• Migrants : Gérald Darmanin demande aux maires RN d’ouvrir des centres de rétention administratifs dans leurs communes
    https://www.cnews.fr/france/2023-08-31/migrants-gerald-darmanin-demande-aux-maires-rn-douvrir-des-centres-de-retentio

    Selon les informations d’Europe 1, le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, #Gérald_Darmanin, a demandé aux maires du Rassemblement national d’ouvrir des centres de rétention administratifs (#CRA) sur le territoire de leur commune.

    Les membres du Rassemblement national sont favorables à la construction de nouveaux centres, mais selon le courrier du ministre de l’Intérieur, aucun maire n’aurait fait une demande officielle pour en accueillir un.

    « Mes services n’ayant reçu à ce jour aucune proposition de la part de communes dirigées par le Rassemblement national, je tenais à vous signaler personnellement l’importance de ce programme de construction pour l’efficacité de notre politique migratoire », aurait écrit Gérald Darmanin dans ce courrier.

    Ce rappel de Gérald Darmanin aux maires RN sur les CRA pour « la maîtrise des flux migratoires » agace
    https://www.huffingtonpost.fr/politique/article/ce-rappel-de-gerald-darmanin-aux-maires-rn-sur-les-cra-pour-la-maitri

    En novembre 2022, alors que la loi LOPMI était en discussion au Parlement, la députée RN Edwige Diaz avait notamment jugé « insuffisant » les 1700 places supplémentaires prévues en CRA. « Ce sont des milliers de CRA qu’il faudrait, et la volonté politique de le faire », déclarait-elle alors.

    Mais les élus RN n’ont guère apprécié ce rappel. « Ce n’est pas de CRA dont la France a besoin mais de #frontières et d’une réforme du #droit d’asile. Plus aucune #demande d’asile ne doit être traitée sur notre sol mais uniquement dans les pays d’origine, comme nous le demandons depuis des années », a cinglé en réponse le maire [danois] de Fréjus David Rachline.

    [...]

    La France comptait 25 de ces centres de rétention en 2022, pour 1936 places disponibles. Le gouvernement espère atteindre 3000 places d’ici 2027 mais les conditions de vie à l’intérieur font régulièrement l’objet de critiques.

    #RN #expulsion #étrangers #LOPMI #asile #racisme #construction_de_centres_de_rétention #extrême_droite #xénophobie_d'État #externalisation_des_demandes_d'asile

  • Bilan provisoire d’une répression sanguinaire
    https://contre-attaque.net/2023/08/01/bilan-provisoire-dune-repression-sanguinaire

    Pendant que les policiers se mettent en arrêt maladie pour obtenir les pleins pouvoirs, le bilan de la répression qui a frappé les banlieues entre le 27 juin et le 2 juillet dernier ne cesse de s’alourdir. En voici un aperçu provisoire :

     ???? Aimène, a reçu un tir en pleine tête du RAID à Mont Saint-Martin, en Lorraine, le 30 juin. Il sortait du travail, et était avec des amis en voiture. Aimène est plongé dans le coma suite à ce tir.

     ???? Hedi, est laissé pour mort 1er juillet à Marseille après avoir reçu un tir puis passé à tabac par une équipe de la BAC. Il sombre dans le coma et frôle la mort.

     ???? Jalil est âgé de15 ans. À Chilly-Mazarin dans l’Essone, dans la nuit du 1er au 2 juillet, il est éborgné par le tir d’un CRS. L’adolescent a eu l’impression de mourir.

     ???? Nathaniel est éborgné dans la nuit du 28 au 29 juin à Montreuil, alors qu’il sortait de soirée. Il subit une rupture du globe oculaire et de multiples fractures.

     ???? Abdelkarim a perdu son œil la nuit du 30 juin au 1er juillet à Marseille, suite à un tir policier.

     ???? Virgil, ancien militaire, est éborgné dans la nuit du 29 au 30 juin 2023, à Nanterre, après la marche blanche pour Nahel.

     ???? Dès le 27 juin, un autre jeune homme est éborgné à Nanterre. Une vidéo montre un très jeune garçon évacué sur un fauteuil avec une blessure saignante à l’œil. Son nom n’est pas connu.

     ???? Mehdi a été éborgné par LBD à Saint-Denis. C’était le mercredi 28 juin au soir. L’impact du tir l’a gravement blessé à l’œil et à la tempe droite. Il est laissé au sol, se réfugie dans une école et appelle les secours seul.

     ???? À Angers le 3 juillet, un homme de 32 ans est éborgné par un tir de LBD dans le centre-ville, alors que la police protégeait un local d’extrême droite. Au même moment, un autre homme est gravement blessé par un autre tir de LBD qui lui fracture le visage.

     ???? Aux Ulis, en région parisienne, une femme qui rentrait du travail, dans sa voiture, a reçu un tir du RAID en pleine tête.

     ???? Le 30 juin à Villejuif, des morceaux de main sont retrouvés dans la rue. Un journaliste de Cnews, informé par la police, parle d’un « morceau de phalange et les restes de grenade » qui « ont été prélevés » par la police pour retrouver la victime, qui ne s’est pas manifestée.

     ???? Dans la nuit du 1er au 2 juillet : Mohamed, livreur de 27 ans, père d’un fils de deux ans et qui attendait un autre enfant, est tué par un tir de LBD. Alors qu’il circulait à scooter ce soir là, il est retrouvé mort, avec le choc d’une balle en caoutchouc dans le thorax. Les dernières images retrouvées dans son téléphone sont une vidéo de policiers arrêtant un homme, filmées quelques minutes avant qu’il ne soit retrouvé.

    Et ce ne sont que les cas CONNUS. Ceux qui ont osé parler, dont les proches ont déposé une plainte ou qui se sont montré dans les médias. Certains blessés viennent seulement de se faire connaître, quatre semaines après les faits. Ce ne sont probablement qu’une infime partie des vies brisées par la police lors de ces nuits de révolte, l’immense majorité des victimes préférant rester discrètes par peur de représailles ou de poursuites.

    En quatre nuits seulement, la police française a fait couler le sang de dizaines de personnes dans les banlieues françaises. Contre les corps non-blancs, les habitant-es des périphéries ou les révolté-es face à l’exécution d’un adolescent, c’est une sauvagerie totale qui a été déployée par le pouvoir.

    • Appel à une marche unitaire le 23 septembre de nombreux mouvements de quartiers populaires, associatifs, syndicaux, politiques.
      Pour mettre à bas le racisme systémique et les violences policières. Pour les libertés.
      Pas de justice, pas de paix.
      Avec la France Insoumise nous en sommes !

      https://twitter.com/TrouveAurelie/status/1686376682582876163

      « La lutte continue : ce nouvel élan, à l’échelle nationale, à l’appel d’un front uni, populaire, syndical et politique est signe d’espoir et soutien pour celles et ceux qui croit qu’un autre monde est possible !

      Rendez-vous dans la rue les camarades. »

      « La gauche est là, mais le PS n’a pas signé. Parce que la marche demande l’abrogation du permis de tuer aux policiers voulu par Cazeneuve ? Si le changement de ligne d’ Olivier Faure est sincère, il faut de la clarté sur ce point décisif.

      [Le PCF n’est pas là non plus, mais bon 🙄] »

    • Le Gisti (Groupe d’information et de soutien des immigré·e·s) milite pour l’égal accès aux droits et à la citoyenneté sans considération de nationalité et pour la liberté de circulation.

      L’association se veut un trait d’union entre les spécialistes du droit et les militant⋅e⋅s : la présence en son sein de nombreux juristes, praticien⋅ne⋅s ou universitaires, place le Gisti dans la position revendiquée de l’« expert militant », alliant de façon étroite l’analyse juridique et le travail de terrain, l’usage du droit comme arme ou levier et la participation au débat public.

      L’activité du Gisti se décline autour de plusieurs pôles : conseil juridique, formation, publications, actions en justice, à quoi s’ajoute le travail au sein de collectifs ou réseaux interassociatifs.

    • a priori beaucoup de gens ici connaissent le Gisti depuis belle pâquerette, mais toi, @marielle, personne ne connait ton avis sur le chauvinisme, les variantes françaises du nationalisme, ni à quel point tu tolères le confusionnisme (grosso merdo : « dynamique de recoupements de récits issus de traditions politiques différentes, souvent antagoniques ») puisqu’à toute question à ce sujet tu sembles te garder de répondre autrement qu’en parlant d’autre chose. c’est dommage. mais réparable.

    • Ah ben me voilà soumise à la Question maintenant ! ( La tolérance du confusionnisme à gauche : un fait nouveau selon Philippe Marlière Prendre au sérieux le « confusionnisme politique » )

      https://seenthis.net/messages/1011569 (Du fascisme en France par Alexis Poulin)

      Et bien l’essentiel est de ne pas perdre ses repères politiques !

      Remettre en cause le capitalisme c’est bien sûr s’attaquer aux structures sociales de domination et d’exploitation (critique sociale Marxiste, propriété collective des moyens de production...)
      Et ne jamais se désintéresser des discriminations raciales du racisme et de l’islamophobie, des migrants qui meurent par centaines...

      Faire le pari du Nous, comme le résume Houria Bouteldja dans Beauf et barbares

      « Je l’avoue, c’est un bien curieux mot que ce “nous”. À la fois diabolique et improbable. Au moment où d’un côté, les “je” et les “moi” plastronnent, et où de l’autre, le “nous” de la suprématie blanche s’épanouit, il est même presque incongru. Surtout quand on sait que les différentes composantes et sous-composantes de ce grand “nous” – fanonien – sont aussi incertaines les unes que les autres. Le “nous” des classes populaires blanches ? Improbable. Celui des indigènes ? Encore plus. La rencontre de ces deux “nous” : une douce naïveté. Leur union au sein d’un bloc historique ? Une utopie. Mais si j’ai grand-peine à me convaincre qu’une telle unité soit possible, je ne me résous pas à l’idée que tout n’aura pas été tenté. Aussi, faut-il commencer par ce qui l’empêche. » C’est peu dire que le terrain est miné : un État-nation bâti sur l’esclavage et la colonisation, des organisations politiques fidèles au pacte national-racial, un chauvinisme de gauche qui a progressivement éteint l’internationalisme ouvrier, une société civile indifférente aux ravages de l’impérialisme, et la profonde « asymétrie des affects » entre petits Blancs et sujets postcoloniaux. Telles sont quelques- unes des manifestations de « l’État racial intégral » disséqué dans la première partie de ce livre. La seconde partie propose une réflexion stratégique sur son dépassement car, on l’a vu encore récemment, l’État racial intégral comporte des brèches, colmatées faute d’avoir été consciemment élargies. C’est là qu’il faut « enfoncer le clou et aller à la recherche de l’intérêt commun », construire une politique décoloniale, inventer une dignité blanche concurrente de celle de l’extrême droite, défendre l’autonomie indigène et accepter de se salir les mains en ferraillant contre le consensus raciste. Alors, face au bloc bourgeois occidental ébranlé par les crises qu’il a lui-même provoquées, pourra se nouer l’alliance inédite des beaufs et des barbares.

