• « UN VRAI SCANDALE... Dans le film sur De Gaulle lundi soir encore une fois les communistes sont dénigrés et seul De Gaulle est présenté comme le créateur de la Sécu et des différentes nationalisations. La révision historique de cette époque continue de plus belle, on sait aujourd’hui où nous mène cette désinformation de l’histoire !!! on le sait, la sécu n’était pas dans l’ADN de de Gaulle * , il quitte d’ailleurs le gouvernement en janvier 1946 avant même que la sécu soit créée et bâtie essentiellement par des militants de base CGT ( à partir du 22 mai). Rappelons que sans le rapport de force de 29 % des voix du PCF, des 5 millions d’adhérents à la CGT ainsi que du travail considérable de CROIZAT au ministère du travail, la sécu n’existerait pas. De Gaulle d’ailleurs sera le premier à casser la sécu. Dans le discours de Compiègne en 1948, il insiste pour « revenir au vieux système précédent des assurances sociales » inégalitaire, en 1958 il instaure le contrôle d’état préalable des budgets de sécu, fait nommer les directeurs de caisse qui ne sont plus élus et pire en 1967 avec les ordonnances Jeanneney supprime les élections et instaure le paritarisme qui fait basculer la gestion de la sécu du coté des patrons... suivrons dans son sillage 75 ans de casse sociale... »

    Michel Etievent, historien

    * c’est la force de la gauche, le poids de la résistance et des maquis qui ont pu imposer au sein du CNR l’exigence d’une securité sociale et de tous les grands conquis sociaux. De gaulle a du s’y plier. Rappelons que c’est Pierre Villon, communiste, qui a rédigé le texte final du programme du CNR comprenant l’exigence de la sécu.

    • 1945, dans Une enfance laïque et républicaine (Souvenirs, Manya, 1992), Maurice Rajsfus.

      L’envers du décor était moins brillant (...).
      Pas question de s’interroger sur la collaboration effective au gouvernement avec les socialistes de la SFIO et les chrétiens démocrates du MRP. Maurice Thorez était ministre d’État. Que demander de plus ?
      De temps à autre, un membre du bureau de section du PCF venait à nos réunions faire une causerie sur les perpectives économiques et sociales. Cela remettait de nous transmettre - avec commentaires à l’appui - les nouveaux slogans du Parti : « Produire c’est la forme la plus élevée du devoir de classe » énoncé par Thorez avait pour corollaire la dernière trouvaille de Jacques Duclos : « La grève c’et l’arme des trusts ! ». Le petit pâtissier rondouillard ajoutait dans les meetings, en roulant les « r » de son Bérn natal « ... apatrides ».

      [...]

      Le ministre communiste du travail, Ambroise Croizat, pouvait tout à loisir justifier les cadences infernales dans les usines et faire passer à la trappe certains acquis sociaux, durement obtenus en juin 1936 comme les 40 heures dans certains secteurs d’activité. L’hymne au travail avait remplacé la volonté de transformer tous les jeunes français en soldats prêts au sacrifice suprême.
      Tout cela n’avait rien d’exaltant pour ceux étaient chargés d’exécuter la consigne et nos rangs continuaient de s’éclaircir. (...)

      #staliniens #travail #productivisme #nationalisme #union-nationale