• Ne l’appelez plus Alexia Daval
    https://sorocite.com/2020/11/16/ne-lappelez-plus-alexia-daval

    Utiliser le nom de femme mariée d’Alexia, c’est lui infliger une nouvelle violence.

    Ce lundi 16 novembre s’ouvrait, à la cour d’assises de Vesoul, le procès de Jonathann Daval, accusé du meurtre de sa femme Alexia Fouillot. Dans la nuit du 27 au 28 octobre 2017, Jonathann aurait étranglé Alexia puis l’aurait transportée dans les bois avant de brûler une partie de son corps. Au matin du 28 octobre, il prévient la police qu’Alexia est partie faire un jogging et n’est pas rentrée. S’en suivent plusieurs jours où Jonathann Daval apparaît en public, éploré, aux bras des parents d’Alexia, qui soutiennent celui qu’ils aiment comme leur enfant depuis dix ans.

    Trois mois plus tard, après avoir changé plusieurs fois de version devant les policier·ère·s, Jonathann Daval reconnaît être l’auteur du meurtre de sa femme. Lors d’une reconstitution, il explique l’avoir étranglée après une dispute pendant trois à quatre minutes.

    Depuis, l’affaire “Alexia Daval” fait la une des journaux. Un patronyme encore utilisé par la plupart des médias aujourd’hui, du Parisien, au JDD, en passant par RTL ou France 2. Alors que Jonathann Daval a avoué le féminicide, continuer à la nommer ainsi pour la postérité est une violence supplémentaire.

    Accablé·es par la tristesse et mû·es par le sentiment de s’être fait trahir, les parents ont d’ailleurs eux-même décidé de rendre à Alexia son nom. Dans un article de France 3 Bourgogne Franche-Comté, où les parents d’Alexia s’expriment, les journalistes précisent : “Les Fouillot ont fait changer l’inscription sur la pierre tombale de leur fille pour que n’apparaisse plus le nom “Daval”. ‘Le nom de Daval, on ne pouvait plus. Cela nous est insupportable”, confie Isabelle Fouillot.

    Il est une autre violence, issue d’une tradition patriarcale désuète. Toute notre vie, nous conservons en effet notre nom de naissance que nous transmettent notre père et/ou notre mère. Le nom de femme mariée n’est finalement qu’un nom d’usage hérité de la tradition. Utilisé dans la vie quotidienne, il ne remplace cependant en aucun cas le nom de famille, que l’on appelle de manière abusive un “nom de jeune fille”.

    Utiliser le nom “Daval” dans le cas d’Alexia est donc une forme d’irrespect. Un irrespect d’autant plus symbolique que ce qu’a vécu Alexia est un féminicide.

    Doit-on emporter le patronyme de son bourreau dans la tombe ? Faut-il encore que les assassins des femmes conservent ce droit sur leur victime ? Et les enfants de bourreau doivent-ils, quant à eux, porter ce lourd fardeau à vie ?

    Il serait donc salutaire de lancer un débat sur le nom de cette affaire. Alexia Fouillot doit-elle rester dans la postérité avec le nom de celui qui est jugé aujourd’hui pour son meurtre ?

    #féminisme #femmes #féminicide #patronyme #male_gaze

    • J’étais tellement en colère quand j’avais découvert que ma tante avait tronqué le prénom de ma grand-mère (pour économiser les lettres) et lui avait refilé le nom du vieux.
      Ça m’a pris 10 ans (et l’aide de la tutrice chargée de gérer le décès de ma mère) pour virer les trucs pourris de ma tante et restaurer ma grand-mère dans son identité.
      Déjà, à l’époque, j’avais bataillé pour qu’elle ne soit pas balancé dans le caveau du vieux («  je me le suis tapé toutes ces années, c’est pas pour continuer après  !  »). Donc je possède 3m² dans le village des ancêtres. Et j’y ai ajouté l’urne de ma mère. Chacune avec son nom de naissance.

    • @monolecte C’est la raison pour laquelle j’utilise un pseudonyme et non le patronyme qui me sert de nom de naissance. Hors de question que je porte le nom d’un type qui m’expliquait que je ne pourrais jamais être artiste à cause de mon sexe.
      @biggrizzly tant mieux si quelques médias font ce minuscule effort.

  • Le sexe après l’accouchement, terrain oublié des violences gynécologiques | Charlotte Arce
    https://sorocite.com/2020/11/13/le-sexe-apres-laccouchement-terrain-oublie-des-violences-gynecologiques

    Blagues graveleuses, conseils déplacés, injonctions impérieuses… Certain·e·s professionnel·le·s de santé usent de leur position pour inciter les femmes à reprendre rapidement une vie sexuelle après leur accouchement. Sans tenir compte de leurs douleurs, de leurs doutes ou des conséquences sur leur vie privée. Source : Sorocité