      Mais il faut savoir raison garder, par exemple se revendiquer d’un souverainisme de Gauche, critiquer l’Union européenne et la mondialisation néolibérale comme Lordon, Ruffin, Poulin... n’implique pas de glissements progressifs à l’extrême-droite, tout au moins pour ces personnes en particulier...

      __________________________________________________________

      https://seenthis.net/messages/1011830#message1012002

      Ce qui est irréparable c’est de porter des jugements malveillants sur des personnes dont on ne connaît rien d’elles qui in fine contribuent à jeter le discrédit sur sa propre personne !

    • Non rien est clair !

      Définition du souverainisme de gauche par Lordon.

      La souveraineté vue de gauche, elle, n’a pas d’autre sens que la souveraineté du peuple, c’est-à-dire l’association aussi large que possible de tous les intéressés à la prise des décisions qui les intéressent. Le souverainisme de droite n’est donc rien d’autre que le désir d’une restauration (légitime) des moyens de gouverner mais exclusivement rendus à des gouvernants qualifiés en lesquels « la nation » est invitée à se reconnaître – et à s’abandonner. Le souverainisme de gauche est l’autre nom de la démocratie – mais enfin comprise en un sens tant soit peu exigeant.

      Faute de ces élémentaires distinctions, une partie de la gauche en est venue à ostraciser l’idée de souveraineté quand elle prétend par ailleurs lutter pour une extension de la démocratie… qui n’en est que le synonyme ! Démocratie, souveraineté populaire : une seule et même idée, qui est celle de la maîtrise par une communauté de son propre destin. On mesure donc les effets de captation et de terrorisme intellectuels de l’extrême droite, et les effets de tétanie de la gauche critique, à cette aberration d’auto-censure et d’intoxication qui a conduit cette dernière à abandonner l’idée de souveraineté, faute d’être simplement capable de se souvenir que, sous l’espèce de la souveraineté populaire, elle est l’une de ses propres boussoles idéologiques depuis la Révolution française !

      https://blog.mondediplo.net/2013-07-08-Ce-que-l-extreme-droite-ne-nous-prendra-pas

      Passage pointé aussi par BigGrizzli ! déjà en juillet 2013 !

      https://seenthis.net/messages/156903

    • Et pour un peu plus de Clarté !
      https://blog.mondediplo.net/2015-08-26-Clarte

      Des signifiants disputés

      Le drame politique se noue véritablement quand la confusion n’est plus seulement alimentée par ce qu’on appellera la droite générale – où le PS se trouve évidemment inclus – mais depuis la gauche également, et sous deux formes diamétralement opposées : l’entêtement de la gauche alter-européiste à « changer l’euro », la perdition d’une autre gauche dans la tentation, pour le coup, oui, monstrueuse, de l’alliance avec le Front national.

      À sa manière à elle, la gauche alter-européiste aura ajouté foi au discours eurolibéral de la droite générale en rabattant, exactement comme cette dernière, tout projet de sortie de l’euro sur le fléau du « nationalisme ». C’est qu’en des temps de vacillation intellectuelle, la catastrophe idéologique était vouée à se nouer autour de deux signifiants disputés : « nation » et « souveraineté ». Disputés en effet puisque, pour chacun de ces termes, l’unicité nominale masque une dualité de lectures possibles qui soutiennent des mondes politiques radicalement antinomiques. Entre la nation substantielle, confite en ses mythes identitaires et éternitaires, et la nation politique, rassemblant les individus dans l’adhésion à des principes, sans égard pour leurs origines, bref entre la nation de Maurras et celle de Robespierre, il n’y a pas qu’un gouffre : il y a une lutte inexpiable. Et de même entre la souveraineté comprise comme apanage exclusif des élites gouvernementales et la souveraineté conçue comme idéal de l’auto-gouvernement du peuple. « Nation » et « souveraineté » ne disent rien par eux-mêmes, ils ne sont que des points de bifurcation. Ils ne parlent que d’avoir été dûment qualifiés, et alors seulement on sait vers quoi ils emmènent.

      Dans ces conditions, la faute intellectuelle de l’alter-européisme est triple : il a manqué à voir la dualité du signifiant « nation souveraine », abandonné à la droite d’en imposer sa lecture, et par cet abandon même trahi son propre legs historique : car en France la nation souveraine naît en 1789, elle se constitue comme universalité citoyenne, elle exprime le désir de l’autonomie politique, désir d’un peuple en corps de se rendre maître de son destin, bref elle est de gauche.

      Et par l’effet d’une incompréhensible démission intellectuelle, elle n’est désormais plus que de droite... Il est vrai qu’un internationalisme mal réfléchi n’a pas peu contribué à faire méconnaître (1), en réalité à faire oublier, que la souveraineté comme auto-gouvernement suppose nécessairement la clôture relative – relative, car toujours ouverte à quelque degré sur son dehors – d’une communauté sur un ressort fini. Le genre humain unifié n’existe pas, il ne soutient aucune politique possible, ou bien à un terme (hypothétique) bien fait pour éternellement différer tout retour de la politique – essence du jacquattalisme et de ses rassurants messages : la mondialisation est notre horizon indépassable, certes elle nous a un peu débordés, mais le gouvernement mondial nous permettra d’en reprendre le contrôle… dès qu’il sera advenu ; en attendant : patience… et courage.

      On dira que l’Europe se présente précisément comme une solution accessible de régulation de la mondialisation néolibérale. Sans même discuter qu’en cette matière l’Union européenne n’est pas faite pour réguler, mais pour relayer et amplifier, il faut avoir l’étroitesse de vue de l’européisme le plus béat, mais aussi bien de l’alter-européisme le plus angoissé, pour ne pas voir ce paradoxe élémentaire que le projet européen est national-souverainiste dans son essence ! Ne se propose-t-il pas de fonder sur un périmètre fini – car « l’Europe » s’arrêtera bien quelque part – une communauté politique souveraine, et par là une citoyenneté d’appartenance – européenne ? Soit, non pas du tout le « dépassement de l’Etat-nation », comme le bredouillent Habermas et ses épigones français, mais le simple redéploiement, éventuellement sous une autre forme, de son principe à une échelle étendue… Et les Etats-Unis d’Europe ne seront que le reflet transatlantique des Etats-Unis d’Amérique, dont on aura du mal à dire qu’ils dépassent quoi que ce soit en cette matière : ne sont-ils pas connus comme l’une des réalisations les plus agressives du souverainisme statonational ? – on mesurera par là le degré de confusion conceptuelle qui, de tous bords, afflige la question européenne.

    • Et pour mieux connaître la pensée politique d’Houria Bouteldja

      « Classe, race et genre sont des modalités du même système d’exploitation au service de la bourgeoisie »

      https://www.jeuneafrique.com/1444955/culture/houria-bouteldja-classe-race-et-genre-sont-des-modalites-du-meme-syste

      La militante vient de publier un nouvel essai, véritable succès de librairie : « Beaufs et Barbares, le pari du nous ». La cofondatrice du parti des Indigènes de la République, qu’elle a quitté en 2020, détaille ici quelques éléments de sa pensée politique.

      Depuis l’appel des indigènes de la République en 2005, Houria Bouteldja ne laisse personne indifférent. « Indigéniste » et provocatrice pour ses détracteurs, militante décoloniale pour des intellectuels et militants marxistes anti-impérialistes, sa pensée se décline à travers des tribunes, des débats, des interventions publiques en France et à l’étranger. Et dans des livres : en 2016, elle avait publié Les Blancs, les Juifs et nous : vers une politique de l’amour révolutionnaire, traduit en plusieurs langues et qui avait suscité de vives polémiques. Début 2023, elle a sorti Beaufs et Barbares, le pari du nous.

      L’essai à la fois analytique et programmatique est un succès en librairie. Dans sa première partie, Bouteldja définit les conditions historiques ayant permis de mettre en place ce qu’elle appelle « L’État racial intégral ». Puis, reprenant à son compte la formule d’Antonio Gramsci sur le pessimisme de la raison, elle forme le pari d’unir dans une convergence des luttes les « beaufs » et les « barbares », c’est-à-dire les prolétariats blancs et non-blancs.

      Houria Bouteldja, franco-algérienne, se situe elle-même comme objet de la construction socio-historique de la race. « Je suis une blanchie, dit-elle. En tant qu’ancienne colonisée, une part de moi appartient à l’histoire coloniale. Mais une autre partie appartient à l’histoire impériale, c’est-à-dire qu’en tant que Française, je suis de ceux qui profitent des rapports Nord-Sud. Par conséquent, je ne peux pas me permettre de dire ‘ mes frères et mes sœurs africains’. » Tout en admettant ce déterminisme, elle se veut aussi sujet, en tant que militante : « Mon combat consiste, en ciblant l’impérialisme, de pouvoir redire un jour que je suis leur sœur, mais je dois payer le prix de cette fraternité. » C’est à la fois sa vision et son projet qu’elle nous détaille en interview.

      Jeune Afrique : Vous avez été invitée par Le Média, vous êtes en pleine tournée des libraires, vous revenez de l’université américaine de Yale… Bénéficiez-vous de relais que vous n’aviez pas jadis ?

