer les femmes d’ennemies en alliées luttant pour une survie personnelle et collective qui ne soit pas fondée sur le mépris de soi, la crainte et l’humiliation, mais bien sur l’autodétermination, la dignité et l’intégrité authentique.

      Patriarcat et sexualité : pour une analyse matérialiste, Christine Delphy, préface de Les femmes de droite