De Chongqing à Shanghaï, voyage en train dans une Chine populaire
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Avec de superbes photos de Gilles Sabrié
ReportageLe correspondant du « Monde » à Pékin et le photographe Gilles Sabrié ont traversé une partie du pays dans les « trains verts », les plus vieux et les plus lents du réseau ferré chinois, à la rencontre d’une population bien différente de celle des mégapoles.
Pourquoi se presser ? Pour franchir les 1 680 kilomètres séparant Chongqing, au centre du pays, de Shanghaï, à l’est, la plupart des Chinois prennent désormais l’avion. Près de quatre-vingts vols quotidiens relient les deux mégapoles. D’autres voyageurs optent pour le train à grande vitesse. A l’inverse, nous avons privilégié les trains lents. Au pays qui file droit, nous avons préféré les chemins de traverse. D’abord, descendre vers Zunyi, dans le Guizhou rural, rejoindre Guiyang, la capitale provinciale, puis filer vers l’est, le Hunan, ses champs de thé et ses rizières, pour remonter vers Shanghaï en traversant le Jiangxi, puis la plaine du Zhejiang. En tout, quatre trains, 2 456 kilomètres au compteur, trente-huit heures et trente minutes montre en main.
Symboles de la Chine d’hier, ces trains verts ont beau être voués à disparaître, ils ont le mérite d’être encore là, avec leurs banquettes en skaï, leurs toilettes à la turque, leurs « couchettes dures » et le balai sous le siège, le tout au service d’une Chine populaire, le pays des baluchons et des paniers en osier.