      Houria Bouteldja : Je suis depuis longtemps invitée dans des universités en Europe, en Amérique, en Australie… Le problème, c’est la France. Cela dit, j’ai le sentiment que l’accueil a en partie changé. Mon précédent livre, Les Blancs, les Juifs et nous : vers une politique de l’amour révolutionnaire, a été boycotté par les libraires. Ce n’est plus le cas avec le dernier, qui ne souffre pas des mêmes attaques outrancières. Je rencontre un public très nombreux, divers, intéressé par la problématique du livre. Pour autant, aucun média de presse écrite de gauche n’a fait de recension. S’y sont seulement intéressés des journaux de droite et d’extrême-droite, avec la mauvaise foi qui les caractérise, et des médias dits communautaires. Seul Le Média m’a invitée. J’interprète cette ostracisation comme une lâcheté.

      Pourquoi avez-vous choisi le titre Beaufs et Barbares ?

      Ce sont avant tout des catégories qui ont été construites par le mépris de classe et par le mépris de race. « Beaufs », regroupe les petits blancs. « Barbares », les non-blancs. Les deux catégories constituent le prolétariat français. Ce ne sont pas des caractérisations officielles, mais tout le monde sait instinctivement ce que ces termes signifient. Ils recouvrent une réalité sociale dans notre territoire mental.

      Quand vous est venue cette idée du « pari du nous » entre beaufs et barbares ?

      Ce n’est pas nouveau. L’appel des indigènes de la République faisait déjà ce pari. Nous écrivions dès 2005 qu’il fallait aller vers la convergence des luttes. Le constat de départ était que l’« indigénat » n’était pas organisé politiquement et qu’il était nécessaire de créer un rapport de force. Comme l’affirmait le sociologue algérien Abdelmalek Sayad, « exister, c’est exister politiquement ». Tant que l’on n’existe pas politiquement, on ne peut pas prétendre à la convergence vers le prolétariat français. C’est un préalable à l’alliance pour constituer ce que nous appelons une « majorité décoloniale ».

      Vous écrivez que c’est Alain Soral qui a vu la possibilité de l’alliance des beaufs et des barbares…

      Soral a su capter les affects négatifs des petits blancs et des indigènes, des hommes en particulier. Il est le premier à avoir fait converger deux catégories antagonistes, au sens où elles ne sont pas politiquement unies. Beaufs et barbares sont socialement en bas de l’échelle sociale mais ne sont pas alliés dans la lutte. Si l’on n’est pas capable de capter les affects, on ne peut pas faire de politique et, en cela, l’extrême-droite a hélas une avance sur l’extrême-gauche.

      Vous commencez votre livre en citant un hadith rapporté par Mouslim et l’Apocalypse selon Saint-Jean. Votre analyse est marxiste. N’est-ce pas contradictoire, puisque Karl Marx qualifiait la religion d’« opium du peuple » ?

      Des synthèses ont été faites en Amérique latine entre marxisme et théologie de la libération. Je ne vois aucun problème à la fusion des deux. La séparation entre le matériel et le spirituel est une idée très moderne, très occidentale et particulièrement française. Il est possible de construire un projet politique avec des références religieuses et spirituelles. La modernité occidentale nous assèche moralement et spirituellement, elle a combattu toutes les formes de transcendance concurrentielle. On a une seule divinité légitime, le capitalisme.

      Vous évoquez la trahison de la Troisième Internationale par le PCF et la CGT à part deux épisodes, la guerre du Rif et l’Étoile nord-africaine. Pourquoi alors faire confiance à la gauche ?

      Contrairement à ce que préconise l’idée communiste, le communisme réel s’est laissé nationaliser. Il a perdu son horizon internationaliste. Cette nationalisation s’est faite sur le dos des peuples sous domination impérialiste. Ce qui est négocié entre la bourgeoisie et la société politique, c’est le partage de la rente impérialiste, ce qui signifie que le monde ouvrier blanc n’est pas innocent. Mais nous avons en commun avec l’idée communiste d’être anticapitaliste. Si on veut combattre la modernité occidentale, qui est à l’origine de la disparition de peuples entiers, de massacres génocidaires, de la dévastation de la Terre, des guerres, de la colonisation, de l’esclavage, on doit s’opposer radicalement à la base de son système économique qui est le capitalisme. Maintenant, il ne s’agit pas de faire confiance à la gauche, il s’agit de la transformer.

      Je vous cite : « Avec les blancs, petits et grands, au travers de leurs organisations ou de leurs représentations diverses, il faut toujours rester aux aguets. Ni complaisance, ni paranoïa. » Le pari du nous est-il un acte de foi ?

      C’est absolument un acte de foi. À partir du moment où on se dit militant, on cherche l’espoir. Une idée est au fondement de ma pensée : les choses ne sont pas figées. Même s’il y a un État racial intégral qui fait peser d’énormes déterminismes sur nous, cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas d’espace de liberté et de choix. À partir du moment où les catégories raciales sont construites, cela veut dire aussi qu’on peut les déconstruire. Qu’est-ce qui peut le permettre ? La lutte.

      Vous parlez de l’asymétrie des affects entre « Beaufs et Barbares », les blancs étant chargés de négativité. Cela est-il de nature à vous inquiéter ?

      Les signaux indiquant que nous avons raison de croire existent, comme le mouvement des « gilets jaunes ». L’opinion française subit une offensive islamophobe incroyable depuis 25 ans. On aurait pu croire que la priorité des petits blancs serait de militer contre les Musulmans. Mais pas du tout, les manifestants avaient des griefs contre l’État et la vie chère. Ils visaient le gouvernement. Cela ne signifie pas qu’ils n’étaient pas du tout islamophobes mais que leur priorité n’était pas là. C’est ce qui me rend optimiste. Je pense qu’une part du peuple peut être transformée positivement si tant est que l’on soit capable de lui proposer un projet.

      Vous écrivez : « Voter dans une démocratie occidentale, c’est voter blanc ». Est-ce toujours le cas ?

      Oui. Telles que les élections sont organisées et tel que le champ politique est constitué, lorsqu’on vote, on vote blanc. Dans mon livre, j’ai aussi précisé que « voter extrême-gauche, c’est rare ». Quand on vote pour l’extrême-gauche, on vote moins blanc que le reste car elle est censée être internationaliste, même si elle a ses angles morts eurocentrés. C’est néanmoins le camp politique qui permet le plus de s’arracher à la blanchité.

      Pouvez-vous nous expliquer ce que vous appelez « blanchité » ?

      Noir ou blanc, tout est construction. Ce sont des catégories produites par l’Histoire, en l’occurrence l’histoire de l’esclavage et de la colonisation. Elles ne sont pas figées. Les Irlandais n’ont pas toujours été blancs, ils le sont devenus quand ils sont allés en Amérique. Pour acquérir un statut social aux États-Unis, il fallait avoir des esclaves noirs et c’est pour cela que les Irlandais sont devenus blancs. Ils auraient pu rester des esclaves blancs, le processus de racialisation a transformé le critère de peau en critère social.

      Vous vous inscrivez d’ailleurs en faux contre l’idée que l’on vous prête parfois de hiérarchiser entre classe, race et genre…

      En effet, il n’y a pas de hiérarchie : classe, race et genre sont des modalités du même système d’exploitation au service de la bourgeoisie. Parfois, cela prend le visage de la classe, parfois de la race, parfois du genre, mais tout est imbriqué. Le but est que la classe dirigeante tire profit des différentes formes d’exploitation, qu’elle met en opposition par ailleurs.

      Comment pourrait-on ne plus voter blanc ?

      Il faudrait qu’émerge une proposition décoloniale anti-impérialiste, qui remette en cause les structures de l’État-nation, le racisme structurel de l’État français et son hétérosexisme.

      Vous avez appelé à voter pour Jean-Luc Mélenchon. Est-ce aussi voter blanc ?

      Voter Mélenchon, c’est toujours voter blanc, cela ne fait aucun doute. Il reste dans le champ politique blanc, au sens où il ne fait pas pour l’instant de proposition anti-impérialiste, ne remet pas en cause la domination française, la Françafrique. Toutefois, Mélenchon, représentant la gauche radicale la plus puissante, est celui qui va le plus loin dans une proposition antiraciste, lorsqu’il dénonce les violences policières et l’islamophobie. C’est lui qui fait la proposition politique la plus intéressante aux non-blancs aujourd’hui. Dont acte.

      Selon vous, le défaut dans la cuirasse de l’État racial intégral est l’Union européenne. Pourquoi souhaitez-vous un Frexit ?

      Ce que le Frexit apporte dans un premier temps, c’est la fragilisation du bloc au pouvoir. Au sortir de la guerre en 1945, parce que les nations coloniales perdaient leurs colonies et donc leur avantage économique, elles ont décidé de rassembler leurs forces autour de l’Union européenne pour maintenir leur domination sur le Sud. Le projet européen est d’abord un projet impérialiste et capitaliste. Je suis une anti-impérialiste, donc je suis contre l’Europe par principe, qui continue d’imposer des traités parfaitement inégaux aux pays du Sud. On les exploite et on les vole, quand on n’envoie pas directement nos armées et nos bombes.

      La deuxième chose est qu’à partir du moment où j’identifie l’Europe comme le lieu de la solidarité des nations capitalistes, je sais que le refus de cette Europe et le retour à l’échelle nationale est une manière de fragiliser les élites au pouvoir, qui ont un désir d’Europe. En revanche, les classes populaires, qu’elles soient de sensibilité d’extrême-droite ou de gauche, ont voté ensemble contre le traité constitutionnel de 2005. Une conscience de classe pousse les classes populaires à être contre l’Europe. Il y a un désir de retourner à la nation. L’Europe, anti-démocratique, est une entrave à la puissance populaire. Dans les banlieues périphériques ou dans les campagnes, les directives européennes libérales nous obligent à fermer nos services publics, comme nos hôpitaux, nos crèches… Revenir à l’échelle nationale, c’est une manière de rapatrier le pouvoir et de le garder à vue. Mais revenir à l’échelle de la nation, c’est aussi pour mieux la combattre.


      Quelle est la différence avec d’autres partis qui proposent un Frexit ?

      L’extrême-droite propose un Frexit d’extrême-droite, on doit lui proposer un Frexit décolonial. À l’origine du désespoir, notamment chez les petits blancs, il y a la perte de puissance, la prise de conscience que plus personne n’a de pouvoir sur la transformation sociale. Il faut reconnaître le désir de nation et ne pas le laisser dans les mains de l’extrême-droite qui sait le mieux en tirer parti en flattant les tendances nationalistes du petit peuple. [ Tiens, une référence à Lordon : Ce que l’extrême droite ne nous prendra pas ] Ce qui compte dans le Frexit, ce n’est pas tant le nom mais le contenu politique. Pour le moment, nous n’avons que des exemples de droite, comme le Brexit qui est une catastrophe, mais cela ne veut pas dire que nous pouvons pas penser d’autres projets.

