La sonde américaine Osiris-Rex a réussi à sécuriser ses poussières d’astéroïde

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  • La sonde Osiris-Rex perd des cailloux amassés sur l’astéroïde Bennu, une menace pour la réussite de sa mission
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    Une illustration de la sonde Osiris-Rex, qui a prélevé des cailloux à la surface de l’astéroïde Bennu, publiée le 11 août 2020 par la Nasa.
    NASA/GODDARD/ARIZONA STATE UNIVE/AFP

    Le compartiment où sont stockés les échantillons ramassées à la surface de l’astéroïde Bennu s’est mal refermé, mettant en péril la mission de la sonde Osiris-Rex.

    Houston, nous avons un problème. La Nasa a annoncé, vendredi 23 octobre, que sa sonde Osiris-Rex avait réussi à collecter une très grande quantité de particules de l’astéroïde Bennu, mais qu’il y en avait tellement que le compartiment de collecte n’arrivait pas à se refermer, mettant en danger la mission. La sonde doit rapporter les poussières et petits cailloux sur Terre en 2023, ce qui serait, de loin, le plus grand échantillon extraterrestre depuis les missions Apollo sur la Lune. A condition qu’elle arrive à les stocker hermétiquement pour le voyage du retour.

    « Une fraction substantielle de la masse récoltée est en train de s’échapper », a annoncé Dante Lauretta, chef de la mission, lors d’une conférence téléphonique au ton moins euphorique que sa présentation mercredi, quand l’équipe se félicitait d’une opération s’étant déroulée « aussi bien qu’on l’espérait ». Entre temps, la sonde s’est prise en photo sous tous les angles, et ses maîtres terrestres ont découvert avec stupeur un inquiétant nuage de particules flottant autour du bras de trois mètres de longueur.

    La bonne nouvelle est que la sonde aurait récupéré autour de 400 grammes de fragments, soit bien plus que les 60 grammes minimum espérés. Mais 5 à 10 grammes ont déjà été observés flottant autour du bras. « Ma grande inquiétude est que des particules s’échappent, nous sommes les victimes de notre succès », a dit Dante Lauretta.

    L’urgence est désormais de réduire les activités de l’appareil pour limiter les fuites, et préparer au plus vite le stockage des échantillons dans la capsule qui se situe au centre de la sonde. Cela implique un mouvement du bras, et doit être préparé minutieusement par les ingénieurs. Elle aura peut-être lieu mardi.

    Osiris-Rex risque-t-elle de perdre son trésor ? « Nous pensons que nous sommes en train de perdre une petite fraction des matériaux, mais c’est plus que ce que je voudrais, je suis assez inquiet depuis que j’ai vu les images », a dit Dante Lauretta. La sonde, lancée il y a plus de quatre ans, doit reprendre le chemin de la Terre en mars, et atterrir dans l’Utah en septembre 2023. « Nous allons devoir attendre jusqu’au retour à la maison pour savoir précisément combien nous avons, et ça, comme vous l’imaginez, c’est difficile », a ajouté le scientifique.

    • La sonde américaine Osiris-Rex a réussi à sécuriser ses poussières d’astéroïde
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      Les échantillons ont été transférés dans la capsule lors d’une lente opération. AP

      L’imprévu du clapet du compartiment de collecte, qui ne se refermait pas, a forcé la NASA à annuler une opération de pesage de l’échantillon. Selon les images, il y aurait au moins 400 grammes de poussières sécurisés.

      Mission presque accomplie : la sonde américaine Osiris-Rex a réussi à sécuriser dans une capsule hermétique l’échantillon de sol de l’astéroïde Bénou qu’elle avait collecté la semaine dernière, a annoncé la NASA, jeudi 29 octobre. « Nous avons terminé l’opération avec succès », a déclaré Rich Burns, chef du projet du côté NASA, dans une conférence téléphonique.

      Le bras collecteur de la sonde avait récupéré un gros volume de poussières et de fragments lors d’un contact de quelque secondes mardi dernier avec Bénou. Mais trois jours plus tard, on apprenait que le clapet du compartiment de collecte ne parvenait pas à se refermer, et des fragments s’échappaient depuis dans l’espace, mettant en danger toute la mission, lancée en 2016.

      En urgence, le bras a transféré cette semaine sa cargaison lors d’une lente opération (environ 36 heures) dans la capsule, fixée au centre de la sonde, et le couvercle de la capsule s’est refermé avec succès, selon des images de grande qualité transmises par Osiris-Rex. A cette distance, chaque étape prenait deux heures, selon Sandra Freund de Lockheed Martin, car chaque message mettait 18,5 minutes à parvenir à la Terre, et l’équipe voulait vérifier chaque étape avant d’ordonner la suivante.

      L’imprévu du clapet a forcé la NASA à annuler une opération de pesage de l’échantillon. Les scientifiques ignorent donc exactement combien de particules de Bénou la sonde a récupérées, mais ils peuvent deviner. Dante Lauretta, chef de la mission, estime que « des dizaines de grammes » ont été perdues à cause de la fuite. Mais selon lui, il en reste au minimum 400 grammes sécurisés, d’après les images, et sans doute beaucoup plus. « Nous sommes probablement au-delà d’un kilogramme », a ajouté M. Lauretta.

      Des données pour en savoir plus sur la géologie des astéroïdes
      Il a raconté que l’échantillonnage avait permis de découvrir que l’astéroïde était recouvert d’une couche de plusieurs mètres de particules « sans cohésion », en raison de la très faible gravité, comparable à une piscine à boules.

      Osiris-Rex s’est probablement enfoncée de 48 cm dans le sol au moment du contact, sans rencontrer la moindre résistance, et si elle n’avait pas allumé ses propulseurs pour repartir dans l’autre sens, « nous serions sans doute passés à travers l’astéroïde », a dit Dante Lauretta. « Il n’y a presque aucune force qui maintient les grains ensemble. »

      Si un astronaute tentait de marcher sur Bénou, « il s’enfoncerait jusqu’aux genoux ou encore plus profond », a raconté, fasciné, le scientifique, ajoutant que ces données permettraient de recalibrer tous les modèles de géologie des astéroïdes.

      Osiris-Rex repartira des alentours de Bénou en mars 2021, avec un atterrissage de la capsule prévu le 24 septembre 2023 dans le désert de l’Utah aux Etats-Unis.