• Usbek & Rica - Peut-on rester positif dans une période pourrie ?
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    Ceux qui espéraient dans les promesses du monde d’après en sont donc pour leurs frais : il n’est pas près d’advenir, pas plus que le monde « d’après après », comme on peut parfois le lire sur les réseaux sociaux. Ce n’est pas de gaîté de cœur qu’on les renverra à leurs illusions. On ne peut pas reprocher la bonne foi de ceux qui se sont un peu trop avancés en s’appuyant sur une situation exceptionnelle pour remettre leurs propositions à l’agenda (revenu universel, fin de la mondialisation, VIe République et j’en passe). L’idéalisme n’est jamais un problème. D’ailleurs, nous, Usbek & Rica, avons aussi failli tomber dans le panneau. Le monde d’après, franchement, était fait pour nous - sur le papier j’entends. Tous nos amis nous l’ont dit, comme si ça tombait sous le sens : vous qui explorez le futur, votre heure est venue. Eh bien, disons que le futur, ça ne se passe pas exactement comme ça. Il n’y a pas le « présent », et puis tout à coup, au gré d’une circonstance exceptionnelle, hop, le futur qui déboule. Avec le temps, on devrait être vacciné contre la pensée magique, Messie, Grand Soir, et toutes ces fables.

    Au terme « monde d’après » nous avons donc préféré celui de « long maintenant ». Pas pour faire les malins, mais pour deux raisons. Une, pour s’éviter un gros coup de bambou derrière la nuque : caractériser l’époque comme un continuum temporel qui va s’étendre sur de longs mois et redéfinir nos vies sociales et intimes était l’antidote pour ne pas tomber de haut. Deux, parce que s’intéresser à l’effet blast de la crise nous a semblé plus utile que de se concentrer sur la crise elle-même.