      Vous êtes pour le panafricanisme. Comment doit-il se constituer ?

      Le panafricanisme est l’affaire des Africains, je n’ai pas à le définir. Nous avons rompu avec cette espèce de paternalisme qui consiste à donner des leçons au Sud. Le Sud mène ses révolutions avec son propre agenda. Je vis en Europe, ma priorité est l’impérialisme de mon État. Quand je dis que je lutte contre l’Europe impérialiste, ça veut dire que je veux desserrer l’étau européen sur l’Afrique. Mais je le ferai à partir d’ici, c’est ma meilleure manière d’être anti-impérialiste.

      Beaufs et barbares. Le pari du nous , d’Houria Bouteldja, La fabrique éditions, essai, 262 pages, 13 euros

    • @marielle : merci pour ton partage de l’article de Contre-Attaque. C’est très utile d’avoir sous les yeux tous les (mé)faits commis par cette police, ne serait-ce que pour remettre les pendules à l’heure auprès de certaines petites crapules qui se cachent derrière le masque « syndicaliste » (policier) pour instiller le chaos social dans ce pays.

    • Impossible à défendre ! Même sans avoir vu l’entretien. Il est vrai que cette annonce d’ interview a provoqué chez moi un certain malaise car je n’apprécie point le personnage Raoult. D’autant plus qu’elle était annoncée sans concessions ! Mais visiblement ce n’était pas le cas selon Gaston Lefranc :

      https://twitter.com/GastonLefranc/status/1688790359827185664
      On a connu mieux comme interview « sans concession »...

      https://video.twimg.com/ext_tw_video/1688551474421198849/pu/vid/320x320/2HYU7O3o7Ga1RsMW.mp4?tag=12

    • Waffen Assas et alii. L’extrême droite a commis une quinzaine d’agressions contre les opposants à la réforme des retraites
      https://www.liberation.fr/politique/lextreme-droite-a-commis-une-quinzaine-dagressions-contre-les-opposants-a

      Mardi matin, le GUD était de nouveau devant Assas« car on avait fait courir la rumeur d’un nouveau blocage… » sourit une source dans un syndicat étudiant. Il n’en était rien. Faute de bagarre, les gudards ont distribué un tract, le second de leur jeune existence, vilipendant les « centrales syndicales politisées habituées à traiter avec le régime » et appelant « tous les étudiants à se mobiliser pour soutenir les différents rassemblements des salariés grévistes et de protestation contre la politique du gouvernement ». Une pirouette du groupe qui attaquait quelques jours plus tôt les étudiants mobilisés dans le cadre du même mouvement social et qui faisait ainsi « le boulot des flics », dénoncent les participants à la manif de ce jeudi.
      https://justpaste.it/blwn5

      à nouveau, la porte de la mairie de Bx, c’était des fafs. la personne arrêtée l’étant, comme souvent, faute de mieux https://seenthis.net/messages/995955

      edit rectificatif et précisions. la police incrimine pour ce départ de feu à Bordeaux le 23 mars des personnes (dont l’une a avoué) que rien ne relie à l’extrême droite. mais, alors que la mobilisation locale avait commencé depuis deux jours à déborder le cadre légal, il y a avait ce jour là de nombreux identitaires dans la ville (pour un procès). il est vraisemblable que des participants au mouvement aient allumé ce feu devant la porte de la mairie, faisant ainsi triompher des gilets jaunes locaux qui visait cet édifice depuis 5 ans, tandis que parmi les présents sur place était lancé « Front national remplace Macron ! »

      Libération parle de "pirouette" lorsque des fascistes interviennent à Paris dans un mouvement de contestation (et non pas seulement contre lui). ça évite d’évoquer la mise en oeuvre par des fafs d’une stratégie de la tension de basse intensité. en 1986, lors de la mobilisation contre la Loi Devaquet, alors que Mitterand était président, il y eu des affrontements contre la police à Paris auxquels se joignirent des fascistes. on a vu comment des fafs ont tenté de prendre le lead parmi les Gilets jaunes, avant d’être virés et discrédités, puis de prospérer à nouveau dans les décombres de la mobilisation sur fond de pandémie (dictature sanitaire, etc).
      #extrême_droite

    • Agression de jeunes militants CGT à Albi
      https://visa-isa.org/article/agression-de-jeunes-militants-cgt-a-albi

      A Albi, l’extrême droite identitaire violente affirme sa présence depuis plus de deux ans : affiches et autocollants au contenu haineux, attaques contre les cortèges de manifestants ou encore agressions se multiplient depuis la création de Patria Albigès, groupuscule identitaire issu de #Génération_identitaire.

      Provocations d’extrême droite pendant le mouvement contre la réforme des retraites.
      https://lahorde.samizdat.net/Provocations-fascistes-en-marge-du-mouvement-contre-la-reforme-des

  • Rappelé ce matin à la radio : le slogan de Darmanin pour vendre notre nouvelle loi raciste, c’est : « être méchant avec les méchants et gentil avec les gentils »
    https://www.youtube.com/watch?v=lWUL68qwDNs

    Loi asile et immigration : Darmanin veut « être méchant avec les méchants et gentil avec les gentils »

    Alors je n’oublie pas qu’on a eu Pasqua-Pandraud, « terrrorrriser les terrrorrristes », l’ère Sarko c’était pas glorieux non plus, mais on ne m’ôtera pas de l’idée que le niveau baisse dangereusement. Là on a un ministre de l’intérieur qui est au niveau de Dora l’exploratice, tout de même.

  • Bilan du rassemblement du 5 novembre 2022 à CALLAC - #La_Horde
    https://lahorde.samizdat.net/Bilan-du-rassemblement-du-5-novembre-2022-a-CALLAC

    Compte-rendu du Collectif de #Vigilance_Antifasciste 22.
    Retour sur la journée mobilisation antifasciste du 5 novembre.
    A l’appel d’habitantEs, associations, organisations politiques et syndicales, collectifs antifascistes, c’est près de 1 000 personnes qui se sont rassemblées le 5 novembre pour s’opposer à la tenue du meeting de « ténors » de la supercherie du « grand remplacement » pour la majeure partie issue de Reconquète.

    Une enseignante et élue de Callac victime de diffamation par l’extrême-droite.
    https://visa-isa.org/article/communique-une-enseignante-et-elue-de-callac-victime-de-diffamation-par-le

    Ce lundi 14 novembre un pas supplémentaire a été franchi dans l’abjection par Riposte Laïque qui a publié sur son site internet un article diffamatoire et ordurier qui vise particulièrement l’élue en charge du suivi du projet Horizon, par ailleurs enseignante. Non content de se répandre en propos et sous-entendus injurieux, ce texte fournit de nombreux détails sur la vie professionnelle et personnelle de cette élue, ainsi que des éléments permettant d’identifier l’établissement scolaire où elle travaille et le lieu où elle vit. L’auteure de cet article se permet également de remettre en cause le professionnalisme de notre collègue et la matière qu’elle enseigne.

    #Bretagne

    • et tout ce beau monde légifère les réformes de l’assurance-chômage pour leurs concitoyens :
      https://contre-attaque.net/2022/10/07/macron-dynamite-le-droit-au-chomage
      mais avec un statut particulier pour leur pommes :

      L’allocation chômage pour les députés en fin de mandat

      Les députés ne peuvent bénéficier d’aucune #allocation_chômage de droit commun, car l’indemnité perçue n’est pas un salaire. Depuis le 1er janvier 2018, un fonds spécifique, financé par les députés et géré par la Caisse des Dépôts et Consignations a été mis en place. Les règles d’indemnisation son calquées sur celles du régime des salariés.

      Le député qui démissionne de son mandat est expressément exclu du champ du dispositif, de même que les députés fonctionnaires n’ayant pas démissionné de la fonction publique ou ceux ayant atteint l’âge légal de la retraite. Les anciens députés demandant à être allocataires doivent être, à la date de fin de la législature sans aucune activité professionnelle et en recherche d’emploi.

      La durée d’indemnisation ne peut être inférieure à 6 mois, ni supérieure à 24 mois lorsque l’allocataire est âgé de moins de 53 ans. Cette durée est portée à 30 mois lorsque l’ancien député a entre 53 et 55 ans lors de son entrée dans le dispositif et à 36 mois lorsqu’il a 55 ans et plus.

      L’indemnisation mensuelle est égale à 57 % du montant de l’indemnité parlementaire, soit 4 271,18 € bruts . Pour les allocataires de moins de 57 ans, un abattement de 30 % est appliqué à compter du septième mois. Cette allocation est soumise à la CSG et à la CRDS. Elle est imposable.

      Le financement de ce dispositif est assuré par une cotisation de tous les députés en exercice, égale à 1 % de l’indemnité parlementaire (soit 74,93 € par mois).

    • les 10k€ / mois d’enveloppe permettent d’embaucher jusqu’à 5 personnes pour aider le député facho.

      les 5k€ / mois d’avance de frais peuvent servir à des formations, par exemple pour les 5 employés.

      Tout ça tombe probablement dans les poches des amis du FN qui offrent formation et personnel consentant ; quelle aubaine !

    • le JDD explique l’avance de frais de mandat (AFM) :
      https://www.lejdd.fr/Politique/quest-ce-que-lavance-de-frais-de-mandat-dont-beneficient-les-deputes-4109111

      p.ex. :

      L’AFM est contrôlée par le déontologue de l’Assemblée nationale aléatoirement, de façon à ce que chaque élu soit contrôlé au moins une fois par législature. Elle est versée sur un compte dédié et la part non-utilisée est reversé en fin de mandat.

      Auparavant, les députés bénéficiaient de l’Indemnité représentative de frais de mandat (IRFM), qui n’était pas contrôlée et avait donné lieu à des abus.

    • C’est un peu normal !

      Gouvernements et partis politiques de l’union européenne se moquent éperdument des besoins de base de leur population, Santé, Education, Energie (interdiction d’importer du gaz russe peu couteux), Démocratiques . . . .
      Pourquoi donc aller voter ?
      Pourquoi voter pour des pseudos démocrates ?

