• Sandrine, Yannick, et les autres | Le Club de Mediapart
    https://blogs.mediapart.fr/albin-wagener/blog/200921/sandrine-yannick-et-les-autres

    d’un côté, nous avons un Yannick Jadot représenté comme le candidat « rationnel », « crédible », chantre rassurant et capitalisto-compatible de « l’écologie de gouvernement », l’homme qui planifie et veut « porter l’écologie au pouvoir » en « tenant compte de la société actuelle ». Bref, une présentation d’un profil plutôt social-démocrate, comme il y en a déjà eu des dizaines - des profils souvent peu capables de s’imposer dans le débat public, car à force d’être compatible avec le néolibéralisme, les tenants de ce courant préféreront toujours l’original à la copie (et on ne peut pas leur en tenir rigueur, d’ailleurs).
    de l’autre, Sandrine Rousseau dispose d’un traitement nettement moins tendre : elle est présentée comme « écoféministe », « radicale », cantonnée à une « écologie d’influence » qui « défend les femmes et les racisé.e.s » afin de « peser dans les débats ». Un sous-texte qui décrédibilise ostensiblement la candidate en mobilisant des représentations péjoratives autour de la femme : irrationnelle, irréaliste, incapable de gouverner. Bref, un profil qui serait trop radical, qui effraierait les électeurs, et qui surtout rejoue encore la terrible musique méprisante et discriminatoire de la femme politique qui, face à l’homme politique, ne serait que bien peu de choses.

    #écologie #élection_présidentielle #medias #écoféminisme

  • « Un retour sur la dignité du rôle de l’université dans nos démocraties fragilisées, et le rôle social de la recherche. »
    L’université : un rempart démocratique en danger
    https://blogs.mediapart.fr/albin-wagener/blog/131120/l-universite-un-rempart-democratique-en-danger

    Ce texte a été rédigé le 31.10.2020, suite aux accusations contre l’université, après l’assassinat de Samuel Paty. Il a été accepté par Le Monde le 3.11, mais le journal s’est ensuite muré dans le silence. Pour que ce texte soit diffusé, suite au retour de Mediapart et après actualisations, j’ai pris la décision de le publier, car ses constats restent malheureusement en phase avec l’actualité.

    Plus que jamais, lorsque les incertitudes se multiplient et que les démocraties sont fragilisées ou menacées, le rôle central de l’université est de permettre de trouver les ressources et les clés pour comprendre le monde, tout en pensant ses évolutions. Mais depuis plusieurs années, les menaces s’accélèrent : climatiques, sociales, sanitaires, économiques, idéologiques ou sécuritaires, elles font peser sur nous tous l’oppressant poids de l’incertitude. Cette incertitude, nos sociétés semblent bien mal armées pour y répondre, tant elles sont obsédées par le contrôle, les indicateurs et les données.

    Que cette période d’incertitude questionne et fasse souffler un vent de panique, rien de plus normal. Que des universitaires, en revanche, utilisent leur statut pour succomber aux sirènes réactionnaires et à leurs pires avatars, suite à un de ces moments de fragilité où l’émotion doit s’exprimer avant toute chose, constitue un danger. Il faut alerter à propos de ce danger réel, afin de ne pas laisser sombrer la flamme de la compréhension, de l’intelligibilité et de l’observation dans les sables mouvants des extrémismes de toutes engeances. Non, la légitimité de la posture sociale ne permet pas de dire n’importe quoi, tout au contraire : elle oblige à la dignité...