• Selon une étude de l’Ined, les personnes LGBT sont surexposées aux violences, notamment les femmes bisexuelles. A cause de leur genre et leur orientation sexuelle, décryptent les deux auteurs.
    https://www.liberation.fr/france/2020/11/24/les-femmes-homosexuelles-et-bisexuelles-subissent-plus-de-violences-que-l
    https://medias.liberation.fr/photo/1349474-prodlibe-rassemblement-pma-pour-toutes.jpg?modified_at=160

    « Les femmes homosexuelles et bisexuelles subissent plus de violences que les hommes gays et bis »

    Pour la première fois en France, les violences subies par les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles ou transgenres (LGBT) ont fait l’objet d’une analyse statistique. Rendue publique lundi, avant sa parution en janvier dans un ouvrage collectif, cette étude extraite de l’enquête de l’Institut national des études démographiques (Ined) sur les violences de genre (Virage), réalisée en 2015, s’attarde en effet les spécificités des violences auxquelles sont exposées les minorités sexuelles et de genre en France. Des travaux quantitatifs inédits qui font état d’une « surexposition aux violences » physiques, psychologiques et sexuelles des LGBT, en particulier au sein de la famille et dans l’espace public au sens large (dans la rue, dans les transports, dans les commerces, au travail, etc). Parmi les répondant·e·s, les femmes homosexuelles et bisexuelles subissent davantage cette « violence hétéronormative », détaillent deux auteurs de cette analyse, les sociologues Mathieu Trachman et Tania Lej

    suite sous #paywall

    • Place de la République, les images de la honte

      Des forces de l’ordre en roue libre et heureusement des vidéos pour le montrer. Alors que la diffusion d’images non floutées de policiers ou de gendarmes dans l’exercice de leurs fonctions reste un sujet épidermique place Beauvau, c’est justement par des images de journalistes vidéastes, couvrant lundi dans la soirée l’évacuation d’un campement de migrants place de la République, que le ministre de l’Intérieur a pris conscience que quelque chose avait dérapé.

      C’est en tout cas ainsi qu’il a tweeté, affirmant en fin de soirée que devant les « images choquantes » qu’il avait vu circuler, il avait demandé au préfet de police un « rapport circonstancié » sur « la réalité des faits », promettant « des décisions dès sa réception » dans les heures qui viennent. Où comment prendre les devants, au moins en façade, alors que les images de violences des forces de l’ordre à l’encontre de migrants, d’abord, mais aussi de journalistes, ne peuvent qu’embraser encore un peu plus la scène politico-médiatique.
      Déchaînés

      Le témoignage effaré du vidéaste de Brut, Rémy Buisine, qui n’en est pas à sa première évacuation de campement et qui a lui même été frappé plusieurs fois lundi soir, est particulièrement saisissant. Il décrit des policiers plus déchaînés que dépassés, repoussant violemment les migrants, leur arrachant leurs tentes et pourchassant lacrymo à la main dans les rues alentour ceux qui tardaient à s’éloigner. Plusieurs vidéos montrent des groupes de migrants retourner ensuite en pleine nuit à pied en Seine-Saint-Denis, sans point de chute mais escortés ou plutôt encadrés par des voitures de police.

      Lundi soir, place de la République, au cœur de Paris, il ne s’agissait pas de « mettre à l’abri » des êtres humains en détresse, la plupart errant depuis l’évacuation mardi 17 novembre du camp de Saint-Denis : faute de place dans les centres d’hébergements, plusieurs centaines de personnes sont en effet à la rue dans le nord de la capitale, sans solution et harcelés ces derniers jours selon plusieurs témoins par des policiers et des agents de sécurité.

      C’est justement pour attirer les regards et alerter sur leur sort qu’ils avaient choisi République pour se rassembler, entourés d’avocats et d’associations. Mais de la République, ils n’auront goûté qu’à une opération de « dispersion » selon le mot utilisé par le ministre dans son tweet. Comme à la fin d’une manifestation qui dégénère. Sans ménagement donc. Et même avec un usage manifestement excessif de la force qui s’apparente à de la violence gratuite. Aux commandes de ce grossier déblayage, Didier Lallement, préfet de police de sinistre réputation qui s’est illustré dans la répression du mouvement des Gilets jaunes. Ce dernier pourrait cette fois avoir, enfin, des comptes à rendre. Le choc et la revanche des images non floutées.

      Jonathan Bouchet-Petersen

      https://www.liberation.fr/france/2020/11/24/place-de-la-republique-les-images-de-la-honte_1806527