      L’Italie sort de son gouvernement mario draghi, et ce ne sont pas les menaces d’ursula von des leyen (élue par personne) envers les électeurs italiens qui ont calmé les choses.

      Les électeurs choisissent les extrêmes en espérant un changement.
      On remarquera que les extrêmes ne sont pas toujours à droite, exemple le PTB en Belgique, ouvertement marxiste.

      Ceci dit, en France, le PCF a ouvertement fait perdre la gauche aux élections présidentielles.

    • la représentation politique est pas une métonymie d’un fascisme qui est d’abord dans les têtes et les corps. n’en déplaise à pas mal de gens de gauche et de « gauchistes », dans les sociétés de contrôle, le fascisme politique peut être « post » (en gros, moins martial). et c’est d’ailleurs là que l’on peut faire la critique (et non dénoncer) l’abstention, l’abstentionniste, pas plus épargné que quiconque (et non pas allié objectif de l’extrême droite en raison de son refus oubli, dégoût, de voter)

      #fascisme

    • Extrême droite : les larmes (de crocodile) des élites libérales

      Les succès électoraux de l’extrême droite, comme en Suède ou en Italie, font souvent l’objet d’une couverture sensationnaliste et de dénonciations superficielles. Celles-ci passent à côté de la normalisation de l’agenda nativiste, dont la responsabilité est très largement partagée.

      https://www.mediapart.fr/journal/politique/280922/extreme-droite-les-larmes-de-crocodile-des-elites-liberales

    • Communiqué de VISA – Élections générales en Italie - VISA | Vigilance et Initiatives Syndicales Antifascites
      https://visa-isa.org//article/communique-de-visa-elections-generales-en-italie

      Un nouveau séisme vient de secouer l’Italie et l’Europe : le fascisme revient au pouvoir !

      Les élections générales du 25 septembre 2022 ont vu la coalition d’extrême droite arrivée en tête. 25,99% pour Fratelli d’Italia de Georgia Meloni, 8,77% pour la Lega de Matteo Salvini et 8,11% pour Forza Italia de Silvio Berlusconi. La coalition obtient donc la majorité absolue à la Chambre des Députés, avec 237 sièges sur 400, ainsi qu’au Sénat de la République avec 115 sièges sur 200.

      100 ans après la marche sur Rome, un parti ouvertement post-fasciste prend donc les rênes du pouvoir italien ! En effet, Fratelli d’Italia revendique son héritage avec le parti fasciste et mussolinien MSI (1946 – 1995), dont Georgia Meloni est issue.

      Fratelli d’Italia adopte même dans son logo la reprise exacte de la flamme tricolore du MSI (représentant l’âme de Mussolini surplombant un socle, lui-même représentant la tombe de l’ancien dictateur fasciste). A noter que le Front National de Jean-Marie le Pen adoptera, à sa création en 1972, la réplique exacte du logo du MSI, aux couleurs françaises. A l’heure où Le FN/RN « fête » ses 50 ans d’existence, il est bon de rappeler que celui-ci est né dans le fascisme.

      C’est une nouvelle alerte majeure dont l’ensemble des syndicats européens doit prendre la mesure. L’extrême droite, en Italie comme ailleurs, est l’ennemie mortelle des travailleuses et travailleurs, et de leurs organisations.

      Après la Hongrie, la Pologne, la Suède, l’Italie, et au vu des résultats très importants des formations de droite-extrême ou d’extrême-droite dans d’autres pays, dont la France, le spectre du fascisme hante toute l’Europe. La riposte syndicale doit être à la hauteur !

      VISA exprime son soutien et sa solidarité aux camarades, aux travailleurs et travailleuses d’Italie et envers l’ensemble des personnes qui souffriront de la politique raciste, sexiste et homophobe du nouveau gouvernement. VISA se tiendra à leurs côtés dans le combat contre l’extrême droite.

  • Médias et extrême droite
    http://anarlivres.free.fr/pages/nouveau.html#Mmedias

    Acrimed et Vigilance et initiatives syndicales antifascistes (VISA) organisent une journée publique d’information et de débats autour des relations entre médias et extrême droite le samedi 12 février, de 13 à 19 heures, salle Olympe-de-Gouges, 15, rue Merlin, Paris 11e. Après une entrée avec la Fanfare invisible à 13 heures, la journée s’articulera autour de trois tables rondes, suivies d’échanges avec le public...

    • L’expansion de l’empire Bolloré et la médiatisation hors norme du candidat Éric Zemmour ont sorti quelques commentateurs de leur torpeur. Interrogé par Libération (15 nov. 2021), l’historien des médias préféré des médias, Alexis Lévrier, analyse le « phénomène Zemmour » : « S’il a d’abord mené la carrière assez traditionnelle d’un journaliste politique, il a largement bénéficié, au cours de la dernière décennie, du retour au premier plan d’une presse obsédée par la désignation d’ennemis de l’intérieur », avant de pointer les médias en question : « Valeurs actuelles, L’Incorrect ou Boulevard Voltaire ». Sans nul doute. Mais où et comment s’est opérée la légitimation d’une telle presse ? Et surtout, quid du rôle d’autres médias dans la banalisation de l’extrême droite, et de Zemmour en particulier ? Bien sûr, à l’instar de nombreux commentateurs, Alexis Lévrier ne manque pas d’épingler Vincent Bolloré. À juste titre, tous dénoncent CNews et C8, vitrines et marchepieds de l’extrême droite.

      Mais tous s’arrêtent là. L’affaire semble pourtant un peu plus compliquée… Car si Bolloré ou Valeurs actuelles sont d’intentionnels promoteurs de l’extrême droite, ils ne sauraient cacher la forêt des médias plus « installés » et de grande audience, dont le fonctionnement ordinaire et les logiques structurelles contribuent à la banalisation et à la légitimation de ces options idéologiques et de leurs représentants politiques.

      Aussi faut-il urgemment prendre le contre-pied de ceux qui expliquent doctement que les soixante-quinze dernières années (depuis 1945) ont constitué une parenthèse au cours de laquelle l’extrême droite médiatique aurait été reléguée aux marges. Ou celui des commentateurs en vogue, laissant croire qu’une ligne éditoriale comme celle d’Europe 1 constituait un rempart à l’extrême droite et un modèle de pluralisme avant sa reprise en main brutale par Bolloré.

      Hier « barrage », aujourd’hui « passerelle » ? À cette fable de « l’éclosion » soudaine, nous préférons les explications sur le temps long, comme celles qui s’attachent à observer les conditions objectives ayant permis l’enracinement de la pensée d’extrême droite et l’omniprésence de ses obsessions dans les médias.

      Autant de questions qui préoccupent Acrimed de longue date. En 2014, le quatorzième numéro de Médiacritiques leur était consacré. Huit ans plus tard, les constats s’aggravent… La couverture de la campagne présidentielle n’y est pas pour rien : à la fois indigente du point de vue de l’information et de l’animation du débat démocratique, et inconséquente au regard des « effets de loupe » qu’elle exerce : une polarisation de l’agenda autour de Zemmour, du RN, de la droite réactionnaire, et de l’ensemble des thématiques qui leur sont chères.

      Un climat plus que délétère, que nous comptons dénoncer sans relâche : le 12 février 2022 à Paris, notre association s’associe à VISA (Vigilance et initiatives syndicales antifascistes) pour une grande journée publique d’information et de débats autour des liaisons dangereuses entre médias et extrême droite. L’occasion de rassembler, aux côtés de nos deux organisations, des chercheuses et chercheurs (sociologie, histoire), des collectifs, des journalistes et des syndicats de journalistes. Et de rappeler l’inanité des appels rituels au « barrage », professés solennellement par les médias lors des entre-deux-tours pour mieux être noyés, les cinq années suivantes, dans un journalisme dominant et un système médiatique balisant structurellement la route de l’extrême droite.

  • Vigilance & Initiatives Syndicales Antifascistes (VISA)
    https://visa-isa.org/fr/node/146097

    Deux syndicalistes ont été menacés de licenciement dans leur entreprise après avoir enquêté sur des soupçons de #racisme, puis ont été l’objet d’une manifestation violente à leur encontre. Un soutien contre la répression antisyndicale : « leur combat rappelle que la lutte contre le racisme est indissociable de la lutte pour l’égalité ».

    #Répression_antisyndicale contre deux délégués CGT, suite à une réunion mouvementée, la direction de STEF-Vendée lance une procédure de licenciement à l’encontre de ces deux syndicalistes. Depuis des mois, ceux-ci sollicitaient une réaction de l’entreprise : plusieurs salariés ultramarins et issus de l’immigration se plaignaient en effet de comportements racistes dans le cadre de leur travail – « bougnoule », « bamboula », imitation de singe, « retourne manger des bananes », « travail d’arabe », etc.

    Stanislas Lemor (45 ans), PDG du groupe de transport STEF depuis 2019, héritier et fils de son père. Il a débuté sa carrière en 1997 chez Arthur Andersen comme auditeur financier. Avant de passer par la direction financière de Carrefour (2001-2006), dont il avait fini directeur du contrôle de gestion. Il rejoint l’entreprise paternelle en 2006 en tant que directeur financier adjoint. L’aboutissement d’un parcours sans faute dans un groupe qui ne cesse de grandir souligne la page des décideurs du Figaro. En dix ans, de 2009 à 2018, ce champion grossit la fortune personnelle de sa famille de 87 %. Ce qui, en 2021, assure sa présence dans le palmarès des 500 plus grosses fortunes françaises avec 130M€ selon le classement de challenges.fr
    https://www.lefigaro.fr/decideurs/portraits/l-heritier-stanislas-lemor-a-la-barre-du-groupe-de-transport-stef-20190605

    Le mors aux dents , groupe Oi ! des années 80 d’Iparralde
    extrait de la cassette :Mille Raisons de gueuler (1987)
    https://www.youtube.com/watch?v=B3RP72V-_Uw

  • Une cinquantaine de plaintes annoncées contre un fichier diffusé par l’extrême droite - Page 1 | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/170921/une-cinquantaine-de-plaintes-annoncees-contre-un-fichier-diffuse-par-l-ext

    Le journaliste Taha Bouhafs a découvert un fichier de personnes qualifiées d’« islamo-gauchistes » constitué par le site Fdesouche à partir d’un appel pour la marche contre l’islamophobie de novembre 2019. La Cnil s’est « auto-saisie » et a ouvert « des investigations ».

