• Coronavirus. L’#OMS est opposée à l’utilisation du #remdesivir
    https://www.ouest-france.fr/sante/virus/coronavirus/coronavirus-l-oms-est-opposee-a-l-utilisation-du-remdesivir-7057831

    « Le médicament antiviral remdesivir n’est pas conseillé pour les patients admis à l’hôpital pour le #Covid-19, quel que soit le degré de gravité de leur maladie, car il n’y a actuellement pas de preuve qu’il améliore la survie ni qu’il permette d’éviter d’être placé sous ventilation artificielle », selon un communiqué de l’OMS (Organisation mondiale de la santé).

    Elle s’est prononcée après l’avis de son panel d’experts, dont les conclusions sont publiées dans la revue médicale BMJ.

    Ces experts soulignent « la possibilité d’importants effets secondaires » de ce médicament, de même que « son coût relativement important et ses implications logistiques », puisqu’« il doit être administré par intraveineuse ».

    • Covid-19 : comment Gilead a vendu son remdésivir à l’Europe
      https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/11/27/covid-19-comment-gilead-a-vendu-son-remdesivir-a-l-europe_6061300_3244.html

      Un contrat a été passé avec la Commission, alors même que le laboratoire Gilead connaissait les résultats négatifs d’un essai clinique de l’OMS. La #France est le seul pays majeur à ne pas avoir passé commande.

      [...]

      Comment Gilead, qui a réalisé plus de 22 milliards de dollars (18,5 milliards d’euros) de chiffres d’affaires en 2019 grâce à ses médicaments contre le VIH et l’hépatite C, a-t-il réussi un tel tour de #passe-passe ? Retour sur une stratégie scientifique et commerciale parfaitement orchestrée, qui a déjà permis au laboratoire américain d’empocher près de 900 millions de dollars à travers le monde.

      « De nombreux manques »

      Testé sans grand succès contre Ebola, le remdésivir a été opportunément repositionné au début de l’épidémie de Covid-19, sur la base d’études antérieures avec d’autres coronavirus (SARS-CoV-1 et MERS-CoV). Gilead n’a pas grand-chose à perdre : il ne sait que faire des doses qu’il n’a pas utilisées lors des essais cliniques menés en Afrique.

      Le 6 février, un petit essai est lancé avec 237 patients recrutés dans les hôpitaux de Wuhan, foyer chinois de l’épidémie. L’espoir est immense, alors que la ville est déjà confinée depuis deux semaines, mais les résultats sont loin d’être à la hauteur : publiés en avril dans la prestigieuse revue scientifique The Lancet, ils ne montrent aucune efficacité sur la mortalité.

      Le cours de Gilead perd quelques points sur les indices boursiers, mais le laboratoire américain ne se décourage pas. Un essai de plus grande ampleur − un millier de patients − a été lancé en février aux Etats-Unis : Gilead compte dessus pour convaincre la FDA, l’agence américaine du médicament. Un peu ébranlé par les résultats chinois, le laboratoire modifie cependant son critère d’efficacité principal : ce ne sera plus la mortalité, mais la « durée de récupération ».

      [...]

      D’après les calculs d’une équipe de chercheurs anglais, américains et australiens, le coût total de fabrication du remdésivir se situe aux alentours de 0,93 dollar par dose, soit 5,58 dollars pour un traitement en six doses. Autrement dit, 420 fois moins cher que le prix fixé par Gilead. Par ailleurs, le développement du remdésivir a déjà bénéficié d’investissements publics, pour environ 70 millions de dollars, d’après les calculs du cercle de réflexion américain Public Citizen. Selon l’Institute for Clinical and Economic Review, une organisation américaine qui évalue la valeur des médicaments, le prix de Gilead n’est « raisonnablement rentable » que si un bénéfice existe sur la mortalité des patients. Ce qu’aucun essai clinique ne parviendra à mettre en évidence.