    La Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) a ouvert, vendredi 17 septembre, « des investigations » après la découverte d’un fichier recensant des personnes « islamo-gauchistes » et créé par le site d’extrême droite Fdesouche.

    L’existence de ce fichier avait été révélée dans la matinée sur Twitter par le journaliste Taha Bouhafs, qui expliquait l’avoir découvert au mois d’août. « C’est un tableau Excel qui établit une liste […] de ce que l’extrême droite considère comme des “islamo-gauchistes”, des centaines de personnes sont fichées », écrivait-il.

    Le journaliste donnait également un lien renvoyant vers le site Fdesouche et permettant, en effet, de télécharger un fichier composé de 354 lignes, avec, en colonne, les nom et prénom, ou le nom d’une association, un « type » (islam, politique, journalisme, syndicalisme…), l’organisation à laquelle la personne appartient et sa position à l’intérieure de celle-ci.

    Dans cette liste figurent de nombreux responsables politiques, des journalistes, des militants, des universitaires, ou des personnalités du monde de la culture : Clémentine Autain, Éric Coquerel, Alexis Corbière, Manon Aubry, Jean-Luc Mélenchon, Olivier Besancenot, Esther Benbassa, Jérôme Rodrigues, Yassine Belatar, Edwy Plenel (président de Mediapart), Aude Lancelin, Faïza Guène ou encore Édouard Louis.

    Comme s’en est justifié Fdesouche, ce fichier semble être une reprise d’une liste de signataires d’un appel pour une marche contre l’islamophobie, organisée le 10 novembre 2019, appel publié dans le Club de Mediapart. « Non ce n’est pas interdit de reproduire la liste des signataires d’un appel public », a également affirmé, sur Twitter, Pierre Sautarel, un des responsables du site.

    « Pierre Sautarel, fondateur du site Fdesouche et qui est l’auteur du premier fichier selon les métadonnées, explique qu’on ne peut rien lui reprocher puisque ce serait le copier-coller d’un listing de signataires, réplique Taha Bouhafs, interrogé par Mediapart. C’est étonnant qu’il dise ne rien avoir à se reprocher alors qu’il vient de supprimer le listing de son site. » Vendredi en fin d’après-midi, le lien permettant de télécharger le fichier avait en effet été désactivé.

    Taha Bouhafs a d’ores et déjà annoncé le dépôt d’une plainte collective contre X, que Mediapart a pu consulter, pour non-respect de la législation sur les données personnelles. Celle-ci impose en effet normalement, lors de la création d’un fichier, d’informer les personnes concernées afin de recueillir leur consentement. Selon son avocat, Arié Alimi, une cinquantaine de personnes ont déjà décidé de s’y joindre.

    Taha Bouhafs a par ailleurs également révélé avoir découvert un second fichier recensant des associations d’aide aux migrants, avec, notamment, leur adresse et leur compte Facebook. Ce fichier, qui était également mis hors ligne par Fdesouche, aurait lui aussi été constitué à partir de données publiques, récupérées via le site Sursaut citoyen qui propose une carte des « initiatives citoyennes de solidarité avec les migrants ».

    Interrogée par Mediapart sur la question de la légalité du procédé consistant à créer un fichier à partir d’une liste publique, la Cnil a indiqué s’être « auto-saisie » du dossier, confirmant ainsi une information de France Info. Elle doit procéder à des « investigations » devant permettre de trancher la question.

    Le député insoumis Éric Coquerel a quant à lui écrit vendredi au ministre de l’intérieur Gérald Darmanin pour demander la « suspension » de Fdesouche.com et, plus largement, pour savoir « ce qu’il compte faire contre ce site internet morbide ».

    « Au-delà du fait qu’ils n’ont certainement pas le droit de collecter ces infos, il y a une vraie question sur l’aspect politique de ce genre de fichiers, reprend Taha Bouhafs. L’extrême droite fait des listes de gens qui luttent contre le racisme. C’est extrêmement dangereux. Demain, des personnes ou des groupes entraînés et armés pourront s’en servir pour cibler une ou plusieurs personnes. La liste est prête pour qu’ils passent à l’acte. Et c’est d’autant plus grave que la menace actuelle de terroristes d’extrême droite est très forte. »

    « Cette liste s’appelle les “islamo-gauchistes”, poursuit le journaliste. C’est la prolongation du message de certains du gouvernement qui ont participé à la banalisation de ces termes. Il est devenu normal de catégoriser une partie de la population et de stigmatiser cette marche du 10 novembre, que certains appelaient “la marche de la honte”. C’est le passage à l’acte après le discours de Frédérique Vidal. »

    En début d’année, la ministre de l’enseignement supérieur avait suscité une vive polémique en lançant un débat sur un prétendu « islamo-gauchisme » dans les universités. Plusieurs de ses collègues lui avaient emboîté le pas.

    #extrême_droite

    • Des nazis français appellent à constituer une « grande liste de tous les juifs impliqués dans la crise du Covid »
      https://lignesdeforce.wordpress.com/2021/09/27/des-nazis-francais-appellent-a-constituer-une-grande-liste-

      Un groupe finement baptisé « Les vilains fachos » – soit LVF, référence à la « Légion des volontaires français contre le bolchevisme », groupe nazi collaborateur – a entrepris, sur le réseau Telegram, de dresser une liste, « 100% légale » assurent-ils de « tous les juifs impliqués dans la crise du COVID au niveau français. Une liste pour servir d’argument définitif ». Leur appel suscite ou devrais-je dire rencontre des vocations, et la liste s’allonge.

      Les mêmes trouvent Zemmour (dont ils remplacent le patronyme par une étoile juive) mou et confus, et s’opposent bien entendu véhémentement à la vaccination, assimilée à un viol – au sens propre, si j’ose dire, puisque le contenu de la seringue est assimilé au « foutre de Macron et d’Attali ».

      Pourquoi Attali ? demanderez-vous. C’est qu’il doit déjà figurer sur la « grande liste ».

    • Communiqué intersyndical : Contre le fichage de syndicalistes par l’extrême-droite !
      https://visa-isa.org/fr/node/146084

      Plus de vingt syndicalistes ont été, avec des universitaires, des artistes, des journalistes, des avocat·es, mais aussi des militant·es issu·es d’associations, de partis politiques, fiché·es par un site d’extrême-droite pour leur prise de position contre le racisme.

      Suite à la diffusion de cette information, la CNIL s’est autosaisie et a ouvert une enquête. Toute la lumière doit être faite sur les responsabilités des auteurs·trices de cette liste et des propriétaires du site.

      Les organisations signataires condamnent ces pratiques de la nébuleuse d’extrême droite, qui nous rappellent des méthodes utilisées aux heures les plus sombres de notre histoire. Elles expriment une solidarité et un soutien total aux personnes ainsi scandaleusement fichées et à ses militant·es en particulier. Elles s’associeront aux actions, y compris judiciaires, qui seront intentées pour poursuivre les auteurs·trices et leurs organisations.

      L’extrême droite n’est ni un fantasme, ni une frange politique respectable avec laquelle nous pourrions composer. Elle est l’ennemie des salarié·es et de celles et ceux qui les défendent. Elle fracture la société avec son racisme. Elle attise la haine et la violence.

      Depuis des années, les groupuscules fascistes et racistes, profitant de la banalisation des idées d’extrême-droite, n’hésitent pas à intervenir de manière violente contre des manifestations ou des actions de solidarité, notamment avec les migrant·es, ni à saccager des locaux associatifs ou syndicaux.

      Le climat de la campagne présidentielle polarisée par la rhétorique du RN et d’autres figures de la droite radicale, les polémiques médiatiques incessantes sur l’islam, mais aussi les politiques réactionnaires du gouvernement Macron et les propos de certains ministres comme Frédérique Vidal, JM Blanquer ou G. Darmanin cautionnent et favorisent les agissements de l’extrême droite. En l’occurrence, ce fichage montre le sentiment d’impunité dont les auteurs·trices croient pouvoir bénéficier.

      Face à l’extrême droite, à ses propos, ses agissements, ses méthodes, les organisations continueront à être vigilantes et combatives, partout et à chaque instant !

    • sur le site de La Horde @lahorde
      https://lahorde.samizdat.net/2020/11/16/le-syndicalisme-dextreme-droite-dans-la-police

      Plusieurs constats incitent à s’intéresser au syndicalisme d’extrême droite dans la police.

      Le premier, c’est que même si elle n’est pas nouvelle, la présence de l’extrême droite dans la #police est une réalité qui a été révélée récemment par trois indices.
      D’abord la quantification du vote policier lors des élections politiques nationales. Les enquêtes Sciences Po/Cevipof suivent le phénomène de l’implantation du FN dans la fonction publique et particulièrement dans la police. A l’occasion du premier tour des présidentielles de 2017, le vote FN est de 54 % ; pour le premier tour des législatives de la même année il est de 43 % et enfin il est de 52 % pour le RN lors des européennes de 2019. Cependant cette enquête porte sur 3368 fonctionnaires d’État et seulement 60 policiers et l’auteur indique qu’il faut la relativiser au vu de la faiblesse de l’échantillon.

      Le second indice, c’est la floraison d’éléments issus des réseaux sociaux. Que ce soit la découverte de groupes Facebook de policiers dans lesquels la parole d’extrême droite se libère allègrement ou les photos d’insignes sur les uniformes et de tatouages à la gloire du IIIème Reich et autres.

      Le troisième, c’est qu’il est fréquent dans les réseaux militants d’entendre dire que le syndicat Alliance (affilié à la CFE/CGC) est un syndicat d’extrême droite. C’est méconnaître le syndicalisme policier et cette idée est à déconstruire. Alliance est un syndicat de droite et même de droite extrême, qui a d’ailleurs appelé à ne pas voter pour Marine Le Pen au second tour des présidentielles de 2017 (au grand dam de certains délégués…). Mais il existe des syndicats d’extrême droite dans la police.

      https://solidaires.org/Ripostes-syndicales-face-a-l-extreme-droite-no-7

      #syndicats_policiers #extrême_droite

  • #CNEWS : la chaine qui a tout misé sur la haine en ligne et la désinformation. Un certain Pétainisme boosté au Lepénisme « canal hystérique » :

    Comment CNews est devenue la Fox News française
    https://www.telerama.fr/television/comment-cnews-est-devenue-la-fox-news-francaise-6716083.php

    Par Samuel Gontier et Richard Sénéjoux

    En 2016, quand Vincent Bolloré reprend i>Télé et la rebaptise, beaucoup s’inquiètent. À raison. Chroniqueurs relayant des thèses extrémistes, présentateurs passifs… Enquête sur une chaîne devenue un outil de propagande où les fake news et les opinions ont remplacé l’information.

    Scène ordinaire d’un après-midi d’octobre sur CNews. Un débat arbitré par Clélie Mathias « oppose » quatre septuagénaires, les journalistes Jean-Louis Burgat, Gérard Carreyrou, Marc Menant et l’ancien magistrat Philippe Bilger, autour du projet de loi sur le « séparatisme islamiste ». Gérard Carreyrou dénonce « les dizaines de milliers de séparatistes sur le territoire national ». Marc Menant précise : « C’est les salles de sport, les clubs de sport qui sont minés. C’est les écoles qui se développent et qui sont payées par Erdogan. On peut pas continuer à se voiler la face. » Surtout quand on affirme qu’« il faut interdire aux jeunes filles de porter le voile, c’est la loi ». « Dans le projet présenté par le président de la République, regrette Gérard Carreyrou, il manque un volet immigration. » C’est précisément ce que vient de déclarer Marine Le Pen à l’antenne.

    Promotion des thèses d’extrême droite, informations erronées, complotisme, le tout devant une présentatrice passive… Ces quelques minutes piochées au hasard montrent que la dérive éditoriale de CNews ne se limite pas aux délires racistes de sa tête de gondole, Éric Zemmour, déjà condamné trois fois pour provocation à la haine et récemment objet de nouvelles plaintes pour avoir déclaré que les mineurs étrangers « sont voleurs, […] assassins, […] violeurs ». « CNews aujourd’hui, c’est grave, dramatique, scandaleux, résume Nassira El Moaddem, journaliste sur i>Télé (la future CNews) jusqu’en 2015. C’est l’autoroute de la réaction, il y a de quoi s’indigner vingt-quatre heures sur vingt-quatre. »

    Comment en est-on arrivé là ? Retour en 2016. Vincent Bolloré, nouveau propriétaire du groupe Canal+, prend la main sur i>Télé, qui perd alors 40 millions d’euros par an. La chaîne est rebaptisée, et Serge Nedjar, un fidèle de Vincent Bolloré, nommé à sa tête, avec d’emblée « une volonté d’imposer une ligne éditoriale très conservatrice », note Nicolas Vescovacci, ancien pigiste de la chaîne, coauteur du livre Vincent Tout-Puissant (éd. Lattès). Jean-Michel Décugis, ancien chef du service police-justice, se souvient : « Serge Nedjar avait annoncé la couleur, il voulait faire Fox News [chaîne d’info américaine ultra-conservatrice, ndlr]. » Le recrutement de Jean-Marc Morandini, mis en examen pour corruption de mineurs, met le feu aux poudres, la rédaction mène une grève de cinq semaines. « Il était clair dès le départ qu’ils ne céderaient sur rien, qu’ils n’avaient rien à faire de la qualité de l’antenne », témoigne Claude Askolovitch, aujourd’hui à France Inter. Résultat, quatre-vingts journalistes, la moitié de la rédaction, quittent le navire.

    « Bolloré a réalisé un véritable hold-up, estime Jean-Michel Décugis. Et il a réussi à doubler l’audience en réduisant les moyens presque de moitié. » La recette : transformer CNews en chaîne de débats et d’opinion. « Ça coûte moins cher de diffuser des débats à longueur d’antenne que de faire du reportage, note un ancien d’i>Télé, très impliqué dans la grève de 2016. Mais c’est au détriment du journalisme. Ce qui m’a surpris, c’est de voir certaines vedettes faire la transition entre i>Télé et CNews sans réagir, à l’image de Laurence Ferrari. » Tranquillement, ces têtes d’affiche participent à la radicalisation de la chaîne. « L’insécurité, le mal français », peut ainsi asséner l’ancienne présentatrice du 20 heures de TF1, certifiant une « augmentation des actes de violence gratuits ». Affirmation gratuite, pour le coup, puisque cette catégorie n’existe pas dans la liste des délits. Peu importe, « les chiffres, on s’en fiche », revendique le présentateur Julien Pasquet au cours d’un autre débat sur la délinquance. Après un entretien avec Didier Raoult, Laurence Ferrari se vante aussi de ne pas avoir contredit « le plus éminent spécialiste en matière de maladies infectieuses ». Curieuse conception du journalisme. À ce jour, CNews est d’ailleurs la seule chaîne à refuser de recevoir des soignants qui portent un masque. « S’ils le portent, c’est parce qu’ils sont en contact avec des patients et donc qu’ils savent de quoi ils parlent, remarque Christian Lehmann, médecin et écrivain. Mais CNews préfère mettre des guignols en plateau plutôt que des gens masqués ! » La chaîne n’hésite pas à faire campagne contre la « dictature sanitaire », Pascal Praud en tête.

    Avec ses émissions L’heure des pros, l’ancien journaliste sportif est la figure de proue de cette extrême-droitisation et ajoute au terme « ensauvagement », employé par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, le mot « racaillisation », directement emprunté à la fachosphère. Il vitupère : « Il s’agit d’être répressif ! Il faut de la vidéo partout ! En France, tu peux pas sortir dans la rue sans risquer ta vie ! » « C’est Pascal Praud qui fait la chaîne. Tous les jours, il est dans le bureau de Serge Nedjar pour décider de quoi on va parler », confie une salariée qui a requis l’anonymat. Difficile pour les journalistes en poste de témoigner à visage découvert. « La maison Bolloré, c’est une secte, il y a un côté totalitaire, stalinien, décrit Claude Askolovitch. Serge Nedjar instaure la terreur. » « C’est un petit Trump, très brutal dans son management, sa manière de s’adresser aux gens », confirme un ancien d’i>Télé. « La rédaction est comme anesthésiée, frappée d’apathie, rapporte une autre source anonyme. En conférence de rédaction, il n’y a plus de débat, d’échanges d’idées. On nous dit ce qu’on doit faire et c’est tout. »

    Pour sa défense, la direction argue que de nombreuses personnalités de gauche s’expriment sur CNews. C’est une obligation légale, la chaîne doit respecter un équilibre des temps de parole entre les différentes tendances politiques. Mais seuls les représentants officiels des partis sont intégrés à ce décompte, pas la pléthore d’éditorialistes, experts, consultants dont Gilles-William Goldnadel, Charlotte d’Ornellas, Jean-Claude Dassier (tous trois de Valeurs actuelles), Élisabeth Lévy (Causeur), Ludovine de La Rochère (La Manif pour tous), Eugénie Bastié (Le Figaro), Gabrielle Cluzel (présentée comme « rédactrice en chef de Boulevard Voltaire » sans préciser qu’il s’agit d’un site d’extrême droite condamné pour incitation à la haine raciale)… Et bien d’autres encore, dont Ivan Rioufol (Le Figaro encore), pour qui « heureusement qu’il y a la fachosphère parce que c’est là où se disent les vérités ». « Ivan Rioufol ne cesse de proférer des horreurs, commente une collaboratrice de CNews. La Société des rédacteurs le fait remarquer mais, à chaque fois, Serge Nedjar minimise : “Il n’a pas voulu dire ça.” » En face, les débatteurs dits « de gauche », qui servent de caution voire de punching-ball, se comptent sur les doigts d’une main. Citons Laurent Joffrin, le communiste Olivier Dartigolles, l’ex-député européen Karim Zéribi — récemment condamné pour abus de confiance et abus de biens sociaux. « La liste des gens qui ne veulent plus venir est longue comme le bras, révèle une salariée. La CGT, la CFDT, des élus LREM, PS, PC, LFI… » Et des avocats comme Arié Alimi, membre de la Ligue des droits de l’homme : « Je ne peux pas m’afficher sur une chaîne dont la ligne éditoriale est délibérément dans la provocation à la haine raciale. »

    La culture du clash permanent

    « Nos plateaux sont le reflet de ce qui se passe dans les rues », prétend pourtant Serge Nedjar dans Le Parisien. « On débat de ce dont les gens parlent à la machine à café », assure Pascal Praud dans Le Figaro — tous deux ont refusé de nous parler. « Il s’agit plutôt de ce dont Pascal Praud lui-même parle à la machine à café », tempère Nassira El Moaddem. « Ça tourne toujours autour de l’insécurité, des discours anti-islam, anti-jeunes, anti-femmes et pro-flics », déplore une de nos sources. « Ils ont un vrai gros problème avec les femmes, ajoute une autre. Quand une femme, sur un plateau où elle est seule contre quatre, se défend un peu trop vigoureusement, elle est traitée d’“hystérique”. » Et elle n’est plus réinvitée.

    Pour Nicolas Vescovacci, la ligne éditoriale de CNews se fonde avant tout sur le constat que « le clash, ça marche. Zemmour, ça marche [il réunit plus d’un demi-million de téléspectateurs tous les soirs, ndlr]. C’est une chaîne en perdition qui mise sur le clash permanent ». Une salariée explique que le parti pris droitier correspond aussi à un opportunisme économique. Serge Nedjar, venu de la pub, a décidé de « s’adresser à une niche d’extrême droite parce que le public de la chaîne dépasse les 60 ans et que les études sur ce public montraient qu’il y avait un créneau ». Cependant, « la ligne éditoriale est tout à fait en adéquation avec l’idéologie de Vincent Bolloré et de Serge Nedjar », assure un ancien d’i>Télé. « Serge Nedjar est en parfait accord avec Gilles-William Goldnadel, Ludovine de La Rochère ou Jean Messiha [dirigeant du Rassemblement national], atteste un salarié. Bolloré est un ultra-catholique de droite dure, il fait de CNews son outil de propagande. »

    Mais que fait la police ? « Le cahier des charges n’a pas été respecté, le CSA s’est totalement aplati », se désole Jean-Michel Décugis. La convention signée par la chaîne stipule que « l’éditeur veille à respecter les différentes sensibilités politiques, culturelles et religieuses, à ne pas encourager de comportements discriminatoires ». Raté. Nassira El Moaddem pointe la faiblesse des sanctions, telles les « mises en demeure » : « Ça ne sert à rien de dire “c’est pas bien, les enfants”, il faut frapper au porte-monnaie. » Les dernières éructations racistes d’Éric Zemmour pourraient toutefois coûter très cher à la chaîne. L’émission n’étant pas diffusée en direct, sa responsabilité est engagée. Pour Arié Alimi, il faut aussi « s’attaquer à CNews comme acteur politique ». Logique pour un média qui, aujourd’hui, relève plus de l’outil de propagande que de la chaîne d’information.

    • ZEMMOUR, CA SUFFIT COMME CA !
      https://visa-isa.org/fr/node/145964

      Mardi 29 septembre, à une heure de grande écoute, sur la chaîne Cnews, Eric #Zemmour a tenu les propos suivants concernant les mineurs non accompagnés : “ils sont voleurs, ils sont assas-sins, ils sont violeurs. C’est tout ce qu’ils sont. Tous, tous, tous. »Zemmour est un #récidiviste. Déjà condamné plusieurs fois, et encore récemment le 25 sep-tembre 2020 à 10 000 euros d’amende, pour incitation à la haine raciale, le triste polémiste continue à distiller ses diatribes nauséabondes, racistes.Ce passage a été diffusé par la chaine Cnews en différé. Par conséquent, il ne s’agit pas d’un malencontreux dérapage, isolé, mais bien d’une tribune xénophobe et d’extrême droite qui incite à la haine et au rejet des enfants qui arrivent seuls sur notre territoire après un parcours dangereux et traumatisant. Ils ont besoin de soins, d’accompagnement, de fraternité. C’est pour cela que la loi les confie à l’Aide Sociale à l’Enfance, mise en œuvre par les Conseils dépar-tementaux.Les déclarations de Zemmour, essentialisant l’ensemble de ces 15000 enfants et adolescents, génèrent un facteur de danger supplémentaire en distillant dans la population haine et rejet et en incitant aux agressions.La fédération SUD CT représentant notamment les professionnel.les exerçant quotidienne-ment, sur le terrain, les missions de protection de l’enfance :-condamne sans réserve ces propos abjectes, exige du conseil supérieur de l’audiovisuel qu’il fasse enfin respecter la loi interdisant de tels propos racistes,-condamne sans réserve la chaîne qui accueille consciemment ce polémiste, avec la volonté manifeste de diffuser une #idéologie_fascisante dans une course à l’audience mortifère, en étu-diant la possibilité de lui retirer son agrément,-invite l’ensemble des présidentes et présidents de conseil départemental a porté plainte contre Zemmour et la chaine Cnews, comme l’ont déjà fait les président.es de Loire Atlan-tique, Gers, Landes, Haute Garonne...La fédération SUD CT réaffirme l’urgence que nos services publics prennent en charge les mineurs non accompagnés qui fuient la guerre et la misère au péril de leur vie.Cela passe par la mobilisation des budgets nécessaires, ce que le gouvernement se re-fuse à faire.Cela passe aussi par la condamnation des conseils départementaux qui n’assument pas leurs responsabilités en se dérobant à leur rôle de protection où en proposant une prise en charge ces enfants et adolescents au rabais.Cela passe enfin par la fin des politiques répressives à l’encontre de ces jeunes, dont les tests osseux...
      Paris le 5 octobre

  • Christophe Kerrero, le directeur de cabinet de Jean-Michel Blanquer siège à l’Ifrap
    http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2020/05/11052020Article637247793272742622.aspx

    Peut-on servir l’Etat et un organisme qui souhaite l’affaiblir ? Directeur de cabinet du ministre de l’éducation nationale, Christophe Kerrero est aussi membre du conseil scientifique de l’IFRAP, un lobby libéral très actif politiquement. Alors que l’Ifrap milite pour la réduction des effectifs de fonctionnaires, il est paradoxal de voir à la tête du ministère qui emploie la moitié des fonctionnaires d’Etat un responsable de cet organisme.
     
    Le "conseil scientifique" de l’Ifrap est une des instances dirigeantes de ce lobby. C Kerrero y siège aux cotés de Bernard Zimmern, fondateur de l’IFRAP, ancien membre du Club de l’Horloge et de plusieurs professeurs de l’ESCP Business School.
     
    Fondé par B Zimmern et JY Le Gallou, ancien président du FN, l’Ifrap s’est fait connaitre par son lobbying auprès des politiques, notamment des parlementaires, en faveur de thèses libérales. L’Ifrap a été déclaré d’utilité publique par F Fillon en 2009. Et en 2017, l’institut a soutenu le candidat, malheureux, des Républicains.

     
    En 2011, Franck Ramus, aujourd’hui membre du conseil scientifique de l’Education nationale, avait écrit que qualifier l’iFRAP « d’institut de recherche » est inadéquat car aucun des chercheurs examinés n’est détenteur d’un doctorat ou ni "n’a jamais publié le moindre article dans une revue internationale d’économie".
     
    Inspecteur général depuis 2012, ancien conseiller de Luc Chatel, Christophe Kerrero a été nommé directeur de cabinet de JM Blanquer en 2017. Après l’Institut Montaigne, proche du ministre, voici un second lobby ancré très a droite qui semble exercer son influence rue de Grenelle.

    #Ifrap #ministère #éducation

    • Depuis le terrible assassinat de Samuel Paty le 16 octobre dernier, le Ministre Blanquer a persévéré dans son discours ancré à l’extrême-droite et visant à fracturer la société et à pointer du doigt les organisations qui luttent contre les discriminations.
      https://visa-isa.org/fr/node/145968
      Dès 2017, le ministre Blanquer nommait Christophe Kerrero directeur de son cabinet. Kerrero est aussi membre du conseil scientifique de l’Ifrap, un lobby libéral qui milite pour la réduction des effectifs de fonctionnaires. L’Ifrap illustre bien les liens entre le libéralisme et l’extrême-droite puisque parmi ses fondateurs on trouve Jean-Yves Le Gallou, membre du Front national puis du MNR et co-fondateur club de l’Horloge, mais aussi Bernard Zimmern qui est également un ancien membre du Club de l’Horloge. Le club de l’Horloge est un cercle de pensée qui revendique le mariage entre le libéralisme de la droite traditionnelle avec le nationalisme de l’extrême-droite.

    • La démission du recteur de Paris charge Amélie Oudéa-Castéra
      https://www.cafepedagogique.net/2024/02/02/la-demission-du-recteur-de-paris-charge-amelie-oudea-castera

      Un recteur attaché à la mixité sociale ?

      Le programme parisien d’affectation en seconde #Affelnet, modifié par C Kerrero, suivi par Pauline Charousset et Julien Grenet (PSE), a effectivement amélioré la mixité sociale et scolaire dans les lycées parisiens. “Des établissements réputés comme Chaptal, Charlemagne ou Condorcet ont vu leur composition sociale et scolaire se rapprocher sensiblement de la moyenne, tandis qu’à l’inverse, des lycées historiquement moins cotés comme Henri Bergson, Edgard Quinet ou Voltaire ont connu une augmentation spectaculaire de leur IPS moyen et du niveau scolaire des admis“, écrivent-ils en bilan de cette action. Globalement l’indice de mixité sociale s’est amélioré dans les lycées publics.

      Mais ce programme connait aussi ses limites. Cette réforme d’Affelnet ne touche ni les #formations_élitistes (sections internationales, parcours artistiques etc.), ni les lycées publics les plus ségrégués ni les établissements privés. La ségrégation sociale et scolaire avait même augmenté en 2022 dans les lycées des beaux quartiers comme J de Sailly, Buffon, JB Say ou J de la Fontaine. Et puis il y a le privé. “Le fait que les lycées privés ne soient pas intégrés à la procédure Affelnet constitue sans doute l’obstacle le plus sérieux au renforcement de la mixité sociale et scolaire dans les lycées de la capitale“, écrivent Pauline Charousset et Julien Grenet. “Alors que les lycées publics accueillaient en moyenne 50% d’élèves de catégories sociales très favorisées à la rentrée 2022, cette proportion atteignait 78% dans les #lycées_privés. Ainsi la réforme d’Affelnet a amélioré la mixité de la plupart des lycéens du public parisien. Mais elle a préservé le séparatisme social des plus privilégiés qui se replient dans des établissements cotés ou dans le privé.

      Les PPPE, programme social ou de prolétarisation des enseignants ?

      Quant à l’ouverture des classes de PPPE elle suit des directives fixées sous JM Blanquer et prolongées par la suite. Dans ces classes, l’Education nationale pèse sur la formation des futurs enseignants en s’imposant à l’université. Sous prétexte d’ouverture sociale, il s’agit surtout d’avoir des enseignants formés aux devoirs des fonctionnaires davantage qu’aux libertés universitaires.

      Un recteur au passé chargé

      En mettant en avant cette dimension sociale, C. Kerrero alimente son image et son destin. Il a d’autant plus besoin de le faire que ses liens avec la droite la plus traditionaliste sont connus. Membre du “conseil scientifique” de l’IFRAP, un groupe de pression ultra conservateur, proche de SOS Education, il a dirigé durant trois ans le cabinet de JM Blanquer. Il y a violemment combattu les syndicats, les enseignants grévistes et a pris part aux croisades menées par JM Blanquer. Il avait aussi été membre du cabinet de Luc Chatel.

      En 2016, C Kerrero dénonçait “la décomposition pédagogiste” de l’École. Dans son ouvrage publié en 2017, Ecole, démocratie et société, C. Kerrero défend une École traditionnelle. Il dénonce “un certain pédagogisme qui privilégie des techniques d’enseignement formelles plutôt que le fond… Cela revient à saper l’autorité légitime du maitre… Le temps de l’éducation, et l’on entend par là celui qui correspond aujourd’hui à la scolarité obligatoire, doit donc être sanctuarisé“. Dans cet ouvrage il n’est pas question de mixité sociale mais de faire nation.

      Sa démission
      https://seenthis.net/messages/1039768
      https://seenthis.net/messages/1039924

      #école #ségrégation #ségrégation_scolaire #Paris #classes_préparatoires #enseignement_privé #groupes_de_niveau #ségrégation_sociale